1858.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre
Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1858, dans :
- les copies de lettres à la presse : n°106 – du 24 décembre 1857 au 16 janvier 1858 ; n°107 – du 16 janvier 1858 au 7 février 1858 ; n°108 – du 7 février 1858 au 4 mars 1858 ; n°109 – du 4 mars 1858 au 25 mars 1858 ; n°110 – du 25 mars 1858 au 14 avril 1858 ; n°111 – du 14 avril 1858 au (date inconnue) ; n°112 – (dates extrêmes inconnues) ; n°113 – du (date inconnue) au 15 juin 1858 ; n°114 – du 15 juin 1858 au (date inconnue) ; n°115 – (dates extrêmes inconnues) ; n°116 – du (date inconnue) au 16 août 1858 ; n°117 – du 16 août 1858 au (date inconnue) ; n°118 – du (date inconnue) au 24 septembre 1858 ; n°119 – du 24 septembre 1858 au 13 octobre 1858 ; n°120 – du 13 octobre 1858 au 3 novembre 1858 ; n°121 – du 3 novembre 1858 au 23 novembre 1858 ; n°122 – du 23 novembre 1858 au 13 décembre 1858 et n°123 – du 14 décembre 1858 au 2 janvier 1859 (les manques peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes) ;
- et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1855 et 1864.
Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :
- "Historique de la Maison Worms & Cie (1848-1874)", classé en 1948
- "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)" daté de janvier 1948
- "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
- "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948
- "Historique charbons (1857-1874)", classé en 1948
- "Historique de la succursale de Port-Saïd (1857-1874)", classé en 1948
A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :
- des services administratifs : état civil et tribunaux de commerce...
- des annuaires et études notariales...
- de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...
Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers
NB : La lettre "P", suivie d'un nombre, désigne le folio du copie de lettres où l'extrait se situe.
Chemin de fer aux Indes : H. Worms s'intéresse à la construction d'un chemin de fer branché sur le chemin de fer anglais.
Janvier 1858
A Vve Couillard Fautrel, ses Fils & Neveu, Le Havre : « Je viens relater dans la présente lettre les conditions particulières, de vous à moi, auxquelles nous sommes convenus d'exécuter le marché de quinze mille tonnes charbon que, de concert avec vous, j'ai signé avec la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. J'achèterai en Angleterre les charbons désignés par la Compagnie, faisant jouir notre participation de tous les avantages quelconques que je pourrai obtenir des mines. Vous devrez votre concours à ces achats si vous pouvez les faciliter. Les navires vous seront adressés et la commission d'adresse, s'il en est stipulé, sera acquise à la participation. »
2 janvier 1858
Du quotidien L'Océan du 4 janvier 1858 : « Plounéour-Trez, le 2 janvier 1858. Le vapeur à hélice l'"Emma", capitaine Lemagnen, jaugeant 310 tonneaux 56/100e, monté par 22 hommes tout compris, venant de Dunkerque à destination de Bordeaux, chargé de diverses marchandises, a fait côte la nuit du 1er au 2 courant, vers quatre heures du matin, à 2 kilomètres au large de l'anse de Bec-Pol (Pontusval), par un temps de brume très épaisse.L'équipage est sauvé avec les effets des matelots. Quant au navire et à la cargaison qui sont d'une valeur de 600.000 F, ils sont considérés comme perdus, la mer étant furieuse dans cet endroit couvert de récifs. » [Information transmise par René Ogor.]
De Hte Worms Paris, au préfet de la Seine, Paris : [Extrait d'un courrier en date du 21 mars 1860.] « J'ai l'honneur de vous remettre avec la présente... un certificat délivré par la douane de Bordeaux certifiant que je ne possède plus le bateau à vapeur "Emma", perdu depuis le 2 janvier 1858. »
4 janvier 1858
A L. Deman, Dunkerque : « Une dépêche télégraphique de Plouessat près Brest ou Morlaix m'apprend le naufrage de "Emma", équipage sain et sauf. » Quelques temps avant, "Séphora" a subi une collision avec un autre navire. H. Worms fera abandon du navire aux assureurs : lettre au capitaine 16 janvier 1858.
5 janvier 1858
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Board Meeting : Lecture de la lettre de M. Worms en date du 3 décembre, au sujet de l'inopportunité d'entreprendre un trafic entre Grimsby et Bordeaux.
6 janvier 1858
Au président du Chemin de fer sarde Victor-Emmanuel, Paris : « Je vois que la substitution proposée de la houille au coke dans votre division du Tessin doit faire l'objet d'une nouvelle étude de MM. vos ingénieurs. Sans vouloir en rien m'immiscer dans une question pour laquelle je me déclare tout à fait incompétent, je viens vous informer, Monsieur, à titre de simple renseignement, qu'indépendamment de tous les Chemins de fer anglais, qui tous ont adopté l'usage de la houille, j'en fournis des quantités considérables aux chemins français, d'Orléans et du Midi, aux Chemins lombards vénitiens et aux Chemins de fer de Naples. J'espère que l'étude à laquelle vous allez vous livrer sur cette question amènera un résultat favorable et que vous voudrez bien me confier le soin de vous fournir les charbons qui vous seront alors nécessaires. »
7 janvier 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : "Séphora" est affrété à une maison de Bordeaux pour service sur Le Havre pendant 3/4 mois. L'affréteur est A. Denain, ancien directeur de C. Pieau & Cie.
12 janvier 1858
L'affrètement de "Séphora" à Richard & Cie marche bien pendant les deux premiers mois mais, à la suite d'un incident de voyage (mauvais temps et relâche à Cherbourg) des difficultés se posent pour le règlement du fret.
A Fontemoing Aîné, avocat, Dunkerque : Affrètement du "Séphora" et du "Emma". « L. Deman, courtier de navires en votre ville, m'a donné votre adresse, Monsieur, et je viens vous entretenir d'une affaire fâcheuse qui m'oblige à appeler Messieurs N. Richard & Cie, de votre ville, devant votre Tribunal de commerce. » Historique de leurs relations entre le 11 septembre et le 24 décembre 1857. « Je ne puis pas empêcher MM. Richard de vouloir me chercher un procès et prétendre mettre à ma charge les conséquences d'un fait fâcheux qui n'est, après tout, qu'un cas de fortune de mer, mais je veux les empêcher de se faire justice eux-mêmes en ne payant pas le loyer d'un bateau sur lequel il n'y a aucune difficulté. »
14 janvier 1858
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « Mallet et moi sommes arrivés en bonne santé. J'ai eu occasion ce matin de causer dans les bureaux de la Marine de l'introduction dans les cahiers de charge du charbon Darley Main. J'espère obtenir cette facilité mais, pour y arriver, il me faut une expédition du procès-verbal d'essai qui a été fait à Cherbourg. En outre, vous aurez aussi à m'adresser un certificat légalisé par le Consul français, qui constate que le charbon Darley Main est inscrit sur les cahiers de l'Amirauté anglaise. Avec ces deux pièces, je ferai le nécessaire pour obtenir une prompte solution. Si la Compagnie Anglo-French a l'intention de continuer sa navigation de Hambourg et celle de Stettin, et qu'elle se décide à vous confier le soin de vendre pour elle les charbons sur ces deux places, il va falloir que je m'occupe de trouver un agent parlant l'Allemand et il lui faudra quelque temps pour se mettre au courant de ce qui est à faire. Vous aurez donc à vous occuper de savoir, soit près de Watkin, soit près de Copley, quelles sont les intentions de la Compagnie. »
Aux Messageries impériales, Paris : « La grève des ouvriers mineurs [à Cardiff ?] a cessé enfin après six semaines de durée. » Cependant le 15 janvier H. Worms écrit à [Chaper] que les mineurs se sont refusés à reprendre le travail.
