1854.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre
Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1854, dans :
- les copies de lettres à la presse : n°50 – du 4 décembre 1853 au 9 janvier
1854 ; n°51 – du 9 janvier 1854 au 15 février 1854 ; n°52 – du 15 février 1854
au 12 mars 1854 ; n°53 – du 11 mars 1854 au 5 avril 1854 ; n°54 – du 5 avril 1854 au 29 avril 1854 ; n°55 – du 29 avril 1854 au 23 mai 1854 ; n°56 – du
23 mai 1854 au 17 juin 1854 ; n°57 – du 17 juin 1854 au 12 juillet 1854 ;
n°58 – du 12 juillet 1854 au 10 août 1854 ; n°59 – du 10 août 1854 au 7
septembre 1854 ; n°60 – du 7 septembre 1854 au 5 octobre 1854 ; n°61
– du 5 octobre 1854 au 3 novembre 1854 ; n°62 – du 3 novembre 1854 au
29 novembre 1854 ; n°63 – du 29 novembre 1854 au 27 décembre 1854 ;
n°64 – du 27 décembre 1854 au 26 janvier 1855 ; - et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1848 et 1854.
Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :
- "Origines de la Maison Worms & Cie (septembre 1842-décembre 1851)", document classé en 1948
- "Historique de la Maison Worms & Cie (1848-1874)", classé en 1948
- "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)" daté de janvier 1948
- "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
- "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948.
A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :
- des services administratifs : état civil et tribunaux de commerce…
- des annuaires et études notariales…
- de la presse, des revues et ouvrages d'histoire…
Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers
NB : La lettre "P", suivie d'un nombre, désigne le folio du copie de lettres où l'extrait se situe.
[Extrait d'un historique transmis en 1948 par Worms & Co. Ltd, Newcastle :] L'agence de Newcastle est transférée Customs House Chambers, n°35 Quayside. Elle y restera jusqu'en 1913.
2 janvier 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Proposition pour fourniture de charbon Cardiff à livrer dans les mers de l'Inde et de la Chine, savoir : Manille à F 85, Macao à F 91,40, Singapour à F 85, Hong Kong à F 101,10, Shanghai à F 113,90, Cap de Bonne-Espérance à F 85.
12 janvier 1854
A Léon Gay, négociant, Marseille : Au sujet de la Compagnie générale de navigation à vapeur, société résultant de la fusion des maisons Bazin et Léon Gay et desservant l'Algérie, le Maroc et la Syrie. Offre de services. « Ces avantages, très réels, je désire les mettre à la disposition de votre Compagnie de navigation, mais aussi, je voudrais les utiliser de concert avec vous, en vue d'un grand commerce de charbon sur votre place, et, en réunissant en vos mains les charbons indigènes et les charbons anglais, il serait facile de s'assurer le préférence du consommateur, et de concurrencer avec grands avantages la nouvelle compagnie, qui s'est formée il y a deux mois, pour exploiter ce commerce sur votre place. Enfin, et, pour vous présenter dès aujourd'hui une occasion de commencer ces relations, que je désire voir s'établir entre nous, je vous propose de tenter de compte à demi avec moi l'adjudication, qui doit avoir lieu à Toulon le 23 de ce mois, de 14.000 tonnes de charbon anglais à fournir audit port. »
15 janvier 1854
A Jules May & Cie, Elbeuf : D'après le P.S. de cette lettre, H. Worms est, semble-t-il, l'oncle de la femme de Jules May et la soeur d'H. Worms est à Elbeuf apparentée à Monsieur May.
D'Abel Guy, San Francisco : Les importations pour l'année 1853 ont été les suivantes :
35.447 tonnes anthracite
11.747 tonnes anthracite venant de Sydney
52.783 tonnes anthracite venant d'Angleterre
1.492 tonnes anthracite venant de Vancouver
5.000 tonnes anthracite venant de points divers
96.469 tonnes ensemble
27 janvier 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « La disposition d'un steamer pendant 12 mois me conviendrait fort, mais non pas pour Cardiff - Bordeaux seulement, car il est probable que je ne réussirai pas à vendre 10 à 12.000 tonnes de Cardiff sur cette place. J'affréterai le susdit pour 12 mois à la condition qu'il soit à mon choix et sur mon ordre de Cardiff ou de Sunderland à Bordeaux. »
Janvier et février 1854
Contributions. Dans les pièces de caisse, 4 avertissements en date de janvier et février :
1° - contribution mobilière et patentes - fabrication de plâtre, 15, rue Vivienne (569,88 F)
2° - contribution mobilière et patentes - liquidation de la Maison Goudchaux
3 - contribution mobilière et patentes - fabrication de plâtre, 46, rue Laffitte pour le Chemin des Carrières
4° - contribution mobilière et patentes - maître de bains, 46, rue Laffitte.
Plus des droits comme marchand de plâtre à Blois, Châteauroux et Orléans.
2 février 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Je cherche à lier quelque gros contrat à Bordeaux, ce qui me faciliterait l'emploi d'un "hélice". »
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « D'accord pour avoir utilement l'emploi d'une hélice, il faudrait quelques gros marchés assurés à l'avance. Je vais aussi aborder le Chemin du Midi dont l'un des ingénieurs m'est connu. »
3 février 1854
Au directeur de la Société des hauts fourneaux de l'Alelik : Vente de 250/300 tonnes charbon Newcastle pour machine à vapeur livrables à Bône.
6 février 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : A Bordeaux, on propose à Théodore Bouscasse un steamer de 600 tonnes pour l'année, un voyage par mois fret 15 /-.
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Je crois que (ledit vapeur) est le même que celui proposé à Smith Cardiff. Je ne puis prendre aucune décision pour le moment. »
9 février 1854
H. Worms abandonne le projet de louer un hélice en l'absence d'un marché considérable.
14 février 1854
A F. de Loÿs, Rouen : « L'ouverture que vous me faites dans le but d'engager M. Grandchamp et moi à coopérer à la création de votre [...] bateau, mérite toute considération. J'ai écrit par ce courrier à cet ami, et la [prochaine] fois que je le verrai à Paris, ce qui ne tardera pas, je pense, nous conviendrons ensemble de ce que nous pouvons faire. »
15 février 1854
A M. Léon Gay, Marseille : Offre pour fourniture de 2.000 tonnes Cardiff et 2.000 tonnes Newcastle à raison 600 tonnes par mois pendant 6 mois pour les soutes de ses vapeurs.
16 février 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Le marché avec le ministère de la Marine pour les mers de l'Inde et de la Chine est signé.
H. Worms reçoit ledit marché signé à cette date.
Des Messageries maritimes, Paris : La Compagnie ajoute un nouvel ordre d'expédition à ceux déjà transmis pour 1.500 tonnes pour Messine, 1.200 tonnes pour Le Pirée, 800 tonnes pour Constantinople, soit 3.500 tonnes au total.
17 février 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Marché avec le ministère de la Marine pour les mers de l'Inde et de la Chine. Lui demande de trouver 5 navires pour charger au moins 300 tonnes, au plus 500, savoir : un pour Cap de Bonne-Espérance, un pour Singapour, un pour Manille, un pour Shanghai et un pour Macao pour quitter Cardiff au plus tard le 25 avril.
De Martin Samuelson & Co. (Late Overton & Wilson), Scott Street Foundry (Hull) : lettre d'offre de services.
25 février 1854
A Troysi, Naples : « Les gouvernements français et anglais enlèvent les navires, à tous prix, pour l'Orient, Naples, Alger et Toulon. C'est une perturbation complète et générale. »
26 février 1854
A Hantier Fils & Mallet, Le Havre : Demande d'affréter 3/4.000 tonnes pour Constantinople, tout pavillon, chargement 2/3 Cardiff, 1/3 Newcastle. C'est pour le gouvernement. « J'ai promis d'agir avec dévouement. »
Aux Messageries impériales, Paris : Demande rendez-vous pour leur faire une communication de la part du ministre de la Marine pour quelques quantités de charbon.
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Je viens vous entretenir d'une dépêche télégraphique d'hier et d'aujourd'hui. C'est une affaire d'honneur pour moi. Il s'agit d'ordres du gouvernement français qui me laisse carte blanche. J'appelle donc toute votre attention, vigueur et habileté et prudence de votre part. Trouvez des navires, faites au mieux, expédiez coûte que coûte : 6.000 tonnes pour Constantinople, 2.000 tonnes pour Alger, 500 tonnes pour Bône, 500 tonnes pour Stora, 500 tonnes pour Oran. »
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Lettre du même genre que celle à Arthur Pring : 8 à 10.000 tonnes pour Constantinople. Demande d'échelonner les départs de ce jour 5 h. 6 semaines au plus tard (« Affaire d'honneur j'ai carte blanche. ») ; de payer ce qu'il faut mais lui recommande sang-froid et habileté et ne payer que ce qu'il faudra raisonnablement en pareille circonstance. Idem pour Alger 3 à 4.000 tonnes ; 500 tonnes pour Bône ; 500 tonnes pour Oran ; 500 tonnes pour Stora (Philippeville).
H. Worms part pour Londres précipitamment. Il demande également des navires pour lesdits ports dans divers ports français.
27 février 1854
Au ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés pour une fourniture de charbons Newcastle et Cardiff pour chaudières à vapeur à livrer dans les ports de l'Angleterre selon les besoins de la Marine jusqu'à la fin juin 1854.
2 mars 1854
H. Worms est de retour de Londres.
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Entendons-nous bien dans toute cette bagarre causée par le ministère de la tsarine, qui me dit de tout prendre au mieux et qui ensuite m'arrête tout à coup. »
A M. Jullien, Carnarvan : « Ecrasé de besogne, le temps me manque pour répondre à vos lettres des 27 et [...]. Une seule chose me frappe, désagréable il faut le dire. Vous hésitiez la veille à 100 £ ; vous demandiez notre autorisation de traiter même à ce prix et le lendemain vous parlez de £ 80 à 100 ! C'est à n'y rien comprendre. En résumé, je vous autorise à traiter avec M. Millington à £ [120] par machine ; le coût de la machine à ma charge. »
2 mars-17 octobre 1854
Relevé des livraisons effectuées pour le compte de la Marine nationale. Date des factures, nom des navires (311 navires), lieux de départ (Newcastle ou Cardiff), destinations (Gorée, Constantinople, Malte, Alger, Gallipoli, Oran, Kiel, Messine, Milo, Bône, Béïcos, Athènes, Marseille, Smyrne, Faro Sund), tonnage (67.925 tonnes au 3 août), sommes (2.529.480 F au 3 août), date des encaissements, sommes encaissées.
3 mars 1854
A Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « Notre ministre de la Marine correspond avec l'ambassadeur à Londres et espère trouver des avantages par l'amirauté anglaise qui ne demande pas mieux. Mais je sais qu'elle-même est sans grandes ressources de charbon et je pense que le ministre ne tardera pas à me rétablir les ordres. »
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Le ministre de la Marine se croit assuré de charbons pour le moment, et correspond d'ailleurs à ce sujet avec notre ambassadeur à Londres. Il serait donc possible, comme vous le craignez, que le contracteur anglais Gillespy fût chargé de la fourniture pour les deux flottes, mais ce serait trop dangereux pour lui, et je crois qu'il a intérêt à s'entendre avec moi. D'après la lettre qu'il vous avait écrite, je pensais qu'il m'aurait écrit à Paris. Je n'ai encore rien reçu, et par ce même courrier, je lui écris et l'engage à venir à Paris. »
A M. Jullien, Carnarvan : « Je vous confirme ma lettre d'hier. Je vous disais de maintenir avec M. Millington le prix de £ 100 par machine. Mais encore faut-il s'entendre sur une quantité. Il faut donc qu'il s'engage à en demander un minimum de 100 machines. Il en ferait d'abord construire une dizaine, et ensuite, quand elles seraient bien en marche, un nombre supérieur jusqu'à 100 machines, mais au moins il serait engagé envers nous à nous donner le bénéfice sur 100 machines. »
5 mars 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Je reçois une lettre de Gillespy. Il se borne à me dire qu'il n'a plus besoin, pour ce mois courant, que de 2.000 tonnes Malte et 2.000 tonnes Constantinople, et me demande de connaître mes besoins pour calmer, me dit-il, le marché au fret. Je pense que notre ministre sera forcé de nous donner de nouveaux ordres avant peu. »
A Thos Gillespy, Londres : « Je viens de prendre environ 4.000 tonnes Constantinople et 2.000, Malte. Et j'attends d'un jour à l'autre de nouveaux ordres importants de notre gouvernement. J'ai en mains quelques ordres pour les Messageries impériales, service du Levant, et pour le commerce de Constantinople. » Evolution des prix. « Je crains que cette hausse ne continue et ne dure longtemps. Je vous propose d'agir de concert ensemble. Vous feriez à Londres tout ce qui se trouverait à faire et ma maison de Cardiff et celle de Newcastle prendraient tous les navires qui se présenteraient... Nous partagerions ensemble selon nos besoins tout ce que nous réussirions à faire et par ce moyen nous éteindrions en grande partie le feu de la concurrence. »
6 mars 1854
A Durand & Cie, Constantinople : « Une révolution s'est opérée sur les frets pour votre destination. Les gouvernements français et anglais ont demandé tout à coup des quantités considérables et les frets se sont élevés de 20 /- de Cardiff à 40, 45 /-. »
A A. Grandchamp Fils, Rouen : Hausse de 50% dans la Méditerranée. La demande des deux gouvernements pour la Baltique va de même faire monter les frets du Nord, sans compter les demandes considérables de Brest, Cherbourg, Lorient, Indret, etc. Les frets de la Méditerranée n'offrent plus de retour aux navires.
