1942.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre
Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence, dans :
- les copies de lettres à la presse1,
- la correspondance, les notes, rapports, circulaires, accords, traités... (originaux ou duplicatas) émanant de la direction générale de la Maison, des départements maritimes et combustibles, des chantiers de constructions navales du Trait, ainsi que des succursales françaises et étrangères. Les dossiers d'où proviennent ces pièces ont été classés "tels quels" par les services qui les ont produits. Répertoriés par objet et non par date, ils couvrent – ensemble – une période allant de la fin du 19ème siècle au début des années 1960. Une notice située à la fin du présent article, reproduit le descriptif qui est fait des archives les plus significatives sur les bordereaux d'inventaire,
- les synthèses réalisées par la Maison et notamment :
- "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
- "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec l'Égypte (1869-1948)", daté du 16 juin 1948.
A ces informations s'ajoutent celles recueillies :
- auprès des services administratifs : état civil, tribunal de commerce...
- dans les annuaires et les minutes notariales...
- dans la presse, les revues professionnelles et les ouvrages d'histoire...
Du fait de la nationalisation de la Banque Worms en 1982, les témoignages relatifs au département bancaire proviennent essentiellement du secrétariat général et de la direction de Worms & Cie, d'une part, et d'autre part, d'extraits de publications externes ou d'études conduites par la Maison Worms. Ainsi :
- l'historique signé par Francis Ley et daté du 10 avril 1978.
Les documents d'où sont extraits les renseignements rassemblés dans ce recueil sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé (en bleu + soulignement).
1 : Ce corpus n'a pas fait l'objet d'un dépouillement exhaustif comme cela a été le cas pour les chronos de correspondance datant du 19ème siècle.
Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers
[Documents pluriannuels]
1911-1943
De Worms & Cie Le Havre : Charbons. Amortissements (dont usine d'agglomération de Graville). Relevés annuels et correspondance échangée avec Paris sur le suivi des écritures comptables.
1923-1947
Tableau [non daté, classé en 1947] : Tonnages annuels du cabotage national et international (entre la France et les Pays Baltes, Pologne, Allemagne, Belgique, Angleterre, Espagne, Danemark, Finlande, Irlande, Norvège, Suède, côtes occidentales d'Afrique).
1938-1943
De Guy Brocard : [Extrait d'une note datée du 7 novembre 1944.] Bénéfices d'exploitation des Services bancaires.
1938-1944
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait d'une note datée du 16 mai 1945.] Compte des pertes et profits, analyse des déficits imputables à l'occupation allemande, résultats du 1er janvier 1938 au 31 décembre 1944. [Voir également une note non datée, classée en 1945.]
1938-1945
[Extrait d'une note classée en 1945.] Situation charbonnière en France de 1938-1939 à 1945 (inclus).
1938/1939-1944
De Worms & Cie : [Extrait d'une note et de tableaux en date des 17 et 26 décembre 1945.] Comptes d'Hypolite Worms et rémunérations de Jacques Barnaud ; achats et ventes de titres (1940-1944).
1er janvier 1939-31 décembre 1943
Des Services maritimes : [Extrait d'un brouillon en date du 7 décembre 1944.] Tableau intitulé "Soldes des pertes et profits". Exercices clos entre le 1er janvier 1939 et le 31 décembre 1943.
1er janvier 1939-26 décembre 1944
Des Services charbons : [Extrait d'un brouillon, en date du 26 décembre 1944.] Tableaux intitulés "Provisions constituées sur les bénéfices des exercices clos entre le 1er janvier 1939 et le 26 décembre 1944".
31 août 1939-31 décembre 1943
De Worms & Cie : [Extraits d'une note manuscrite classée au 31 décembre 1943, d'une note datée de septembre 1944 et intitulée "Observations au sujet de la comparaison des bilans de la société Worms & Cie" et d'une note des Services charbons datée du 22 septembre 1944 et intitulée "Étude comparative des bilans France 1939/1943".] Comparaison des bilans du 31 août 1939 et du 31 décembre 1943.
1er septembre 1939-31 décembre 1943
Des Services charbons et maritimes : [Extrait d'une note du 6 décembre 1944.] Tableaux indiquant année par année les résultats de ces deux départements du 1er septembre 1939 au 31 décembre 1943. Résultats des succursales charbons (Paris, Bayonne, Bordeaux, Dieppe, Le Havre, Marseille, Nantes et Rouen) du 1er septembre 1939 au 30 septembre 1940 et du 1er octobre 1940 au 30 septembre 1941.
1939-1944
Des Services maritimes : [Extrait d'une note du 22 septembre 1944.] "Récapitulation des dommages résultant des faits de guerre".
30 septembre 1941-31 décembre 1943
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait d'une note non datée, classée en 1944.] Tableaux indiquant les résultats d'exploitation (synthétiques et détaillés) ainsi que du compte de pertes et profits des exercices au 30 septembre 1941, au 31 décembre 1942 et au 31 décembre 1943.
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait d'une note datée du 31 décembre 1943.] Tableaux. Régularisation du compte "dépenses sur constructions" - unités construites pour les autorités allemandes. Exercices au 30 septembre 1941, 31 décembre 1942 et 31 décembre 1943.
1941-1944
De Worms & Cie : [Extrait de tableaux datés du 13 octobre 1944.] Situation mensuelle des comptes ouverts à des fournisseurs de la Kriegsmarine.
[Informations sans dates précises]
D'Hypolite Worms : [Extrait de son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 26 septembre 1944.] « Je n'ai jamais appartenu à un parti politique. Je n'en ai jamais subventionné aucun et pas davantage un journal. Je n'ai fait qu'une seule dérogation à cette ligne de conduite, dans le courant de l'année 1942, lorsque M. Le Roy Ladurie m'a demandé de disposer de certaines sommes d'argent au profit de la Résistance. Je n'ai jamais su à quelle organisation ont été distribués ces fonds. »
De Gaston Bernard : [Extrait de son rapport d'expertise comptable, au juge Thirion, en date du 31 décembre 1945. Ce document très volumineux (plus de 700 pages) a été numérisé en 8 parties ; la table des matières permet de naviguer de l'une à l'autre.] « La Maison Worms a vendu, en 1942, 236.000 tonnes de charbon, soit 12% du total vendu en 1938. »
Des Services charbons : [Extrait d'une fiche sur la Société maritime de charbonnages, classée en 1953.] Remboursement de 13.000 F portant la participation à 71.350 F.
De Worms Compagnie maritime et charbonnière : [Extrait d'une fiche sur la Compagnie charbonnière de Provence, classée en 1957.] 2.095 titres sont attribués à Worms & Cie à la suite de la fusion de la Compagnie charbonnière du Midi avec les Charbonnages de Provence.
De Worms Compagnie maritime et charbonnière : [Extrait d'un tableau intitulé "Participations au 31 décembre 1961".] Entrée de Worms & Cie au capital de la SA Compagnie charbonnière de Provence - CCP, située à Toulon et spécialisée dans le négoce de combustibles. Entrée également au capital de la SA Algéronaphte, située à Alger et spécialisée dans la distribution des produits pétroliers en Algérie.
Des Services bancaires : Participation dans la Société des peintures Astral Cellulo.
De Francis Ley, Banque Worms : [Extrait d'un historique sur la Banque Worms (1928-1978), daté du 10 avril 1978.] En 1942, M. Erwyn Marin prend la présidence du conseil d'administration des Établissements Marret, Bonnin, Lebel & Guieu, dont le redressement est effectif depuis 1938.
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 4 - Fidei-commissaires et agents", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en octobre 1950.] Jean Vinson et Georges Lauret quittent le conseil de Saint-Didier Automobiles et Saint-Didier Accessoires, lorsque ces deux affaires passent du contrôle de La Préservatrice sous celui du groupe Peugeot.
De la Compagnie rouennaise de déchargements : Statuts.
1er janvier 1942
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] Au début de l'année 1942, la banque Worms et Cie effectua une augmentation de capital de 10 millions de francs de la Société générale des matières grasses en 100.000 actions nouvelles de 100 F émises au pair avec jouissance du 1er janvier 1942 et réservées par préférence aux propriétaires des 100.000 actions déjà existantes, titre pour titre. Le conseil d'administration de la société comprenait :... La banque Worms et Cie est représentée par MM. Foulonneau et Pitavino. [Voir 15 décembre 1942.]
4 janvier 1942
De Pierre Drieu la Rochelle, [cité sur le site http://www.thyssens.com/03notices-bio/vox_m.php] : « Pierre Drieu la Rochelle qui le rencontre le 4 janvier 1942, décrit Le Roy Ladurie comme "un nerveux, un timide, éperonné par l'ambition. [...] Catholique, royaliste, il se croit idéaliste parce que ses opinions en font inévitablement un imaginaire. Éminence grise, mais éminence grise indépendante de son chef politique, il ne peut que défaire ce chef autant qu'il le fait. Plutôt pape gris, plutôt qu'éminence grise. Mais pape de quoi, comme monarchisme et catholicisme ne sont que des souvenirs, il est pape d'un libéralisme impénitent, sournois, refoulé". »
5 janvier 1942
D'Henri Tournier, du journal "L'Avenir de la Vienne" : Extrait d'un article intitulé "La politique équivoque du gouvernement de Vichy". « La Banque judéo-anglaise Worms soutient l'État français et possède ses hommes de confiance dans l'entourage du Maréchal. »
5 janvier-23 décembre 1942
Collection des ordonnances arrêtées par le Militärbefelshabers in Frankreich et publiées au Journal officiel. Textes en français et en allemand.
5 janvier 1942-18 mai 1943
Recueil de coupures de presse. [Les articles les plus intéressants ont été numérisés et répartis, selon leurs dates respectives, dans les recueils annuels concernés. Tous les extraits datés entre le 5 janvier 1942 et le 18 mai 1943, et cités ci-après proviennent également de ce recueil.]
8 janvier 1942
De Worms & Cie : [Extrait d'une note du 7 décembre 1944.] Perte du "Jumièges" au large des Baléares.
Article [non signé, ni daté] intitulé "Les naufragés du Jumièges et du Lamoricière" : « Les temps sont terriblement durs pour les bateaux et pour les marins de toutes les marines du monde. Le flottes de commerce, toutes plus ou moins décimées, ne connaissent plus de repos. Il faut assurer un trafic chaque jour plus intense, car la guerre dévore es richesses du monde, même celle des non-belligérants. Le tonnage disponible fond à vue d'oeil et il faut naviguer en convoi pour mieux se défendre. Or dans ces troupeaux de navires, les plus rapides marchent comme les plus lents. D'autre part les routes s'allongent, car il faut naviguer en zigzags, adopter des itinéraires compliqués. Le rendement des transports se ressent considérablement de ces contraintes. Ainsi les navires n'ont plus de répit. A peine arrivés, déchargés, il faut recharger, repartir. On retarde les réparations, les carénages à l'extrême limite. On manque de matériel pour réparer. On manque de mazout : on chauffe avec du charbon, et quel charbon ! De la pierraille qui laisse 35% de cendres, de quoi enterrer tous les chauffeurs à chaque traversée. Arrive la tempête. » Le "Jumièges" appareille à 17 heures, le 6 [janvier], de Toulon pour Bizerte et Tunis. C'est un cargo de 1.870 tonneaux, chargé de charbon et de ciment, ayant à bord sept officiers et vingt hommes d'équipage. C'est un vieux roulier de vingt-huit ans, mais le bureau Véritas lui a redonné la première cote en octobre 1941 et il est en bon état de coque et machines. Deux messages seulement ont été reçus : l'un à 0 h. 05, l'autre à 0 h. 31, le 7 janvier. Deux SOS avant la fin. Des renseignements fournis par l'ancien capitaine du "Jumièges", il résulte que le navire gouvernait assez mal, mer de l'AR. Il est probable qu'une avarie mineure ou même l'insuffisance de pression aux chaudières, due au mauvais charbon, l'a fait venir en travers et qu'un coup de mer plus violent que les autres a défoncé les panneaux de cales et rempli celles-ci. Le seul navire en situation de lui porter secours était le "Lamoricière", qui arriva sur les lieux estimés du naufrage à 3 h. 30. Mais ne voyant rien, étant lui-même dans une situation difficile, il dut abandonner ses recherches... » [Voir également l'extrait de "Sillages disparus" de Robert Gruss, paru en 1969 ; un article du Figaro, daté du 15 janvier 1962 et intitulé "Il y a 40 ans - semaine du 9 au 15 janvier 1942 - le paquebot Lamoricière a fait naufrage" ainsi que l'article d'André Houlbrèque paru dans "Jeune Marine" en décembre 1979 ainsi que le rapport de la commission d'enquête à la date du 28 janvier 1942.]
9 janvier 1942
De Louis Vignet à Edmond Le Roy, Worms & Cie Bayonne : Difficultés rencontrées par les succursales. « Il n'est pas plus question d'augmenter nos cadres dans une période qui nous cause les pertes que vous savez, que d'exiger de nos états-majors locaux un effort au-dessus de leurs moyens... Pour nous aussi les déplacements sont de plus en plus difficiles. Nos cadres réduits, comme vous le savez, ne les entreprennent qu'en cas de nécessité urgente. »
10 janvier 1942
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Société privée d'études et de banque. « Par décision de l'assemblée générale du 10 janvier 1942, le titre fut - en raison des nouvelles dispositions légales - modifié en celui de Société d'études privées. »
13 janvier 1942
De l'ingénieur en chef des Mines, Rabat, au Molybdène, Azegour : « Le département des Affaires étrangères à Vichy prescrit l'expédition de 25 tonnes de minerai de molybdène sur la France. Je vous vous serais obligé d'en assurer l'exécution dès que possible. »
15 janvier 1942
De Paul Riche, du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "La semaine politique". « S'il est des déserteurs de l'unité française à Paris et à Londres, il en est encore davantage à Vichy. Nous les nommons quotidiennement. Nous aussi, nous avons des renseignements et nos données sur les manigances des enjuivés dévoués aux ordres de l'Intelligence Service ou de M. Worms. Ces trahisons se paieront un jour... Le jour où le Maréchal se rendra compte de la façon dont on lui a menti, ce sera peut-être lui qui portera le fer rouge dans la plaie. »
19 janvier 1942
De l'avocat de l'enseigne de vaisseau Éve : Sur l'échouage du "Cérons" dont celui-ci était le commandant.
21 janvier 1942
De Worms & Cie : Tableaux indiquant la part de la Maison dans chacune des sphères où elle exerce son activité : Banque, activité maritime, services charbons, constructions maritimes, assurances, industrie (Japy et Puzenat) - années de référence. [Les informations ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés - chiffres à comparer avec ceux portés sur les tableaux du 19 décembre 1945.]
28 janvier 1942
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - De 1927 à la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en juin 1948.] Extrait de la copie des inscriptions portées au registre analytique sous le n°24842 au nom de la Société Worms et Compagnie dont le siège social est à Paris, 45, boulevard Haussmann à Paris. Marques de fabrique déposées : 338.385 (ou 387) déposée au Tribunal de commerce de la Seine le 28 janvier 1942.
De la commission d'enquête : Rapport sur les circonstances et les conditions ayant entraîné le naufrage du "Lamoricière", alors qu'il se portait au secours du "Jumièges", lui-même disparu le 8 janvier 1942.
29 janvier 1942
De Paul Riche, du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "La semaine politique". « Le Maréchal a déjeuné avec M. de Brinon et M. Jacques Barnaud. On devine que M. Barnaud, qui protège tous les intérêts financiers des super-trusts français et internationaux, s'intéressait d'autant plus à la conversation qu'il fallait dissimuler au Maréchal les réalités de la situation parisienne. »
De Pierre Constantini" : Extrait d'un article intitulé "Là est le drame". « Le Maréchal est distrait par le petit film du panier de crabes vichyssois. Il est condamné à voir défiler devant lui les mêmes êtres obstinés : l'amiral Leahy, ses nombreux consuls et ses journalistes, du Moulin de La Barthète, les observateurs de l'indéracinable Banque Worms et autres synarchistes... »
Extrait d'un article intitulé "Le déjeuner du Maréchal". « Le Maréchal a déjeuné avec M. de Brinon qui désirait l'entretenir des diverses réactions parisiennes à la suite de son discours du 31 décembre. Il était convenu entre eux que ce dîner n'aurait pas d'autres témoins. Mais la meute des anglophiles sentit aussitôt le danger et dépêcha M. Jacques Barnaud pour assister au déjeuner. M. Jacques Barnaud, indiscret, s'imposa. On peut deviner ce que fut la conversation. Les journalistes parisiens durent provoquer quelques paroles amères. M. de Brinon calma sans doute les appréhensions du Maréchal par des paroles pleines de compréhension. Nous ne pensons à Paris démériter de la France en voulant qu'elle joue encore un rôle important en Europe. M. Jacques Barnaud ne voit pas les choses ainsi. Il a coutume de dire en effet : "Croyez-vous qu'on permettra à la France de jouer son jeu ?" M. de Brinon, lui, pense qu'on ne lui pardonnerait pas de laisser passer son tour. »
Fin janvier 1942
De Jean Nelson-Pautier : [Extrait d'une note du 3 janvier 1945 sur la Compagnie sétoise de produits chimiques.] Incarcération de M. van Cabeke dans la prison de Montpellier. [Voir 18 juin 1942.]