A Paul Ladmirault Jeune, Nantes : « Je ne puis, à tous égards, conserver de nos relations avec vous que le meilleur souvenir et l'espoir de les voir se développer. Je n'ai qu'un regret et non un reproche à exprimer, c'est que ces relations n'aient pu obtenir l'activité que je leur aurai désirée. Je n'ai jamais pu voir en vous, Monsieur, un agent de ma Maison tandis que M. Krauss m'a demandé d'agir à ce titre sur votre place, ce que j'ai accepté avec plaisir parce qu'il m'a paru très actif et intelligent et qu'il m'était particulièrement bien recommandé. Et déjà il m'a fait faire des affaires que je n'aurais pas eues sans son entremise. Mais, pour toute affaire charbon que vous verrez possible et dont vous voudrez bien m'entretenir, je suis à votre disposition. Vous savez que je ne suis pas exigeant et me contente d'un mince bénéfice. Comptez donc que je vous ferai toujours les meilleures conditions possibles. »
15 janvier 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre, Le Havre : Réponse à leur lettre du 14 janvier. « Nous sommes parfaitement d'accord sur tous les points en ce qui concerne le rachat des deux steamers de la Compagnie Anglo-French, les arrangements pris avec Monsieur Grandchamp et aussi avec Monsieur Chapman de Londres, la copropriété par 1/2 entre vous et moi des deux steamers... le tout... sauf la ratification définitive... de la Compagnie. Les deux navires viendraient au Havre se faire naturaliser par vos soins et nous aurions à nous entendre plus tard sur leur emploi. »
21 janvier 1858
A Nicolas de Novosselsky, Paris : « Instruit de votre présence à Paris, je prends la liberté de vous rappeler que j'ai eu l'honneur de correspondre et de conférer avec Monsieur le général Melnikoff au sujet de la fourniture des charbons anglais nécessaires au services des steamers de la Compagnie russe de navigation à vapeur. Nous étions à peu près tombés d'accord que nous pourrions traiter sur les mêmes bases adoptées par la Compagnie des Messageries impériales... Je me mets à votre disposition et suis prêt à vous fournir toutes les explications nécessaires à cet effet. »
22 janvier 1858
A Ph. W. Kracht, Hambourg : « Votre lettre du 16 courant m'a été remise hier par l'ami que vous en aviez chargé. Elle me réclame une somme de [255.13] vous revenant à titre de commission (ports de lettres inclus) sur les ventes de charbons anglais que vous avez opérées pour mon compte en 1857 sur votre place. Je vous prie de réclamer directement à chacune de mes Maisons la part de cette somme résultant de ses expéditions. J'ai donné ordre à mes agents de régler ce compte avec vous ainsi qu'il a été convenu entre vous et moi. Répondant au surplus de votre lettre, je sais qu'en toutes choses, les débuts sont difficiles, et ne suis nullement surpris du peu d'importance de vos ventes en 1857. Je partage avec vous l'espoir d'affaires plus considérables pour l'année courante et vous me trouverez toujours disposé à favoriser le développement de nos relations. »
23 janvier 1858
De C. Mautin, courtier d'assurances, 49, rue Chabrol, Paris : Police d'assurances du "Séphora", d'une durée de 12 mois et pour une valeur de 250.000 F. Départ du Havre, clause en cas de navigation dans la Baltique.
25 janvier 1858
De A. Guynemer, courtier d'assurances, 3, rue Rossini, Paris : Avenant à la police d'assurances du "Séphora", contractée le 14 septembre 1857. Cessation des risques. Valeur assurée 150.000 F.
26 janvier 1858
A John Pirie & Co., Londres : Fournitures pour la Marine française en Chine. « La Marine française a traité l'année dernière avec Monsieur Th. Gillespy pour ses besoins de charbon en Chine à des conditions qui ne laissaient guère de profit, soit 1/ par tonne de commission. M. Gillespy affrétait pour compte de la Marine et lui bonifiait les commissions d'affrètement. Un contrat sur pareilles bases ne permettrait donc pas de faire cette affaire à deux, et d'ailleurs, la Marine ne changerait pas de fournisseurs à moins d'y trouver un avantage. II faut donc, pour réussir à obtenir cette fourniture, qu'une proposition nouvelle soit faite. Vous devriez donc me charger de proposer à notre Marine, le charbon rendu à destination à un prix de [...] la tonne, coût fret et assurance. Ce prix ferme devrait offrir à la Marine un bénéfice sur le prix commun auquel lui sont ressorties les expéditions de M. Gillespy, et, de cette manière, vous auriez chance d'obtenir la fourniture pour 1858. Quant à moi, je serai très modeste dans mes prétentions et me contenterai d'un bénéfice très limité. »
27 janvier 1858
A Vve Couillard Fautrel, ses Fils & Neveu, Le Havre : « J'ai vu Monsieur Mayer hier soir. Nous sommes parfaitement d'accord sur les propositions que vous et moi lui avons faites et remises, signées par nous. Il n'y demande aucune modification et les conserve telles quelles pour les soumettre à son Conseil mercredi prochain. Elles seront acceptées ou non, cela ne dépend pas de lui. Reste la question de la fabrication de briquettes, question particulière à vous seuls. M. Mayer vous a fait ses propositions. C'est à vous, dit-il, de les accepter ou de les refuser. Mais cela n'empêche nullement de traiter avec Couillard et Worms pour le charbon. Seulement il voudrait avoir de vous une solution très prompte, pour pouvoir entretenir son Conseil de cette affaire briquettes, en même temps que de celle charbon. Tout cela m'a paru très raisonnable et j'ai répondu à M. Mayer que nous restions engagés, aux conditions signées, jusqu'à mercredi prochain, jour de Conseil. »
1er février 1858
A M. Diday, directeur de l'exploitation des Chemins de fer lombards vénitiens, Vérone : « Je ne tarderai pas à vous aviser des expéditions et les cinq navires que j'ai traités pour votre compte se succéderont avec quelques intervalles de manière à ne vous arriver pas tous à la fois. »
A N. de Boucharine, Consul de Russie, Marseille : Compagnie russe de navigation et de commerce. « J'ai eu l'honneur de m'entretenir avec M. Nicolas Novosselsky de la fourniture de charbon à faire à Marseille aux steamers de la Compagnie russe de navigation et de commerce. Il est resté convenu entre nous que je devrai commencer immédiatement à m'occuper de cette opération, et que j'aurai à m'en entendre avec vous, Monsieur, à Marseille. En conséquence, je donne dès aujourd'hui les ordres nécessaires en Angleterre, et je compte être à Marseille lundi prochain, 8 courant, pour avoir l'honneur de m'entendre avec vous des détails et de la suite de cette opération. »
2 février 1858
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Lui propose un chargement à embarquer à Sunderland (1 250 tonnes de charbon environ) pour les besoins de la marine à Hong Kong.