7 mars 1854
A J. R. Smith, Cardiff : « Comme je vous l'ai dit, tous ordres m'ont été tout à coup retirés par le Ministre, il trouvait les prix de fret trop élevés à 40/-... Le ministre s'est entendu ou cherche à s'entendre avec votre Amirauté pour concentrer les fournitures charbon dans une seule main anglaise. Je crois que c'est une grosse faute et que l'on reviendra à moi. Mais en attendant, il n'y a rien à faire et à ce haut prix, nous devons nous abstenir de toute spéculation de fret... M. Gillespy me répond qu'il ne peut pas donner suite aux propositions que je lui ai faites de s'adresser à nos maisons pour ses affrètements. »
A M. Chateauneuf Jeune, Paris : « La perturbation la plus complète règne sur les frets en ce moment. Cet état de choses peut durer et s'aggraver encore par suite des demandes énormes du gouvernement français pour nos ports militaires et bientôt pour les besoins de son escadre de la Baltique. »
8 mars 1854
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Nouvelles instructions - Marine. Après avoir bien hésité à Londres et à Paris, le Ministre se décide à me donner ses ordres. A nouveau, rappelez-vous que rien ne presse, agissez mûrement ! Peut-être les limites des prix des frets vous paraîtront insuffisantes pour le moment, mais mon opinion est que bien des courtiers et autres gens ont spéculé ; quand ils verront les demandes se ralentir ou se restreindre à certains prix plus modestes, ces spéculateurs nous laisseront leurs navires, chargés ou affrétés, à meilleures conditions qu'aujourd'hui. [...] Lindsay, Burness, De Multos, etc., me font chaque jour des propositions, je ne leur réponds rien, je les renvoie à vous. »
A MM. Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « Enfin, après bien des hésitations, le ministre lui-même, et par écrit, m'a donné ce matin ses ordres pour charbons à lui expédier dans la Méditerranée, et je viens aujourd'hui vous donner des instructions précises, pour lesquelles je réclame tous vos soins de concert avec Broström. Rien ne presse absolument. Allez donc doucement ! Je ne vois pas de concurrence à craindre... Voici les points indiqués, les quantités et les livraisons de fret : Résumé - 1.000 tonnes : Constantinople ; 1.000 tonnes : Gallipoli ; 1.000 tonnes : Malte ; 600 tonnes environ ou plus : Algérie. »
Suite à cet accord, H. Worms prévient immédiatement ses agents et courtiers dans différents ports français : Rouen, Nantes, Saint-Malo, Dunkerque, Dieppe.
9 mars 1854
A Th. Gillespy, Philpot Brabant House, Londres : « Je possède votre lettre d'hier qui me donne des renseignements sur le cours des frets, et sur vos besoins qui ne sont pas urgents. J'ai aussi besoin de quelques navires pour Constantinople et Malte, mais rien ne me presse, et je suis bien décidé à ne pas payer les prix exagérés du moment actuel. Je pense comme vous que, quand vous et moi serons hors du marché de frets, les prix devront reculer. II sera bon de nous continuer nos avis. »
10 mars 1854
A Bravet Oncle, Marseille : « Je regrette que vous n'ayez pas encore terminé l'affrètement du navire pour Constantinople, au mieux, selon les instructions que je vous avais données. Je veux bien que vous mettiez toute déférence envers le commissaire de la Marine, mais ce n'est pas à lui à décider vos mouvements. J'ai des ordres du Ministre et il m'a dit de charger de suite et au mieux. Chargez donc de suite et au mieux si ce n'est déjà fait. »
11 mars 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Constantinople et Levant. Hausse des frets. « Je vous répète avec insistance que, dans les limites que vous m'avez tracées, il m'est impossible de vous procurer un seul navire. Si vous désirez augmenter les faibles quantités déjà mises à votre disposition, il est indispensable que non seulement vous rehaussiez vos prix, mais encore que vous m'autorisiez à prendre les navires qui se présenteront, au mieux, sans limite fixée. Outre les besoins des deux flottes unies, il y a ceux du commerce, des Messageries, du Lloyd autrichien, et aussi ceux des marines turque et égyptienne. »
A Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « Ordre du Ministre. Je lui ai soumis tous mes avis de France et d'Angleterre. Il a compris la position. Comme il faut du charbon, je suis autorisé au mieux. Cette liberté illimitée entraîne cependant pour des gens honnêtes une grande responsabilité morale. »
12 mars 1854
A Thos Gillespy, Londres : « J'ai quelques ordres à remplir dans ce moment pour l'Orient et l'Algérie. Je recommande à mes agents d'aller doucement et de refuser les navires à trop hauts prix. Si vous pouvez me laisser agir seul pendant huit jours, je remplirai mes besoins et ne ferai pas une nouvelle hausse. Après cela, vous recommencerez vos affrètements et tant que vous chercherez des navires, je ne vous ferai pas de concurrence. »
A Scott Russell, Londres : Lui propose de s'intéresser à une machine applicable aux bateaux à vapeur. L'inventeur a déjà passé un marché avec le ministre de la Marine. Brevet a été pris en France et en Angleterre.
13 mars 1854
A M. Millington, Port Dinorvic : « M. Jullien nous a fait part du résultat de ses conversations avec vous au sujet de notre machine à tailler l'ardoise et venons résumer par écrit la manière dont nous comprenons cette affaire. Si cette machine tient ce que nous vous annonçons (et pour moi ce n'est pas douteux puisque cette machine fonctionne devant mes yeux depuis longtemps), c'est-à-dire une production de 14 ardoises à la minute et par travail régulier au moins moitié, ce sera une affaire conclue pour toutes vos quarries. »
16 mars 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Depuis le 11 courant, j'ai affrété à nouveau, sans compter les transactions antérieures : Malte 1.200 tonnes environ, Constantinople 1.000 tonnes environ, Alger 1.300 tonnes environ, Oran 500 tonnes environ, Gallipoli rien encore. Pour ce dernier point qui est le plus urgent, j'ai donné à Marseille ordre de charger partie de mes charbons sur Gallipoli au lieu de Constantinople. Je résume ici toutes les quantités assurées jusqu'à ce jour, en vertu de vos ordres du 11 courant et précédent : Constantinople 7.500 tonnes (Marseille compris), Algérie 1.700 tonnes, Malte 2.800 tonnes, [soit] 12.000 tonnes environ. Je vous demande de m'autoriser à embarquer les charbons de toutes les mines avec lesquelles j'ai des contrats, autrement je ne puis répondre des conséquences ni parer aux difficultés. »
De F. de Loÿs, Rouen : « Vous pouvez vous adresser sous mes auspices à M. L. Coqueret à Oran, M. [Labaille] à Bône. Ces 2 maisons sont parfaitement au courant des réceptions des navires et offrent toutes garanties. » Suivi de comptes.
17 mars 1854
A J. Burness, Londres : « MM. Polsh & Rouffio de Marseille disent vous avoir avisé la vente de vos chargements, et me renvoient à vous. Vous m'avez vendu ces deux navires et je vous en rends responsables. Veuillez me dire comment arranger cette affaire. Recevez mes sincères salutations. »
20 mars 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « J'ai l'honneur de mettre sous vos yeux la récapitulation des affrètements faits jusqu'à ce matin pour le transport des charbons. Quantités approximatives : Constantinople - 7.700 tonnes (comprises 1.700 de Marseille) ; Gallipoli - 3.500 tonnes (comprises 1.000 de Marseille) ; Algérie - 2.800 tonnes ; Malte - 4.000 tonnes ; En tout : 18.000 tonnes. Ma lettre du 16 courant vous en annonçait 12.000 seulement. »
21 mars 1854
A Richard Duvallet & Cie, Alger : « Notre ami commun de Rouen, M. F. de Loÿs, m'avait toujours recommandé de vous adresser quelques affaires quand l'occasion s'en présenterait. Je saisis avec plaisir celle que me donne la demande de charbon que le gouvernement français me fait pour votre port. Je vais diriger sur Alger quelque mille tonnes de charbon de Newcastle & Cardiff. Mais c'est une affaire urgente, et il ne s'agit plus ici de livraisons ordinaires après criblage. La marine recevra les chargements tels quels, avec ou sans pesage, à sa volonté, et vous n'aurez aucunement à vous mêler de ces soins. Votre intervention se bornera à ce qui suit : vous recevrez demain les documents : chartes-parties... [Note manuscrite : Noter, dans la rédaction, l'importance que prend cette commande au point de vue de l'opération à Alger.] »
De J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Echange de documents relatifs aux navires pour Alger et Constantinople ainsi que Malte, Athènes et Gallipoli. « Pour débourser tous ces navires et payer les mineurs il va me falloir beaucoup d'argent. » Factures charbons.
23 mars 1854
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : « Vous demandez que, pour vous faciliter vos opérations, je vous autorise à expédier des charbons provenant des mines de Duffryn Powell, Sgyborwen-Merthyr, Fothergill Aberdare, Shepperd-Evans & Blengwan. Je vous accorde cette autorisation. »
26 mars 1854
De Jules Goudchaux, à Hypolite Worms : « Veuillez... faire demander à mon frère, le notaire... » Dans plusieurs lettres de cette même année, Jules Goudchaux parle de son neveu, Simon Goudchaux.
29 mars 1854
Au Ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « J'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli la liste des nouveaux affrètements que j'ai réussi à conclure depuis le 26 courant. Elle présente un total de tonnes 2.655, quantités affrétées jusqu'au 26 mars : 25.132, soit le 29 mars à midi : total 27.787. Suivant votre ordre verbal, hier, j'ai [...] par télégraphe à Marseille de prendre ce qu'on trouverait de charbon disponible. Mon agent n'a pu traiter que 300 tonnes et a l'ordre de les charger de suite pour Malte. Suivant aussi votre autre ordre verbal, j'ai écrit dès hier à ma maison de Newcastle, de chercher sans retard des navires pour 6.000 tonnes charbon à expédier à Kiel - Danemark - j'espère pour ces transports rencontrer moins de concurrence. »
A L. Coqueret, Oran : Demande de se charger de la livraison de plusieurs chargements charbon que la marine a demandés à H. Worms d'expédier sur Oran.
30 mars 1854
A Bazin, Léon Gay & Cie, Marseille : « Je m'empresse de répondre à la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser le 27 courant. Dans les circonstances actuelles, et sans entrer dans des détails que vous connaissez aussi bien que moi, il m'est impossible de vous proposer un prix, à forfait, pour charbons rendus aux destinations que vous m'indiquez. Je vous renouvelle donc la proposition que je vous ai déjà soumise, soit de traiter avec moi pour toutes destinations, aux conditions arrêtées avec les Messageries impériales... Ma position, je puis le dire, exceptionnelle par l'importance de mes affrètements, me met à même de procurer à mes amis les conditions les plus avantageuses pour les navires - et c'est le point capital en ce moment. »
31 mars 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : H. Worms reçoit un ordre du ministre de la Marine pour Milo, Grèce ( 6.000 tonnes).