[Vers février 1942]
De Pierre Assouline : [Extrait de "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, p.76.] Formule de Gabriel Le Roy Ladurie d'après le témoignage de Raymond Abellio à l'auteur : « L'Europe sera faite par dix banquiers ayant une volonté de fer. »
4 février 1942
[Extraits de l'audition de Raymond Meynial par le juge Thirion en date du 17 novembre 1944 d'une note de Gaston Bernard datée du 20 novembre 1944, et d'un article paru dans le journal "Liberté" le 21 décembre 1944.] Société Le Molybdène. Ordre est donné à la société au Maroc de livrer 25 tonnes de molybdénite, conditionnées en 40 fûts, à la Maison Médioni, d'Oran, pour être réexpédiées à la Maison Schenker, à Marseille. Une facture provisoire est établie à destination de la Gesellschaft für Electrometallurgie mbH à Berlin Charlottenburg. [Voir le 3 août 1942.]
5 février 1942
Du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "Les manigances des pétroliers". « Une grosse publicité payée par les groupes pétroliers français vante, en ce moment, l'effort accompli sur les gisements d'Autun... Depuis un an, les pétroliers français (et surtout la Compagnie française des pétroles qui vient de porter son capital de 600 millions à 1.200 millions dont l'État, c'est-à-dire nous-mêmes, souscrit une part importante) tentent, non seulement de dissimuler par tous les moyens la fabuleuse richesse de nos gisements du Maroc, que convoitent les Anglo-saxons, mais de réduire le plus possible la production française. Une conversation surprise l'autre jour dans la bouche d'un polytechnicien qui connut bien l'équipe "synarchique", les manoeuvres des inspecteurs des Finances et le gang Worms, nous mit sur la voie : "Je m'étonne qu'on fasse tant de publicité sur Autun, s'exclama-t-il naïvement. C'est une exploitation qu'on pourrait décupler, mais qui est pratiquement insignifiante de par la propre volonté des dirigeants pétroliers". »
12 février 1942
De Jean Lestandi, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Après Worms "bon juif", le bon F... Peyrouton - A propos du bon juif". « Certains de nos compatriotes s'apitoient sur la situation difficile faite présentement à la race juive... Un bon juif ne change rien au fait que la race juive constitue un immense péril pour les peuples chez lesquels elle vit en liberté. Je veux dire où elle a la faculté de tripoter et de combiner. »
16 février 1942
[Extraits d'un historique non daté, classé en 1944 et du rapport n°1 de Gaston Bernard au juge Thirion en date du 13 octobre 1944.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. Sous-marin "L'Africaine". Reprise, sous de nouvelles menaces allemandes, de la construction de cette unité, qui a pu être différée, sous des prétextes divers d'ordre technique, malgré les notifications de l'amirauté française et les injonctions allemandes. La politique de sabotage permettra de retarder la production à un point tel qu'en septembre 1944, les troupes canadiennes pénétreront aux Chantiers sans que "L'Africaine" ait été livrée aux Allemands. [Les informations concernant l'attitude des Chantiers à l'égard des autorités allemandes sont synthétisées dans une note classée en 1944 ; voir également la déposition de Pierre Abbat, devant le juge Thirion, en date du 24 octobre 1944. Voir le 24 novembre 1942.]
19 février 1942
Du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Mondanités". « Nous avons rencontré à 20 heures moins cinq, se promenant dans Paris, Melle Mendelsohn (aryenne), Mme Walther (aryenne), Mme Rubinstein (aryenne), M. Worms (aryen), etc. etc. »
26 février 1942
Du journal "L'Oeuvre" : Article intitulé "Le magnat Worms est interné" et consacré à l'arrestation de Raphaël Worms, "représentant des trusts et en particulier de celui de la chaussure".
27 février 1942
Du journal "L'Oeuvre" : Article intitulé "Raphaël n'est pas Hypolite".
Du journal "Le Matin" : Extrait d'un article intitulé "L'inquiétante personnalité d'Édouard, Raphaël Worms". « Il faut se garder de confondre le susdit Worms, décrété indésirable au point d'être mis aujourd'hui en sécurité dans un centre d'internement, et son tout puissant et glorieux homonyme, Hypolite Worms, banquier et armateur, à qui sa totale liberté de mouvement fait courir tous les périls. »
Mars 1942
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extraits d'une note du 26 septembre 1944 et de son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 27 septembre 1944.] « Dès mars 1942, les opérations poussées par Falkenhausen prirent une faible ampleur. Elles laissèrent des agios importants mais pour près de 3.000.000 de débiteurs irrécouvrables. »
[Extraits d'une note non datée, classée en 1943, et de l'interrogatoire d'Hypolite Worms en date du 16 novembre 1944.] La société Le Molybdène. Après que la question du transport par mer eut permis de faire traîner les choses en longueur, la décision de la commission d'armistice ordonnant la livraison à l'Allemagne de 25 tonnes de molybdénite est exécutée. La commission d'armistice attribua également un lot de 5 tonnes à l'Italie, le solde du stock apparent, soit 25 tonnes environ, ayant fait l'objet d'une vente fictive aux Établissements Bertholus et n'étant plus compté dans le stock bien que restant sur le carreau de la mine.
1er mars 1942
Du journal "Le Soir" : Article intitulé "L'arrestation du juif Worms". « 27 février 1942. Nous avons annoncé hier que le ministre de l'Intérieur, M. Pucheu, avait fait arrêter le juif Édouard Worms". Il importe de signaler qu'il ne s'agit pas du fameux banquier Worms, l'homme des trusts, lequel se prénomme Hypolite. »
2 mars 1942
Du journal "La France socialiste" : Article consacré à l'arrestation d'Édouard Worms, « banquier chausseur et non banquier armateur ».
De Worms & Cie : [Extrait d'une note du 13 janvier 1945.] "Lussac", cargo de ligne à 2 ponts, de 2.750 tonnes, acquis en 1926, affrété par les Transports maritimes, est réquisitionné par les autorités allemandes.
3 mars 1942
Du journal "Le Pays réel", Bruxelles : Extrait d'un article consacré à l'arrestation "d'un juif appelé Worms". « Il ne s'agissait pas comme nous le pensions, d'Hypolite Worms, le banquier et armateur dont le rôle auprès de certaines personnalités vichyssoises est plus que suspect mais de Raphaël Worms... »
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait des "Patrons sous l'Occupation. II".] « En 1942, lorsqu'il s'agit de décider de l'avenir de l'organisme créé pour coiffer les comités d'organisation, le Centre d'information interprofessionnel, un dossier sensible, c'est à Jacques Barnaud que François Lehideux et Jean Bichelonne, tous les deux ministres, demandent conseil. "M. Lehideux se décidera certainement d'après l'opinion de M. Barnaud", estime, à l'époque, Antoine de Tavernost, un des dirigeants du Centre " [compte rendu d'un exposé d'Antoine de Tavernost, délégué général du CII, aux chefs de service le 3 mars 1942]. »
4 mars 1942
De Daniel de Bergevin, du "Journal de Rouen" : Article intitulé "Un homme de bonne volonté : Pierre Pucheu". « Pour avoir été moins systématiquement critiqué que ne le fût l'amiral Darlan, Pierre Pucheu, hier encore inconnu du gros public, n'en a pas moins subi la commune loi. Il n'est point d'adversaires de la Révolution nationale qui n'aillent répétant : "Pucheu ? C'est l'homme de la Banque Worms." Pucheu, l'homme des trusts et des banques ? Allons donc ! Il est des accents qui ne trompent point. »
5 mars 1942
Du journal "L'Appel" : Article intitulé "Raphaël n'est pas Hypolite". « Hypolite Worms n'est pas content de l'arrestation de son homonyme Édouard Raphaël Worms. Il craint que le public ne confonde. Alors qu'E. R. est juif 50%, administrateur d'un nombre important de sociétés qui ne dépasse pas la vingtaine et un abominable exploiteur des Français, Hypolite Worms, par contre, est aryen à 50%, possède le contrôle de plus de cinquante entreprises d'une importance nationale capitale et devient, par son activité, son autorité sur tous les gouvernements qui se sont succédé jusqu'ici, sa fidélité à ses anciennes alliances libéralo-capitalistes, un bienfaiteur national. Hypolite et Raphaël furent associés lorsqu'il s'agit de rafler un énorme paquet d'actions dans l'affaire Potin. M. Potin, excédé des procédés qu'on lui imposait, réussit à se débarrasser de Raphaël. On ne croit pas qu'il ait eu autant de chance avec Hypolite... Hypolite est baptisé et possède le contrôle de presque toute la finance, le commerce et l'industrie français, à cette hauteur-là, les petites tares raciales disparaissent. »
Extrait d'un article de Jean de la Lune, intitulé "La diète de Worms". « Si l'on mettait carrément les Worms avec tous leurs amis au régime le plus strictement sévère, au risque qu'ils en crèvent, ne serait-ce pas sur le plan social comme un peu de réconfort et d'apaisement qui viendraient ? »
De Jacques Plessis, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article [sans titre.] « Les campagnes de "Au Pilori" sont une fois de plus justifiée. E. R. Worms est arrêté. Nos lecteurs se rappellent certainement nos campagnes contre la tribu des gangsters Worms Édouard Raphaël et Hypolite. Un communiqué vient de nous informer que le frère juif Worms venait d'être arrêté... »
De Jean Méricourt : Extrait d'un article intitulé "Vichy, Riom, 13 décembre - 3 abcès, une même cause : la démocratie continue". « Édouard Worms, ainsi que son frère Hypolite, n'était pas considéré comme juif par l'avocat parlementaire : ils étaient de religion protestante. Vichy ne peut pas plus résoudre le problème des juifs qu'il ne peut donner à la France la bonne justice dont elle a besoin pour sortir du gouffre. »
7 mars 1942
Du journal "Je suis partout" : Extrait d'un article intitulé "Armateurs d'outre-mer". « On a arrêté un juif. Non, il ne s'agit pas du directeur de la Banque Worms. La Banque Worms c'est une autre histoire. Mais le Raphaël Édouard Worms, arrêté la semaine dernière à Pau sur l'ordre de M. Pucheu, est tout de même une bonne prise. »
10 mars 1942
Du journal "L'avenir de la Vienne" : Extrait d'un article intitulé "Dans la tribu des Worms". « On arrête Raphaël mais on oublie Hypolite... Dans un article paru au début de janvier, nous disions que la Banque Worms soutenait, de toutes manières, le gouvernement de Vichy. Cette banque juive "supervise" toutes les décisions importantes prises par nos ministres. Elle a ses hommes de confiance aux différents postes de commande. Cette mainmise d'Israël sur Vichy constitue un scandale intolérable. Pour calmer l'opinion, on vient d'arrêter Édouard-Raphaël Worms. Mais on oublie de dire qu'Hypolite Worms, de la banque toute-puissante, continue, dans la coulisse, à tirer les ficelles gouvernementales. »
14 mars 1942
Du journal "Je suis partout" : Extrait d'un article intitulé "Les 50.000 deniers". « Parmi les firmes qui figurent sur les listes de souscription en faveur des victimes du crime anglais, on note la Banque Worms. La Banque Worms a donné 50.000 francs. Rappelons simplement que le juif Worms, qui fonda ladite banque, a épousé une Anglaise, Miss Lewis Morgan. Son gendre est le fils du dernier ambassadeur de Grande-Bretagne à Tokyo et son beau-frère est officier dans l'armée britannique. Peut-être même ce dernier est-il aviateur, qui sait ? Alors on trouve pour se faire pardonner toutes ces complicités avec les assassins, 50.000 balles, c'est un peu maigre... »
De Worms & Cie : [Extrait d'une note non datée, classée en 1943.] La société Le Molybdène. Signature à Paris d'une convention actant une aide de l'État en vue de permettre à la société de se consacrer à la production et à la commercialisation de minerais de cuivre, et à délaisser la production inopportune du molybdénite, bien qu'à cette époque la zone non occupée, encore peu rançonnée par les Allemands, fasse une consommation notable de molybdène pour la préparation d'aciers spéciaux destinés surtout à la construction mécanique française. [Voir juillet 1943.]
18 mars 1942
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait des "Patrons sous l'Occupation. II". Citation de Charles Rist tirée de "Une saison gâtée. Journal de la guerre et de l'Occupation 1939-1945", texte établi, présenté et annoté par Jean-Noël Jeanneney, Fayard, 1983.] « Alors que Rist avait sollicité la collaboration de Jacques Barnaud en 1939, il écrit le 18 mars 1942, à propos de Worms : "Décidément le rôle de cette maison, pour l'historien de l'avenir, demandera à être soigneusement éclairci. Elle était liée avec Doriot, avec le comte de Paris, etc. C'est elle qui aujourd'hui fournit la France de Pucheu, Barnaud, etc. comme elle la fournissait autrefois de charbon." Pierre Pucheu, secrétaire d'État à la Production industrielle puis ministre de l'Intérieur, a en effet dirigé une entreprise contrôlée par Worms ; il fait donc à coup sûr partie de la "bande", pense-t-on à l'époque. »
19 mars 1942
De Jean Méricourt, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Un peu de pudeur Me Vallat". « Les journaux et la radio ont annoncé depuis deux semaines l'évacuation de Me Vallat du haut-commissariat aux affaires juives et pourtant il est toujours là... Certains antisémites, plutôt que de voir un des leurs chargé de combattre la peste juive préfèrerait que ce fût un juif qui fût chargé de ce soin... Entre Darquier et Worms je ne sais lequel ils choisiraient. Le second leur permettrait au moins de pouvoir s'indigner d'une telle situation. »
25 mars 1942
Bombardement important du Trait.
28 mars 1942
Du journal "Le Franciste" : Extrait d'un article intitulé "On laisse fuir les juifs - Paul-Louis Weiler est à Cuba". « Il faut savoir qui a permis le départ de P. L. Weiler ? Quelle part y a pris M. Xavier Vallat qui préparait l'aryanisation de Weiler ? Quelle part y a pris le ministre de l'Intérieur ? Il faut savoir enfin si c'est le Maréchal ou si c'est l'équipe Worms qui gouverne la France ! »
D'Émile Barberot, Téhéran, à Georges F. Doriot, Boston : G. F. Doriot est président de Imifiza. Émile Barberot, basé à Téhéran, possède 7 milles dollars investis dans Imifiza.
Printemps 1942
D'Hypolite Worms : [Extrait de son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 17 octobre 1944.] « Lorsqu'il quitta le ministère, Monsieur Pucheu demanda à être réintégré dans ses fonctions de directeur général. J'eus alors avec lui un entretien au cours duquel je lui opposai une fin de non-recevoir définitive, motivée par son refus de prendre l'engagement de cesser toute activité politique, ne faisant que confirmer l'attitude qu'avait prise à son égard Monsieur Le Roy Ladurie. »
Avril 1942
D'Eugène van Cabeke, fondateur de la Compagnie sétoise de produits chimiques : [Extrait d'un dossier adressé au juge Georges Thirion, le 18 décembre 1944.] Rapport sur Worms & Cie remis, en avril 1942, au Conseil national de la Résistance. Accusation de collaboration. « Pour fixer la responsabilité il convient de dire ce que fut Worms pendant l'occupation. J'extrais d'un rapport qui fut en 1942 notamment communiqué au Conseil national de la Résistance ce qui suit... »
D'Hypolite Worms, à Raymond Meynial : [Extrait d'une note datée du 22 avril 1945.] « J'ai été frappé par le fait que dans le rapport d'avril 1942 de la direction du Blocus, il y a un paragraphe indiquant que la Maison Worms est complètement liée à la Shell - Royal Dutch et avec la Banque Samuel de Londres. Cette même insinuation se trouve dans la note déposée par van Cabeke et qui transcrit le rapport fourni à la même date d'avril 1942 au comité national de Résistance. Or j'ai le souvenir qu'on trouve la même accusation au début de la campagne de presse de Paris-Soir en octobre 1940. De même, ce sont ces mêmes liens (Shell - Royal Dutch - Samuel - Worms) qui étaient la principale préoccupation de la Treuen Gesellschaft lorsqu'elle est venue enquêter au bureau en 1941 ou 1942, puisqu'elle est même allée jusqu'à examiner les comptes Royal Dutch dans nos livres et qu'on a camouflé un compte Lady Bearsted, qu'on a passé à mon débit personnel pour éviter qu'ils ne le voient. »
De Worms & Cie : [Extrait d'une brochure intitulée "Statement relating to the war time activities of the firm", datée du 20 septembre 1947.] « In April, 1942, a small banking branch was opened in Algiers. » [Voir courrier à Georges F. Doriot, Boston, daté du 7 avril 1943 dans lequel Lucien Guérin date l'ouverture de cette agence en avril 1941.]
De M. Blondel : [Extrait d'une note du 5 février 1944.] Société Le Molybdène. Livraison à l'Allemagne de 25 tonnes de molybdène, sur les 110 tonnes exigées à l'automne 1940, soit 20 mois auparavant.