3 février 1858
A Eug. Richard Duvallet & Cie, Alger : « La présente lettre a pour but de vous donner pouvoir spécial de me représenter auprès de la Marine impériale en votre port pour tout ce qui concerne la fourniture charbon anglais que je dois effectuer en conséquence de mon marché du 12 octobre dernier. »
5 février 1858
Aux Messageries impériales, Paris : H. Worms compte se rendre prochainement en Angleterre pour renouveler ses marchés avec les propriétaires des mines. Il demande aux Messageries de l'autoriser à contracter en même temps pour les quantités qui leur sont nécessaires. L'importance toujours croissante de leur consommation de charbon lui permet de réduire le bénéfice qu'elles lui allouent de 6 pence par tonne. Il leur offre de réduire sa commission à 0,50 centime par tonne.
6 février 1858
A [A. Denain, Bordeaux] : Bordeaux, Le Havre, Hambourg, Baltique, Russie. « On pourrait prendre à Bordeaux des marchandises pour Le Havre et la Russie, compléter au Havre pour Cronstadt et faire de bons retours sur Le Havre où on trouverait encore du fret sur Bordeaux. » L'idée paraît bonne à A. Denain. (Voir Séphora.)
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Mon intention est de vous adresser Denain que, du reste, ses affaires appellent au Havre. Il est bien placé à Bordeaux. Il a en mains une affaire, toute montée, de transports. Je causerai avec lui de Cronstadt et je vous le renverrai ensuite. On pourrait prendre, à Bordeaux, des marchandises pour Le Havre et pour la Russie, compléter au Havre pour Cronstadt et faire de bons retours sur Le Havre, où on trouverait encore du fret pour Bordeaux. Nos trois bateaux pourraient faire un très beau et bon service. Vous réfléchirez à tout cela. »
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « "Séphora" est parti ce matin avec 600 tonnes chargement, c'est magnifique. Denain m'écrit pour m'annoncer sa visite. J'en suis bien aise. Nous aurons peut-être quelques affaires à faire ensemble comme transports réguliers Bordeaux - Havre - Cronstadt, avec trois bateaux. Je vous reparlerai de tout cela en temps utile. N'en ouvrez la bouche à personne ! »
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Board Meeting : Projet d'achat par Georges [Gamble] des actions d'H. Worms et de M. Mallet. Election de directeurs à la place d'H. Worms et de M. Mallet. Rapport à l'assemblée générale prévue le 27 février 1858. Les constructeurs ont délivré le 24 août 1858 le dernier navire à construire en vertu de leurs contrats, le "Grimsby". Achat des navires "Victoria" et "Lucien" par MM. Worms et Mallet. La vente a été conclue sous réserve d'approbation par l'assemblée générale des actionnaires au prix de "Victoria" 13.353 £ 2 s. 4. d ; "Lucien" 11.655 £ 10 s. 5 d. + £ 500 pour contribution aux dépenses préliminaires, paiement à faire en actions au pair qui seront rendues à la Compagnie dont le capital sera réduit d'un montant égal. Les directeurs demandent à la Compagnie d'approuver ces arrangements et ajoutent que MM. Worms et Mallet continueront à donner leur appui cordial à la société et au port de Grimsby, bien qu'ils se soient démis de leurs fonctions de directeur.
9 février 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Bordeaux, Le Havre, Hambourg, Baltique, Russie : « Sans nous engager aucunement, et lui disant [à Denain, de Bordeaux] même que nous préférons de beaucoup vendre nos bateaux au lieu de les faire naviguer, je lui ai exposé l'idée d'une ligne de 3 bateaux entre Bordeaux, Havre et Cronstadt, et vice-versa. Cette idée lui semble fort belle et bonne avec un départ tous les 20 jours. Il y a grand élément de Bordeaux et de plus, il m'a ouvert cette idée importante de détourner par Cette [Sète] et le Chemin de fer du Midi, une masse considérable de marchandises de Marseille à Cronstadt. Nous obtiendrons du Midi une subvention et nous devons lui arracher une bonne plume. Réfléchissez à tout cela ! L'affaire se présente bien. Denain est bien placé ; il a toutes les relations de [...]. Nous devons en profiter. Il m'a paru très au courant et intelligent. Causez avec lui ! Son concours nous sera très utile. »
10 février 1858
A la Compagnie russe de navigation et de commerce : Fourniture de charbon à Marseille. A la suite de conversation avec N. de Novosselsky, H. Worms décide de commencer à s'occuper immédiatement de cette opération ; il donne des ordres en Angleterre et compte se rendre à Marseille.
11 février 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Je suis chargé de l'approvisionnement des charbons pour les steamers de la Compagnie impériale de commerce et de navigation russe dans la Méditerranée et la mer Noire. Dans mes conversations avec le consul russe, chargé des détails du service, il n'a pas été question de navires de la Baltique. La Compagnie a de grands projets mais, jusqu'à présent, toutes ses vues sont concentrées sur la navigation de la Méditerranée. » Projet de lui vendre ou louer nos navires « dès que nous serons certains de la ratification de nos arrangements de Grimsby ».
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « J'arrive de Marseille. Rien n'est encore signé mais tout est convenu et j'ai bon espoir d'obtenir toutes les fournitures de la Compagnie russe. Ce serait une grosse affaire. »
12 février 1858
A N. de Boucharine, consul de Russie à Marseille : Compagnie russe de navigation et de commerce. Il a été convenu avec N. de Novosselsky qu'à partir du 25 mars, H. Worms fournira à Marseille les charbons Newcastle et Cardiff nécessaires aux steamers de la Compagnie russe. Les ordres seraient donnés par Jean Constantin Ralli, de Marseille, à Bravet & Cie. Cet accord intervenu avec Novosselsky n'est que provisoire jusqu'à ce que la Compagnie russe ait pu statuer.
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Burness. Les affrètements que vous me signalez pour Marseille ne sont pas pour la Compagnie russe, mais pour la Peninsular and Oriental Cy, avec laquelle il a fait la semaine dernière un contrat à très bas prix, pour 3 ou 4 mois. Je surveillerai cette Compagnie et suis bien placé par une Maison de Londres pour y avoir accès. »
14 février 1858
A John Pirie & Co., Londres : « J'ai signé le marché du [...] pour Hong Kong. » Probablement pour la Marine française.