De M. Guimard, Nantes : Marché par lequel il s'engage vis-à-vis d'H. Worms à exécuter le marché passé par celui-ci, le 30 janvier, avec MM. Marins pour une fourniture de 3 à 500 tonneaux de charbon à Manille.
1er avril 1854
A MM. Klotz & Fils, Kiel : « Mes amis de cette ville, MM. F. Homberg, m'ont remis la lettre sous la date du 4 courant que vous aviez chargé MM. [Merck] de Hambourg de me faire parvenir, et c'est avec le plus grand plaisir que, sous la recommandation de ces maisons, j'accepte vos propositions de représenter mes intérêts dans la fourniture de charbon que je dois faire à la flotte française en votre port. Votre intervention se bornerait à ce qui suit :... Et déjà sous ce pli vous trouvez charte-partie et connaissement des navires suivants : "Robert", charge de 159 tonnes charbon Newcastle, avances £ 5.2.6 ; "Baltic", charge de 328 tonnes charbon Newcastle, avances £ 130. »
3 avril 1854
De M. Garnier, directeur du matériel, ministère de la Marine et des Colonies, Paris : « Les expéditions de charbon à faire par Hypolite Worms en exécution des différents ordres donnés par le Ministre s'élèvent aux quantités suivantes : Pour Constantinople : vingt mille tonnes ; Malte : vingt mille tonnes ; Gallipoli : dix mille tonnes ; Algérie : dix mille tonnes ; Messine : six mille tonnes ; Kiel : six mille tonnes ; Milo : dix mille tonnes. En tout : quatre vingt deux mille tonnes. »
5 avril 1854
A Delorme Aîné, Lyon : Au sujet d'un envoi qu'il lui a fait à Gorée. Le prie de venir le voir pour une entente au sujet les propositions qui lui sont faites pour la Martinique. Delorme écrit sur du papier à en-tête de la Compagnie des mines de houille d'Unieux et Fraisse, à Firminy (Loire).
6 avril 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies : « Je prends la liberté d'appeler votre attention, toute votre attention, sur le contenu de la présente lettre... En France et en Angleterre, chacun risque sur les navires en spéculation, les arrête sans besoin et vient ensuite nous les offrir avec un bénéfice de 4 à 5 F par tonne... Un seul moyen me paraît offrir quelque chance de maîtriser cette concurrence... Je vous demande de me retirer provisoirement toute offre d'affrètement... Je partirai immédiatement pour Londres et là je m'entendrai avec les fournisseurs anglais, pour, si l'Amirauté est suffisamment pourvue en ce moment, arrêter également toute demande de navires pendant 8 ou 15 jours - et vous voudriez bien m'accréditer de nouveau auprès de votre ambassadeur pour qu'il voulût bien au besoin appuyer mes démarches et faire comprendre à l'Amirauté anglaise que la marche actuelle est ruineuse et sans résultat comme quantités. Si nous pouvons réussir à rester... jours sans accepter aucune offre de navire nous mettrons le désarroi chez les spéculateurs. »
7 avril 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « J'ai donné à tous mes agents en France et en Angleterre, l'ordre de suspendre complètement tout affrètement pour votre compte. Vous n'aurez donc plus à recevoir que quelques navires qui auront pu être affrétés encore avant mon retrait d'ordres. Mon représentant, Monsieur Rosseeuw, part ce soir pour Londres, pour s'entendre avec le fournisseur anglais, Monsieur Gillespy, mais je puis déjà vous annoncer avec plaisir que ce dernier est dans les mêmes idées que nous, et parfaitement décidé à ne pas subir l'extravagance des cours actuels. »
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff et à Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Entre nous et sous le sceau du secret, le Ministre est effrayé et furieux de ces prix extravagants et nous allons rester 15 jours sans rien faire. Je vais à Londres dire à Gillespy d'en faire autant de son côté. »
11 avril 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « De retour de Londres, j'ai l'honneur de vous rendre ici compte du résultat de mes démarches auprès de l'Amirauté et du fournisseur de charbons aux flottes anglaises. Il a été décidé, par les lords de l'Amirauté que, jusqu'à la fin du mois courant, M. Gillespy, ledit fournisseur, ne prendrait plus aucun navire pour le Levant mais seulement quelques-uns pour l'escadre anglaise dans la Baltique et que, lorsque l'Amirauté donnera de nouveaux ordres à M. Gillespy, il est autorisé à m'en communiquer l'importance, pour que d'un commun accord, nous arrêtions les prix à payer. Par ce moyen, nous espérons, M. Gillespy et moi, voir la baisse se produire rapidement sur les frets du Levant et réussir à opérer à l'avenir à des prix raisonnables. Les lettres ci-jointes de l'Amirauté et de M. Gillespy vous seront, Monsieur le Ministre, un témoignage des démarches faites et du résultat obtenu. »
13 avril 1854
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je viens vous prier de me dire si vous connaissez par vous-même ou si vous pouvez me procurer des renseignements positifs sur un Monsieur Antoine Bon qui, pendant 6 ans, a travaillé à Rouen chez H[...]. Monsieur Bon, que je ne connais pas, me demande de l'employer dans le commerce des charbons. Veuillez donc me dire ce que vous savez de l'individu en question... Depuis longtemps je cherche un bon agent pour le caser à Marseille, mais l'homme dont j'ai besoin, doit réunir bien des qualités qui me rendent ce choix difficile. »
14 avril 1854
A Th. Gillepsy [ou Gillespy], Londres : Le remercie de l'accueil fait à Édouard Rosseeuw et de lui avoir facilité le succès de sa mission près l'Amirauté et lui soumettre des propositions sur la marche à suivre.
15 avril 1854
Envoi d'un chargement : Marseille aux agents de la Marine française.
De Th. Gillepsy, Londres : « I beg to assure you I quite agree with you in the opinion that the course taken is greatly in the interests of the government of our respective countries and I am on the part of the British Admiralty directed to act in concert with you on behalf of your administration and not to take any ship for their orders without consulting you and Smith. »
18 avril 1854
A M. Jullien, Carnarvon : « Privé de vos nouvelles depuis plusieurs jours, je vois que votre présence à Carnarvon devient inutile ; c'est ce qui me décide à vous écrire pour vous prier de revenir à Paris. Veuillez donc prendre congé de M. Millington et aussitôt que vous vous assurez du point où en est la construction des machines, l'époque précise où elles pourront être livrées, vous pourrez vous mettre en route. Si vous avez besoin d'argent... »
A Antoine Bon, Genève, chez M. Perchat, agent de change : « Vos projets d'établissement à Rouen dans le commerce des charbons anglais ne laisseraient que de tristes chances de réussite ; les choses ont bien changé depuis le temps où vous vous en occupiez. Je suis aujourd'hui associé avec M. Grandchamp. M. Chabert le seconde et toute concurrence me semblerait difficile, si ce n'est dangereuse, pour un nouveau venu d'autant plus qu'à côté de nous, se continuent avec plus ou moins d'affaires, les maisons de P[...]. Mais il est un autre point, sur lequel j'ai tourné mes vues. Je veux parler de Marseille. Là aussi il y a une concurrence redoutable, puisque depuis trois ans, malgré des affaires importantes que j'y ai traitées, je n'ai pu réussir encore de m'y installer définitivement, comme je désire le faire. Les renseignements, que j'ai pu obtenir sur votre compte, me laissent espérer que je pourrais trouver en vous, Monsieur, les qualités diverses dont doit être pourvue la personne que je voudrais charger de mes intérêts à Marseille. »
De J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Compte-rendu du chargement de charbon à bord de la frégate "Africaine" et de la "Fortune". Ce dernier bâtiment est beaucoup plus commode que l'"Africaine", qu'il estime nullement propre au transport du charbon. Il semble que l'"Africaine" ait embarqué 511 tonnes après avoir donné lieu à beaucoup de difficultés.
19 avril 1854
A Thos Gillespy, Londres, Philpot Lane, Brabant Court : « » Je vous confirme ma lettre du 14 courant, et regrette de n'y avoir pas encore reçu réponse. Je sais par mes agents que vous leur avez écrit et vous n'êtes pas tout à fait d'accord sur les prix qu'il faudrait payer. Je leur écris par ce courrier, à tous deux, de ne rien faire pour Constantinople et Malte, avant nouvel avis de ma part. Je suis toujours sans ordre de la Marine française. Lorsqu'elle jugera à propos de m'en donner de nouveaux, je vous les communiquerai, et m'entendrai avec vous sur les prix à payer. M. Smith de Cardiff me donne avis que vous avez pris un navire pour Malte à 44/- shillings, et que lui en a pris un à 44/- et un pour Constantinople à 55/- environ. Je regrette cela et je crois que le mieux est de ne rien faire du tout, tant que nous n'avons pas d'ordres. »
20 avril 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Lui demande d'étendre à la mine Netherton, Newcastle, l'autorisation de prendre quelques chargements de charbons, autres que ceux indiqués par le cahier des charges. Quelques navires pour Kiel notamment n'ont pu être affrétés par lui que sous condition de charger à ladite mine.
A C. Gillespy, Londres : « Notre parfaite entente a déjà produit de bons résultats. Les frets de la Méditerranée ont déjà baissé de manière assez sensible au lieu de continuer à monter d'une manière ruineuse pour nos deux gouvernements. Je n'ai rien fait pour Malte ni pour Constantinople, et très peu de chose pour les autres ports de la Méditerranée. Il sera bon, avant le 1er mai, époque à laquelle on doit nous renouveler les ordres, de bien nous entendre, et sur la marche à adopter, et sur le prix à ne pas dépasser autant que possible, sauf à augmenter plus tard la limite, si cela devient nécessaire. Votre gouvernement aura besoin de plus fortes quantités pour Malte que pour Constantinople et ce fait pourrait nous venir en aide d'une manière efficace. Je tâcherai d'obtenir [du gouvernement français] de ne prendre pendant ce mois de mai des navires que pour Constantinople et rien pour Malte. De votre côté, vous obtiendriez de votre amirauté de ne rien prendre en mai pour Constantinople, mais d'agir seulement pour Malte. De cette façon, notre concurrence nous serait encore moins dangereuse. »
22 avril 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Lui rend compte des observations auxquelles a donné lieu de la part de la maison de Cardiff, l'embarquement du charbon à bord de la frégate "Africaine" et de la gabare "Fortune". Ces bâtiments étant d'un tonnage trop considérable, il a fallu attendre la marée pour entrer dans le port, puis difficultés d'embarquement, charbon précipité d'une trop grande hauteur à fond de cale, était horriblement brisé, trop grand tirant d'eau. Il a fallu compléter le chargement en rade par allège.
A P. Durand & Cie, Constantinople : H. Worms opère pour le compte de la Marine et non à forfait.
23 avril 1854
A M. Jullien, Carnarvon : « Votre silence de 18 jours m'avait fait craindre de ne pas recevoir réponse à ma lettre du 30 à M. Millington. Sa réponse arrivant, regardez votre retour comme non avenu. Veuillez, je vous prie, me dire où en sont les machines, quelles sont les pièces faites, quelles sont celles à faire. L'écrivain veut arriver au moment où il faudra (s'il arrive avant ce sera du temps et de l'argent perdus) un détail circonstancié de toutes les pièces terminées et de celles qui restent à faire [lequel] m'en dira plus que toutes les promesses toujours éludées. »
25 avril 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « J'ai vu le ministre hier. Je crois que bientôt il me rétablira des ordres. »
28 avril 1854
A Chevillotte Frères, Brest : Lui remet les documents d'un envoi de 300 tonnes pour leur compte à Cayenne.
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Je ne gagne rien, non plus que vous, sur ces embarquements de l'"Africaine" mais je ne voulais pas qu'il allât charger chez un autre que moi. »
29 avril 1854
De M. Garnier, ministère de la Marine et des Colonies, direction du matériel, bureau des approvisionnements généraux, n°388 : « Le 15 de ce mois, vous m'avez adressé la proposition de vous charger des affrètements des navires dont la Marine impériale pourrait avoir besoin pour transporter des troupes soit dans la Mer baltique, soit dans la Mer noire. Il n'y a pas lieu de donner suite à votre proposition pour le moment. Toutefois, j'en ai fait prendre note afin d'y avoir recours au besoin. »
2 mai 1854
A Th. Gillespy, Londres : « Pendant quelque temps encore, je ne chercherai pas de navires pour Malte, et je vous laisse toute liberté pour ce port. Je vous demande, en réciprocité de mon inaction sur Malte, de me laisser prendre ces 3.500 tonnes, sans me faire aucune concurrence pour Constantinople. Je ne partage pas votre opinion sur la convenance de concentrer, dans les mains d'un seul courtier, les ordres d'affrètement sur une même place. Je trouve que c'est se priver des navires que d'autres courtiers peuvent avoir à leur disposition. »
4 mai 1854
A [Tardonnet] Frères, Bordeaux : Expédition d'un chargement de 177 tonnes Cardiff pour le Gabon.