De Georges Marin-Darbel : [Extrait de son audition par le juge Thirion en date du 28 novembre 1944.] Établissements Japy Frères. « En avril 1942, à la demande de M. Le Roy Ladurie, j'ai accepté d'accord avec Albert Japy et le conseil d'administration, le poste de président de cette société. M. Worms et M. Le Roy Ladurie m'avaient tous les deux donné des directives suivantes : tout d'abord maintenir l'actif matériel et également le niveau matériel et moral des employés, ensuite prendre la plus petite partie possible de commandes allemandes, enfin, tout faire pour éluder les commandes. »
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en juin 1952.] Le siège social de l'Union d'exportateurs français pour l'Europe du Nord est transféré 12, rue Tronchet, à Paris - adresse de l'immeuble de Worms et Cie -, en même temps que celui de la Société centrale d'achats pour le nord de l'Europe.
3 avril 1942
De René Martel, du journal "Paris Soir" : Extrait d'un article intitulé "La fenêtre sur la vie - Le préfet Worms-Clavelin". «Il s'appelait Worms comme la dynastie des banquiers qui, prenant la suite des Lazard, entremetteurs de la feue république, ont gaillardement empaumé le pauvre État français. »
11 avril 1942
De Marc Philippon, du journal "Le Franciste" : Extrait d'un article intitulé "La France sous la botte juive". «Actuellement les juifs font un effort pour continuer le petit jeu de camouflage et on a lieu de s'étonner qu'un associé de la banque juive Worms and Co., Jacques Bonnaud [sic], soit une des lumières de certains hommes du gouvernement. La lenteur de la réorganisation en France est en bonne partie le résultat de camouflages analogues où les prête-noms des juifs servent de points de résistance à la France nouvelle en marche pour sa Révolution nationale. »
14 avril 1942
De Worms & Cie : Note sur la qualification de la Maison en tant que non juive. [Les informations ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés.] « Il est bon de relever que les commissaires auprès de la Maison Worms & Cie n'ont jamais voulu faire usage des droits de gestion dévolus aux administrateurs provisoires par l'ordonnance du 20 mai 1940 ; ils ont notamment tenu ni à confirmer ni à infirmer les pouvoirs des gérants de la société, ou ceux des titulaires de procuration, qu'il s'agisse de détenteurs de la signature sociale du siège ou dans les succursales, alors que, de règle, le premier acte des administrateurs provisoires est l'annulation de tous les pouvoirs ou procurations existant et leur remplacement par d'autres. A plus forte raison, aucun représentant des autorités d'occupation - ni a fortiori du gouvernement français - n'est jamais intervenu à quelque titre que ce soit dans la gestion des entreprises dans lesquelles MM. Worms & Cie possédaient un intérêt... Dans ces conditions, aucun membre de la société, associé gérant ou commanditaire, n'est juif au regard des deux législations, d'occupation et française. Aucun titulaire de la procuration de la Maison Worms & Cie, en zone occupée ou en zone non occupée, au siège ou dans les succursales et établissements, ne se trouvait au surplus être de race juive. »
De Worms & Cie Cardiff : Note. « Un collègue intéressé par la philatélie a acheté un grand nombre de lettres commerciales françaises du Second Empire et du début de la IIIe République, parmi lesquelles se trouve l'incluse ci-jointe, envoyée par votre Compagnie ou vos premiers associés, en décembre 1878, à un Monsieur Lannes, d'Agen (Lot & Garonne). Il nous a semblé que nos lecteurs pourraient être intéressés par une note à ce sujet dans l'article de la feuille ci-jointe. »
15 avril 1942
Du commissariat général des Affaires aux questions juives, service de l'aryanisation économique, Clermont-Ferrand : Demande de renseignements sur la société. [Note comportant des extraits de courriers échangés par la succursale de Marseille et cette administration (15 avril, 21 avril et 10 septembre 1942) et transmis à Gabriel Le Roy Ladurie.]
17 avril 1942
Démission de l'amiral François Darlan.
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extrait d'une note en date du 13 octobre 1944.] « Le départ de l'amiral Darlan et la constitution du ministère Laval en avril 1942 ne désarma pas toutes les critiques [à l'égard de la Maison Worms.] »
De Pierre Assouline : [Extrait de "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, pp. 75-83.] « Le 17 avril 1942, l'amiral Darlan démissionne. Ses technocrates n'ont pas convaincu malgré certains résultats économiques et sociaux, marque de leur efficacité. Sur le plan politique, l'amiral de la flotte n'a pas su naviguer en eau trouble. Le procès de Riom fut une erreur ; il prétendait confondre les caciques de la IIIe République, Blum, Daladier et consorts et en faire les responsables de la défaite, mais l'argumentation s'est retournée et c'est le régime de Vichy qui s'est trouvé accusé. Quant aux prisonniers français, le problème numéro un, ils se morfondent toujours en Allemagne. »
18 avril 1942
Selon la volonté de Hitler, Pétain signe l'Acte constitutionnel n°11 créant la fonction de chef de gouvernement, et attribue celle-ci à Pierre Laval (ministre d'État et vice-président du Conseil dès l'établissement du régime de Vichy en juillet 1940, écarté du pouvoir en décembre 1940) qui prend en outre les Affaires étrangères, l'Information et l'Intérieur. L'amiral Auphan est nommé ministre de la Marine, Jacques Le Roy Ladurie à l'Agriculture, Bichelonne à la Production industrielle, Paul Marion à l'Information... Laval développe une politique de collaboration avec l'Allemagne.
De Pierre Assouline : [Extrait de "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, pp. 75-83.] « Pierre Laval, qui ronge son frein depuis son éviction seize mois auparavant, est nommé chef du gouvernement par Pétain, grâce à un tout nouvel acte constitutionnel, le numéro 11, qui crée la fonction de chez du gouvernement. A nouveau la révolution de palais, à nouveau le ballet des intermédiaires entre Paris et Vichy, à nouveau les bruits, les pressions et les contre-rumeurs. L'Auvergnat à la cravate blanche, notable de la IIIe République rompu aux dosages politiciens, constitue son gouvernement comme jadis : des noms sur des bouts de papier, des coups de téléphone tous azimuts, des émissaires pour sonder, des hommes à honorer, d'autres à remercier, d'autres encore à utiliser... La politique, nonobstant l'occupation du pays. »
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait du livre "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997.] « Pierre Péan [dans Le Mystérieux Docteur Martin, 1895-1969, Fayard, 1993], se fondant sur les conclusions des services de renseignements allemands, se dit certain que c'est Fernand de Brinon, le très collaborationniste ambassadeur de Vichy à Paris, qui a orchestré le "scandale" de la Synarchie pour aider Laval à revenir au pouvoir. Il est notoire en tout cas que les proches de Laval, comme Déat, ont exploité au maximum l'affaire. »
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extrait d'une note datée du 13 octobre 1944.] « Mon frère, Jacques, devint titulaire du ministère de l'Agriculture et il est assez naturel que l'homonymie ait créé quelque confusion dans des esprits mal informés. Du moins, cette fois-ci, l'homme ne passait pas des conseils d'administration à la politique. Depuis l'âge de vingt ans, mon frère, en dehors de l'exploitation du domaine familial, s'était exclusivement consacré, de notoriété publique, au syndicalisme agricole. Jamais dans son passé il n'avait, de près ou de loin, approché ce qu'on est convenu d'appeler le monde des affaires. L'ignorance où il est de mon activité professionnelle n'a d'égale que la mienne en matière agricole. » [Voir septembre 1942.]
De Pierre Assouline : [Extrait de "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, pp. 75-83.] « On s'arrache Jean Jardin. Déjà un autre ministre récemment nommé essaie de le ravir à Gibrat pour le prendre à ses côtés, comme directeur de cabinet. C'est Jacques Le Roy Ladurie, le frère de Gabriel, nommé ministre de l'Agriculture. Il a sympathisé avec Jardin après l'avoir rencontré par hasard au chemin de fer en 1934 et les deux hommes sont restés très liés. Gabriel est un lien supplémentaire comme l'est la belle-famille de Jacques Le Roy Ladurie, les Arodes de Tailly, originaire de la région de Bernay. »
De Jacques Barnaud : [Extraits d'une note, non datée, classée en 1945, et de son audition par le président Dhers en date du 2 mai 1950.] Sur ses fonctions de délégué général aux relations économiques franco-allemandes. « ministère Laval. En avril 1942, le président Laval remplaça l'amiral Darlan à la tête du gouvernement. A partir de ce moment, la position des hauts fonctionnaires vis-à-vis des autorités allemandes fut radicalement changée. Auparavant, les fonctionnaires français discutaient avec les autorités allemandes, négociaient de leur mieux, et finalement demandaient des instructions à leur ministre qui, le cas échéant, en référait au chef du gouvernement. Le président Laval, au contraire, traitait lui-même directement toutes les questions avec les autorités allemandes, souvent même celles d'importance secondaire et donnait ensuite ses instructions aux fonctionnaires, l'accord étant conclu. Mon influence personnelle et le rôle de la délégation comme celui des différents services des ministères qui travaillaient en liaison avec moi, furent donc à partir de ce moment considérablement amoindrie. Sans avoir à juger la politique du président Laval, je dois dire que ma tâche devint infiniment plus pénible encore et plus décourageante. »
20 avril 1942
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait des "Patrons sous l'Occupation. II". Citation de Charles Rist tirée de "Une saison gâtée. Journal de la guerre et de l'Occupation 1939-1945", texte établi, présenté et annoté par Jean-Noël Jeanneney, Fayard, 1983.] « Rist parle du "très trouble Barnaud". Même le gentil Gabriel ne passe plus du tout inaperçu. »
21 avril 1942
Au commissariat général des Affaires aux questions juives, service de l'aryanisation économique, Clermont-Ferrand : Extraits de courriers échangés par la succursale de Marseille et cette administration (15 avril, 21 avril et 10 septembre 1942) et transmis à Gabriel Le Roy Ladurie. « Nous nous permettons d'attirer votre attention sur le fait que nous n'avons à Vichy ni établissement, ni succursale mais qu'il s'y trouve seulement un bureau, loué à notre nom, où nos collaborateurs s'arrêtent à l'occasion lorsqu'ils se rendent à Vichy. En zone libre, notre département bancaire n'a de services établis qu'à Marseille, 38, rue Grignan. »
25 avril 1942
De Eastern Province Administration, Montréal : Procès-verbal de conseil d'administration. La société a pour président : G. F. Doriot, pour trésorier : J.C. Kaufman, et pour directeurs B. E. Jackman, J. Colin Kemp, W. H. Mc Lean, John Paterson, L. V. Randall, qui possèdent chacun 1 action. A. H. Mathieu est l'assistant du Deputy Custodian qui détient 994 actions. Autres animateurs : G. G. Beckett et G. M. Hawthorn. Réf. aux PV du 13 février et du 30 avril 1941. Transfert des actifs de Imafiza à Fininvest et de Fininvest à The Boston Corporation. Eastern Provinces Administration continuerait à gérer les comptes pour Imafiza...
29 avril 1942
De Worms & Cie : Billet manuscrit, joint à deux tableaux de renseignements sur les associés en date du 11 janvier 1940 et du 25 octobre 1940, sur lequel il est indiqué : « Documents remis au Siège social, 45, bd Haussmann, à l'inspecteur de police, le 29 avril 1942 - 11 h. 30 ».
Mai-novembre 1942
De Jacques Barnaud : [Extraits d'une note, non datée, classée en 1945, et de son audition par le président Dhers en date du 2 mai 1950.] Sur ses fonctions de délégué général aux relations économiques franco-allemandes. « La période de six mois qui s'étendit depuis l'arrivée du Président Laval jusqu'aux événements d'Afrique du Nord en novembre 1942 fut dominée par la question des prélèvements de main-d'oeuvre. Pendant près de deux ans, nous avions réussi à écarter ce calice au prix souvent de sacrifices douloureux comme celui de fournitures à l'économie allemande. Mais nous sentîmes toujours que ce problème était posé. Il le fut immédiatement avec brutalité dès le mois de mai 1942. Le Président Laval pensa sans doute éluder l'exécution de ses engagements en acceptant dès le début le principe du départ volontaire d'ouvriers français pour l'Allemagne. Les différents services français purent pendant des mois, en soutenant la thèse du volontariat, puis celle de la relève, puis en émettant des plans d'une complexité telle qu'ils étaient en pratique inexécutables, retarder jusqu'à l'automne tout envoi substantiel et éviter toute coercition. Je n'eus jamais à diriger ces négociations qui furent menées directement par le président du Conseil et parfois par les ministres de la Production industrielle et du Travail, mais je fus à maintes reprises mêlé à ces négociations qui furent les plus douloureuses de toutes celles auxquelles il me fut donné d'assister. » [Voir juin 1942 et janvier 1943 pour le bilan de cette mission dressé par Jacques Barnaud notamment sur les prélèvements allemands, la fabrication pour compte allemand, les cessions d'intérêts français ou prises de participations allemandes dans des affaires françaises et les affaires juives.]
1er mai 1942
De Georgio Uzielli, Tucker Anthony & Co., New York, à Georges F. Doriot, Boston : Réf. au bureau de G. F. Doriot, situé 110 East 42nd street, New York. « I would very much like to speak to you about funds from France invested here. »
5 mai 1942
De Worms & Cie : Actes déposés au Registre du commerce sous les n°16.764 à 16.767 (objet non précisé).
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - De 1927 à la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en juin 1948.] Extrait de la copie des inscriptions portées au registre analytique sous le n°24842 au nom de la Société Worms et Compagnie dont le siège social est à Paris, 45, boulevard Haussmann à Paris. Par voie modificative en date du 5 mai 1942, succursales et agences en France, ajouter La Riche près de Tours (Indre-et-Loire) date d'ouverture 15 mai 1940 ; Saint-Cyprien (Dordogne), date d'ouverture 11 octobre 1940 ; Pau (Basses-Pyrénées) date d'ouverture : janvier 1941.
12 mai 1942
De Eastern Provinces Administration, à Georges F. Doriot, Fininvest, Washington : Transfert à Fininvest des comptes Imafiza par rapport à la Boston Corporation et au Enemy Property « which indicated that he would not recognize as valid any transfers made from the account of Imafiza. »
13 mai 1942
De G. G. Beckett, secrétariat d'État du Canada, Ottawa, à la First National Bank of Boston : Eastern Provinces Administration. « The Custodian has now decided with the approval of all the directors to have all the Cy's assets brought to Canada to be held in one account in order to give a more complete control. » Contrôle des transferts et investissements de Eastern Provinces par le Canadian Custodian. Assets held by the First National Bank of Boston et the Brown Brothers Harriman & Co. - New York. »
De Eastern Provinces : Organigramme [non daté, joint à la note de G. G. Beckett.]
23 mai 1942
Du journal "Le semeur du Berry" : Extrait d'un article intitulé "La question juive". « M. Darquier de Pellepoix, conseiller municipal de Paris, vient d'être nommé commissaire aux questions juives... Il n'est que d'ouvrir l'histoire des dernières années en France pour se rendre compte de l'emprise juive sur tous les points vitaux de notre pays. Quelques noms y suffiront : Mandel, Blum, Rothschild, Lévy, Worms, Nathan, pour ne parler que de la politique, de la finance, du commerce, de la presse et du cinéma. »
29 mai-15 juin 1942
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] « Ateliers Moisant Laurent Savey, société ayant pour objet l'entreprise de toutes constructions notamment de constructions métalliques de toutes espèces, ponts, charpentes, grosse chaudronnerie, ferronnerie, serrurerie de bâtiment, etc. ainsi que l'entreprise de ciment armé, la construction de matériel de chemins de fer, de mines, etc. L'assemblée générale extraordinaire des actionnaires du 29 mai 1942, ayant donné au conseil d'administration l'autorisation de porter le capital social, de 8.347.000 francs à 15 millions, en une ou plusieurs fois, au moyen d'actions en numéraire, le conseil a décidé, dans sa séance du 15 juin 1942, d'élever le capital à 14.605.000 francs par l'émission de 6.258 actions nouvelles de 1.000 F chacune. » [Voir avril 1943.]
2ème semestre 1942
De Jean Cantacuzène : [Extrait d'une note datée du 6 décembre 1944.] Département minier des Services bancaires. « Il y a lieu d'indiquer, en ce qui concerne la Société marocaine d'études et d'explorations minières et la Société des mines de Sidi-Kamber, qu'ayant été constituées ou reprises dans le deuxième [semestre] de 1942, Paris en est pratiquement sans nouvelles... »
Juin 1942
De Jacques Barnaud : [Extrait d'une note, non datée, classée en 1945.] Sur ses fonctions de délégué général aux relations économiques franco-allemandes. « Dès le mois de juin 1942, j'attirai solennellement l'attention du Dr Michel sur la gravité de cette nouvelle exigence allemande [STO] et lui déclarai qu'elle créerait un fossé entre les deux peuples et une impossibilité d'entente pour une période très longue après la fin des hostilités. »
[Extrait d'un rapport sur le groupe Worms établi en mai 1944.] La Société française de transports pétroliers procèdent à une émission de 40.000 obligations de 5.000 francs (autorisation du ministre secrétaire d'État aux Finances en date du 7 juillet 1942).
