1854.01.12.A Léon Gay.Marseille
Origine : Copie de lettres à la presse n°51 - du 9 janvier 1854 au 15 février 1854
Paris, le 12 janvier 1854
Monsieur Léon Gay
Négociant à Marseille
Monsieur,
J'ai lu avec le plus grand intérêt dans le Sémaphore du 5 courant, l'article sur la Compagnie générale de navigation qui vient de se fonder à Marseille.
Quoique privé jusqu'à ce jour de toute relation avec vous, Monsieur, je me crois autorisé par la visite qu'a bien voulu me faire récemment Monsieur A. Clavier, à vous soumettre ici quelques ouvertures, et si je ne les adresse pas à la raison Bazin, Léon Gay & Cie, c'est que les affaires, dont je viens vous entretenir, pourraient ne pas convenir, toutes, à une compagnie de navigation. Vous voudrez donc bien, comme négociant et comme directeur de la Compagnie, apprécier l'emploi que vous aurez à faire de mes propositions.
Comme fournisseur de charbons, j'ai fait mes preuves avec la Marine de l'État et avec la Compagnie des Messageries impériales, et si la nouvelle compagnie, que vous venez de former, veut bien s'adresser à moi pour ses besoins, elle peut à l'avance compter sur un service satisfaisant sous tous rapports ; quant aux conditions, je vous offre, dès à présent, de traiter sur les mêmes bases que vient d'arrêter avec moi pour 1854 la Compagnie des Messageries.
Vous savez que cette administration s'entend à défendre ses intérêts ; [...] qu'après examen approfondi des circonstances actuelles qu'elle [...] décidée à asseoir les conditions que je proposerais à votre Compagnie.
Ma position en Angleterre, avec succursales établies l'une à Newcastle, l'autre à Cardiff, me donne sur tout autre fournisseur des avantages réels, au point de vue surtout des affrètements. Cette partie, la plus importante du commerce charbons est abandonnée, à des agents secondaires et mal placés, ou à des courtiers, ou aux propriétaires de mines, dont on achète le charbon et qui ne se soucient guère de payer tel ou tel prix de fret, pourvu qu'ils chargent leur charbon. Aussi, ces affrètements sont-ils faits sans discernement et grande partie des navires sont souvent procurés par mes maisons qui y trouvent leur profit.
Ces avantages, très réels, croyez-le bien, Monsieur, je désire les mettre à la disposition de votre Compagnie de navigation, mais aussi, je voudrais les utiliser de concert avec vous, en vue d'un grand commerce de charbon sur votre place, et, en réunissant en vos mains les charbons indigènes et les charbons anglais, il serait facile de s'assurer le préférence du consommateur, et de concurrencer avec grands avantages la nouvelle compagnie, qui s'est formée il y a deux mois, pour exploiter ce commerce sur votre place. Je supprime tous les détails. Il me suffit de vous soumettre sommairement cette idée, dont vous saurez bien déduire toutes les conséquences, si vous trouvez convenable et possible d'y donner suite.
Enfin, et, pour vous présenter dès aujourd'hui une occasion de commencer ces relations, que je désire voir s'établir entre nous, je vous propose de tenter de compte à demi avec moi l'adjudication, qui doit avoir lieu à Toulon le 23 de ce mois, de 14.000 tonnes de charbon anglais à fournir audit port.
C'est une opération assez importante dans les circonstances actuelles. Les concurrents seront rares, je le présume, et je compte ne l'aborder que dans de bonnes conditions. Cette opération m'est plus facile qu'à tout autre car elle m'est familière. J'ai fourni deux fois le port de Toulon, et j'achève en ce moment la fourniture actuelle pour compte de l'adjudicataire.
Je connais donc mieux que personne ce qui est à faire pour ne rester fournisseur que dans des conditions avantageuses.
Telles sont, Monsieur, les trois propositions que je voulais vous soumettre et comme négociant et comme directeur de la Nouvelle Compagnie de Navigation. J'aurais désiré vous en entretenir verbalement, mais il m'est impossible de quitter Paris en ce moment, et d'ailleurs, d'après ce qui m'a été dit, je ne désespère pas de vous voir prochainement ici.