6 mai 1854
A M. Jullien, Carnarvon : « J'ai reçu vos lettres des 26, 28 et 30 du [mois] passé. La dernière me porte le projet d'acte de M. Millington. Franchement, je suis surpris, M. Jullien, que lecture faite de ce projet, vous ayez consenti à l'accepter et à me l'adresser. M. Millington se joue de moi et je ne tolère pas cela volontiers. Suivant vos avis précédent, M. Millington acceptait toutes mes conditions et je vois qu'il n'en accepte plus une seule et que je resterais pieds et poings liés à la discrétion de M. [Esthon] Smith. Je trouve enfin que, quand j'écris directement à quelqu'un, ce quelqu'un, tout M. Millington qu'il soit, peut et doit me répondre. Veuillez immédiatement dire à M. Millington qu'une affaire pressante vous rappelle à Paris. »
9 mai 1854
De Th. Gillepsy, Londres : Accord intervenu, le 8 mai, avec H. Worms en vue d'empêcher la hausse « needlessly ».
D'Antoine Bon : Suite à la proposition d'H. Worms de le représenter à Marseille, A. Bon répond qu'il a d'autres vues qui ne lui permettent plus de faire le voyage de Paris.
12 mai 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies : Au sujet d'un marché de 3 200 tonnes conclu pour Marseille.
De Hantier Fils & Mallet, Le Havre : Conversation avec Couillard. Celui-ci s'occupe avec Wm Lamb de faire construire un hélice pour ses besoins actuels. Ce premier bateau répond à leurs espérances ; ils en feront sans doute construire un autre. Couillard s'occupe de faire monter, sur le quai allant dans son magasin, une installation anglaise qui lui permettra de débarquer 100 ou 150 tonneaux par jour. F. Mallet ajoute : « Lorsque son affaire sera installée, je verrai bien s'il y a avantage pour nous de faire construire une installation semblable. »
14 mai 1854
A M. Millington, Port Dinorvic : « Je confère à M. Morin par la présente lettre les pouvoirs les plus étendus à cet égard, ainsi que pour tout ce qui concerne la cession de ma patente, soit pour le Carnarvonshire seulement, soit pour le Carnarvonshire et le Merionetshire, et je déclare à l'avance approuver tout ce qu'il aura pu décider avec vous pour cette affaire. »
15 mai 1854
A C. Feist, Paris : L'autorise à vendre dans la tournée qu'il va faire en Espagne et Portugal du charbon de Cardiff pour compte d'H. Worms et lui précise les prix à coter.
De M. Capullo [ou Capiello], P. Durand & Cie, Constantinople : Comptes de navires.
16-20 mai 1854
H. Worms a assuré les affrètements pour 2.800 tonnes pour l'Algérie en exécution des ordres du ministère de la Marine et des Colonies (voir février, mars 1854).
18 mai 1854
A Delorme Aîné, Lyon : Envoi de documents relatifs à un chargement fait par Hte Worms Cardiff pour compte de Delorme à destination de la Martinique.
D'Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : Opérations de comptes. Expédition de navires. « Les affaires sont toujours très calmes, les ordres pour la Méditerranée très rares, les navires de même. Pour Alger j'espère trouver du tonnage à £ 36. Les frets pour Londres sont en hausse mais j'attribue cette hausse, parce que depuis un ou deux mois, il y a un manque de charbon à vapeur dans ledit port. »
19 mai 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies : Au sujet d'un chargement de charbon livré à la Marine à Gorée en novembre 1853.
A Eugène Durand & Marin Guttin, Gallipoli : H. Worms a déjà dirigé sur Gallipoli 23 navires pour compte de la Marine (de 125 à 700 tonnes chacun).
20 mai 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Ce n'est pas dans les circonstances actuelles que je songerais aux hélices, mais un accord avec l'usine à gaz serait une bonne condition. Veuillez sonder les directeurs sur cette idée de faire construire une hélice. Je verrais à me rattacher à cette entreprise que seul je ne songerai pas à aborder. »
23 mai 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Un armateur de Liverpool a fait des offres à la Marine pour Toulon et pour Constantinople à des prix bien au-dessous de ceux que j'établis en ce moment. Le Ministre a traité pour 15.000 tonnes mais avec des délais rapprochés pour les départs. »
24 mai 1854
A Th. Gillespy, Londres : « Contrairement à l'avis de M. Smith, je crois avec vous, que l'arrivée de nos navires de la Méditerranée devra exercer de l'influence sur le marché de Cardiff, à faire de la baisse. Pour Malte, et dans la prévision où le Ministre français me demanderait de nouvelles expéditions, j'avais demandé dans nos ports de France quelques navires à l'aventure. J'ai réuni un millier de tonnes en 5 ou 6 navires, et ne recevant pas d'ordres du Ministre, je me suis arrêté là et j'ai mis ces navires à la disposition de M. Smith, pour les revendre au cours - vous pourrez vous en entendre avec lui et il vous donnera toute préférence. En résumé, je vois que nos expéditions réciproques se font d'une manière assez facile et que nous ne nous nuisons aucunement dans nos affrètements. Il en sera toujours ainsi, en continuant à nous entendre bien, comme nous l'avons fait jusqu'à ce jour. »
28 mai 1854
A Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « Une occasion se présente d'expérimenter enfin l'hélice par nous-mêmes et sans grand risque. La Compagnie impériale de Marseille met en vente forcée 6 hélices, toutes assez mauvaises, une seule est bonne, on l'aura peut-être à bas prix. Nous pourrions faire cet essai entre vous, Grandchamp et moi en compte à 1/3. »
29 mai 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Proposition pour fournir à Alger 9/10.000 tonnes, Oran 1 500/2.000 tonnes et Bône 1 500/2.000 tonnes d'ici au 30 novembre prochain.
De Hantier Fils & Mallet, Le Havre : Au sujet des hélices de la Compagnie impériale. D'après les renseignements recueillis, « ces bateaux peuvent être convenables pour la Méditerranée mais ne le sont pas ici ». (Donne de longs détails.) Lenormand et Bondau construisent à Rouen un bateau à hélices portant 1 500 tonneaux.
30 mai 1854
D'Édouard Rosseeuw, à Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « Je vous accuse réception de votre lettre d'hier. Je ne vous avais parlé des hélices de Marseille que pour vous tenir au courant. Vos renseignements complètent les miens. Ces bateaux sont mauvais ; il faut les laisser de côté. Seulement je vois avec regret Lenormand & [...] prendre les devants sur nous. Nous nous laisserons distancer, et c'est menaçant pour l'avenir. Ce fait mérite toute notre attention et quand vous trouverez le moment d'en venir causer avec moi, ce sera pour le mieux. »
31 mai 1854
A Thos Gillespy, Londres, Philpot Lane, Brabant Court : « Vous confirmant ma lettre du 15 courant, je viens vous donner avis que le Ministre de la Marine m'a autorisé à prendre sans me presser et sans me fixer la quantité de tonnes, quelques navires pour Constantinople, me limitant les prix suivants : £ 55 à Newcastle ; 50/- à Cardiff. En conséquence, j'autorise MM. Smith et [Pring] à prendre chacun un ou deux navires aux limites indiquées ci-dessus - navires disponibles. J'ai pris encore un navire à Marseille à 48/- Cardiff Constantinople. Je n'ai pas d'ordres pour Malte. »
Juin 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Soumission pour la fourniture de 3.000 à 3 500 tonnes de charbon à effectuer à Marseille. Liste des navires à approvisionner avant le 30 juin 1854.
3 juin 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Suite à l'ordre d'expédier au Pirée 2 à 3.000 tonnes charbon de terre, en exécution du marché du 27 février dernier, « je prends la liberté de vous faire observer que vous aviez bien voulu me confier cet ordre verbalement il y a déjà plusieurs jours sans me fixer de limite pour le fret, et que déjà, en conséquence de cet ordre verbal, j'ai affrété quatre navires. »
A Th. Stirling Begbie, Londres : « Le moment est venu où je veux donner suite à mes projets sur l'application des hélices à mon commerce de charbon. Il existe, me dit-on, à Londres, une compagnie puissante de screw-colliers, qui a déjà créé un grand nombre de ces navires. Je viens vous demander s'il y aurait possibilité d'obtenir de cette compagnie de me louer, pour trois mois, je suppose, et à un prix qu'elle aurait à déterminer, un de ses navires à hélices naviguant actuellement. En faisant ainsi naviguer ce navire pour mon compte, de Cardiff ou Newcastle à Bordeaux, Rouen, Havre et Dieppe, je me rendrai un compte exact de l'opération et de ses résultats. Si la demande, que je vous prie de faire ainsi, paraît acceptable, je désirerais que le navire pût porter 500 tonnes environ charbon, outre le charbon nécessaire à son service ; que ce navire fût d'un tirant d'eau n'excédant pas 12 pieds anglais, pour pouvoir en tous temps entrer à Rouen et Dieppe. »
4 juin 1854
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « J'ai écrit à Londres, comme nous en étions convenus pour les hélices. Dès que j'aurai réponse, je vous la communiquerai. »
8 juin 1854
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je reçois, de Londres, la réponse à la demande que j'avais faite de me louer un hélice. On me propose un bateau, portant 500 tonnes charbon en cargaison, outre le charbon nécessaire aux machines - tirant 12 pieds anglais, au prix de £ 500 par mois, navire à ma disposition pendant trois mois, tous frais à ma charge - soit charbon pour machines, gages d'équipage, mécaniciens, etc. Droits de ports, assurance, un mois payable en signant le contrat. »
9 juin 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Affrètement de 4 navires pour Béïcos. Au sujet d'un retrait d'ordres, « je prends la liberté de vous faire observer que, en vertu de vos instructions précédentes, j'avais demandé quelques navires au loin, soit dans la Méditerranée. J'ai retiré mes ordres, mais je suis encore sous le coup d'un engagement pour [3] navires. Si mes offres ont été acceptées, vous voudriez bien accepter ces navires. De même pour Athènes. Votre lettre du 8 courant me remettait encore le relevé de tout le tonnage affrété par moi pour compte de votre Administration, et s'élevant, pour toutes destinations, à 74.871 tonnes. Il convient seulement d'ajouter aujourd'hui environ 270 tonnes et 293 tonnes. Et je continue mes démarches pour compléter les 3.000 tonnes sur Athènes. Enfin, votre lettre du 8 courant me témoignait votre intention de pourvoir par marchés à prix fermes aux besoins charbons de vos flottes. Je prends la liberté de vous offrir mes services pour ces nouvelles fournitures et sous la forme que vous jugerez convenable de leur imposer. »
10 juin 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Proposition pour une fourniture à Grand Bossam (cette proposition ne sera pas acceptée).
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Les propositions, que j'ai reçues de Londres pour location d'hélices, sont inacceptables. J'ai voulu cependant vous les soumettre pour vous tenir au courant. II ne reste d'autre parti à prendre que d'aller à Londres et voir par nos propres yeux. Tout ce que nous tenterons, d'ici, sera en pure perte de temps. »
13 juin 1854
A M. Derrey, Fort de France : H. Worms a expédié une cargaison d'ordre et pour compte de Delorme Aîné, fournisseur actuel de la Marine. D'autres lettres indiquent qu'il affrète des navires pour Delorme pour Alger, Toulon.
15 juin 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « J'ai l'honneur de vous soumettre la proposition suivante : soit d'expédier à Malte, d'ici à la fin de juillet prochain, 4 à 5.000 tonnes charbon anglais, ½ Newcastle, ½ Cardiff au prix de F 68,45 la tonne de mille kilogrammes, délivrée à vos agents à Malte. »
De Hantier Fils & Mallet, Le Havre : Annoncent qu'ils ont eu la visite de l'associé de Martin Samuelson & Co. de Hull. Ils construisent en ce moment trois bateaux à vapeur mais pour passagers. Ils parlent de 13.000 £ et pour un screw-collier portant 650 tonneaux. Il y a 18 mois le même bateau aurait coûté 10.000 £.