15 février 1858
A la Compagnie générale maritime, Paris : « Je viens vous entretenir d'une opération de transports maritimes pour laquelle je serais heureux de m'entendre avec votre Compagnie. La construction des chemins de fer russes se poursuit avec activité et je pense que, dès que la navigation sera ouverte dans la Baltique, il se fera des expéditions de rails de Cardiff et de Newcastle pour Cronstadt. Vos relations vous mettront facilement à même d'obtenir l'entreprise de ces transports, et s'il vous convient de les traiter avec moi, vous trouverez un concours utile dans mes deux maisons de Cardiff et de Newcastle pour le bon affrètement des navires. Je puis dès aujourd'hui vous indiquer quels ont été en 1857, semaine par semaine, les prix de frets des deux ports anglais pour Cronstadt, et il nous sera facile de baser ainsi un prix de demande raisonnable. »
19 février 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Actions de l'Anglo-French Steam Ship Cy. « Je pense que vous avez prévenu Chapman pour qu'il ait à tenir prêtes les actions pour que le transfert ne souffre pas de difficultés. »
A Couillard Fautrel ses Fils et Neveux, Le Havre : « J'ai déjà été informé directement par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest que les offres que nous avions faites collectivement pour fourniture de charbons n'ont pas été acceptées. En conséquence les conventions échangées entre nous à ce sujet deviennent nulles et non avenues, sauf reprise de l'affaire. »
22 février 1858
A Letellier Frères, Caen : « J'ai appris avec plaisir que ma Maison de Newcastle est en correspondance avec vous au sujet d'une fourniture de charbons. J'espère que les prix qu'elle vous donnera seront à votre convenance et que cette affaire ne sera que le prélude des bons rapports que je suis vivement désireux de voir s'établir entre nous. Je vous rappelle également que ma Maison de Cardiff est tout à votre disposition dans le cas où vous auriez besoin de ses services. J'ai l'honneur de vous remettre sous ce pli un petit bon de £ 4.5.0. souscrit par le capitaine du navire "Scrabieus" et payable à son arrivée à Caen. Je vous prie d'avoir l'obligeance d'en opérer le recouvrement pour mon compte et de me donner en temps avis de l'encaissement. P.S. L'administration du timbre s'est refusée à viser le susdit effet, prétendant qu'il avait été accepté en France. Veuillez donc l'encaisser tel quel sous ma responsabilité. »
23 février 1858
A M. Labaille, Bône : H. Worms lui propose d'être son agent à Bône pour une livraison de 600 tonnes à la Marine impériale.
A N. de Boucharine, consul de Russie à Marseille : « Pénétré de l'importance du service de la Compagnie russe et voulant, en ce qui concerne la fourniture des charbons, faire tout ce qui dépend de moi pour en assurer la bonne exécution, je me décide à envoyer et établir à Marseille, sous mon nom, Hte Worms, un jeune homme qui a travaillé longtemps dans ma Maison. »
27 février 1858
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, assemblée générale : Approbation du contrat, en date du 5 janvier 1858, pour la vente à MM. Worms et Mallet des navires "Lucien" et "Victoria".
Mars 1858
Décision de créer la ligne Bordeaux-Cronstadt pour tirer parti du "Lucien" et du "Victoria" achetés à l'Anglo-French Steam Ship Cy. "Séphora" leur sera adjoint.
1er mars 1858
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Séphora". L'emploi de ce steamer ne peut pas se décider de suite. Messieurs Worms et Mallet sont en Angleterre et s'occupent justement de cette question, reliée à celle de deux autres steamers que « nous avons repris de la Compagnie de Grimsby ».
2 mars 1858
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Lui demande l'admission du charbon de la mine Darley Main South Yorkshire parmi ceux indiqués par les cahiers des charges de son administration.
A Spelliande Caymax, Anvers : « Je ne puis que vous confirmer ici ce que je vous ai déjà déclaré par écrit et de vive voix à une personne de votre maison, c'est que je ne veux prendre aucun intérêt, pour aucune somme, dans aucune entreprise de navigation à vapeur ; j'ai à m'occuper de trois steamers à moi appartenant, cela me suffit. Mais je suis toujours tout prêt à traiter telle affaire de charbon dont vous voudrez bien m'entretenir, soit à commission, soit à forfait. Et si vous ne terminez pas avec la Maison de Londres sur laquelle vous avez bien voulu me donner la préférence, je me chargerai volontiers de la fourniture de votre Compagnie à Constantinople et Alexandrie. »
8 mars 1858
A A. Grandchamp Fils, Rouen : Réponse à sa lettre du 1er mars. « Je comprends parfaitement les conséquences du retrait de vos actions de l'Anglo-French Steam Ship Cy des mains du Manchester. »
9 mars 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Arrivée du "Lucien" et du "Victoria". « Denain, comme correspondant à Bordeaux, me paraît bien placé pour attirer la marchandise. Paul Cruzel pourra s'entendre avec lui pour détourner une partie de ce qui s'expédie sur la Russie et il correspondra avec lui pour tout ce qu'il pourra faire diriger par Bordeaux. En résumé, il demeure convenu entre nous que MM. Dumont et Leclerc auront la direction des trois bateaux sous votre surveillance. Chaque bateau restera chargé de ses dépenses. Les frets des trois bateaux seront en commun et nous partagerons au prorata de l'intérêt de chacun. "Séphora" est engagé jusqu'au 5 avril. J'aurai à le reprendre soit au Havre, soit à Bordeaux. J'ai l'intention de laisser le soin soit à vous, soit à Dumont & Leclerc de réorganiser l'armement de ce navire... Je désire que cette nouvelle organisation soit faite de manière à établir une uniformité dans le personnel et le matériel des trois bateaux. »
A J. O. Murray, Manchester : « Le commerce de charbons à Hambourg a été jusqu'à présent en mauvaises mains et les expéditeurs de Newcastle ont été compromis pour de fortes sommes dans le courant de la campagne dernière... Je suis tout disposé à m'occuper de la vente des charbons que vos steamers pourraient apporter à Hambourg. M. Kracht, mon agent, m'a placé quelques charbons Newcastle mais c'est peu important. Si la Compagnie Anglo-French se décide à me confier le placement des charbons Grimsby, j'irai, moi-même, à Hambourg... J'ai autorisé M. Chapman à faire une proposition en mon nom à la Compagnie Anglo-french. Je lui demande de confier à M. Josse le soin d'expédier les navires à Grimsby, dans les mêmes conditions que ceux de M. Grandchamp. »
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : Confirme les instructions données par Édouard Rosseeuw à Cruzel. « Vos commencements à Marseille sont difficiles, mais je connais votre dévouement et j'ai la confiance que vous réussirez à prendre une bonne position. »... « J'ai réussi pour moi et pour Hantier Mallet & Cie à faire cesser mon intérêt dans la Compagnie Anglo-French de Grimsby... Pour les actions que nous avions dans cette Compagnie, nous avons obtenu deux bateaux à vapeur, le "Lucien" et la "Victoria", ces deux navires devenant notre propriété... Nous nous décidons pour en tirer parti à établir une ligne pour le transport de marchandises et de passagers de Bordeaux à Cronstadt touchant au Havre... Vous aurez à vous entendre avec Denain pour les marchandises que vous pourriez détourner à Marseille pour faire diriger sur Bordeaux pour la Russie. Le matériel de cette ligne se composera de trois bateaux : "Séphora", "Lucien", "Victoria". »
10 mars 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Ligne Bordeaux-Cronstadt : « Vous m'entretenez avec détails des arrangements que vous proposez ou comptez prendre avec Dumont & Leclerc, ou autres, pour les commissions et la direction de notre affaire de navigation dans la Baltique. Je ne vous suivrai pas dans la discussion de ces détails, si intéressants qu'ils puissent être. Je vous ai abandonné la direction générale de l'affaire et ne puis que vous confirmer que tout ce que vous ferez sera bien fait. » H. Worms projette d'écrire à E. Pereire pour stimuler le zèle des agents du Chemin de fer du Midi à Bordeaux. Paul Cruzel reçoit instructions pour détourner marchandises sur Sète et Chemin de fer du Midi.