6 juin 1942
Du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Les scandales de la Légion d'honneur" au sujet du général Brécard, administrateur de la Société industrielle d'équipement, affaire « qui s'est terminée en 1940 par l'arrestation de deux administrateurs qui semblent avoir été les boucs-émissaires d'une combinaison dont le but était de détruire une affaire industrielle indépendante au bénéfice d'un des groupes du juif Fould (Forges et Aciéries de Pompey), opération qui se fit sous le couvert du Service des réquisitions. Mais, au fait, le groupe du "protestant" Worms ne fut-il pas mêlé à cette transfusion d'intérêts aryens sur juifs ? »
15 juin 1942
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Établissements Japy Frères. « Dans sa séance du 1er avril 1942 le conseil d'administration des Établissements Japy Frères, prenant acte de la démission d'administrateur d'Albert Japy appelait au conseil Georges Albert Marin-Darbel, personnalité importante du groupe de l'Union d'électricité, et le nommait président du conseil d'administration de la société, Albert Japy étant nommé directeur général. Cette nomination a été ratifiée par l'assemblée générale du 15 juin 1942 qui a, en même temps, réélu pour 6 ans, René van Muyden, administrateur dont les pouvoirs venaient à expiration... Les Établissements Japy Frères contractèrent en 1942, auprès du Crédit national, un emprunt de 25 millions remboursable en dix ans. »
15 juin-14 décembre 1942
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] « En juin 1942, la banque Worms et Cie procédait à l'augmentation de capital de la Société de produits chimiques des terres rares, de 3.750.000 F à 15 millions, par l'émission de 22.500 actions nouvelles de 500 F, émises à 650 F. La société avait pour objet l'industrie des produits chimiques, et, plus particulièrement, le traitement chimique des sables monazités en vue de la fabrication du thorium et de tous métaux du groupe des terres rares. Les actions nouvelles étaient créées jouissance du 1er juillet 1942, avec droit de souscription irréductible pour les actionnaires, à raison de 3 actions nouvelles de 500 F pour 5 actions anciennes. Le conseil d'administration de la société comprenait :... et Raymond Meynial, de la banque Worms et Cie... A la suite de cette opération, dont l'insertion préalable avait été au Bulletin des annonces légales obligatoires du 15 juin 1942, les actions de la société furent introduites à la Bourse de Paris, conformément à une nouvelle insertion faite au Bulletin des annonces légales obligatoires du 14 décembre 1942... Le Balo, du 15 juin 1942, contenait également une notice sur la Société minière et électrique des lampes, dont l'insertion nouvelle envisageait la cotation des titres sur le marché de Paris. Les représentants de la banque Worms et Cie au conseil d'administration de cette société étaient Raymond Meynial et Jean Brieule. »
17 juin 1942
Du journal "Le Cri du Peuple" : Extrait d'un article intitulé "Alors qu'on s'efforce d'améliorer la répartition des combustibles, des gisements miniers français restent inexploités". « On peut faire du coke de tourbe, lequel, d'un rendement très supérieur à celui qu'offre l'emploi de la tourbe crue, s'est révélé excellent pour les usages industriels et le chauffage central... Un accord avec les tourbiers allemands serait susceptible de nous fournir le matériel nécessaire. Quant aux bonnes volontés, nous en saurons assez en apprenant que le groupe financier Worms tente aujourd'hui d'organiser le trust de la tourbe. L'affaire n'est pas encore lucrative. Qu'importe ! Nos financiers peuvent attendre... et dans quelques années, ils seront tout naturellement les maîtres. »
18 juin 1942
[Extraits de l'audition d'Eugène van Cabeke par le juge Thirion en date du 27 décembre 1944, et d'une note de Jean Nelson-Pautier, en date du 3 janvier 1945.] Exclusion d'Eugène van Cabeke de la Compagnie sétoise de produits chimiques.
19 juin 1942
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] « L'assemblée générale extraordinaire du 19 juin 1942, de la Société française des sablières (Gennevilliers), réunie dans les bureaux de la banque Worms et Cie, 45, boulevard Haussmann, décida l'élévation du capital de 5 millions à 6.250.000 F par la transformation directe en actions nouvelles d'une somme de 1.250.000 F, prélevée sur la réserve de primes d'émissions, et réalisée par la création de 12.500 actions nouvelles de 100 F chacune, entièrement libérées et attribuées gratuitement aux actionnaires à raison d'une action nouvelle pour 4 actions anciennes. » [Voir 19 juillet-20 août 1942.]
21 juin 1942
Du journal "Le Pays libre" : Extrait d'un article intitulé "Mise au point" au sujet des attaques portées par un journal confidentiel contre "Le Pays libre". « Ce journal mal informé sur notre compte a toute notre sympathie quand il attaque le trust juif Worms & Cie. Il oublie simplement de dire qu'il s'agit de juifs. Ne soyons pas trop exigeants ! »
23 juin-18 septembre 1942
Entre le Comité central des armateurs de France, Worms & Cie Paris, la direction générale des Services maritimes, la NCHP : Réunions de la Commission de l'armement et de l'exploitation sur les soldes des états-majors.
Juillet 1942
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Société française de transports pétroliers. « En juillet 1942, se conformant à la politique d'argent à bon marché instaurée par le gouvernement, la société procédait à une émission de 200 millions d'obligations 4% destinées à rembourser l'emprunt 5½ de 1939. »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 4 - Fidei-commissaires et agents (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1950.] Gabriel Cheneaux de Leyritz devient président du Comité d'organisation des sociétés d'assurances et de capitalisation en remplacement de Jacques Guérard.
2 juillet 1942
Du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "M. Guérard, révolutionnaire national type". « Certains révolutionnaires s'étonnent de voir l'importance de plus en plus grande prise par M. Jacques Guérard, actuellement chargé de la liaison entre tous les ministères et le chef du gouvernement... Président du conseil d'administration du groupe des assurances La Préservatrice (aujourd'hui président honoraire). A la suite de graves difficultés de La Préservatrice (affaire Saint Didier Automobiles), M. Guérard a été chargé de la réorganisation de la société. Cette réorganisation a été faite sous les auspices de la Banque Worms & Cie... M. Guérard a une très haute cote dans l'affaire Hypolite Worms. En dehors de la présidence honoraire de La Préservatrice, M. Guérard est administrateur de la Banque de l'Algérie et des Établissements Japy. »
6 juillet 1942
De Louis Vignet à Edmond Le Roy, Worms & Cie Bayonne : Inaptitude de M. Mazières au poste de chef d'exploitation de la tourbière de Saint-Laurent. « Nous croyons devoir éliminer la solution que nous avions envisagée de mettre M. Mazières à la tête de votre organisation détail de la zone libre car elle absorberait la majeure partie du bénéfice restreint que nous pouvons attendre de cette organisation.
7 juillet 1942
De Worms & Cie Bayonne, à Louis Vignet, Paris : Note. « La complexité de nos activités et surtout celle que nous imposent les Comités d'organisation et les organismes publics sont telles que nous sommes dans un état d'embouteillage permanent malgré les heures prolongées de travail des chefs de service... En ce qui concerne nos services administratifs et commerciaux que je qualifierai "d'actifs" nous souffrons d'une insuffisance de personnel qualifié... Le travail du bureau commercial, en contrôles, comptes-rendus et statistiques ; est plusieurs fois supérieur à ce qu'il était avant la guerre, malgré la considérable réduction du volume des affaires elles-mêmes... Le travail du service dit "du détail", c'est-à-dire d'enregistrement des petites commandes de foyer domestique, a augmenté dans le même volume... Rien n'empêcherait le titulaire de notre agence de Pau de contrôler et d'inspecter nos futures affaires de détail de Pau, Tarbes et Lannemezan. II y aurait là de quoi occuper pleinement un homme ayant la formation commerciale de M. Mazière qui me paraît devoir répondre tout à fait à nos désirs... Il me semble que M. Dufils n'est pas l'homme qu'il nous faut à Haut-Mauco pour divers motifs que je vous ai indiqués. Quant à recruter quelqu'un à Mont-de-Marsan, je n'ose guère y songer, car les entreprises qui travaillent pour le compte des autorités d'occupation sur les importants chantiers de la région montoise ont raclé à prix d'or tout le personnel civil qu'ils ont pu trouver. Tout cela est bien embarrassant pour moi, étant donné surtout les difficultés de communication avec Mont-de-Marsan et le manque d'essence. La vérité est qu'étant donné la multiplicité et l'étendue géographique de nos activités, compliquées des difficultés actuelles de communication, il est nécessaire que je sois entouré de bons chefs de service qui accomplissent les besognes journalières et m'allègent du souci d'entrer dans certains détails dont je suis actuellement obligé de m'occuper, faute de disposer d'assez de gens qualifiés... Louis Latapy, notre très ancien et dévoué contremaître des opérations de manutentions pondéreuses, nous apporte tout son dévouement et sa bonne volonté, mais il n'a pas toute la largeur de vues nécessaire pour la direction générale du personnel ouvrier sur divers chantiers... Depuis 1937, l'ensemble des temps de travail obligatoires du personnel a été très sensiblement abaissé. On a tout d'abord ramené la semaine de 48 à 40 heures et les conventions ont ensuite donné à certains membres du personnel dont la présence est la plus nécessaire, 3 semaines de congé à certains qui n'avaient jusque-là que 15 jours, un mois à d'autres qui n'avaient que 3 semaines. »
10 juillet 1942
De P. A Cousteau, du journal "Je suis partout" : Extrait d'un article intitulé "Savez-vous jouer au tennis juif ?". « On se rend compte que pour des persécutés les porteurs d'étoiles n'ont pas l'air trop misérable... Les caïds sont dans les Cintras de la zone non occupée, parfaitement libres de poursuivre leurs petites intrigues, leurs petites combines, leur petite propagande gaullo-stalinienne, de spéculer s'ils appartiennent à la Banque Worms ou de se faire applaudir s'ils s'appellent Samson Fainsilber. »
De Louis Vignet, Paris, à Worms & Cie Bayonne : Réponse à la lettre de Bayonne en date du 7 juillet 1942. Difficultés de personnel.
11 juillet 1942
De Paul Guiraud, du journal "Le franciste" : Extrait d'un article intitulé "Contre Doriot, unité d'action". « On nous annonce que Doriot prendrait le pouvoir le 15 octobre à la suite d'un fantastique congrès du PPF qui se tiendrait au Vel d'Hiv... Le groupe Worms qui avait abandonné Doriot pour Pucheu a de nouveau abandonné Pucheu pour Doriot et par l'entremise d'un frère d'un ministre assez illustre, il exercerait à nouveau, au sein du cabinet actuel, une influence anti-maréchaliste et anti-lavaliste assez forte. »
13 juillet 1942
Du journal "Le Petit Parisien" : Extrait d'un article intitulé "Confiance entière en M. Pierre Laval". « Tel est le mot d'ordre lancé hier par le conseil national du RNP [Rassemblement national populaire, parti de Marcel Déat, auquel est inscrit M. Albertini]. « Chez nous, la Banque Worms tient encore les rênes du pouvoir, flanquant de ses hommes les ministres et le président du conseil lui-même. Mais les avertissements donnés par le Führer dans ses derniers discours ont un sens très clair et la victoire acquise, la construction socialiste se poursuivra sans défaillance. »
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] « En juillet, la banque Worms et Cie a procédé à un emprunt obligatoire de 200 millions de francs, de la Société française de transports pétroliers. L'assemblée générale du 1er juin 1942 décida l'émission d'un emprunt 4% d'un montant de 200 millions de francs, représenté par 40.000 obligations d'un nominal de 5.000 francs, amortissables en 20 ans au maximum à partir du 1er août 1944, et bénéficiant de la garantie inconditionnelle de l'État. Cette émission avait pour objet principal de rembourser l'emprunt 5 ½% effectué par la société en 1939. Ces nouvelles obligations furent émises à 4.887 F 50. L'insertion d'émission a été faite au Bulletin des annonces légales obligatoires du 13 juillet 1942. »
18 juillet 1942
A M. Perrot, Worms & Cie Angoulême : Note. « La direction générale Charbons à laquelle nous avons demandé un candidat pour occuper un poste de bureau à Bayonne, candidat qui doit avoir des notions de service maritime, nous dit qu'après avoir fait un tour d'horizon, elle ne voit qu'un candidat : c'est M. Martin venant de la succursale maritime du Havre, qui a été employé pendant la campagne de 1941 sur la tourbière de Brennilis et qui actuellement tient le même rôle à Chantemerle où la production est si faible que l'on pourrait se passer de lui. »
19 juillet-20 août 1942
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] Société française des sablières. Nouvelle augmentation du capital, devant porter celui-ci à 7.500.000 F par l'émission au pair et en espèces de 12.500 actions nouvelles de 100 francs, avec jouissance du 1er janvier 1942. La souscription à ces actions nouvelles a été ouverte du 19 juillet au 20 août, mais sans appel au public non actionnaire. L'insertion obligatoire pour la réserve des droits des actionnaires empêchés par les événements de guerre - et pour lesquels la banque Worms était tiers souscriptrice - a été faite au Bulletin des annonces légales obligatoires du 29 juin 1942. Le conseil d'administration comprenait :.. et Gabriel Le Roy Ladurie (directeur de Worms et Cie). »
21 juillet 1942
De Georges Legey, du journal "L'Écho de Nancy" : Article intitulé "Le rôle des Rothschild dans la préparation de la guerre - La complicité des Soviets et des organisations maçonniques". « [En 1936,] il y avait aussi l'or des juifs, ceux de New York, de Londres, les richissimes marchands de la City et ce furent le baron Rothschild, les banques Worms et Lazard qui se chargèrent de sa répartition... Voilà donc la camarilla qui a abattu notre gouvernement d'ordre et d'apaisement social pour mettre un des siens, Léon Blum, à la tête du pays. »
De Maurice Ivan Sicard, du journal "Le Cri du Peuple" : Article intitulé "Les juifs et le RNP". « Parlant des juifs venus en France avant 1933, la direction du RNP affirme : "Ceux-là étaient souvent agressivement juifs ; ceux-là n'étaient pas des Français mais bien des étrangers vivant en France". Ce qui laisse à supposer que le RNP considère les juifs résidant en France avant 1933 comme de parfaits citoyens français... La direction du RNP ignore encore que ces assimilés furent aidés dans leur besogne par une quantité de banquiers de la race élue, installés en France depuis 1918 et dont nous pouvons citer les noms approximatifs : Rothschild, Pereire, Fould, Picart, Cahen,... Godchau, Lazard, Worms, etc. Ces assimilés ruinèrent notre épargne. La juiverie possédait à elle seule le cinquième de la fortune totale de notre pays...
23 juillet 1942
De Jean Méricourt, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Est-ce le silence de l'agonie ?". « Contre tous les Spinasse de la politique, les achard du ravitaillement et les Worms de la banque, vous savez que "Au Pilori" mène le combat sans se décourager. Aidez-nous, abonnez-vous ! »
De Worms & Cie : [Extraits d'une note de Gabriel Le Roy Ladurie datée du 26 septembre 1944, d'une note intitulée "Annexe n°2" et classée le 26 septembre 1944, d'une note intitulée "Annexe n°7", également datée du 26 septembre 1944.] Rapatriement forcé après dix-huit mois de discussions de la contre-valeur de 7.000.000 de bons du Trésor florin. Demande de rachat par les Allemands de l'immeuble de Dantzig, appartenant à Wester Financiering Maatsschappij, filiale de Worms & Cie. Le séquestre allemand attire l'attention de la Maison sur le fait que cette demande doit être considérée comme une faveur spéciale, étant donné que la vente peut être faite sans accord préalable. Raymond Meynial proteste contre cette vente dans une lettre de la Wester, signée du 23 juillet 1942. [Voir ci-après et le 6 août 1942.]
De N.V. Wester Financiering Maatschappij, Rotterdam, aux Services bancaires, Paris : Immeuble de Dantzig. « De la firme Hans Wallat & Co. à Dantzig, qui gère cet immeuble, nous recevons une lettre dont nous vous donnons la traduction ci-après : "Au mois de juillet 1940, nous avons correspondu avec vous au sujet de la vente de cet immeuble. Vous m'avez répondu à l'époque, qu'il n'entrait nullement dans vos intentions de vous en défaire. Depuis lors, l'administration de l'État, qui en est locataire, m'a approché à nouveau, avec la prière de lui faire savoir si, en raison des circonstances actuelles, vous seriez disposés à entamer des pourparlers de vente... En raison des modifications qui interviendront dans le développement de la ville de Dantzig, après la guerre, cet immeuble ne sera peut être plus utilisable pour vos buts... Le rendement de cette maison n'est pas particulièrement avantageux." »
De Worms & Cie Angoulême, à Ed. Le Roy, Worms & Cie Bayonne : « Si M. Martin nous est utile, il ne nous est pas indispensable puisque notre exploitation n'est plus mécanique et que vous bénéficiez du matériel que nous avions ici. »
24 juillet 1942
Du Consortium maritime tunisien - CMT, Tunis, à la direction générale des Services charbons, Paris : Suite à l'envoi d'une note par F. Lebrun-Desoie faisant « ressortir les principaux avantages dont pourrait éventuellement bénéficier la Maison W. si elle existait en propre en Tunisie. Le CMT abonde dans ce sens. »
Août 1942
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extrait d'une note datée du 13 octobre 1944.] « En août 1942, revenant de Marseille, je m'arrêtais [à Vichy] pour des questions d'affaires sans aucun rapport avec la politique. »
Du colonel François Michel : [Extrait d'une note au ministre de l'Intérieur datée du 11 septembre 1944 et de son audition par le juge Thirion en date du 23 octobre 1944.] « J'ai été libéré en 1942 grâce à l'intervention de M. Le Roy Ladurie [qu'il a connu en Silésie en 1928.] Pendant la détention de près de 14 mois que j'ai due à la Gestapo, de juin 1941 à août 1942, Gabriel Le Roy Ladurie a pris spontanément la direction des démarches qui ont été entreprises en vue de ma libération. S'il obéissait aussi à des sentiments d'amitié datant de plus de 15 ans, il savait fort bien, par contre pour quelles idées je militais depuis l'armistice. Je sais aujourd'hui moi-même de quel poids a été son action personnelle, directe ou indirecte, en ma faveur, et comment, tirant profit de l'état de santé précaire dans lequel j'étais tombé et des résultats négatifs de l'instruction, il a réussi à éviter ma déportation. »
1er août 1942
De Max Deflez, du journal "Le Nouvelliste" : Extrait d'un article intitulé "La peur des jeunes". « Pourquoi l'industrie et le commerce sont-ils sous la coupe des hommes des banques Lazard, Rothschild, Worms et Cie ?... Et vous voudriez que la jeunesse s'excite pour ces tristes figures... »
Du journal "Le Rouge et le Bleu" : Extrait d'un article intitulé "La mémoire courte". « Oui ou non, M. Laubreaux a-t-il été collaborateur du "Cri de Paris" de M. Worms ? »
3 août 1942
De Bruno Fey, Dantzig : Document en allemand. Évaluation de l'immeuble, sis n°17 Langermarkt, à Dantzig.