22 juin 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Proposition pour 4 à 5.000 tonnes ½ Newcastle, ½ Cardiff à livrer à Toulon et pour 4 à 5.000 tonnes Newcastle à livrer à Malte.
23 juin 1854
A J. R. Smith, Cardiff : « J'ai maintenant un agent à Gallipoli - mais cela ne regarde en rien le capitaine de [...], qui doit suivre la teneur de sa charte-partie. Mes correspondants sont : Constantinople : P. Durand & Cie ; Smyrne : Ch. Lochner ; Athènes : Th. Féraldi & Cie ; Rhodes : Hy. [Duni] ; Alexandrie : Peel &Cie ; Messine : G. Walter & Cie ; Malte : James Bell & Cie ; Beyrouth : E. de Picciotto & E. Bertrand ; Bône : Chirac & Crinquant ; Alger : Richard Duvallet & Cie ; Oran : L. Coqueret ; Marseille : Bravet Oncle ; Gallipoli : E. Durand & Marin Guttin ; Civitavecchia : j'ai rompu. »
26 juin 1854
A Hte Worms Newcastle et Cardiff : Les propositions pour Toulon et Malte sont acceptées. La quantité pour Malte sera doublée par la suite : 9.000 tonnes.
27 juin 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Navires en charge respectivement pour le Cap de Bonne-Espérance, Macao, Singapour et Shanghai. « Et déjà, le chargement à destination de Marseille est parti depuis longtemps. Les retards apportés à l'exécution de cette fourniture n'ont eu d'autre cause que la difficulté de trouver des navires d'un tonnage au-dessus de 500 tonnes de charge. L'autorisation, que vous aviez bien voulu me donner postérieurement à mon marché, de prendre au besoin des navires de 700 tonnes, n'a pu me profiter ; les habitudes étant de n'expédier que des navires de 1.000 à 1.200 tonnes pour ces parages lointains. »
28 juin 1854
A Arthur Pring, Newcastle : « M. Morin vous remercie chaudement de votre bonne recommandation à Slangollen où il a fait affaire - il doit vous écrire pour vous remercier. Il a commandé une machine à Manchester où je ne suis nullement connu. Le constructeur demande un crédit sur une banque anglaise. Veuillez donc expliquer la position au directeur de votre banque, et lui demander une lettre dans ces termes ou à peu près. Messieurs Vren Vren et Hopkinson, constructeurs - Manchester. M. Morin de Carnarvon, pour compte de M. Hte Worms de Paris, vous a commandé la construction d'une machine à tailler l'ardoise. Vous pouvez exécuter cet ordre pour le paiement duquel nous vous répondons jusqu'à concurrence de £ 150. »
30 juin 1854
De Hantier Fils & Mallet, Le Havre : F. Mallet rend compte des visites qu'il vient de faire à Londres. II a visité le screw-collier, "Carolina", construit par W.S. Russel, arrivant de Sunderland. « Je suis porté à croire qu'il nous faudra construire des screw-colliers. W.C. Russel semble très disposé à prendre un intérêt de ¼. Réfléchissez donc à l'augmentation de notre capital social et au changement à apporter dans notre acte de société. »
5 juillet 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Soumission pour la fourniture de 4 à 5.000 tonnes de charbon à effectuer à Toulon. « Marché passé de gré à gré pour cause d'urgence. »
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Soumission pour la fourniture de 4 à 5.000 tonnes de charbon à effectuer à Malte. « Marché passé de gré à gré pour cause d'urgence. »
7 juillet 1854
De la Compagnie du chemin de fer du Midi, Paris : Accepte la proposition verbale d'H. Worms de livrer à la Compagnie 700 tonnes de coke à Bordeaux, 200 tonnes de coke à Rayonne.
8 juillet 1854
Au Comité de direction du travail de la Compagnie du Chemin de fer du Midi, Paris : « J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser le 7 courant et vous confirme les conditions qu'elle relate pour la livraison à vous faire de : 700 tonnes coke à Bordeaux, 200 tonnes coke à Bayonne. Déjà, depuis hier, mes instructions ont été adressées à ma Maison de Cardiff et j'ai recommandé surtout la plus prompte expédition possible. J'espère que cette première affaire, faite à titre d'essai, tournera à votre entière satisfaction, et me mettra à même de conclure avec vous un marché plus important. »
A Delorme Aîné, Lyon : « Je viens relater, dans la présente lettre, les accords arrêtés entre nous verbalement, aujourd'hui, pour nos marchés charbon livrables à Toulon à la Marine. Pour ne pas nous faire une concurrence fâcheuse à l'affrètement des navires, il est convenu que, tant pour Newcastle que Cardiff, vous retirez à tous vos agents, en France et en Angleterre, tous ordres d'affrètements à destination de Toulon. Je reste seul chargé du soin de trouver les navires nécessaires pour nos deux fournitures, ou ce qui en reste à affréter. »
10 juillet 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Monsieur le Ministre, J'ai l'honneur de vous soumettre les propositions suivantes, pour le transport, de Brest à Stockholm, des objets nécessaires pour le ravitaillement de la flotte de la Baltique. Le prix de ce transport sera F 48, soit quarante huit francs de la tonne de 1.000 kilogrammes. Je m'engage pour le transport de 2.000 à 3.000 tonnes, dans le délai de quinze jours, à partir de la signature du marché. Je m'engage à avoir expédié de divers ports, à Brest, le nombre de navires nécessaires au transport, au moins 1.000 tonnes, et le complément dans le délai d'un mois. La moitié du fret sera payable à Brest au départ du navire. Sur ces bases, et sauf à examiner les conditions de détail que vous aurez à m'imposer, je reste engagé envers vous jusqu'au [...] courant inclusivement. »
11 juillet 1854
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Demander à Palmer ou tout autre propriétaire de screws s'ils veulent me les louer et à quel prix, pour le voyage de Bordeaux, Brest, Cherbourg, Dunkerque à mon choix à destination de Faro Lund, île Gotland, Baltique. »
P. 3. A Austin Brothers, Londres : « J'ai besoin d'un bateau à vapeur pour aller à Bordeaux charger 500 tonneaux de vins et farines à destination de Faro Lund, Ile Gotland, mer Baltique et de deux autres bateaux à vapeur représentant ensemble 800 tonneaux de jauge pour venir charger à Cherbourg ou à Brest, marchandises diverses aussi à destination de Faro Lund. On ne chargera pas de poudres, frets à partir de Londres dans 2, 3 jours. Peuvent être screw ou steam-boats ordinaires. Si ces affaires sont bien faites, elles nous en amèneront d'autres. Paiement : moitié départ port de charge, moitié après que le certificat de la Marine m'aura été remis à Paris. »
13 juillet 1854
D'Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « J'ai vu Palmer. Il n'a pas de screw à louer en ce moment et il n'a pas pu m'indiquer quelqu'un qui pouvait me louer un. De mon côté, je ne connais non plus à qui commander, sauf M. Todd que je verrai demain matin. Palmer m'a dit qu'il a reçu une commande du gouvernement anglais pour... ou cinq screws, mais il n'a pas un disponible. »
16 juillet 1854
D'Édouard Rosseeuw, à Austin Brothers, Londres : Transport de vins et farines de Bordeaux à destination de Faro Lund, île de Gotland, mer Baltique, et diverses autres marchandises de Cherbourg et Brest à Faro Lund. « Vous ou vos amis avez demandé des prix et conditions exagérés pour les navires à vapeur. Le ministre a refusé mes propositions et il a eu raison ; il a même eu raison de ne pas faire d'offres en présence de prix déraisonnables. Je le reverrai demain et je tâcherai d'obtenir une proposition. »
18 juillet 1854
A l'amiral commandant l'escadre française dans la Baltique, Paris : « J'ai l'honneur de vous exposer qu'ayant fourni à l'Administration de la Marine les charbons anglais pour la flotte du Levant et ceux déjà livrés à Kiel, j'ai offert de fournir également ceux nécessaires plus au nord que Kiel dans la Baltique [Faro Lund]. Monsieur le Ministre me donne ordre de m'adresser directement à vous. »
21 juillet 1854
De Théodore Bouscasse : Eaton vient de recevoir son second bateau et livre au chemin de fer du Midi. Il attend un nouveau vapeur, un troisième.
Vers le 22 juillet 1854
D'un historique intitulé "Origines de la Maison Worms & Cie - suite - (1852-1856)" et classé en 1948 (pp. 8 et suivantes). Navigation à hélice. Résumé des conclusions d'un rapport établi par F. Mallet à la suite de son voyage en Angleterre. [Voir ci-dessous.]
De Frédéric Mallet, Le Havre : Rapport [non daté, sans émetteur ni destinataire] intitulé "Résumé de mes impressions relativement aux screw-colliers au point de vue du Havre". [L'attribution à F. Mallet et le classement de ce document à cette date se fondent sur les renseignements donnés dans la synthèse ci-avant. Voir également les courriers des 28 et 30 juin 1854 et des 23 et 24 juillet 1854.]
23 juillet 1854
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « J'ai reçu de Monsieur Mallet un travail sur la question des hélices. J'y joins les notes que vous me fournissez, nous ne tarderons pas, je pense, à prendre une décision. »
24 juillet 1854
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je vous confirme ma lettre du 21 courant. Je vous adresse sous ce pli le travail de M. Mallet sur la question des hélices, résumant tout ce qu'il a vu en Angleterre. Veuillez bien l'étudier et me communiquer vos observations et nous en causerons à première entrevue. »
29 juillet 1854
Aux administrateurs de la Compagnie des chemins de fer du Midi, comité de direction des travaux : « J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser le 27 courant, par laquelle vous réduisiez à trois chargements, déjà prêts, la quantité de coke anglais que vous me demandiez. J'apprends de Cardiff que vos agents font des démarches pour vous procurer du coke. Vous voudrez bien comparer leurs résultats et les miens, et j'espère encore que la comparaison ne sera pas à mon désavantage. »
30 juillet 1854
A Hantier Fils & Mallet, Le Havre : Mesures vigoureuses à prendre contre le danger des compagnies anglaises. « Après avoir énuméré les difficultés du commerce charbon sur votre place, et la préférence donnée aux charbons du Nord, vous diriez donc que vous créez un premier navire à hélice avec votre ami et associé de Paris, Hte Worms, qui a sa Maison à Cardiff et à Newcastle, et qui déjà construit des hélices pour Rouen ; que vous lui [J. Alsop ?] communiquez la lettre que vous avez reçue, et qu'il y aurait peut-être lieu de s'entendre avec lui, disposé qu'il est à construire aussi pour Bordeaux, où son commerce de charbon a été troublé par M. Eaton, qui a reçu quelques chargements par hélices. Mon but est de leur faire sentir que le marché français ne leur sera pas abandonné aussi facilement qu'ils le croient et que des maisons françaises s'occupent sérieusement de constructions. » Les craintes inspirées par la concurrence anglaise concernent également Bordeaux.
31 juillet 1854
A J. Alsop, 24, Saint Swithin's Lane, Londres : Copie d'une lettre communiquée par Hantier Fils & Mallet. « Ne voyant pas, pour le moment, l'emploi de plusieurs screw-colliers au Havre, nous avons résolu de n'en faire construire qu'un avec nos propres ressources, et celles de notre ami et associé, M. Hte Worms, de Paris, qui construit également un screw-collier pour Rouen, où il a une Maison ainsi qu'à Newcastle et à Cardiff. Nous avons pensé que vous pourriez peut-être vous entendre avec notre ami, M. Hte Worms, qui est assez disposé à faire construire quelques hélices pour Bordeaux où son commerce de charbon a été troublé dernièrement par un M. Eaton. »
De Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « Le temps presse nous attendons votre projet d'acte. »
1er août 1854
De Hantier Fils & Mallet, Le Havre : Perte du "Franklin". La Compagnie construisait un bateau en remplacement du "Humboldt" (précédemment perdu). « Nous ignorons si la perte du "Franklin" va changer ses plans. »
2 août 1854
A Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « Triste nouvelle que vous me donnez de la perte du "Franklin", est la première pour moi. Chose fâcheuse pour vous. Que va faire Iselin ? Deux rudes coups, cela pourrait dégoûter la Compagnie et décider les Messageries impériales à donner suite à leurs projets sur cette ligne. »
5/6 août 1854
Accord entre Hypolite Worms et Christophe Frédéric Mallet : Note apposée en surcharge sur la première page de l'acte original de création de la société Hantier Fils et Mallet en date du 25 mars 1851 : « Par suite de l'acte passé ce jour chez Me [Détré], notaire, concernant la Société Hantier Mallet & Cie, le présent acte se trouve annulé à partir du 31 décembre 1854. Signé : F. Mallet et Hte Worms. »
9 août 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Je ne loue pas d'hélice parce que je n'en trouve pas à louer. J'en ai demandé en Angleterre et on m'a fait des propositions absurdes. » H. Worms s'inquiète de déterminer les frais de transport par hélice de Cardiff à Bordeaux.