11 mars 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Maintenant que vous êtes bien d'accord avec MM. Dumont & Leclerc sur vos entretiens pour les trois bateaux, je vous engage à pousser vigoureusement de concert avec eux I'organisation de la ligne. Ne vous préoccupez en rien de la concurrence dont on vous menace par les bateaux de Marseille. MM. Fraissinet ne sont pas disposés à perdre de l'argent. S'ils sont décidés à naviguer sur la Baltique, ils ne tarderont pas à faire à MM. Dumont & Leclerc des propositions d'arrangement pour ne pas se faire une concurrence ruineuse. Quant à Denain, comme l'argent qu'il aura à nous en ses mains ne s'élèvera pas à de très fortes sommes, nous pourrons exiger une certaine garantie. Il a une famille bien placée qui ne lui refusera pas de le cautionner près de nous, surtout si la somme n'est pas importante. »
14 mars 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Dumont et Leclerc. Vous avez bien fait d'être libéral sur vos conditions avec eux, et j'espère avec vous qu'ils vont s'occuper activement de faire ce qui est nécessaire pour établir une bonne navigation. Déjà j'ai prévenu Paul Cruzel, qui vient d'arriver à Marseille pour s'occuper de mes affaires charbons, que nous établissions une ligne sur la Russie partant de Bordeaux. Il me répond qu'il y aura beaucoup à faire à Marseille, qu'il attend des instructions et nos tarifs. Demain il doit me remettre le nom de la maison qui a, à Bordeaux, 1.000 caisses de vin pour expédier à Saint-Pétersbourg. Vous aurez à demander à MM. Dumont à quel prix de fret et à quelles conditions je puis faire arrêter ces mille caisses. Vous pouvez engager MM. Dumont à correspondre avec Paul Cruzel, 12, rue Beauvau, à Marseille. Ils auraient aussi à prévenir Denain que, pour ce qui est à faire dans cette ville, il peut s'adresser à lui. MM. Dumont devraient aussi donner des instructions à Denain pour qu'il ait à s'entendre avec le Chemin du Midi. Quand ils auront transmis mes instructions, j'écrirai à M. Pereire, Président du Conseil du Midi, pour le prier de stimuler le zèle des agents à Bordeaux. Je sais que ma demande sera prise en considération et que l'administration verra avec plaisir que, pour la navigation sur les ports russes, une maison bien placée s'occupe de détourner des marchandises pour les faire arriver par le Chemin du Midi à Bordeaux. »
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille, 12, rue Beauvau (adresse où Dumont doit lui envoyer la correspondance pour la ligne de la Baltique) : « M. Mallet ou MM. Dumont & Leclerc du Havre (chargés par nous de tous les détails de l'opération Baltique et de la consignation de nos trois vapeurs) sont prévenus par moi de votre arrivée et installation à Marseille. Je leur dis que suivant vous il y aura beaucoup à faire dans votre place pour la Russie. Mettez-vous donc en rapport de suite avec ces MM. Dumont & Leclerc, donnez-leur vos idées. Demandez des instructions. Jusqu'à présent mes conditions avec la Compagnie russe se bornent à ceci : engagement de ma part de lui livrer à Marseille dans ses soutes les charbons nécessaires Cardiff et Newcastle à 40 F les 1.000 kg, ceci provisoirement sans durée limitée... Outre cela rien autre. J'espère seulement arriver à obtenir un contrat pour la fourniture à toutes les stations de la Compagnie. Je n'ai pas lieu à écrire à Bravet en ce moment. Tenez-vous en bons termes avec lui. Location d'un bureau. Vous ferez ce que vous jugerez convenable. Adressez-moi un modèle de circulaire. J'y ferai mes observations s'il y a lieu et vous le retournerai. »
18 mars 1858
A Paul Cruzel, 12, rue Beauvau, Hte Worms Marseille : « Voici le modèle de circulaire comme je l'entends. Reste à indiquer votre domicile commercial. "M... J'ai l'honneur de vous donner avis que j'établis à Marseille une succursale de ma Maison pour le commerce des charbons anglais et transports maritimes. M. Paul Cruzel, qui a longtemps travaillé dans ma Maison, sera le directeur de cette succursale, et agira en vertu de ma procuration. Vous trouverez ci-bas sa signature. Je saisis cette occasion pour vous rappeler que ma Maison a depuis longues années ses succursales à Newcastle-on-Tyne, Cardiff, Grimsby. Je vous offre donc mes services sur les diverses places où ma Maison est établie. Tous mes efforts tendront à mériter votre confiance. Agréer, je vous prie, mes salutations empressées". »
19 mars 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Je ne vois aucune objection à l'assurance des deux steamers "Lucien" et "Gabrielle" en votre nom pour compte de qui appartiendra. »
21 mars 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Denain n'est pas armateur du "Séphora", vous le savez, il m'a affrété ce steamer pour 3 mois qui échoient 5 avril. »
21-22 mars 1858
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « "Séphora" est arrivé après une courte traversée. Veuillez me fixer quand il doit repartir pour le Havre - toujours pour compte de [Denain]. A ce retour, au Havre, se trouvera terminé mon engagement avec Denain. Croiriez-vous qu'il m'a écrit hier pour me demander de ne payer qu'à trois ans de date, les F 23.000 qu'il va me devoir pour "Séphora", et de lui prêter en outre F 10.000 pour lui faciliter ses affaires. Je lui ai répondu hier que ces demandes me feraient regretter nos nouvelles relations avec lui, mais que, en tout cas, s'il ne payait pas le 5 avril F 11.500, en espèces, je l'assignerai aussitôt devant le Tribunal ; que, quant aux factures charbons qu'il vous doit, je vous autorisais à accepter son règlement [au 15 juin]. Veuillez donc régler ainsi avec lui tout ce qu'il vous devra pour charbons, ajoutant les intérêts de retard. Je ne sais pas encore si je lui continuerai ou non notre agence des steamers à Bordeaux. Veuillez, sans rien laisser deviner, regarder autour de vous, quelle maison ou quelle agence je pourrais employer, si je me décide à laisser Denain de côté. »
23 mars 1858
A Valéry Frères & Fils, Marseille : « Les prix et conditions que je vous ai cotés sont les plus avantageux que je puisse offrir à des clients de votre importance, et je puis ajouter que vous serez sûrs de recevoir de moi les meilleurs charbons des deux provenances. » Références.