De Gaston Bernard : [Extrait d'une note datée du 20 novembre 1944.] Société Le Molybdène. Établissement de la facture définitive, à l'attention de la Gesellschaft für Electrometallurgie mbH à Berlin Charlottenburg, d'un montant total de 2.052.444 F, pour livraison de 25 tonnes de minerai de molybdène à 80%. Le règlement est effectué au crédit du compte courant ouvert au nom de la société Le Molybdène chez Worms & Cie, par 2 virements (18 mai 1942 et 12 janvier 1943).
6 août 1942
A F. Lebrun-Desoie, Alger : Note [sans émetteur]. « Nous écrivons à M. Rougé : « M. H. W., que j'avais tenu à consulter, se déclare d'accord pour l'ouverture d'une agence de notre Maison à Tunis ; iI reste à étudier dans quelle forme légale cette ouverture peut avoir lieu, car si la réglementation est la même en Tunisie qu'en France, il y a un certain nombre de formalités à remplir... le CMT [Consortium maritime tunisien - continuera], dans tous les cas, à effectuer les manutentions. »
De Worms & Cie : [Extraits d'une note de Gabriel Le Roy Ladurie datée du 26 septembre 1944, d'une note intitulée "Annexe n°2" et classée le 26 septembre 1944, d'une note intitulée "Annexe n°7", également datée du 26 septembre 1944.] Wester Financiering Maatsschappij. Worms & Cie maintient son refus de vendre aux Allemands l'immeuble de Dantzig, appartenant à cette filiale. [Voir ci-après et septembre 1942.]
A N.V. Wester Financiering Maatschappij, Rotterdam : « Nous sommes convaincus qu'en dépit des raisons exposées dans la lettre que vous avez reçue de la firme Hans Wallat & Co. à Dantzig, notre Maison ne sera pas disposée à vendre par l'intermédiaire de votre société l'immeuble dont elle est propriétaire à Dantzig. »
8 août 1942
Du journal "L'Assaut", Bordeaux : Extrait d'un article intitulé "Français, il vous est facile de faire du sentiment, de vous apitoyer sur le sort des malheureux juifs persécutés". « Juifs, les Lénine, Staline, Strotski, Zinovief, Maiski, etc. Juifs, les Blum, les Mandel, Zay et autres seigneurs aux faux noms. Juifs, les trusts, les Rothschild, Dreyfus, Stern, Fould, Worms, Lazard, Bloch, etc. Les "Bêtes à face humaine" exigent le châtiment... La Légion des volontaires français s'en chargera, quand le moment sera venu. »
Du journal "L'Atelier" : Extrait d'un article intitulé "Journal de la France (août 1940-avril 1942)". « Regrettons enfin que M. Fabre-Luce n'ait pas cru devoir étudier le rôle de la Banque Worms et de quelques trusts dans la politique française depuis deux ans et assurons-le que les critiques sont la preuve de l'intérêt exceptionnel de son livre que tous les Français devraient lire et méditer. »
D'une note manuscrite : « Agence à Tunis. M. Vignet a donné son accord de principe fin juillet à Marseille pour que, suivant la suggestion de MM. Lebrun-Desoie, Dhorme et P. Rougé, Worms & Cie fasse le nécessaire pour l'ouverture d'une agence de consignation de navires à Tunis. Le nécessaire sera fait directement sur place pour tout ce qui concerne les démarches et autorisations officielles.
13 août 1942
De Jean Théroigne, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "E. R. Worms, éminence d'hier et d'aujourd'hui". « Worms fit sa fortune en ruinant les actionnaires des Biscuits Guillot puis ceux de la société Bouillon Duval. Il essaya de s'attaquer à Félix Potin... se rabattit sur les Loiseau-Rousseau... E. R. Worms arriva à contrôler les Lanoma, La grande Maison de Blanc, la Compagnie des magasins spécialisés, la Compagnie internationale des grands magasins et dans la chaussure, les firmes Raoul, Dressoir et Pinet... Il dirigeait en outre la Banque commerciale du Maroc et la Banque de la Tunisie... E. R. Worms possédait "Le Petit Bleu" et le "Cri de Paris" et en contrôlait trois autres : "Le Courrier Royal", "L'Indépendant" et "La Revue des Ambassades"...Moins ambitieux que Worms Hypolite qui a la prétention de faire et de défaire les gouvernements... alors qu'Hypolite Worms est avant tout un agitateur financier, E. R. Worms est surtout un homme d'affaires. Les deux Worms chassaient sur des terrains différents. Le résultat était le même : pillage de l'épargne française. Aucun des deux n'est pourtant encore fusillé. »
Du journal "La Gerbe" : Extrait d'un article intitulé "Lectures de la semaine - La Finance juive et les trusts par Henry Coston". « Avec ce guide solidement documenté, [les lecteurs] pourront s'y reconnaître dans cet imbroglio tragique de Dreyfus, Gunzbourg, Rothschild, Lazard et autres Worms dont les combinaisons crapuleuses et les louches manoeuvres, hautement protégées, vidaient avec tant d'entrain la bourse du bourgeois français. »
14 août 1942
Du Pariser Vertretung des Commerzbank : A la demande du représentant parisien de la Commerzbank, M. Stier, Worms & Cie ouvre à Struever & Cie un crédit de F 50.000, garanti par la filiale de la Commerzbank à Bruxelles, la Hansabank.
16 août 1942
De Ph. Etlin, H. Hentz & Cy, New York, à Georges F. Doriot, Washington : « Fonds déposés entre vos mains par notre société, la Trust Cie Confidentia... Le solde de 10 milles dollars, venu de notre banquier d'Amsterdam, la Imafiza... »
20 août 1942
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Et Worms... ?" « Au temps où il était ministre, Belin n'avait-il pas pris comme domestiques ses anciens amis "patrons" ou des gens de la bonne société ? Ne s'était-il pas adjoint comme directeur de Cabinet M. Barnaud, de la Banque Worms, le seul "goy" de cette banque. De Barnaud, de la banque juive d'affaires, à Terray, de la Banque des Dépôts, à Mercier, de la Banque de Paris et des Pays-Bas, M Belin savait très bien s'entourer et vous étiez ainsi plus magnifiquement roulés, travailleurs de France. »
Du journal "L'appel" : Extrait d'un article intitulé "Noblesse de France et Finance juive par Jullien-Courtine". « On a déjà bien souvent raconté l'histoire de la société Le Nickel que les Rothschild avaient par un procédé bancaire frisant le vol, soustrait aux propriétaires, la famille Higgison. Lorsque Higgison, voulant plaider, eut expliqué son affaire à l'avocat célèbre qu'était alors Poincaré, celui-ci, sûr du bon droit du plaignant, accepta d'enthousiasme. Puis, comprenant que son adversaire ne serait autre que M. de Rothschild, il se récusa. Mais pourquoi donc ? - s'étonna Higgison. Et l'ancien président de la République répondit : Je puis devenir ministre des Finances et je ne tiens pas à ce que le baron Rothschild y mette obstacle. »
[Extrait d'une note non datée, adressée à M. Godefroy et classée en 1945.] Services maritimes. « Le Havre : manutentions - transit. En août 1942, les Allemands ont fait appel aux services de notre succursale pour réceptionner des trains de meubles et effectuer le chargement de leur contenu sur le vapeur "Herta-Engeline" ex-"Perakis" à destination de l'Allemagne. En vain avons-nous prétexté que nous n'étions pas organisés pour exécuter des manutentions de mobilier ; que n'avions plus notre personnel de manutention qualifié ; que le navire ne se prêtait pas à l'arrimage des meubles et qu'il aurait été nécessaire d'y construire un faux pont ; que nous manquions de bois, de pointes, etc., pour caler les cadres ou les meubles. Malgré ces objections, le premier train de meubles arrivait le 20 août, sans préavis, et nous dûmes entreprendre le travail. Ce travail fut saboté au point que le 17 décembre, nous terminions de décharger du navire, pour les remettre à terre, les meubles qui avaient été embarqués. Le navire fut donc immobilisé au Havre plus de sept mois sans aucun résultat (il quitta le port le 22 février 1943). Quant aux meubles, ils n'ont pas profité aux Allemands ; ils ont été détruits, ou sont restés en souffrance en France. »
21 août 1942
De Philippe de Zara, du journal "Le Sud-Ouest Républicain" : Extrait d'un article intitulé "La Finance juive et les trusts". « Sans grandes phrases, sans le moindre mot injurieux, sans haine, M. Henry Coston arrive à un résultat pathétique, bouleversant pour quiconque examine le problème juif en toute sérénité. Quel a été le plus tenace ennemi du progrès social en France sinon les trusts. Ici tout le monde est d'accord. Mais sait-on que les trusts, ce sont les Juifs ? Procédant par une simple mais rigoureuse méthode statistique, M. Henry Coston a mis sous nos yeux le nom de toutes les grandes entreprises "françaises" avec en regard le nom des membres de leurs conseils d'administration. Terrible éloquence que celle de la Vérité ! La Haute Finance avec les Rothschild en tête nous offrait les "Banques privées" avec les Propper, les Grunzbourg, les Daniel Dreyfus, les Lazard, les H. Worms, les A. Worms, les Stern, etc. qui contrôlaient des entreprises aussi importantes que la Compagnie du gaz de Paris, la Compagnie générale de télégraphie sans fil, la Compagnie des eaux, les Chargeurs réunis, l'Orfèvrerie Christophle, les Grands magasins de Paris, les Blés et Farines, les banques coloniales, les grandes compagnies d'assurances, des maisons d'alimentation comme Félix Potin, les chaussures Raoul ou Erlich, les grands réseaux des chemins de fer français, le Crédit national, les aciéries, les houillères, pénétrant par personnes interposées au Crédit lyonnais, au Comptoir national d'escompte, à la Société générale, à l'agence Havas et jusqu'à la Banque de France, semant la terreur et la corruption. Cette Haute Finance tenait en outre directement ou par des mariages d'intérêt avec une authentique noblesse dégénérée le trust de l'électricité, du pétrole, des matières premières, de la grosse métallurgie. »
24 août 1942
Important bombardement du Trait.
27 août 1942
Du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Pourquoi M. Guérard ?" « M. Guérard compte beaucoup d'ennemis... Étant entré à la Banque Worms par l'intermédiaire de Me Netter, juif, avocat de la Maison Worms, il a su parfaitement montrer sa reconnaissance au juif Netter du service rendu puisque, étant chef de Cabinet de Baudouin, aux Affaires étrangères, il lui a permis son évasion de France en lui faisant délivrer les pièces nécessaires. »
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait du livre "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997. pp. 197, 198.] « Voici comment deux témoins rapportent en août 1942 une même série d'incidents impliquant le frère de Gabriel, Jacques, devenu pendant quelques mois ministre de l'Agriculture. "Vichy reçoit aujourd'hui la visite de la grande éminence grise de la synarchie, Gabriel Le Roy Ladurie, qui s'était abstenu de paraître depuis 18 mois", écrit dans son journal le 27 août Pierre Nicolle ["Cinquante Mois d'Armistice", Ed. André Bonne, 1947], un des mémorialistes des complots et intrigues de Vichy. "Il vient sans doute essayer de sauver son frère dont la situation reste toujours compromise." Le même épisode est raconté de manière différente dans ses "Archives de guerre" par Angelo Tasca [Ed. Feltrinelli et CNRS, 1972], autre grand collectionneur de confidences à Vichy comme on le sait. Sa version : "Lors d'un récent dîner, le président Laval avait exprimé quelques critiques à l'égard de M. Le Roy Ladurie, son ministre de l'Agriculture. Marion (secrétaire d'État à l'Information) en prit la défense. Guérard (secrétaire général du gouvernement) auquel M. (on ne sait pas qui Tasca cache derrière cette initiale) reproche une certaine faiblesse de caractère, renchérit sur le "patron". A la sortie M. le lui reproche vivement et lors de son voyage à Paris en prévint Gabriel Le Roy Ladurie et Arrighi (un proche de Marion et de Pucheu) qui lui passèrent un "terrible savon" pour lui enlever l'envie de recommencer." Les deux chroniqueurs divergent sur les circonstances mais s'accordent sur un point : Le Roy Ladurie est bien devenu une puissance qui fait peur. »
De Büro Wörner, Amsterdam, à N.V. Wester Financiering Maatschappij, Rotterdam : Immeuble à Dantzig. « En ce qui concerne la proposition d'achat de cet immeuble, je vous prie, à la demande de Monsieur le commissaire général pour les Finances et l'Économie à la Hayes, de vous mettre à nouveau sans délai en rapport avec la Maison Worms & Cie... Cette demande doit être considérée comme étant une faveur spéciale vu que la vente pourrait être également exécutée par le séquestre sans accord préalable de la Maison Worms & Cie... Cette affaire est considérée comme étant urgente. »
29 août 1942
Du journal "L'Atelier" : En conclusion d'un article intitulé "Il y a trois ans... la paix était assassinée", est dressée une liste, sous le titre "Tout Paris", donnant les noms et l'ascendance de personnalités. Y figurent Mmes Fauchier-Magnan, Fauchier-Delavigne et Lebel en tant que filles de Mme Worms.
De N.V. Wester Financiering Maatschappij, Rotterdam : Immeuble à Dantzig. Augmentation de la prime d'assurance incendie.
31 août 1942
De Dupon-Créon, du "Journal de Normandie", Caen : Extrait d'un article intitulé "Et retour" au sujet de l'Annuaire des marées de Dieppe de 1942, dans lequel « des tas d'importateurs font une mirifique et invraisemblable publicité... pour le charbon. Première qualité du Pays de Galles, d'Écosse et du nord de l'Angleterre, toujours en stock (sic)... Briquettes et boulets de toutes qualités, livraison dans les 12 heures à domicile, en sacs plombés... Mais le fin du fin c'était un placard de la Maison W... qui annonçait froidement un service par steam-boat, de Southampton à Dieppe. Et retour... Ce retour était à peu près la seule information exacte, pour 1942, du fameux annuaire... »
Septembre 1942
D'Henri Du Moulin de Labarthète : [Extrait d'un article intitulé "La Synarchie française", paru dans le journal suisse "Le Curieux", le 25 mai 1944.] Bilan de l'activité au sein du gouvernement de Jacques Barnaud, François Lehideux, Pierre Pucheu, Paul Marion et Jacques Benoist-Méchin. « Les 5 équipiers manifestèrent, pendant plus d'un an, un esprit d'étroite solidarité. Liés de longue date les uns avec les autres, prenant ensemble la plupart de leurs repas, ils firent bloc au Conseil des ministres sur presque tous les grands problèmes. Leurs tempéraments leur proposèrent cependant des rythmes d'action différents. Benoist-Méchin, l'instigateur secret de Montoire, le courtisan gourmé d'Abetz, et Paul Marion, qu'un mépris instinctif des hésitations bourgeoises laissera sans défense devant les appels des sirènes brunes prendront, assez vite, la tête du peloton. Ils donneront, dès le mois de septembre 1941 à la "collaboration politique" un caractère de franche détermination, de rapide foulée. Pucheu, Lehideux et Barnaud se partageront, avec plus de pondération, le secteur économique. Ils auront, à ce titre, à prendre chaque jour l'attache de l'Hôtel Majestic où siégeaient les experts économiques de l'armée d'occupation (général Michel). Le procès-verbal de leurs entretiens avec les Allemands n'a pas été conservé. Et c'est bien dommage. On y aurait vu sans doute que si Barnaud et surtout Lehideux luttèrent au début, contre les exigences de l'OKW, s'ils réussirent à freiner, pendant quelques mois, les livraisons de métaux et de matières premières, les réquisitions de bétail et fourrages, les transferts de main d'oeuvre, s'ils parvinrent même à limiter le montant des participations allemandes dans les entreprises françaises, ils furent, en définitive, débordés et refoulés. » [Voir sur cette question, un rapport, daté de juillet 1944, sur la société secrète polytechnicienne dite Mouvement synarchique d'empire - MSE - ou Convention synarchique révolutionnaire, l'extrait d'un chapitre intitulé "Démission des synarques" du livre "Journal de la France" paru et classé en juillet 1944 et un article intitulé "Synarchy and international Cartels", publié le 25 août 1944, par Lilian T. Mowrer, dans la revue "Concerning France".]