10 août 1854
De Hantier Fils & Mallet, Le Havre : Copie de la circulaire qu'ils comptent imprimer. « Désireux de donner plus d'extension à nos affaires, nous venons de nous constituer à nouveau pour le 1er janvier prochain, avec un capital plus élevé. Nous espérons que vous voudrez bien nous continuer votre bienveillance. Jusqu'à la fin de cette année, notre raison sociale continuera à être Hantier Fils & Mallet. À partir du 1er janvier 1855, elle sera Hantier Mallet & Cie. Havre, 10 août 1854. »
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Engagement de transporter des vivres de Bordeaux à Faro Lund par le navire "Vesta" de 300 tonneaux.
12 août 1854
A Théodore Bouscasse, qui se montre découragé, Bordeaux : « La lutte n'est plus possible sans hélice pour Cardiff et bientôt pour le nord. Il faut donc en construire, cela est facile à dire mais chaque coûte 300.000 F. Je m'en occupe et j'y arriverai mais enfin vous admettrez bien que ce ne sera pas demain. Je suis en pourparlers sérieux avec la Compagnie des chemins de fer du Midi et, de tout cela, il peut et doit en sortir quelque chose de considérable. »
De Hantier Fils & Mallet, Le Havre : Difficultés fiscales concernant l'enregistrement de l'acte de société. « Prétendant que, comme dans l'ancien acte, vous n'étiez pas nommé, vous devez être considéré comme mon créancier et non pas comme l'associé de la Maison Hantier Fils & Mallet. » Le nom du notaire semble être d'Eté.
14 août 1854
De G. Walser & Cie, Messine : Accusé de réception des documents relatifs à trois cargaisons.
De Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « Grandchamp est ici avec W. Samuelson. Nous venons de signer nos marchés, chacun pour un screw-collier ; nous nous sommes décidés à avoir 80 chevaux. » [Ils donnèrent alors la préférence à la construction anglaise qu'Ils jugèrent moins coûteuse et plus expérimentée que la construction française. Elle présentait en outre, pour eux, étant donné la législation en vigueur, deux autres avantages : elle leur donnait la possibilité d'affréter, à l'occasion, les navires pour des transports de port anglais à port anglais, dans le cas où ils trouveraient un fret avantageux, circonstance plus fréquente en Angleterre qu'en France, ou lorsque n'en ayant pas l'emploi pour des voyages en France, ils chercheraient à les utiliser ailleurs ; en outre, le jour où ils désireraient revendre leurs navires, ils pourraient le faire en Angleterre à des conditions vraisemblablement plus avantageuses qu'en France. Entre les quatre chantiers visitée par M. Mallet : Scott Russel à Londres, Palmer à Newcastle, Hoby à Glasgow, Samuelson & Co.à Hull, ils choisirent ces derniers. Les chantiers Russel avaient déjà construit 6 à 7 screw-colliers qui avaient tous réussi. Les chantiers Palmer en avaient construit une dizaine. Les uns et les autres en avaient également plusieurs en cours de construction. A Glasgow on construisait déjà énormément de navires à hélice, mais on n'en avait pas encore construit pour le transport des charbons ; la construction y était solide mais onéreuse. Les chantiers Samuelson n'avaient pas encore construit de screw-colliers, mais leurs directeurs se montraient désireux d'avoir une première commande dans l'espoir d'obtenir plus facilement ensuite d'autres ordres par ailleurs. Leurs conditions parurent les plus avantageuses ; commande leur fut donnée, au mois d'août 1854, pour les deux navires : un pour le compte de la maison Hantier & Mallet et l'autre pour celui de la maison A. Grandchamp, au prix de £ 11.000 chacun. Les principales caractéristiques prévues étaient, en mesures anglaises : long. 175 pieds, larg. 25 pieds,3, capacité d'arrimage 24.140 pieds cubés, soit environ 610 tonnes françaises de marchandises générales ou 700 tonnes de charbon. Force : 80 cvx, vitesse 9 noeuds. Réf. "Origines de la Maison Worms & Cie (1852-1856)" ; document consultable dans le répertoire "Hitoriques".]
15 août 1854
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Nous avons terminé hier avec M. Samuelson. Rassuré par l'excellente opinion que notre ami M. Mallet a de lui, je n'ai pas cru devoir insister sur la garantie et je suis convenu de lui compter chez vous jeudi prochain la somme de £ 2 140 pour le premier cinquième (prix total £ 10 700). »
16 août 1854
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Projet de modification de l'acte société. « Le capital social est porté à partir de ce jour à la somme de quatre cent mille francs. M. Hte Worms fournira à nouveau quatre vingt mille francs et M. A. Grandchamp Fils cent dix mille francs. » [Grandchamp - 150.000 F + 110.000 F ; Worms - 50.000 F + 90.000 F.]
18 août 1854
De Martin Samuelson & C : « We hope... and in the same time to receive your orders for a couple of screw-colliers. »
19 août 1854
A M. [Schayé] : Monsieur Delorme Aîné a son domicile à Lyon, rue des Remparts, il a aussi un domicile à Paris, 13, rue Grange Batelière.
21 août 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Je désire faire l'affaire des 1.200 tonnes de Ruelle (il ne l'obtiendra pas) comme apprentissage des 13 ou 15.000 pour l'an prochain. »
De Roux et Auvray de Rouen : Au sujet des d'hélices. Il semble qu'ils en offrent à H. Worms.
30 août 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Soumission pour la fourniture de 6.000 à 6.500 tonnes à effectuer à Gallipoli. « Marché passé de gré à gré pour cause d'urgence. »
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : L'affaire de Gallipoli est adjugée 6.000/6 500 tonnes Newcastle ou Cardiff.
31 août 1854
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Je suis adjudicataire de 10.000 tonnes pour Toulon. »
1er septembre 1854
A Austin Brothers, Londres : « Voici un avis qui m'est communiqué. Veuillez vous informer si on voudrait louer ce screw-collier pour 6 mois à un prix de [...] par tonne de charbon pour voyager de Cardiff à Bordeaux, avec faculté, à moi, de l'acheter pour un prix de g - dans les trois ou six mois de ce jour. Veuillez savoir aussi par qui a été construit ce screw-collier et s'il est de bonne qualité comme on l'annonce. »
5 septembre 1854
A M. Morin, Castle Square, Carnarvon, de [Jullien] Port Dinorvic : Lettre comportant de nombreux mots indéchiffrables. Affaire des ardoisières.
6 septembre 1854
A Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « M. Mallet, dans son voyage en Angleterre, a-t-il entendu parler d'un screw-collier, "Isabella Croll", construit à Newcastle par Palmer - machines de Stevenson - et peut-il me donner quelques renseignements sur les qualités ou défauts de ce navire ? »
7 septembre 1854
Aux administrateurs de la Compagnie du chemin de fer du Midi, comité de la direction des travaux, Paris : « En attendant la décision pour la construction ultérieure de navires à hélices, dont j'ai eu l'honneur de vous entretenir, je viens vous soumettre la proposition qui m'est faite, de Londres, de louer pour 6 mois, à raison de £ 2.000, une fois payées, un bateau en fer à hélices portant 670 tonnes charbon. Vous assureriez ainsi votre provision en combustible pour cet hiver. Vous auriez 6 mois à vous pour expérimenter un instrument que nous connaissons encore mal. »
9 septembre 1854
A la Compagnie du chemin de fer du Midi, Paris : « Je m'engage à vous livrer à Bordeaux dans les 6 mois qui vont suivre, 5 à 6.000 tonnes charbon à coke de Cardiff. Cet engagement, cependant, ne me lierait envers vous qu'autant que je terminerais, à Londres, la location qui m'est proposée, du bateau à hélice dont je vous ai entretenu. Et les 6 mois demandés pour l'exécution de mon marché avec vous, courraient du jour du départ du steamer de Londres pour Cardiff. J'aurai livré cette année à la marine plus de 100.000 tonnes charbon anglais pour les besoins des escadres et des ports, et depuis 3 années, je pourvois exclusivement aux besoins des Messageries dans toute la Méditerranée. »
14 septembre 1854
D'Eugène Flachat, Compagnie du chemin de fer du Midi, Paris : Accepte l'offre à forfait pour 6.000 tonnes de charbon à coke rendues à Bordeaux, destinées à faire du coke pour le chauffage des locomotives - transport à faire par bateaux à hélice. « La livraison des 6.000 tonnes de charbon sera faite dans l'espace de 6 mois, à raison de 1.000 tonnes par mois, à compter du jour où le service à hélice, qui doit être destiné à ce transport, aura quitté le port de Londres pour se rendre à Cardiff. Avis de ce jour nous sera donné par vous. » Bien que la Compagnie tienne essentiellement à la régularité de ses approvisionnements, le but de cette opération étant d'apprécier le prix du fret avec des navires à hélice, elle tient à ce que cette expérience soit consacrée par le plus grand nombre de voyages qu'il sera possible de faire. « Enfin, nous acceptons sur la totalité de la fourniture un changement de 500 tonnes, environ, de charbon de Sunderland, amené par le service à hélice ou par navires à voiles, si dans l'espace de six mois, il était impossible au navire à hélice d'ajouter ce trajet à celui qu'il doit effectuer de Cardiff à Bordeaux. »
16 septembre 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « J'ai l'honneur de vous adresser, sous ce pli, le travail que vous m'avez demandé sur les commissions d'adresse relatives aux chargements charbon expédiés par moi à Gallipoli et Milo. »
18 septembre 1854
A Austin Brothers, Londres : « Je ne sais si M. Croll aura accepté les conditions écrites que vous lui avez remises pour moi, valables jusqu'à ce jour 18 septembre. Location du screw-collier pour 6 mois, £ 2.000. Prix de vente, si je me décide à acheter, £ 11.000, et les £ 2.000 pour location, considérées comme acompte sur les £ 11.000. » Le screw-steamer en question est le "Isabella Croll".
21 septembre 1854
A Austin Brothers, Londres : « J'ai dû refuser les propositions écrites de Monsieur Croll, car je ne puis supporter que l'on me demande £ 2.500, après m'avoir demandé £ 2.000. Cela est inconvenant. Si M. Croll veut traiter à £ 2.000 pour 6 mois, avec option à moi d'acheter à £ 11.000, je le veux bien. Vous connaissez assez d'ailleurs mes affaires pour savoir que j'ai l'emploi d'un hélice, et que je veux sérieusement acheter. Mais je ne veux pas acheter un navire que je ne connais pas. »
29 septembre 1854
A [Tandonnet] Frères, Bordeaux : « Ma maison de Cardiff me donne avis qu'elle vous a adressé directement les documents relatifs à l'expédition du navire "Bon Père" chargé pour votre compte en destination de Hong Kong de 348 tonnes gros charbon à vapeur. Je vous adresse sous ce pli ma facture. »
A M. Chabert, Rouen : Envoi le relevé des commissions d'affrètement encaissées pour les navires affrétés à Rouen. 47 navires tous à destination de divers ports de la Méditerranée (Alger, Oran, Bône, Malte, Marseille, Milo).
2 octobre 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Toutes négociations avec le Chemin de fer du Midi sont suspendues, après, cependant, signature d'un premier marché de 6.000 tonnes. Je dois cela à une infamie d'un membre du Conseil d'administration, mais je conserve bon espoir de renouer. »
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Cahier des charges de l'adjudication pour fourniture de 1.000 à 1.200 tonnes de charbon à effectuer à Smyrne.