J'avais aussi touché quelques mots, à M. Clapier, de la fourniture charbon au Lloyd autrichien, mais cette affaire, qui est d'une haute importance, ne peut être discutée que verbalement. J'espère qu'une occasion prochaine se présentera de l'examiner ensemble.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
J'ai lu avec le plus grand intérêt dans le Sémaphore du 5 courant, l'article sur la Compagnie générale de navigation qui vient de se fonder à Marseille.
Quoique privé jusqu'à ce jour de toute relation avec vous, Monsieur, je me crois autorisé par la visite qu'a bien voulu me faire récemment Monsieur A. Clavier, à vous soumettre ici quelques ouvertures, et si je ne les adresse pas à la raison Bazin, Léon Gay & Cie, c'est que les affaires, dont je viens vous entretenir, pourraient ne pas convenir, toutes, à une compagnie de navigation. Vous voudrez donc bien, comme négociant et comme directeur de la Compagnie, apprécier l'emploi que vous aurez à faire de mes propositions.
Comme fournisseur de charbons, j'ai fait mes preuves avec la Marine de l'État et avec la Compagnie des Messageries impériales, et si la nouvelle compagnie, que vous venez de former, veut bien s'adresser à moi pour ses besoins, elle peut à l'avance compter sur un service satisfaisant sous tous rapports ; quant aux conditions, je vous offre, dès à présent, de traiter sur les mêmes bases que vient d'arrêter avec moi pour 1854 la Compagnie des Messageries.
Vous savez que cette administration s'entend à défendre ses intérêts ; [...] qu'après examen approfondi des circonstances actuelles qu'elle [...] décidée à asseoir les conditions que je proposerais à votre Compagnie.
Ma position en Angleterre, avec succursales établies l'une à Newcastle, l'autre à Cardiff, me donne sur tout autre fournisseur des avantages réels, au point de vue surtout des affrètements. Cette partie, la plus importante du commerce charbons est abandonnée, à des agents secondaires et mal placés, ou à des courtiers, ou aux propriétaires de mines, dont on achète le charbon et qui ne se soucient guère de payer tel ou tel prix de fret, pourvu qu'ils chargent leur charbon. Aussi, ces affrètements sont-ils faits sans discernement et grande partie des navires sont souvent procurés par mes maisons qui y trouvent leur profit.
Ces avantages, très réels, croyez-le bien, Monsieur, je désire les mettre à la disposition de votre Compagnie de navigation, mais aussi, je voudrais les utiliser de concert avec vous, en vue d'un grand commerce de charbon sur votre place, et, en réunissant en vos mains les charbons indigènes et les charbons anglais, il serait facile de s'assurer le préférence du consommateur, et de concurrencer avec grands avantages la nouvelle compagnie, qui s'est formée il y a deux mois, pour exploiter ce commerce sur votre place. Je supprime tous les détails. Il me suffit de vous soumettre sommairement cette idée, dont vous saurez bien déduire toutes les conséquences, si vous trouvez convenable et possible d'y donner suite.
Enfin, et, pour vous présenter dès aujourd'hui une occasion de commencer ces relations, que je désire voir s'établir entre nous, je vous propose de tenter de compte à demi avec moi l'adjudication, qui doit avoir lieu à Toulon le 23 de ce mois, de 14.000 tonnes de charbon anglais à fournir audit port.
C'est une opération assez importante dans les circonstances actuelles. Les concurrents seront rares, je le présume, et je compte ne l'aborder que dans de bonnes conditions. Cette opération m'est plus facile qu'à tout autre car elle m'est familière. J'ai fourni deux fois le port de Toulon, et j'achève en ce moment la fourniture actuelle pour compte de l'adjudicataire.
Je connais donc mieux que personne ce qui est à faire pour ne rester fournisseur que dans des conditions avantageuses.
Telles sont, Monsieur, les trois propositions que je voulais vous soumettre et comme négociant et comme directeur de la Nouvelle Compagnie de Navigation. J'aurais désiré vous en entretenir verbalement, mais il m'est impossible de quitter Paris en ce moment, et d'ailleurs, d'après ce qui m'a été dit, je ne désespère pas de vous voir prochainement ici.
J'avais aussi touché quelques mots, à M. Clapier, de la fourniture charbon au Lloyd autrichien, mais cette affaire, qui est d'une haute importance, ne peut être discutée que verbalement. J'espère qu'une occasion prochaine se présentera de l'examiner ensemble.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
Hpte Worms