27 mars 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Pannifex voit toujours le trafic mauvais pour cette année. Rien jusqu'à présent n'a été fait en Russie pour France. A Saint-Pétersbourg le choix d'une maison sera difficile. Nous devrons nous adresser à une maison anglaise ou allemande. » Ligne Bordeaux-Cronstadt. « L'écrivain a causé ce matin avec Pannifex. Vous aviez bien interprété les hésitations et restrictions de M. G[...]. Il s'agit d'une Compagnie russe - non pas commerciale et dans les conditions ordinaires, mais épaulée et subventionnée par le gouvernement, et contre laquelle toute lutte sera impossible. Maintenant cette Compagnie sera-t-elle prête pour la campagne ; a-t-elle ses bateaux prêts ? J'en doute et j'espère même encore que tout cela ne pourra pas aboutir en temps utile pour cette année. » Il semble que cette compagnie ne sera créée que vers août 1858. « A Saint-Pétersbourg le choix d'une maison sera difficile, nous devrons nous adresser à une maison anglaise ou allemande. »
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Emma". « D'après le dire d'une personne, qui a assisté au sinistre, ce steamer est abandonné, on ne cherche pas à sauver ce qui en reste, les frais dépasseraient la valeur. »
29 mars 1858
De Justin Worms & Cie, Comptoir d'escompte de Metz : Bordereau.
30 mars 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Vous évaluez à 5.000 tonnes par mois (non compris les Messageries et la compagnie du gaz) et sauf augmentation probable, la consommation de charbon étranger de Marseille. C'est la première fois que j'obtiens un renseignement à cet égard. Nous serions bien malheureux ou bien maladroit si dès la première année nous ne prenions pas notre quart. Vous me devez donc un mouvement de 1 250 tonnes par mois sans compter la Compagnie russe. »
A E. [ou T.] Albrecht, Paris : « Prix de transport de rails, de Cardiff et de Newcastle à Cronstadt, Memel, et Théodosie dans la Mer noire. » Offre de service. « Mes exportations de charbons atteignent un chiffre annuel de 400 à 450.000 tonnes. »
Avril 1858
H. Worms n'a plus d'intérêt dans la compagnie l'Anglo-French Steam Ship Cy (sauf quelques actions).
H. Worms discute avec E. Albrecht d'une importante affaire d'affrètement pour la Baltique et la Mer noire et de transport de rails pour la Compagnie des chemins de fer russes. H. Worms propose à John Chapman de la faire en compte à demi. E. Albrecht lui donne en attendant quelques ordres. John Chapman autorise H. Worms à traiter.
2 avril 1858
A M. Gondouin, capitaine : « Je reçois votre lettre du 1er courant et la transmet à Messieurs Hantier Mallet & Cie du Havre, que j'ai chargés de toutes choses relatives à mes steamers et à qui vous devez vous adresser directement à l'avenir. »
3 avril 1858
A Bravet Oncle & Cie, Marseille : « Par suite de l'établissement de ma Maison à Marseille et surtout d'après la nouvelle position que vous-mêmes avez prise dans les affaires, je me vois forcé de cesser les relations que j'entretenais avec vous depuis quelques années déjà. Je trouve très juste et naturel que vous suiviez pour votre compte le commerce des charbons anglais, mais vous devez comprendre que je ne puis pas laisser le soin de mes intérêts aux mains d'un concurrent. Je viens donc vous prier de remettre à la disposition de M. Paul Cruzel les charbons qui vous restent à moi, et de m'adresser, à Paris, les comptes des quantités que vous avez vendues et aussi notre compte finances. Ce retrait de mes intérêts dans vos mains n'altère en rien les bons rapports qui ont existé entre nous, et toute bonne intelligence continuera, je l'espère, entre vous et M. Cruzel. »
5 avril 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Circulaires. Vous me dites combien vous en avez lancé. Compagnie russe. Si elle a une douzaine de navires d'ici juillet, cela vous fera un beau commencement d'affaires. Consul russe. N'insistez pas sur la fourniture aux autres stations, c'est chose à peu près convenue entre Monsieur N... et moi... Baltique. Je crois en effet que les projets de la Compagnie russe ne se réaliseront pas cette année au moins. »
6 avril 1858
A Muston Fils, Gênes : « Vous allez vous établir à Gênes, et là, je vous reconnais comme mon seul agent pour le commerce des charbons et cokes anglais. De votre côté, vous vous engagez envers moi à ne vous occuper que pour ma Maison, exclusivement, de ce commerce. » Ligne Bordeaux-Cronstadt. Dans les accords, il est prévu que Muston verra à diriger des huiles et autres marchandises de Gênes pour la Russie. « J'installe avec mes amis du Havre une ligne de 3 steamers qui partent de Bordeaux tous les 20 jours, touchent au Havre et vont de là à Cronstadt. Le Chemin de fer du Midi prend à Marseille et à Sète les marchandises du Midi et de l'Italie et nous les verse à Bordeaux. »
8 avril 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Je vois que vous avez dû commencer hier vos livraisons à la Compagnie russe. »
De C. Mautin, courtier d'assurances, 49, rue Chabrol, Paris : Avenant à la police d'assurances du "Séphora", souscrite le 23 janvier 1858 pour une durée de 12 mois. Suspension des risques durant les travaux de réparation.
9 avril 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Compagnie russe. Vos livraisons marchent, c'est au mieux. »
A Nicolas de Novosselsky, Odessa : « Ma maison de Cardiff, qui charge pour la Baltique, et avait chargé déjà pour compte de la grande Compagnie des chemins de fer russes, me donna avis que cette Compagnie s'est entendue avec la Compagnie russe de commerce et navigation à vapeur, pour les transports futurs à destination de Théodosie, soit de Cardiff soit de tous autres points. Je viens réclamer de votre bienveillance [...] que les steamers de votre Compagnie allant à Cardiff soient adressés à ma Maison. Elle se chargera, sans réclamer aucune commission, de faire le nécessaire en douane, d'acquitter tous les frais de port, etc., etc., et d'avancer aux capitaines les sommes nécessaires. Je réclamerai, pour toute rémunération, la fourniture des charbons nécessaires aux steamers, et que ma Maison leur livrera à raison de 9/6 - neuf shilling six pence sterling - la tonne, escompte 2 %. »
10 avril 1858
A Jean Constantin Ralli, agent de la Compagnie russe de navigation et de commerce, Marseille : « J'apprends par mon représentant en votre ville, Monsieur Paul Cruzel, que les livraisons aux steamers de la Compagnie russe ont déjà commencé. L'importance que j'attache à la bonne exécution du service m'a décidé à établir mon agent à porte fixe à Marseille... Je le recommande à votre bienveillance pour lui faciliter autant que possible l'exécution de mes engagements envers la Compagnie russe. Je compte que d'accord avec Monsieur le consul, vous voudrez bien tenir Monsieur Cruzel régulièrement avisé de ce qu'il aura à faire » : être tenu au courant des arrivées et départs de Marseille des steamers afin que Monsieur H. Worms puisse lui expédier les quantités de charbons nécessaires en temps utile.