7 octobre 1854
A la Compagnie du chemin de fer du Midi, Paris : Participation, de la part de la compagnie, à l'achat d'un navire à hélice du prix de 275.000 F, achat qui serait fait sous le nom d'un banquier de Londres, indiqué par la Compagnie des chemins de fer du Midi. Hypolite Worms paierait 100.000 F et la Compagnie 175.000 F. Les 175.000 F étant donnés par la Compagnie, à titre de prêt, cette somme lui serait remboursée par Hypolite Worms, sur le fret, compté par an à 12.000 tonnes de houille et estimé à 13 F 12 la tonne. »
8 octobre 1854
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Théodore Bouscasse m'écrit : "Qu'est-ce qu'une Compagnie anglaise qui se crée à Sunderland pour exploiter toute la consommation des charbons depuis la Bretagne jusqu'à Bayonne ? Avec un nombre indéterminé d'hélices on m'assure que c'est une vaste et très réelle entreprise. Veuillez vous enquérir sérieusement et à fond." »
9 octobre 1854
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Veuillez voir le directeur de votre banque et lui faire la proposition suivante : Outre les hélices que je fais construire avec nos amis du Havre et de Rouen, je voudrais acheter un hélice pour Bordeaux, et [...], tout cela fait beaucoup d'argent à mettre dehors. Je voudrais donc trouver des ressources auprès de votre banque. L'hélice que j'achèterais 11 à 12.000 livres, je suppose, serait acheté au nom de la banque et les assurances seraient aussi à son nom. Je paierais 50.000 F, soit livres 2.000 comptant et la banque paierait le reste. Voici les termes que je compte proposer au vendeur. [...] Outre les intérêts de ses avances, la banque recevrait une commission satisfaisante. Nous nous entendrions pour les remboursements partiels successifs de la somme déboursée par elle. »
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Au sujet des hélices.
10 octobre 1854
Au directeur du matériel, ministère de la Marine et des Colonies, Paris : « Vous avez bien voulu m'entretenir d'un marché que vous avez l'intention de faire de 10.000 tonnes charbon anglais à livrer à Béïcos. J'ai eu l'honneur de vous répondre qu'il vaudrait peut-être mieux dans l'intérêt de votre Administration traiter de gré à gré cette fourniture plutôt que de la mettre en adjudication. En effet, l'annonce publique d'un besoin de 10.000 tonnes occupe les esprits, non seulement en France, mais aussi en Angleterre. Les armateurs stimulés augmentent leurs prétentions, et le spéculateur commencera par affréter des navires, qu'il comptera bientôt après faire accepter à l'adjudication, avec une bonne prime en leur faveur. Les soumissionnaires sérieux doivent calculer ces chances et augmenter leur prix de demande en proportion. »
11 octobre 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « En exécution de mon marché en date du 30 août dernier pour le navire "Vesta" qui après un chargement de vivres à Brest en destination de Faro Lund. J'ai l'honneur de vous remettre... ma facture pour le fret dudit voyage. »
A Klotz & Fils, Kiel : « Je possède la lettre dont vous m'avez favorisé le 7 courant. Je me suis enquis dans les bureaux de la Marine si l'on comptait bientôt envoyer quelques renforts charbons dans votre porte et, malheureusement, je puis vous informer qu'aucun ordre ne sera donné dans ce but. Je regrette de voir, forcément, nos relations ainsi interrompues. Je les reprendrai avec grand plaisir, si une nouvelle occasion doit se présenter. »
D'Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « J'ai vu ce matin deux des directeurs de la banque. Je leur ai causé de votre proposition pour un hélice. Ils disent qu'ils ne peuvent pas faire ce que vous désirez, c'est tout à fait en dehors d'opérations de banque et par les régulations de la compagnie, ils ne peuvent pas être armateurs ni avancer d'argent sur des navires. »
13 octobre 1854
A Lury & Hoyland, Londres : « Je regrette que vous ne puissiez pas disposer du "P... ", mais moi je ne puis pas acheter du charbon à M. Eaton. J'aurais désiré louer ou acheter "F..." ou un autre hélice, en attendant la livraison des deux que je fais construire en Angleterre en ce moment. »
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Au sujet d'une circulaire d'Eaton. Politique à suivre à Bordeaux en matière d'hélices.
15 octobre 1854
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Politique à suivre en matière d'hélices.
16 octobre 1854
D'Eugène Flachat, Compagnie du chemin de fer du Midi, Paris : Nouvelle acceptation de la proposition pour la fourniture de 6.000 tonnes de charbon à coke. C'est sans doute l'acceptation du 14 septembre qui a été modifiée. « Nous avons l'honneur de vous informer que le Conseil d'administration de la Compagnie, sur notre proposition, a accepté vos offres à forfait, pour la fourniture de 6.000 tonnes de charbon à coke anglais, rendues à Bordeaux, au prix de 30 F 65 la tonne de mille kilos, si le transport est effectué par navires à voiles, et à 28 F 50 la tonne de mille kilos, si le transport est effectué par navires à vapeur. Le premier mode de transport n'étant accepté que pour assurer les approvisionnements nécessaires aux besoins de la Compagnie, le second mode sera employé dès que vous aurez pu vous procurer des navires à hélices. La livraison des 6.000 tonnes de charbon sera faite dans l'espace de six mois, à raison de 1.000 tonnes par mois, à partir du 1er novembre. Enfin, nous acceptons l'offre que vous nous faites de ne conclure aucun marché de navire à hélice, en Angleterre, soit à location, soit par acquisition définitive, sans nous en donner connaissance et sans nous laisser libres d'y intervenir soit comme avance de fonds, soit comme participation, à des conditions qui nous resteront à fixer. »
17 octobre 1854
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « L'article que vous me remettez du journal de Sunderland me prouve que c'est du commerce de Hambourg, jusqu'à présent, et non du charbon en France, que la Compagnie Snowball songe à s'occuper. Cependant, ayez toujours l'oeil ouvert de ce côté ! »
D'Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : Au sujet d'une enquête d'H. Worms sur un projet de création d'un service à hélices entre la Bretagne et Bayonne. « II n'y a rien à craindre. M. Todd m'a dit hier que c'était la Compagnie du chemin de fer qui, pour donner plus de mouvement à leur chemin de fer de Southdock, avait proposé de donner à une compagnie des hélices pour transporter dans les villes de l'Europe, des fers, cotons, charbon et passagers au besoin. Les directeurs du dock ont de suite formé une compagnie dont M. Todd est un directeur. On attend maintenant pour voir si l'on trouvera la somme que l'on désire. Il (M. Todd) ne croit pas que l'on trouvera de l'argent et il n'a jamais été question de Bordeaux mais plutôt de Hambourg et les ports du nord. »
De Théodore Bouscasse : « Il se monte deux services à hélices entre Bordeaux et Dunkerque et Bordeaux et Rouen. Sollicitez les fournitures de charbon à Dunkerque : MM. Narcisse Richard & Cie ; à Rouen : M. Lenormand et Baudin. Les bateaux sont ici et prêts à partir. Eaton est à Paris, en instance, je suppose auprès de la Compagnie du Midi, qui doit ouvrir le 25 octobre la section du chemin de Bordeaux à Dax. »
18 octobre 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Lui demande des renseignements sur les bois de pins destinés à étayer les galeries des mines. « Une importation de ces bois serait-elle bien accueillie par les mineurs ? »
20 octobre 1854
Aux membres du comité de direction des travaux, Compagnie du chemin de fer du Midi, Paris : « Je m'engage à fournir à la Compagnie 6.000 tonnes charbon à coke anglais, rendues à Bordeaux, au prix de 30 F 65 la tonne de mille kilogrammes, si le transport est effectué par navires à voiles, et à 28 F 50 la tonne de mille kilogrammes, si le transport est effectué par navires à vapeur. »
Aux membres du comité de direction des travaux, Compagnie du chemin de fer du Midi, Paris : « Je viens vous demander de vouloir bien me confier le transport des rails, que vous pourrez tirer, pendant les neuf mois qui vont suivre, de Cardiff ou autres ports de la Manche de Bristol. Le seul but de ma demande est de concentrer ainsi en mes mains l'affrètement des navires. Vous m'avez demandé mes conditions pour soigner à Cardiff l'embarquement de 12 à 15.000 tonnes charbon. J'espère que de nouvelles propositions que je vais vous soumettre pour une fourniture de 60.000 tonnes par hélices, vous dispenseront de traiter ailleurs ces 14 ou 15.000 tonnes. »
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Nous avons l'honneur de vous faire connaître que nous sommes prêts à nous charger de la fourniture de dix mille tonnes charbon à effectuer à Béïcos, au prix de F 57,50 la tonne de mille kilos. Nous acceptons les conditions du cahier des charges, arrêté le 11 septembre dernier, pour une fourniture à faire à Messine, mais avec les restrictions suivantes. »
21 octobre 1854
A Richard & Cie, directeur des Bateaux à hélices du Nord, Dunkerque : « M. Souville Vital et mon agent de Bordeaux m'ont entretenu du service que vous venez de monter entre votre port et Bordeaux, au moyen de vos hélices. Je viens réclamer de vous, Messieurs, la fourniture, à Bordeaux, du charbon nécessaire à vos steamers. Je vous traiterai, comptez-y bien, dans les meilleures conditions possibles. »
De J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Bois pour poteaux de mine. « Le bois de pin, s'il est bon, trouve un écoulement immédiat. Tous les mineurs s'empressent d'acheter sitôt qu'il arrive des cargaisons. »
22 octobre 1854
A John Chapman & Co., Londres : « J'ai conclu avec la marine le marché de 10.000 tonnes pour Beïcos, compte à demi entre vous et moi. » Ce marché sera, semble-t-il, porté par la suite (31 octobre) à 22.000 tonnes.
28 octobre 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : H. Worms lui laisse carte blanche pour affréter deux hélices de 300 tonnes, chaque, et pour quelques voyages au-dessous d'un prix qu'il lui indiquera.
31 octobre 1854
A Hantier Fils et Mallet : « Notre steamer trouverait bien son emploi dès aujourd'hui si nous l'avions. » C'est la première fois qu'on trouve le mot "steamer" dans le courrier.
3 novembre 1854
D'Austin Brothers, Londres : Vente du "Isabella Croll" par M. Croll à une autre maison pour £ 10 760, moitié en cash pour le transport de fer de Whitehaven à Cardiff et moitié en marché charbon de Cardiff à Liverpool.
4 novembre 1854
D'Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : Opérations de comptes. Envoi de documents relatifs à des chargements. Recherche de navires pour Constantinople. Relations avec mineurs : MM. [Birtimshow], Longridge et Todd. Ce dernier lui « a dit qu'il n'était pas fixé sur le prix pour l'année prochaine ; qu'il y avait une augmentation [sinon] que l'on était tout disposé à traiter avec nous sur des termes avantageux et cela veut dire que l'on nous facturera les charbons aux prix courants en faisant une bonification à la fin de l'année. Je crois que sur notre quantité de 20.000 chaldrons, on doit obtenir une bonification d'au moins 1/6 [inch]. »
4 et 8 novembre 1854
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Eaton a trois hélices, est menacé de ne plus en avoir tout l'emploi. Il en perdra un quelques jours plus tard. Il fait construire de nombreux fours à coke. Il semble que les vapeurs d'Eaton sont affrétés, et non pas construits par lui (lettre du 26 juillet 1854).
H. Worms fournit du charbon et fait des affrètements dans ses succursales anglaises pour le compte de négociants français qui ont obtenu des adjudications de la Marine dans diverses localités.