De Worms & Cie : [Extraits d'une note de Gabriel Le Roy Ladurie datée du 26 septembre 1944, d'une note intitulée "Annexe n°2" et classée le 26 septembre 1944, d'une note intitulée "Annexe n°7", également datée du 26 septembre 1944.] Raymond Meynial rend visite à Amsterdam au commissaire de la Wester Financiering qui lui confirme que la réquisition de l'immeuble de Dantzig, appartenant Wester Financiering, ne peut être évitée. Le voyage de Raymond Meynial se croise avec une lettre du 27 août 1942 demandant l'autorisation de vendre pour 238.000 RM. [Voir 30 septembre 1942.]
5 septembre 1942
De Claude Wacogne, du journal "L'Union française" : Extrait d'un article intitulé "Les livres de Paris. Henri Coston - La Finance juive et les trusts". « Que ce soit sous le nom de Dreyfus, de Lazard, de Worms ou de Mercier, qui sont tour à tour disséqués sous la plume acérée d'Henry Coston, ou même celui des "rois de la République", ces Rothschild..., c'est toujours le juif qui apparaît à travers les lignes comme le véritable maître de la France d'hier. »
9 septembre 1942
De Jean Fossati, du journal "Le Cri du Peuple" : Extrait d'un article intitulé "Révolution socialiste... et nationale". « Beaucoup trop de coalitions veulent opposer le national au social. Des puissances financières, dont la plus connue est celle du Groupe Worms, s'efforcent de dominer l'État pour consolider leur domination, empêcher la disparition de la condition prolétarienne et la destruction des classes sociales. Elles rejoignent dans l'opposition au relèvement du pays, les communistes, les gaullistes, les juifs, les francs-maçons, les professionnels de la démocratie et de la doctrine juive du marxisme qui redoublent d'activité pour s'opposer à la Révolution nationale. »
11 septembre 1942
Jacques Le Roy Ladurie démissionne du poste de ministre de l'Agriculture.
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extrait d'une note en date du 13 octobre 1944.] Au sujet de son frère, Jacques. « Rappellerai-je qu'il donna spontanément sa démission dès septembre 1942 quand furent prises les premières mesures coercitives pour la relève ; qu'ayant par la suite milité dans une organisation de résistance, il fut depuis mars dernier traqué par la Gestapo, son appartement pillé par elle et sa propriété saccagée par les SS ? »
De Pierre Assouline : [Extrait du livre "Une Éminence grise - Jean Jardin (1904-1976)", Éditions Balland, 1986, pp. 82, 83.] Au sujet de Jacques Le Roy Ladurie, « sa forte personnalité, son caractère entier et surtout son franc-parler ont eu vite fait de déplaire aux Allemands. L'éclat était attendu, Le Roy Ladurie disant ce qu'il veut, quelle que soit la situation, une attitude qui ne sied pas d'ordinaire à un ministre, et encore moins en période d'occupation étrangère. »
12 septembre 1942
De M. Bouteloup, Worms & Cie Marseille : Navires de la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire capturés. Communication d'un dossier remis par maître Léopold Dor concernant les procédures engagées devant le Tribunal des prises de Freetown relativement à "Ville-de-Tamatave" et "Bourbonnais", navires requis sur son ordre les 29 et 31 juillet 1941 et les 14 et 20 août 1941 ; éventuelle réquisition du "Ville-de-Majunga" par le gouvernement sud-africain ; aucune nouvelle pour "Ville-de-Rouen". »
Du journal "Landes", Mont-de-Marsan : Extrait d'un article intitulé "Les Juifs et l'économie mondiale". « Quels étaient les noms qui avaient la meilleure résonance dans la haute finance française ? Gunzberg, Daniel Dreyfus, Bemberg, Lazard, Worms, Stern, Heine, Rothschild, etc. Y en avait-il parmi ces derniers un seul qui fût français ?... A l'extérieur, l'intime collaboration entre la haute banque et le commerce et l'industrie se manifeste par la création des syndicats d'exploitation... A l'intérieur, cette "collaboration" se traduit par l'établissement d'une politique commune qui engendre les ententes économiques, les trusts et les cartels et surtout par une participation massive aux bénéfices... Si, par le moyen des participations financières, la grande banque réussit à faire la loi aux syndicats patronaux, elle cultive également par l'intermédiaire de meneurs, les syndicats ouvriers qui réagissent non d'après les besoins de la classe ouvrière mais selon les intérêts de la finance juive. C'est ici que la présence de coreligionnaires dans le gouvernement leur devient utile... Voici parmi les 15 banques juives, les plus importantes :... Worms & Cie. »
13 septembre 1942
Du journal "L'Express du dimanche", Nantes : Article intitulé "L'emprise juive" dans lequel sont cités et commentés des extraits de "La Finance juive et les trusts" d'Henri Coston.
15 septembre-22 décembre 1942
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] La Préservatrice-Vie. « L'assemblée extraordinaire du 15 septembre 1942 de cette société a autorisé le doublement du capital social, alors de 12 millions, à 24 millions par l'émission de 24.000 actions nouvelles de 500 F, en une ou plusieurs fois. En exécution de cette autorisation, le conseil d'administration décida, dans sa séance du 22 décembre, de procéder à la réalisation d'une première tranche de 6 millions, en 12.000 actions de 500 francs à émettre à 525 francs, ces actions nouvelles devant porter jouissance du 1er janvier 1943 et dont la moitié était réservée à la société mère du groupe : La Préservatrice, compagnie d'assurances à primes fixes contre les accidents et les risques de toute nature. »
21 septembre 1942
De G. Delatour, du journal "Au Pilori" : Article intitulé "A propos de la démission de M. Le Roy Ladurie - Quand la puissance des trusts agit...". « Il y a déjà quelque temps, Jacques Le Roy Ladurie avait fait interner, nos lecteurs s'en souviendront, MM. Guérinot, père et fils, membres du Comité de gestion de l'Eure et Loir. Or, la démission de Jacques Le Roy Ladurie arrive très exactement 3 jours après les sanctions à l'égard de 16 nouveaux industriels qui ont soustrait 18.000 K de beurre au ravitaillement général, donc à la collectivité, frustrant cette dernière d'une ration mensuelle pour 50.000 consommateurs... M. Jacques Le Roy Ladurie avait sans doute oublié qu'ancien membre lui-même du Comité de gestion du Calvados, il était toujours délicat de toucher à ses anciens amis. Pourquoi aussi a-t-il touché à M. Alba qui lui avait permis d'accéder à la place de ministre ?... Mais, d'autre part, ne dit-on pas que M. Le Roy Ladurie (homme de Worms) aurait démissionné dans le double but : 1° - de permettre à Worms de jeter du lest à la veille des grosses difficultés que celui-ci prévoit, ce qui lui fait retirer ses hommes du circuit, 2° - parce que M. Le Roy Ladurie voyait le ravitaillement compromis par son incompétence (sabotage du marché de la viande, etc.). »
21-28 septembre 1942
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] Société des peintures Astral-Celluco. « Capital porté à 23 millions par l'émission à 275 francs de 30.654 actions nouvelles de 250 F avec droit de souscription irréductible pour les anciens actionnaires à raison d'une action nouvelle pour 2 anciennes, la souscription étant ouverte du 1er au 31 octobre 1942. L'insertion d'émission a été faite au Bulletin des annonces légales obligatoires des 21 et 28 septembre 1942. L'exercice 1941 a laissé, pour le capital de 15.336.500 francs, un bénéfice net de 3.858.994 francs. »
24 septembre 1942
Du secrétariat d'État à la Marine, Vichy, à Hypolite Worms : « En principe nous espérons que les bateaux capturés en mer ne seront jamais jugés en Cour des prises. Je vous conseille de faire surveiller les vôtres si vous en avez les moyens, sans rien manifester pour ne pas attirer l'attention et de ne prendre officiellement un avocat que s'il y a menace de passage en jugement. »
26 septembre 1942
Du journal "La Révolution nationale" : Extrait d'un article intitulé "Le duel Caziot - Le Roy Ladurie". « On ne savait trop comment expliquer le départ de ce jeune ministre qui, en quelques semaines, avait su remporter d'incontestables succès : la soudure assurée, quelques gros fraudeurs dûment frappés, le demi-kilo de pain aux producteurs de blé, le stock familial de pommes de terre pour les citadins. Tout cela avait rendu le ministre de l'Agriculture presque populaire et faillit donner la jaunisse à son prédécesseur, M. Caziot... Jacques Le Roy Ladurie, intelligent, séduisant, actif..., qui avait déjà fait ses preuves comme secrétaire général de l'Union des syndicats agricoles a un grand défaut : c'est d'avoir un frère, et un petit défaut : la légèreté. »
28 septembre 1942
De Worms & Cie : [Extrait d'une note du 5 décembre 1951.] Modifications de l'acte social non déposées au greffe du tribunal de commerce de la Seine.
30 septembre 1942
A N.V. Wester Financiering Maatschappij, Rotterdam : Proposition d'achat de l'immeuble dont cette société est propriétaire à Dantzig. « Au début de septembre, durant son séjour à Amsterdam, notre directeur, M. Meynial, a rendu [visite] à M. Groesel lui indiquant les raisons pour lesquelles notre Maison ne désire absolument pas vendre cet immeuble et ne peut, par conséquent, vous donner son accord sur le projet de vente... Ce point de vue a été compris par les différentes autorités allemandes auxquelles nous avons été amenés à en parler... Votre immeuble de Dantzig, comme votre immeuble de Rotterdam, ont toujours été utilisés par nos agences maritimes exploitant des lignes de navigation de France sur Rotterdam, Hambourg et Dantzig. En accord avec les compagnies de navigation allemandes, notre Maison compte reprendre après la guerre l'exploitation de ces lignes. » [Voir 28 mars 1944.]
Octobre 1942
De Louis R. Franck, du "Foreign Affairs" : Article intitulé "The Forces of collaboration", paru dans "In Defeated France". Exposé des conditions psychologiques et politiques qui ont "inspiré" la conduite de la France depuis la 1ère Guerre mondiale et sa position lors du second conflit. « Daily contact with their German colleagues and a somewhat justifiable admiration for German economic organization, output and efficiency, induced them to think favorably of the idea that Europe should be unified under German leadership and to look forward to the resulting opportunities for developing backward countries, especially the Balkans and western Russia. This tendency found expression in the weekly "Les Nouveaux Cahiers", published during the Popular Front period by prominent business leaders. Pioneers in the movement were MM. Barnaud and Baudouin for the bankers, M. Detoeuf for industry, and MM. De Tarde and Dayras for the high administrative and economic bureaucracy... The business leaders had their own special conception of the world, a real Weltanschauung. Some of them, like MM. Baudouin or Barnaud usually related it to what they conceived of as Catholic order, Catholic unity. At the time of the Czech crisis, they often referred to the "Czech hersy" or the "Hussite heresy". Usually the motives which really dominated them were purely materialistic; but they pushed those into the background, and covered their dubious acts with the noble and idealistic arguments of their broad humanistic culture... » Parmi les facteurs retenus l'anticommunisme ambiant est présenté comme l'une des tendances les plus lourdes. Rôles de MM. Pucheu et Marion, Déat, Marquet et Doriot. « On the eve of Munich, all the definitely pro-Fascist factions in France were working under cover of darkness; and also in darkness, the business intelligentsia were trying to lay down the new rules for the government of tomorrow. In this projected government MM. Gabriel Le Roy Ladurie, Barnaud, Baudouin, Pucheu were to be the foremost leaders. None of these men wished for the defeat of France, nor did they work for it; but they could not help knowing that the political convulsions which would follow defeat would finally make a clean sweep of the past and give them the possibility of realizing their program. In a way they were 1940 followers of Saint-Simon. » Attitude des communistes et des socialistes en lien avec la guerre d'Espagne et au moment de la signature du pacte germano-soviétique. Idées de Jean Jaurès, Léon Blum, Léon Jouhaux, Paul Faure, Charles Spinasse, Paul Rives et René Belin. « Franco-German political collaboration is supported by very different types of men, and for very different reasons. Let me now give some more precise details of trends in the different social strata. First, as to the upper civilian and military bureaucracy. The former Minister of Finance, M. Yves Boutillier, and generally speaking the higher Treasury officials, have been definitely in favor of collaboration. Most of them belong to the Franco-German economic bodies headed by M. Jacques Barnaud, a former Treasury official. All the new prefects are of course subordinated to the ministry of the Interior, formerly under M. Pierre Pucheu and now under M. Pierre Laval. They are among the most fanatical collaborationists; hunting out Communists and baiting Jews are their daily pursuits... There is another group which favors Franco-German economic cooperation because its members admire "German organization." Among them are MM. Paul Baudouin, Jacques Barnaud, Jean Bichelonne, now Minister of Production, Jacques Le Roy Ladurie, now Minister of Agriculture (his brother, Gabriel Le Roy Ladurie, is head of the Worms Bank), and René Lehideux, former Minister of Production, Director of the Renault plant. The key position held by the Worms Bank in these circles is now well known. Before the defeat and the armistice these men believed in a compromise peace; since the armistice they believe in a German victory. They were profoundly surprised by the Russian resistance, but even at the end of 1941 they still thought that Germany would finally absorb Russia and reorganize it in the course of a few years. They probably still hope for a German victory, for the economic unification of Europe under German aegis, and for a "deal" with America. It must be clearly understood that these men are absolutely unconscious of the ideological aspects of the present struggle. They are not shocked by the absurdity of the idea that democracies and dictatorships can exist side by side in the postwar world. For them the war is only a clash between conflicting economic imperialisms. Despite their social origins they are unconscious Marxists of the most benighted type... The case of Marcel Deat is obviously different. He is a man of energy and some intelligence. During the First World War he proved to be a very brave soldier. Moreover, he has a certain political philosophy; for the last two years he had fought not only for close cooperation with Germany and against England but also against Vichy clericalism and reactionary social measures. In a Nazi France, he would become the leader of the left wing; he would probably be a bitter opponent of the kind of financial interests represented by the Worms Bank, as well as of Catholic influence. Under a purely National Socialist rule he would stress, at least for a time, the "Socialism" more than the "Nationalism." »
De Raymond Meynial : [Extrait de son audition par le juge Georges Thirion en date du 17 novembre 1944.] Raymond Meynial se rend en Afrique du Nord, ce qui lui permet d'arrêter une seconde livraison de 35 tonnes de molybdénite exigée par les Allemands.
De R. Mazière : [Extrait d'une note datée du 19 mars 1945.] Est détaché à l'agence Worms de zone libre à Pau en qualité de gérant.
1er octobre 1942
A J. de Grandmaison, avocat à la Cour d'appel, Paris : Rapport sur les termes et les modalités d'application de l'accord du 4 juillet 1940 et, notamment, sur la question de la responsabilité des assureurs français dans la couverture des sinistres dont furent victimes les navires et cargaisons concernés par ledit accord (prises de guerre), d'une part, et, d'autre part, sur les problèmes relatifs à la qualification et à la compétence des tribunaux de commerce français dans le règlement de ces litiges.
10 octobre 1942
Du journal "L'Atelier" : Extrait d'un article intitulé "Pour libérer les paysans". « Si l'on demande pourquoi, en France, les milieux juifs ont poussé sans répit et par tous les moyens à la guerre, on peut, entre autres raisons, donner celle-ci : la juiverie avait en mains l'industrie française des armements, y compris ses nombreuses ramifications. Les Finaly, les Salem, les Levy-Strauss, les Worms... sont des juifs... Présentement le juif dirige le marché noir, il y fait fortune... Il se fait adjuger les quelques arpents que tu souhaitais acheter, paysan, et c'est encore lui qui devient bénéficiaire du "retour à la terre"... »
15 octobre 1942
De Pierre Pascal, du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "La France en ballottage". « Le nouveau monde attend la France. Et ce nouveau monde n'est pas celui de M. Leahy ou de M. Tuck ou de M. Hypolite Worms, financier en disponibilité de tous les prétendants à la lieutenance de la Patrie ! »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Depuis la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en août 1948.] Modifications au registre du commerce en date du 12 avril 1945. Ajouter aux succursales : Agen, 22, avenue de Bordeaux, fondée le 15 octobre 1942.
16 octobre 1942
De Commerzbank Aktiengeselschaft, Berlin : Courrier en allemand. Demande d'ouverture de crédit pour le compte de Baumann & Cie. [Voir 20 octobre 1942.]
20 octobre 1942
Du Pariser Ventretung der Commerzbank : Ouverture d'un crédit à la demande de la Commerzbank, pour le compte de Baumann & Cie.