12 avril 1858
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Cahier des charges relatif à l'adjudication de 2 500 tonnes de charbon Newcastle ou belges à fournir à Lorient du 3 mai au 3 octobre 1858. L'adjudication est remportée par H. Worms.
22 avril 1858
A John Chapman, Londres : « Vous avez eu la visite de M. Albrecht, il vous a donné connaissance de l'affaire des transports de rails pour la Compagnie des chemins russes. C'est une affaire trop importante pour que nous la laissions aller dans d'autres mains que les nôtres. Aussi ai-je décidé M. Albrecht de me confier immédiatement un ordre pour affréter des navires jusqu'à 2 500 tonnes. Je n'ai fait aucune condition. J'ai voulu me réserver la possibilité d'en causer avec vous, pour que nous soyons d'accord sur ce qu'il est raisonnable de demander à la Compagnie pour nos peines et soins dans la gestion de ces transports, comme aussi de savoir de vous, ce que vous aurez pu dire à M. Albrecht à Londres. Sitôt que je serai informé des intentions de la Compagnie, je vous en donnerai avis et je verrai avec plaisir que vous vous décidiez à passer le détroit pour qu'ici à Paris nous tombions d'accord sur nos propositions. J'attache une grande importance à cette affaire qui durera plusieurs années. Vous à Londres et moi à Cardiff et à Newcastle, nous sommes placés tous deux très avantageusement pour bien diriger cette opération. »
23 avril 1858
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Russie rails. Vous voyez qu'il ne faut désespérer de rien et que j'étais bien renseigné. Albrecht sort de mon bureau, il est enchanté de vous. Les ordres qu'ont eu dernièrement Cory sont pour compte du gouvernement russe, pour le Chemin de Saint-Pétersbourg à Moscou et Varsovie. Les forges russes étant en retard, la demande sera de 12.000 tonnes environ. Revenons à notre affaire car j'espère bien qu'elle est et restera notre : celle de la Compagnie des chemins de fer russes (et non le gouvernement). En quittant Cardiff, Albrecht a été à Londres et s'est abouché avec Chapman. Albrecht a une combinaison, qu'il ne m'a pas encore expliquée, mais dont il paraît enchanté et qui est approuvée par [Daring], Chapman et les directeurs de Paris de la Compagnie russe. Cette combinaison doit se ratifier à Paris tout prochainement, je pense que Chapman va venir ici. Mais en attendant, et dans le but de, pour un commencement d'exécution, assurer mon intervention dans l'affaire, intervention à laquelle il tient essentiellement, Albrecht m'a donné dès aujourd'hui les ordres suivants. [...] Il vous recommande de les remplir de suite et d'une manière habile, comme prix de frets, de manière à prouver victorieusement que l'on a raison de s'adresser à nous. »
30 avril 1858
A P. Alexeyeff, négociant, Saint-Pétersbourg : Ligne Bordeaux-Cronstadt. « Je m'adresse à vous, Monsieur, sous les auspices de Messieurs Hantier & Mallet & Cie, du Havre, mes amis et associés, copropriétaires avec moi des steamers "Lucien", "Gabrielle" et "Séphora". Je m'occupe exclusivement du commerce de charbons anglais sur une très vaste échelle et ma Maison est établie depuis dix ans à Newcastle-on-Tyne et à Cardiff, et depuis deux ans à Grimsby, sur le Humber. Je viens donc vous demander, Monsieur, s'il pourrait vous convenir de me faire profiter de vos nombreuses relations dans votre pays, ou je n'en ai moi-même aucune, et s'il n'y aurait pas moyen de créer entre nous quelques affaires importantes en charbon. Je vous serai reconnaissant de me communiquer vos idées à ce sujet. De mon côté, je suis prêt à vous faire jouir, dans un intérêt commun, de tous les avantages que ma position m'assure en Angleterre tant pour l'achat et le choix de toutes les espèces de charbons que pour l'affrètement des navires. »
1er mai 1858
A E. [ou T.] Albrecht, Paris : Affrètement des navires nécessaires au transport des rails de la Compagnie des chemins de fer russes, de Cardiff et Newport dans la Baltique et la Mer noire. « Il est entendu que la maison John Chapman & Cie, de Londres, sera seule et exclusivement chargée de l'affrètement des navires, se concertant avec ma Maison de Cardiff pour les détails d'exécution. »
3 mai 1858
A [Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux] : Baltique et Russie : « Je comprends combien est rude la mission de diriger notre ligne sur la Russie et combien surtout les chances favorables sont restreintes... je ne me suis jamais fait d'illusions... nous devrons pousser courageusement notre entreprise. »
Aux administrateurs de la Compagnie de l'union des gaz, Paris : « Ainsi que nous en sommes convenus, je viens, Messieurs, vous soumettre mes propositions pour la fourniture des charbons anglais nécessaires à vos usines de Bordeaux et de Gênes. [...] Je m'engage à vous expédier 2.000 tonnes à Bordeaux et 2 000 tonnes à Gênes, dans les 5 mois à partir du 1er courant, à ma volonté pour les époques d'expédition, mais les derniers départs de Newcastle devront avoir lieu le 30 septembre au plus tard. [...] Je suis à votre disposition pour le port de Cette [Sète], dès que vos emplacements vous permettront de recevoir de nouveaux approvisionnements. À Bordeaux, si cela peut vous être agréable, je vous offre de soigner pour votre compte, et sans rémunération aucune, la réexpédition de vos charbons sur Toulouse, et de les acquitter en douane. Le poids sera constaté par les peseurs jurés. Je m'occupe de vos cokes de Toulouse, et aurai à vous en reparler. »
4/5 mai 1858
H. Worms augure d'une lettre de Muston Fils (Gênes) que tôt ou tard il pourra faire des affaires importantes avec le gouvernement sarde. Il voit un intérêt à cette relation plus à cause de ses chemins de fer que de sa marine.
8 mai 1858
Aux administrateurs de la Grande Compagnie des chemins de fer russes, Paris : « En attendant que la Maison John Chapman de Londres ait pu régulariser les arrangements avec votre Compagnie, j'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli les chartes-parties de trois navires que ma Maison de Cardiff a affrétés pour le transport de vos rails, ce sont : "Crystal Palace", 150 tonnes environ - Cronstadt ; "Victorine", 120 tonnes environ - Cronstadt ; "Maria Bertha", 120 tonnes environ - Saint-Pétersbourg. »
De C. Mautin, courtier d'assurances, 49, rue Chabrol, Paris : Avenant à la police d'assurances du "Séphora", souscrite le 23 janvier 1858 pour une durée de 12 mois. Reprise de la couverture des risques suite à la fin des travaux de réparation.