6 novembre 1854
D'Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : Envoi de documents et factures relatifs à divers chargements et navires. Disponibilité des navires et évolution du marché des frets pour Toulon, Tunis, Marseille, Malte et Constantinople. « Un navire que j'aurais eu vendredi ou samedi à £ 31 refuse ce chiffre maintenant. Les courtiers et armateurs attendent à voir la hausse dans ces frets. »
8 novembre 1854
A Austin Brothers, Londres : Les têtes de lettres d'Austin sont Austin Brothers - London et C.W. Austin - Cardiff. « Je ne puis pas traiter pour l'hélice aux conditions que vous m'indiquez. La proposition d'affréter ce navire n'est pas nouvelle ; elle a été faite de Londres par Iron Screw-colliers Company, qui a offert à une compagnie de chemin de fer de Bordeaux de lui transporter son charbon de Cardiff au fret de 12/ la tonne. Je vous autorise de nouveau à affréter le navire pour six mois. Vous pourrez aussi (mais sans en faire une condition absolue) demander la faculté pour moi de faire faire au steamer deux ou trois voyages de Sunderland à Bordeaux. »
10 novembre 1854
A C.W. Austin, Londres : « Je serai mardi matin à Londres et je terminerai l'affaire du screw-collier, si vous ne l'avez pas conclu auparavant. Si vous terminiez, veuillez me prévenir, pour m'éviter un voyage inutile. Je vous donne pour certain que le chemin de fer du Midi a refusé et refusera toutes propositions de la Compagnie des screw-colliers, or, comme on proposait au chemin du Midi de lui affréter le steamer à 12/ de Cardiff à Bordeaux, je ne doute nullement que, sur le refus certain du Midi, on ne traite avec moi. »
11 novembre 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « J'ai vu ce matin M. Emile Pereire. Nous avons jeté les bases d'un contrat important au moyen d'hélices que je ferais construire. Il n'y a plus maintenant qu'à tomber d'accord sur la rédaction du marché - cela doit se faire promptement, les ingénieurs et moi étant déjà entendus sur les points principaux. »
12 novembre 1854
A Michel Heine, Marseille : Au sujet d'un marché pour la fourniture à la Marine française de porc salé de la Nouvelle-Orléans. 3 barils seront envoyés à Cherbourg et 3 autres à Brest aux commissaires aux approvisionnements le 13 janvier 1855. Il lui propose de traiter l'affaire en compte à demi et lui demande de lui faire envoyer deux barils d'échantillon au Havre.
13 novembre 1854
Au ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Accuse réception du marché 22.000 tonnes pour le Bosphore, acte ampliatif au marché pour Gallipoli du 30 août 1854.
14 novembre 1854
D'Austin Brothers, Londres : « Your favour of yesterday received... We regret now to inform you that the proposition to charter of the screw-steamer from Cardiff to Bordeaux has been refected by the Iron Screw-colliers Cy. »
Entre Hypolite Worms et la Compagnie des Chemins de fer du Midi, Paris : Projet de traité. « M. Hypolite Worms s'engage à faire construire, à ses frais, dans le délai de... trois bateaux à vapeur à hélice du port de 700 tonneaux de charge chaque. L'un sera construit en Angleterre et les deux autres en France. M. Worms engage à affecter lesdits trois navires au service de la Compagnie, jusqu'à concurrence de transport de 20.000 tonnes de charbon par an, pendant trois ans. »
15 novembre 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Tous mes efforts pour avoir une hélice sont infructueux. »
A John Chapman & Cie, Londres : « J'espérais avoir le plaisir de vous faire une visite à Londres aujourd'hui, mais l'affaire qui m'y appelait n'a pas eu de suite. J'ai besoin d'un screw-collier pouvant porter 6 à 900 tonnes charbon, pour le voyage de Cardiff à Bordeaux. Je voudrais en trouver un à affréter pour 6 mois, lui payant son fret 12/ la tonne. »
De Bravet Oncle, Marseille : « Tous les bateaux des compagnies sont affrétés par le gouvernement. Ci-joint copie du traité Claude [Clerc] en date des 31 octobre et 11 novembre 1854, valable jusqu'au 30 juin 1855 pour la fourniture à Marseille du charbon nécessaire aux paquebots de l'administration de la navigation à vapeur dans le royaume des deux Sicile représentée à Marseille par MM. Claude Clerc & Cie. »
16 novembre 1854
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Austin a manqué l'hélice à Londres. Cela me vexe, je crains d'avoir été joué. Je crains que Austin, connaissant mes offres, ait offert quelque chose de plus pour Goode. Tâchez de savoir cela ! »
Au commissaire des approvisionnements de la Marine, Brest : Envoi d'un échantillon de charbon de forges par l'intermédiaire de Angaut et lui demande d'autoriser l'admission de ce charbon aux épreuves (charbon Walter Primrose). « J'ai fourni, cette année, à nos escadres du Levant et de la Baltique la presque totalité de leur charbon. »
19 novembre 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « J'ai discuté, un à un, avec M. Flachat, [ingénieur au chemin de fer du Midi], tous les articles d'un contrat important : 60.000 tonnes charbon et marchandises en retour, pendant 3 ans. Nous sommes, lui et moi, d'accord sur les bases - et cette semaine prochaine, j'espère obtenir la sanction du Conseil d'administration. Alors il me faudra construire 3 hélices, si je réussis à trouver le capital nécessaire. En Angleterre, impossible de trouver un seul de ces steamers à louer. Heureusement j'espère en avoir à moi en février ou mars. » Ces navires devaient être affectés au service des Chemins de fer du Midi, jusqu'à concurrence du transport de 20.000 tonnes de charbon par an, pendant trois ans, mais les Chemins de fer du Midi pourraient en disposer, pendant le temps où ils ne seraient pas employés au transport du charbon, pour des transports de Bordeaux aux côtes françaises ou anglaises, dans le but de développer le trafic de leurs voies ferrées. [Réf. "Origines de la Maison Worms & Cie (1852-1856)".]
23 novembre 1854
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je vois avec plaisir vos efforts pour introduire le Cardiff à Rouen en concurrence des Belges. Je désire que vous y réussissiez, surtout si vous croyez possible de caser ainsi 25 à 30.000 tonnes de charbon. C'est là que votre hélice vous gagnerait de l'argent ! »
24 novembre 1854
A John Chapmann & Cie, Londres : « Mais le passé n'est plus en notre pouvoir, et voici ce que je propose pour l'avenir. J'agirai de concert et loyalement avec M. Gillepsy, mais aux conditions suivantes : Ma Maison seule, à Cardiff et à Newcastle, sera exclusivement chargée des affrètements aux limites convenues entre M. Gillespy et moi. Aucun courtier quelconque ne se mêlera de nos affaires. Nous partagerons loyalement avec M. Gillespy chaque navire affrété... Si votre ami veut accepter cela, nos affaires marcheront facilement, et nous paierons le fret de 5 à 10 shillings de moins. »
Du directeur du matériel et du ministre de la Marine et des Colonies au chef du bureau des approvisionnements, Paris : « M. Hte Worms, sur les navires dont il a remis la note aux bureaux, complétera son marché du 30 août de 6 à 6 500 tonnes, livrables à Gallipoli, soit 3.000 tonnes environ. Le marché du 6 courant de 20 à 22.000 tonnes pour Béïcos est et demeure annulé. M. H. Worms est chargé par M. le Ministre d'expédier sur Constantinople et le Bosphore 20.000 tonnes charbon à commission, soit aux conditions de son marché du 27 février dernier ; seulement, la commission d'un shilling par tonne, que lui alloue ce premier marché, ne sera pas payée à M. H. Worms sur ces 20.000 tonnes. Retenue lui en est faite, à titre de pénalité pour l'annulation du marché de 20.000 tonnes Béïcos du 6 courant. »
24/26 novembre 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies : H. Worms a reçu du Ministère l'ordre verbal d'acheter le charbon à Marseille pour que le ministère puisse l'embarquer (sans doute pour le Levant). Pour éviter de payer des prix exorbitants, H. Worms emprunte du charbon aux Messageries impériales en s'adressant sur l'invitation du ministre à l'administration à Paris des Messageries impériales.
26 novembre 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Nous avons l'honneur de vous donner ci-après le détail des achats de charbon que sur l'ordre verbal que vous avez bien voulu me confier, j'ai fait exécuter par mon agent. Newcastle : 2.950 tonnes ; Cardiff : 515 tonnes. Aussitôt après ces achats enlevés, les cours ont monté à F 49 à livrer et F 60 le disponible embarqué dans les soutes ; j'ai dit à mon agent de s'arrêter là. Ces 3.500 tonnes sont achetées sur connaissement, c'est-à-dire sur navires attendus à Marseille. Comme je présume que vous avez des besoins immédiats, je me suis entendu avec les Messageries impériales : elles me fourniront au fur et à mesure de vos besoins, le charbon disponible... et je leur rembourserai en nature les emprunts ainsi faits sur les chargements achetés à livrer pour votre compte. Vous pouvez donc dès aujourd'hui donner à Marseille au commissaire de la Marine, vos ordres d'affréter des bâtiments pour les destinations qui pressent le plus et je donne à mon agent, M. B[ravet] à Marseille ordre de se mettre à la disposition de M. le commissaire pour embarquer le charbon sur les navires nolisés par ce dernier selon vos instructions. »
28 novembre 1854
Du ministre de la Marine et des Colonies : Télégraphie l'ordre d'affréter 2.000 tonnes pour Béïcos.
29 novembre 1854
A P. J. Coullet, Liverpool, aux bons soins de MM. Patridge Flechter & Cie, Covent Garden : « J'ai recours à votre obligeance et vais vous expliquer dans quel but je prends la liberté de la mettre à contribution. En attendant les deux hélices que je fais construire à Hull, j'ai cherché à en louer ou affréter d'autres, pendant quelques mois, pour faciliter mes transports de charbon à Bordeaux, mais, jusqu'à présent, sans succès. On me dit qu'à Liverpool ou Glasgow, je réussirai peut-être mieux à trouver ce que je désire. Je viens donc vous prier de vous enquérir et de me déterrer un ou deux screw colliers, pouvant porter de 5 à 700 tonnes charbon, chacun, outre le charbon nécessaire aux machines. Je désire, autant que possible, louer ces hélices pour 6 mois - soit à tant par mois - soit les affréter à tant la tonne, de Cardiff à Bordeaux - ou de Sunderland à Bordeaux... mais je sais aussi que les rares propriétaires de ces bâtiments ont la tête montée dans ce moment. »
30 novembre 1854
A W. B. Moss, avocat, Hull : « J'aurai bien voulu vous charger d'apporter à mes amis et associés les actes de la Compagnie anglo-française, qui règlent l'exécution et les conditions d'exploitation de bâtiments à vapeur destinée à vivifier le port de Grimsby, les mines [...] du Humber et les railways intéressés dans cette entreprise... Il me reste à vous remercier de la loyauté que vous avez apportée dans toute cette négociation depuis son origine. »
1er décembre 1854
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Marché de gré à gré pour une fourniture de charbon à effectuer dans le Bosphore et la Mer noire.
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Projet de marché pour la livraison à Marseille de 2.000 à 2.500 tonnes de charbon.
2 décembre 1854
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Ah, oui je regrette, comme vous, de n'avoir pas une, deux, trois hélices en ce moment et quand nous aurons les nôtres, je crois que nous devrons en tirer bon parti par le temps qui court. »
3 décembre 1854
De P. J. Coullet, Liverpool : « Tout ce qui a un moteur à vapeur est requis à un prix fabuleux. De ce moment, vous ne trouverez ce que vous cherchez qu'à des prix énormes. C'est à Londres que vous auriez dû chercher. »
5 décembre 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Bordeaux a donné beaucoup d'ordres, il y a beaucoup de besoins, comme il n'y a pas de navires les ordres ne seront pas remplis. A aucun prix ne m'engagez avec le chemin de fer d'Orléans. Je dois 6.000 tonnes au Midi et ne trouve ni voiles ni hélices. » En P.S. H. Worms demande de lui dire le prix à Bordeaux des mille kg de plâtre en pierre. Il fait quelques propositions à divers acheteurs de la ville.
A Hantier Fils & Mallet, Le Havre : « Les hélices sont maintenant introuvables en Angleterre. »
7 décembre 1854
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je reçois avec grand intérêt vos détails sur la construction de l'hélice à Hull. Je voudrais déjà voir ce bâtiment à notre disposition, il gagnerait son argent facilement. »
10 décembre 1854
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : L'autorise à affréter deux hélices pour 6 mois ou plus.
21 décembre 1854
Du ministère de la Marine et des Colonies, direction du matériel, bureau des approvisionnements généraux (courrier n°1 253) : « J'ai l'honneur de vous adresser ci joint revêtu de mon approbation le marché de gré à gré que vous avez souscrit le 1er de ce mois pour une fourniture à commission de 32.000 tonnes de charbon de terre à effectuer dans le Bosphore et la Mer noire. Je vous prie de me renvoyer ce marché après l'avoir fait timbrer et enregistrer. »
29 décembre 1854
Au Ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Lui remet la facture de la livraison à Manille de 299 482 kg, charbon de Cardiff (soit 26 248.29 F).