22 octobre 1942
De B. de Beuque, du journal "L'Atelier" : Extrait d'un article intitulé "Les juifs en Algérie". « Qu'on lime les dents et les ongles de ces juifs rapaces, de ces parasites suceurs qui boivent le sang d'un pays, tels que les Stavisky, les Nathan, les Worms... Surtout qu'on n'abandonne pas les leviers de commande gouvernementaux à ces apatrides sans scrupules... »
29 octobre 1942
De Raymond Cordel, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "La Charte du Maréchal sabotée par les trusts". « M. Lagardelle a bien obtenu de M. Terray sa démission, mais il n'en continue pas moins ses méfaits dans l'ombre... N'a-t-il pas ce Monsieur essayé de camoufler la main d'oeuvre pour qu'elle ne parte pas en Allemagne ? Ne serait-il pas l'auteur des instructions secrètes à des inspecteurs du travail et ne fait-il pas sermonner ceux qui, par hasard, voudraient collaborer ?... Car Terray démissionné, il reste ses comparses : MM. Salaun, Nicolas et Dolffus... Nous avons déjà parlé de Salaun et nous rappelons qu'il est le beau-frère de Barnaud, de la Banque... »
Fin octobre 1942
De Lucien Guérin, Worms & Cie Alger, à Georges F. Doriot, Boston : [Extrait d'un courrier en date du 26 mai 1943.] Succursale des Services bancaires à Alger. « Raymond Meynial se trouvait encore auprès de nous à fin octobre. Je suis certain qu'il est désolé de ne pas avoir patienté quelques jours. Mais nous ne nous attendions pas à l'époque à un débarquement aussi rapide. »
De Worms & Cie : [Extrait d'un historique de carrière d'Hypolite Worms, paru en mars 1963.] « En 1942, [Hypolite Worms] installait une autre [succursale] à Alger, qui devait être le point de départ de toute une oeuvre nouvelle, poursuivie au Maroc, puis au Sahara. »
Novembre 1942
De Worms & Cie : [Extraits d'une note de Gabriel Le Roy Ladurie datée du 26 septembre 1944, d'une note intitulée "Annexe n°2" et classée le 26 septembre 1944, d'une note intitulée "Annexe n°6" et datée du 26 septembre 1944.] Établissements Fournier-Ferrier, Marseille. « Cette importante société de savonnerie appartenait à divers groupes d'actionnaires en désaccord et qui avaient entamé des actions contentieuses extrêmement compliquées. Worms fut sollicité pour prendre la place d'un des groupes d'actionnaires [la famille de Verville] afin de tirer au clair la situation contentieuse et assurer la direction de l'entreprise. L'action contentieuse a duré de nombreux mois et c'est seulement en novembre 1942 que Worms et M. Le Roy Ladurie notamment ont pensé qu'ils pouvaient commencer à étudier la situation interne des Établissements Fournier-Ferrier et de ses filiales, spécialement la Société normande des corps gras. Notre commissaire, qui fut fatalement au courant des longues négociations que nous eûmes à ce moment-là, nous demanda de réserver une part aux Établissements Henkel, de Dusseldorf. » [Voir été-automne 1943.]
5 novembre 1942
Du journal "L'Appel" : Article intitulé "Pourquoi la direction Japy n'est-elle pas poursuivie ?". Le « 8 octobre, nous dénoncions le scandale de la Maison Japy, de Beaucourt. Ce scandale portait sur une affaire de dissimulation d'un stock de zinc opérée à l'aide d'une comptabilité fictive et portant sur 35 tonnes, sans parler de l'étain... La reproduction photographique d'une lettre signée par M. Souffrant, directeur de l'usine de Voujaucourt, démontrait de façon indiscutable les responsabilités. L'établissement Japy est sous le contrôle de la banque Worms et Cie. Cette banque judéo-maçonnique, quand elle renfloua la maison Japy, qui s'apprêtait à effectuer une magistrale culbute, eut pour premier soin de placer à la tête de cet établissement une direction qui lui était toute dévouée, ainsi que des chefs de service à sa main. La direction générale fut alors confiée à M. Pierre Pucheu, qui occupait récemment le poste de ministre de l'Intérieur et, à ce titre, nomma force fonctionnaires gaullisants avant d'être rayé des cadres ministériels. Le service d'achat est encore dirigé par un certain Le Roy Ladurie, frère du ministre récemment démissionné, et de Gabriel Le Roy Ladurie, directeur des services bancaires chez Worms et Cie. Un autre nom bien connu est celui de M. Lagardelle, cousin du ministre du Travail, qui est appointé en qualité de directeur du service électrique. Enfin, l'actuel directeur général se nomme M. Marin-Bardelle. S'il retient notre attention, c'est pour la raison qu'il sort de la Banque Worms et Cie. Lorsqu'on sait qu'Hypolite Worms a dans la main de hauts fonctionnaires et que ses hommes siègent au milieu de commissions et de comités innombrables, il ne faut pas s'étonner que les non moins innombrables firmes qu'il contrôle, jouissent de faveurs spéciales qui les placent pratiquement au-dessus des lois communes. Nous demandons à nouveau l'inculpation de la direction Japy. »
De B. Schulz : Extrait du livre "Le grand espace économique européen" (page 146) : « Le contrôle de l'épargne. II n'y avait pas beaucoup de banques en France. Ce n'est pas Ieur nombre, mais leur importance qui avait imprimé à la vie économique française ce caractère juif que nous connaissons. Voici, parmi les quinze banques juives, les plus importantes : Propper et Co., Jacques Guinzberg & Co., Daniel Dreyfus, O. Bemberg, Thalmann, Louis Dreyfus, Seligmann, Raffaël & Co., Mirabeau (une filiale des Rothschild), Lazard Frères, Worms & Co., A. S. Stern, Heine & Co. et, évidemment, la banque des Rothschild. »
8 novembre 1942
Débarquement allié en Afrique du Nord. Accords Laval-Kaufmann.
De Jacques Barnaud : [Extrait d'une note, non datée, classée en 1945.] « J'étais à Vichy le 8 novembre 1942 et y restai sans venir à Paris pendant une dizaine de jours. »
D'Olivier de Sèze : [Extrait d'une note datée du 7 août 1945.] « Pour ma part, ces fonctions [de commissaire-adjoint auprès de Worms & Cie] ont duré jusqu'au 8 novembre 1942, époque à laquelle j'ai décidé de rejoindre l'armée d'Afrique du Nord. Je me suis ouvert de ce projet à M. Worms ; depuis deux ans, malgré de nombreuses et souvent vives réclamations, les Allemands n'avaient rien pu obtenir qui présentât un intérêt réel et je ne voulais pas que mon départ risquât d'amener des événements que ma présence et mon activité avaient justement pour but d'éviter. M. Worms se rendit à mes raisons et il fut convenu entre nous que je tenterais de me faire régulièrement relever de ces fonctions. Une démarche tentée auprès du ministère des Finances devait aboutir, un mois plus tard, à la cessation de mes fonctions. » [Voir 15 février 1943.]
D'Hypolite Worms : [Extrait de son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 26 septembre 1944.] « Lors du débarquement en Afrique du Nord, tous les bateaux qui s'y trouvaient ont été pris en charge par les autorités d'Alger. Un ou deux bateaux qui se trouvaient à Marseille ont été saisis par les Allemands. »
De Worms & Cie : [Extraits de deux notes, l'une datée du 24 octobre 1944 et l'autre du 7 décembre 1944.] Lors du débarquement allié en Afrique du Nord, "Caudebec", "Château-Pavie", "Château-Latour", "Le-Trait", "Pontet-Canet" et "Fronsac" passent sous le contrôle des Forces françaises libres. Deux navires sont cédés par les Transports maritimes aux autorités en vertu de l'accord Laval-Kaufmann.
De P. F. Le Bras, French liaison to ministry of War Transport Representative North Africa, Alger : [Extrait d'un courrier daté du 15 novembre 1944 et annexé à la déposition de Robert Labbé en date du 6 décembre 1944.] « This is to certify that Robert Dhorne, Manager in North Africa for Worms & Cie, has been in direct contact with this department since the landing North Africa, November 1942, and has cooperated to the best of his ability leaving us with a great appreciation of the services rendered by him and his firm. »
De la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire : [Extraits d'une note datée du 7 novembre 1944 et de la déposition d'Anatole Bucquet devant le juge Thirion en date du 7 décembre 1944.] « Atteint par 2 torpilles, le "Ville-du-Havre" est coulé par 40 m de fond au large de Casablanca. "Madagascar" (ex-"Ville-d'Oran"), arrêté à Casablanca en novembre 1942, est pris en charge par le ministry of War Transport sous charte-partie coque nue, puis il sera rétrocédé aux Transports maritimes. Un seul navire sur les dix restait, à partir de novembre 1942, sous le contrôle de la Direction des transports maritimes de Vichy et sous gérance de la NCHP ; le "Condé". Ce navire était entré le 11 octobre en grandes réparations à Marseille. C'est dans cette situation que le navire fut atteint par les accords connus sous le nom "accords Laval-Kaufmann" aux termes desquels la presque totalité des navires se trouvant dans les ports français de la Méditerranée était réquisitionnée par la Marine allemande. A aucun moment les armateurs français n'ont eu à intervenir dans l'exécution de ces accords, qui a été réalisé entièrement entre l'autorité allemande et le Service des transports maritimes, celui-ci se contentant de dénoncer le contrat de gérance qui le liait aux armateurs gérants. »
De Victor Duret, directeur général de la SFTP : [Extrait de sa déposition devant le juge Thirion en date du 7 décembre 1944.] « En novembre 1942, un seul navire se trouvait en Afrique du Nord et deux autres à Marseille. En ce qui concerne les deux navires qui se trouvaient dans les ports français, leur gérance a été enlevée à la société par la Direction des transports maritimes qui, en exécution des accords Laval-Kaufmann, les a mis à la disposition des Allemands. Nos navires en avaries sont restés pendant toute la guerre dans la même situation. »
11 novembre 1942
Occupation de la zone sud de la France.
D'Hypolite Worms ou de Raymond Meynial : [Extrait d'une liste de corrections d'un livre intitulé "Our Vichy Gamble", liste datée de juillet 1947.] Au sujet des deux employés de la Maison, installés à Vichy et chargés des relations avec la Banque de France et l'Office des changes. « This office was closed in 1942 when France was entirely occupied. »
De Worms & Cie : [Extrait d'une note, non datée, classée en 1944.] La succursale maritime de « Marseille put travailler jusqu'en novembre 1942 en dehors de toute ingérence allemande ».
De Jacques Barnaud : [Extrait d'une note, non datée, classée en 1945.] Sur ses fonctions de délégué général aux relations économiques franco-allemandes. « Le 11 novembre, lors de l'envahissement de la zone libre, j'estimais que le Maréchal devait, après avoir protesté solennellement, comme il le fit, contre cette rupture de l'armistice, donner l'ordre à toutes les troupes de cesser le feu en Afrique du Nord. J'eus l'occasion de le lui dire. Il n'y avait plus de place pour un gouvernement français. Au retour du président Laval d'Allemagne, celui-ci convoqua tous les ministres pour leur faire un exposé de la situation et leur demander leur opinion. II me demanda d'assister à cette réunion. J'indiquai mon point de vue. La France étant entièrement occupée, il n'y avait plus de place pour un gouvernement représentant la souveraineté française. Ce gouvernement n'avait d'ailleurs plus le contrôle de l'Afrique du Nord. Seule une administration devait rester sous l'autorité des secrétaires généraux, suivant un système analogue à celui qui existait en Belgique, pour assurer la vie de la population. J'allai exposer ensuite mon point de vue au Maréchal qui fit appeler un de ses secrétaires afin que je lui dicte en sa présence. Ce point de vue ne prévalut point. »
13 novembre 1942
De B. Pathé : [Extrait d'une note en date du 18 octobre 1944.] « Comme conséquence de mon activité résistante dans un groupe clandestin de renseignements, j'ai été arrêtée par les autorités allemandes le 25 septembre 1942 et incarcérée à la Santé puis à Fresnes... M. Le Roy Ladurie recommanda de prendre Maître Kraeling pour me défendre et offrit spontanément de s'adresser à quelque autorité que conseillerait l'avocat pour intervenir en ma faveur, bien qu'il n'ignorât pas la gravité de l'accusation que la Gestapo faisait peser sur moi. Il est possible que des démarches de M. Le Roy Ladurie aient pu influer sur la décision du juge d'instruction allemand de me remettre en liberté, sans jugement, le 13 novembre suivant, usant à mon égard d'une bienveillance évidente dès mon troisième interrogatoire. »
14 novembre 1942
Naissance de Nicholas Clive Worms, fils de Marguerite Viviane Worms (elle-même fille unique d'Hypolite Worms et de Gladys Lewis Morgan) et de Robert Clive.
[Après le 14 novembre 1942]
De Simone Tournier - Worms & Cie, à M. Ladoy : Note [non datée, classée après le 14 novembre 1942, en raison de la référence faite à la naissance de Nicholas Clive Worms, information la plus récente donnée dans le texte.] Les renseignements concernant l'état civil des personnes citées dans cette note ont été reportés dans les recueils d'information des années correspondantes.
16 novembre 1942
De René Pellevain : Curriculum vitae. Embarquements successifs à partir de mars 1939 sur "Pessac", "Lussac" et "Château-Pavie". Dirige depuis juin 1940 la carbonisation à l'usine de Trignac, des Forges et Acieries du Nord et de l'Est. [Conservé à titre d'exemple.]
16-25 novembre 1942
D'Edmond Le Roy : Mutation de M. Mazières à Pau. Projet de joindre l'agence de Pau à celle d'Auch dans la perspective d'une compression des frais généraux ; opposition d'Edmond Le Roy qui se déclare par ailleurs favorable à la conservation d'une agence à Agen en raison des relations avec les mines. Haut-Mauco : Stage et mutation de M. Pellevillain en tant que chef de fabrication et de l'usine.
17 novembre 1942
De Jacques Barnaud : [Extraits d'une note, non datée, classée en 1945, et de son audition par le président Dhers en date du 2 mai 1950.] Sur ses fonctions de délégué général aux relations économiques franco-allemandes. « Je donnai ma démission par lettre du 17 novembre 1942. À la suite de cette démission, la délégation générale aux relations économiques franco-allemandes fut supprimée. Sur la demande d'un certain nombre de hauts fonctionnaires, et en particulier M. Couve de Murville et de M. Leroy Beaulieu, j'acceptai d'assurer pendant quelques semaines encore une liaison entre les différents ministères pour liquider les affaires en cours, mettre au courant certains fonctionnaires de celles que je traitais plus particulièrement et d'éviter tout à-coup dommageable à l'économie française. Je n'assistai naturellement plus à aucun Conseil des ministres. » [Voir janvier 1943.]
De Robert Labbé : [Extrait de sa déposition devant le juge Georges Thirion en date du 6 décembre 1944.] « Les succursales métropolitaines [des Services maritimes] ont cessé toute activité appréciable ; celles du Midi de la France en novembre 1942... »
Position de la flotte française au Maroc. Correspondance du CCAF, installé à Vichy ; c'est le Comité qui transmet aux armateurs les mouvements des navires de la part de la direction des Transports maritimes.
21 novembre 1942
Du journal "France Europe" : Article intitulé "Juif generis". « Maintenant que la lessive est commencée, on peut probablement dire que l'un des personnages les plus étranges du moment, le nommé Hippolyte [sic] Worms, est terriblement enjuivé. Rageur, cassant et prétentieux, il fit ses premières armes dans cette maison Worms que l'on appelait le "tombeau des chefs de service". Méthode bien juive, qui consistait à pousser les employés à un rendement éreintant, pour les jeter ensuite à la rue lorsqu'ils étaient épuisés. Toutes les preuves d'aryanisme que peut fournir l'intéressé ne tiennent pas devant le fait suivant : il est allé en Angleterre pour épouser une juive, fille du Lord-maire de Cardiff. Vue sous cet angle, la question est plus claire, et bien des points obscurs, tels que les tractations qui se poursuivaient jusqu'à ces derniers temps du côté de Lisbonne, prennent leur sens exact. Ce que des généraux rancuniers et abrutis préparaient sur le plan militaire, d'autres le testaient sur le plan financier. »
[Avant le 24 novembre 1942]
[Extraits d'un historique non daté, classé en 1944 et du rapport n°1 de Gaston Bernard au juge Thirion en date du 13 octobre 1944.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. A titre de sanctions pour sabotage, du fait du retard apporté à la construction du sous-marin "La-Favorite", M. Roy, secrétaire général des Chantiers, et M. Bonnet, secrétaire de la direction, sont arrêtés. Leur détention dure 2 mois et leur libération n'interviendra qu'au moment de la réception définitive de ce sous-marin. [Voir 24 novembre 1942.]
24 novembre 1942
D'Hypolite Worms : [Extrait de son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 26 septembre 1944.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. « Ses livraisons ont été, de propos délibéré, retardées au maximum malgré les menaces et les arrestations de plusieurs membres de mon personnel, au point que le sous-marin "La-Favorite", presque achevé en juin 1940, n'a été livré que le 24 novembre 1942. »
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait d'une note classée en 1944.] « Lorsqu'il fallut lancer le sous-marin "La-Favorite", l'amiral Kinsell, commandant la Marine allemande, fit téléphoner par son chef d'état-major à M. Nitot, pour dire à peu près ceci : "L'amiral Kinsell a l'intention de se rendre au Trait pour assister au lancement du sous-marin. II pense y trouver M. Worms et désire connaître ce qui a été prévu comme cérémonie pour le lancement de ce bateau". M. Nitot ayant transmis à M. Worms ce message, celui-ci fit, quelques heures plus tard, répondre à l'amiral Kinsell que dans les circonstances pénibles que la France traversait à ce moment-là, le lancement d'un navire pour compte allemand ne pouvait pas être considéré comme un jour de fête et qu'il n'y aurait aucune cérémonie de quelque sorte que ce soit, et que M. Worms n'assisterait même pas au lancement du navire. »
[Extraits d'une note du 5 septembre 1944, d'un historique non daté, classé en 1944 et du rapport n°1 de Gaston Bernard au juge Thirion en date du 13 octobre 1944.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. Sous-marin "La-Favorite". Ce navire devait être lancé, au profit de l'amirauté française fin juin 1940, et sa livraison avec tous les appareils de bord devait être effectuée fin 1940. Il n'est en fait livré à l'amirauté allemande que le 24 novembre 1942, soit avec un retard de plus de deux ans, sur le délai de construction normal. De sensibles modifications y ont été apportées, comportant notamment la suppression des tubes lance-torpilles orientables et de trois des quatre tubes lance-torpilles d'étrave, ce qui diminue presque entièrement sa valeur militaire. « Le sabotage [dans la construction du sous-marin "La-Favorite"], démontré par la comparaison des dates normales et effectives de livraison, a naturellement entraîné, pour la Maison Worms, des pertes d'exploitation considérables, puisque le même personnel a été employé sur "La-Favorite" pendant 27 mois au lieu de six !... Retarder au maximum la livraison des prises de guerre à l'Allemagne, en en freinant systématiquement la production, a été une politique constante des Chantiers Worms durant l'occupation. [Cette information est mentionnée dans une note, non datée, classée en 1944. Dans une note, datée du 25 septembre 1944, il est précisé que « les sommes dépensées en 27 mois ont atteint seulement 15.425.636,81 dont 3.458.388,05 au titre de fournitures de matières, c'est-à-dire de dépenses extérieures à l'activité propre des Chantiers ».]
26 novembre 1942
De Robert Debielle, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Pas anglophile le comte de Paris ? Sans blague". « Le comte de Paris avait comme hommes de confiance Édouard et Pierre de La Rocque, frères de l'enjuivé Casimir... Édouard dirigeait le "Courrier royal", feuille luxueuse et peu lue, mais dont les dettes étaient régulièrement réglées par des chèques insuffisamment approvisionnés émis par Édouard de la Rocque et couverts par Hippolyte [sic] Worms. Worms n'était d'ailleurs pas le seul à s'intéresser au "Courrier royal"... Lorsque Worms eut "coupé les fonds", le sieur Navachine, qui le représentait près du "Courrier", administré par les Sieurs Bisson de Longueil et Longone - hommes de banque - mourut "prématurément" comme dit ma concierge. »
De Louis Vignet, à Worms & Cie Bayonne : Réorganisation des agences de Pau et Agen.
27 novembre 1942
Sabordage de la flotte à Toulon.
Fin novembre 1942
Des Services charbons : [Extrait d'une note adressée à Worms & Cie Paris le 21 septembre 1944.] « L'agence de Landerneau a été définitivement fermée fin novembre 1942. »
Décembre 1942
Début de la campagne de Tunisie (fin en mai 1943).
De Gladys Worms, épouse d'Hypolite Worms : [Extrait d'un entretien accordé le 4 mars 1977.] « Mme Worms regagna Paris en décembre 1942, quand le pays fut totalement occupé. »
De Jean Cantacuzène : [Extrait d'une note datée du 6 décembre 1944.] Département minier des Services bancaires.] Société d'études et d'exploration minière - Setem. « L'attitude résistante de la Setem bien connue de la direction des Mines, lui valait d'être chargée, en décembre 1942, de reprendre des permis pour le molybdène dans le territoire de Belfort. Ces permis de recherches portant sur un métal très rare, particulièrement précieux pour l'industrie de guerre, étaient ardemment convoités par l'industrie de guerre ennemie, par l'entremise de la société allemande IG Farbenindustrie. Cette dernière était sur le point de conclure avec l'appui des services allemands du Majestic et de la kommandantur d'Épinal, un accord de contrainte avec le propriétaire. La Setem parvenait à s'assurer les permis en question et entreprenait immédiatement des travaux pour couper court à toute nouvelle action du groupe allemand. Celui-ci ne se tenait pas pour battue et, avec l'appui des services du Majestic, exerça la plus forte pression sur la Setem pour obtenir un contrat d'exclusivité pour la fourniture de la totalité du minerai sorti, à livrer même non préparé pour l'expédition en Allemagne. Non seulement la Setem ne signa aucun contrat, mais parvint à empêcher tout enlèvement de minerai par l'ennemi, et ce malgré le contrôle et les ingérences incessantes des autorités allemandes et de la IG Farbenindustrie qui exploitait un gisement voisin de molybdène. Enfin, tout l'effectif employé à ces travaux fut constitué à raison de 80% par des réfractaires et des Français échappés d'Allemagne, qui trouvèrent dans ce chantier un refuge parfaitement sûr. »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en novembre 1949.] « M. Barnaud - dit le rapport du conseil d'administration [d'Air France] à l'assemblée de décembre 1942 - qui participait au conseil depuis la fondation d'Air France, a estimé que les importantes fonctions officielles auxquelles l'a appelé le gouvernement, ne lui laissaient pas la liberté nécessaire pour participer directement à l'administration de la compagnie ; il a, en conséquence, donné sa démission d'administrateur [en 1941] ; votre conseil, malgré les vifs regrets qu'il en a éprouvés n'a pu qu'accepter cette démission, en raison des motifs sur lesquels elle se fondait. »
1er décembre 1942
De Worms & Cie : Historique des titres au porteur de la Société des mines des Montmins (fin janvier-fin mai 1942)
2 décembre 1942
De Paul Bonny, du journal "Pariser Zeitung" : Article intitulé "L'École du renégat" et consacré à l'amiral Darlan. « M. Flandin s'est rallié au consortium juif qui domine à Alger, il a rejoint dans le camp américain l'âme damnée de la Franc-Maçonnerie, M. Camille Chautemps, aujourd'hui parfaitement à sa place parmi le personnel de Roosevelt. C'est aussi la place de M. Pucheu, dont on avait fait un ministre de la Révolution nationale, alors qu'il n'était que le fondé de pouvoir de la banque Worms. Exclu du gouvernement où il avait été placé expressément pour trahir les consignes du Maréchal et pour entraver l'effort social du nouvel État français, M. Pucheu se retrouve tout naturellement à Alger où il continue à représenter la Banque Worms. »
De Georges Suarez, du journal "Aujourd'hui" : Extrait d'un article intitulé "La dalle de Mahomet". « On a remercié MM. Barnaud et Gibrat. Indispensables la veille au nom du salut public, ils étaient inutiles le lendemain au nom de l'homogénéité gouvernementale. Plus de Barnaud ni de Gibrat. On ne les a pas remplacés pour éviter des déceptions avec les successeurs. Mais on n'est pas plus sûr de ceux qui restent que de ceux qu'on voudrait appeler. M. Pierre Laval regarde son jeu de quilles et reste coi. »
De Services bancaires, à M. Darrason : Société des mines de Montmin. Préparation des assemblées des 29 décembre 1942 et 26 janvier 1943 au cours desquelles M. Raphanaud représentera la Maison. M. Darrason est prié de « faire retirer de la conservation de la Société générale à Vichy les trois valises scellées, prélever sur le contenu de ces valises 5.000 actions et, soit les déposer à notre nom à la Société générale à Vichy, soit, si vous le pouvez, les rapatrier immédiatement à Marseille. Les valises devant contenir 5.660 titres environ, l'excédent doit être remis à la Société générale pour blocage en vue des assemblées générales, par tiers, au nom de MM. Lafaye, Guillot et Trapenard, faire transférer de Vichy à Marseille les 975 titres déposés à notre non à la Société générale, faire établir, selon le cas par vous ou par la Société générale à Vichy, des certificats de blocage en vue des assemblées et adresser ce ou ces certificats à M. Raphanaud à la Prugne, accompagnés des pouvoirs correspondants, établis au nom de Maxime Raphanaud aux fins de nous représenter auxdites assemblées. Il est indispensable que les certificats de blocage portant sur 8.850 titres et les procurations sur 8.875 titres soient entre les mains de M. Raphanaud le 21 décembre au plus tard. » Mines de Charrier. « Une assemblée ordinaire de cette société doit avoir lieu le 29 décembre 1942. » Une note non datée mais sans doute postérieure à la tenue de cette assemblée indique la répartition du capital de cette société : Actions - Mines de Charrier "priv." Worms Marseille : 23.971 - Parts - Mines de Charrier : D'Angély 200 - Cantacuzène 300 - Carette 200 - Worms Marseille 7.300.
4 décembre 1942
D'Hypolite Worms et de Gabriel Le Roy Ladurie : [Extrait de leur interrogatoire par le juge Thirion en date du 2 décembre 1944.] Société tunisienne des hyperphosphates Réno. « Le 4 décembre 1942, le stock de phosphates dans les usines métropolitaines était de 4.000 tonnes environ. Ce stock a été bloqué sur l'ordre du répartiteur. La société a obtenu le déblocage de 2.000 tonnes qui lui étaient nécessaires pour la fabrication d'un condiment destiné à l'alimentation du bétail. » [Voir 15 juillet 1943.]
9 décembre 1942
Du journal "Seine et Marnais" : Extrait d'un article intitulé "L'invasion juive". « Les 27 députés communistes incarcérés près d'Alger viennent d'être libérés sur l'insistance de M. Pierre Pucheu, hier encore ministre de l'Intérieur et aujourd'hui homme de main de MM. Worms et Lazard, personnages éminents de ce qu'on appelle le grand capitalisme... »
Du journal "La Gerbe" : Extrait d'un article intitulé "Confidents et vedettes". « Comme dans toutes les tragédies, le 13 décembre [1940, date de la destitution et de l'arrestation de Pierre Laval], il y eut des confidents et des premiers rôles. Mais ces derniers restèrent dans la coulisse... Ce sont Darlan et de La Barthète qui furent l'âme du complot. Ils opéraient pour le compte de l'ambassade des États-Unis, de la Banque Worms et de l'Action française. »
11 décembre 1942
De Worms & Cie : [Extrait d'une note du 13 janvier 1945.] "Fronsac", cargo de ligne à 2 ponts, de 660 tonnes, acquis en 1907, affrété par les Transports maritimes, est réquisitionné par les autorités allemandes.
13 décembre 1942
Du journal "Je suis partout" : Extrait d'un article intitulé "Rocambole, prince du royal secret ou histoire des treize". « La synarchie est partout et, en particulier, à Alger avec Pucheu. »
14 décembre 1942
De Worms & Cie : [Extrait d'une note du 13 janvier 1945.] "Pontet-Canet", cargo de ligne à 2 ponts, de 1.560 tonnes, acquis en 1923, affrété par les Transports maritimes, est réquisitionné par les autorités allemandes.
15 décembre 1942
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] « La Société générale des matières grasses possédait un nombre important d'actions (plus de 30.000) des Établissements Fournier-Ferrier à Marseille, dont elle s'était vu contester la propriété et qui avait été placées sous séquestre. En juin 1939, le conseil d'administration de cette dernière société avait démissionné, et faute de pouvoir réaliser un accord entre les actionnaires, un administrateur de justice avait été nommé le 27 juillet 1939. Le 12 avril 1941, un jugement du tribunal de commerce de Marseille avait maintenu l'administrateur provisoire et interdit la tenue des assemblées générales. La Société générale des matières grasses avait fait appel de ce jugement. Le 17 avril 1942 le même tribunal de Marseille autorisait la tenue des assemblées générales des Établissements Fournier-Ferrier, et la Société générale des matières grasses à y prendre part, ce qui était, au fond, la reconnaissance de ses droits. Mais ce jugement fut, à son tour, frappé d'appel. L'intervention de la banque Worms et Cie modifia sensiblement la situation et poussa à la réalisation d'un arbitrage intervenu antérieurement entre les deux sociétés, mais que l'action du groupe dissident n'avait pas permis de réaliser. Le 15 décembre 1942, le conseil d'administration des Établissements Fournier-Ferrier obtenait l'adhésion des actionnaires à l'arbitrage réalisé depuis fin 1939 entre les deux sociétés, mais les jugements antérieurs restaient frappés d'appel. [Voir mai 1943.]
Hiver 1942
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extrait d'une note datée du 26 septembre 1944.] « Claude Lebel, attaché d'ambassade à Madrid, rejoint officiellement M. Massigli à Alger dans l'hiver 1942. A la même époque, Henri Goudchaux passe en Espagne et s'engage à la division Leclerc. Ces faits, « tout à l'honneur de la famille Worms, mais que les services de renseignements allemands s'empressent d'utiliser » contre elle, rendent « singulièrement plus difficile la défense des intérêts [de ces commanditaires.] Ces différents points ne sont évoqués ici que pour montrer que l'antisémitisme hitlérien trouvait à chaque page de notre dossier des raisons ou des prétextes pour en user avec Worms comme il avait fait avec Rothschild, Lazard ou Louis-Dreyfus. Cette menace fut constante jusqu'au dernier jour... Pour en finir avec le Dr Hettlage, je l'entrevis une ou deux fois dans l'hiver 1942. »
21 décembre 1942
De Worms & Cie Bayonne, à M. Mazière : Note. "Instructions particulières pour M. Mazière concernant son rôle de représentation des intérêts bayonnais dans la zone anciennement non occupée".
28 décembre 1942
De la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire : [Extrait d'une note datée du 7 novembre 1944.] "Ville-de-Rouen" est perdu en mer.
31 décembre 1942
De J. Marques-Rivière, du journal "Paris Midi" : Extrait d'un article intitulé "Tibet et synarchie". « Je veux d'abord laver de tous soupçons mes amis tibétains que l'on peut accuser de tous les crimes de magie et de sorcellerie, mais, qui n'ont jamais trempé dans le complot synarchique. On a mis à leur compte d'assez invraisemblables histoires sans les charger encore des relations avec la Banque Worms ou M. Pucheu... » Référence à Joseph-Alexandre Saint-Yves d'Alveidre, qui « exposa les bases d'une future organisation du monde qu'il dénomma synarchie » et « lança sa fameuse "Mission des juifs" qui établissait la prééminence de la religion judéo-chrétienne dont la synarchie devait être l'aboutissement ».
De Worms & Cie : Bilans du siège social, des Services bancaires, des Services charbons et des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. Résultats des succursales charbons en France.
Des Services charbons : Immobilisations et amortissements. Exercice du 1er octobre 1941 au 31 décembre 1942. Paris (dont tourbières - en instance de liquidation - et exploitation forestière), Angers (dont exploitation forestière et usine d'agglomération), Angoulême (dont tourbières et exploitation forestière), Bayonne (dont usine d'agglomération, exploitation forestière et scierie), Bayonne/Usine de Haut-Mauco, Bordeaux (dont exploitation forestière), Bordeaux/Service forestier, Dieppe (dont exploitation forestière), Landerneau-Tremaouezan/Brennilis/Ploudaniel (tourbières), Le Havre (dont usine d'agglomération de Graville et exploitation forestière), Marseille (dont consignations), Nantes (dont tourbières et exploitation forestière), Rochefort, Rouen (dont exploitation forestière), Tours (dont exploitation forestière), Tours/Scierie, (Saint-Cyprien).
Des Services combustibles : Tourbières. Bilan. Passeben - Saint-Laurent (Bayonne) ; Rogerval (Le Havre) ; Volandry, Saint-Martin d'Arcé, Genneteil, Lavenay, Pontvallain, La Brière (Nantes) ; Chantemerle (Angoulème-Bordeaux) ; Brennilis, Trémaouëzan (Landerneau). Les activités dans ce domaine consistent en extraction, malaxage, sciage, stockage et livraison.
Des Services combustibles : Comptes de l'exercice. Le résultat provisoire (au 20 mars 1943) s'établit à moins 15.500.000 F. Excepté les activités forestières à Dieppe, les tourbières à Trémaouëzan (Landerneau), à Angoulême et à Nantes, les tourbières et foresteries au Havre, le négoce charbons et les services forestiers à Marseille, toutes les succursales affichent des résultats en pertes. Les foresteries concernent en outre Bayonne, Paris, Bordeaux, Angoulême, Rochefort, Nantes, Angers, Tours (scierie) et Rouen. Elles consistent en achats de coupes ou de bois façonné, sciage, abattage, façonnage, débardage, transport, livraison et manutention. Comptes détaillés des ventes de poêles Argos, et des profits et pertes de Paris et de France.
Conteneur |
B-A |
Informations portées sur les bordereaux d'archivage |
W/186 |
923 |
Armement - Offres d'achat et vente de navires (1920-1952) |
W/186 |
924 |
Armement - Vente de navires Worms & Cie (1925-1942) |
W/189 |
939 |
Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest - CNCO (1937-1957) |
W/189 |
940 |
Messageries maritimes - MM (1929-1946) ; Société nantaise de consignation et de gérance - SNCG ; Compagnie nantaise de navigation à vapeur - CNNV |
W/209 |
1038 |
Position de la flotte Worms depuis l'Armistice (1939-1945) |
W/209 |
1039 |
Armement - Demandes d'embarquement (1929-1949) |
W/210 |
1045 |
Société française des transports pétroliers (SFTP) - Divers (1938-1962) - Position de la flotte [Dossiers désordonnés] |
W/222 |
1104 |
Services charbons - Divers (1924-1957) |