21 mai 1858
Hantier Mallet & Cie sont désireux de se débarrasser des 3 steamers.
Aux administrateurs de la Grande Compagnie des chemins de fer russes, Paris : « J'ai l'honneur de vous remettre sous ce pli les connaissements (copies) des quatre navires chargés à Cardiff de rails pour votre compte... 3 390 rails, ensemble 700 tonnes... Une annotation spéciale indique aussi le nombre des jours employés à embarquer les rails, et les jours restant pour le déchargement. Les rails commencent à arriver plus abondamment à Cardiff, aux quais d'embarquement, et les maîtres de forges se plaignent que l'inspection ne marche pas assez rapidement. »
Au président de la Compagnie du chemin de fer sarde Victor-Emmanuel, Paris : « Le plus important est de connaître le résultat des expériences de vos agents. J'espère toujours qu'ils seront de nature à décider l'emploi du charbon au lieu de coke, et que je serai assez heureux pour traiter avec votre Compagnie de la fourniture de ces charbons dans des conditions avantageuses pour elle. »
22 mai 1858
A Th. P. Rodocanachi, Saint-Pétersbourg : Ligne Bordeaux-Cronstadt. L'informe de son désir de vendre les 3 vapeurs ("Gabrielle", "Lucien" et "Séphora") qui font le service entre Le Havre et Cronstadt, au prix de 250.000 F chaque.
Fin mai
Le premier voyage semble avoir été fait par le "Lucien", qui, fin mai, était à Cronstadt ; les deux atres devaient lui succéder de 20 en 20 jours. C'est à ce moment que se précise la menace d'une concurrence russe ; la formation de la compagnie russe fut annoncée dans les journaux français au mois d'août ; elle devait recevoir une subvention du gouvernement russe. Néanmoins les trois vapeurs, "Séphora", "Lucien" et "Gabrielle" firent un beau service sur la ligne pendant la saison.
Juin 1858
De Georges Schacher, Paris, aux Chemins de fer du Midi : De la part de M. Hte Worms, de Paris. « Maintenant tel qu'il existe le marché passé entre la Compagnie et moi, le 24 février 1856, et les instructions données par lettre de Monsieur Saige, en date du 8 mai dernier, pour la livraison de 10.000 tonnes charbon du 20 juin 1858 au 20 juin 1859, je laisse à la Compagnie le choix des propositions suivantes : 1°) un marché de 6.000 tonnes charbon à vapeur, livrables d'ici à la fin d'octobre prochain, au prix de F 27 - vingt sept francs - les 1.000 kilos. 2°) un marché de un an, de deux ans ou de trois ans, même charbon à vapeur, au prix de F 28 les 1.000 kilos, marché de 10.000 à 20.000 tonnes par chaque année. [...] Charbon à coke. Pour prouver à la Compagnie tout mon désir de la satisfaire, je m'engage à lui livrer en charbon de Newcastle (ou Sunderland, que je me réserve de lui faire essayer) sinon la totalité, au moins moitié des 6 500 tonnes charbon à coke que je dois lui livrer du 20 juin courant au 20 juin 1859. »
10 juin 1858
A Th. P. Rodocanachi, Saint-Pétersbourg : « Vous ne me donnez pas l'espoir de voir réussir les démarches que vous avez tentées près de la Compagnie de la mer Noire... Vous m'informez qu'une compagnie s'organise pour le service de la Baltique, et qu'à sa formation elle aura besoin de bateaux pour cet été. Je compte donc sur tous vos efforts près de vos amis, fondateurs de ladite société, et j'espère que vous réussirez de ce côté... Il m'a été parlé de la formation d'une Compagnie franco-russe de navigation pour la Baltique... »
11 juin 1858
Aux administrateurs de la Grande Compagnie des chemins de fer russes, Paris : « J'ai l'honneur, Messieurs, de vous remettre sous ce pli connaissements aux navires suivants chargés pour votre compte : "Burgemeister B [...]" de Cardiff à Théodosie, avec 2 325 rails ; "Clara Maria" de Newport à Cronstadt, avec 2 821 rails et 48 caisses contenant 3 456 pièces fonte. »
15 juin 1858
A la Compagnie des chemins de fer russes : « J'ai l'honneur, Messieurs, de vous remettre sous ce pli charte-partie au navire "Harriet" devant charger pour votre compte à Newport 260 tonnes environ rails à destination de Riga, et au prix de fret de 13/ - treize shillings - par tonne. »
A la Compagnie des chemins de fer du Midi, Paris : Propositions à lui soumettre par Georges Schacher. Marché passé le 24 février 1856 et instructions données par lettre le 8 mai dernier, pour la livraison de 10.000 tonnes charbon du 20 juin 1858 au 20 juin 1859. Offres 6.000 tonnes charbon à vapeur, livrables d'ici à la fin d'octobre prochain ; marché annuel de 10.000 à 20.000 tonnes même charbon pendant un, deux ou trois ans. « Pour prouver à la Compagnie tout mon désir de la satisfaire, je m'engage à lui livrer en charbon de Newcastle (ou Sunderland, que je me réserve de lui faire essayer) sinon la totalité, au moins moitié des 6.500 tonnes charbon à coke que je dois lui livrer du 20 juin courant au 20 juin 1859. »
Juillet 1858
Rapide traversée de "Gabrielle" du Havre à Copenhague.
15 juillet 1858
A Th. P. Rodocanachi, Saint-Pétersbourg : « Je vous remercie des renseignements que vous avez l'obligeance de me transmettre ; ils me prouvent, comme je m'en étais bien douté, que les compagnies de navigation à vapeur ne se forment pas aussi rapidement que le désirent certains intéressés, et que l'on faisait sonner bien haut, comme faits accomplis, de simples espérances. Nous devons donc attendre, pour pouvoir leur vendre des bateaux, que ces compagnies soient réellement constituées. [...] Si une compagnie sérieuse veut s'organiser en Russie, elle ne peut mieux faire que de s'emparer de ces trois steamers, les seuls qui puissent lui faire une concurrence sérieuse et redoutable. » Il s'agit des trois steamers de ligne de M. Worms et de ses amis.
16 juillet 1858
A J. O. Murray, Manchester : Navigation de Grimsby à Nantes. « L'affaire serait conduite par vous pour le compte de l'Anglo-French ou pour le compte du Manchester, Sheffield Railway. Je ferai le nécessaire à Grimsby pour l'embarquement du charbon et à Nantes pour l'opération de retour. Si pour Dunkerque vous croyez aussi à une réussite, je serai tout disposé à faire pour cette ligne, ce que je vous propose pour celle de Nantes... Quant à l'affaire d'Afrique, je voudrais pour le moment borner mon opération à recevoir des consignations d'arachides à Marseille... Notre Marine doit dans deux ou trois mois renouveler ses contrats de charbon pour nos possessions sur toute la côte d'Afrique. »
22 juillet 1858
A [?] : Réponse à vos lettres des 20 et 21 courants. La première m'annonce la rapide traversée de "Gabrielle" du Havre à Copenhague. »
24 juillet 1858
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Gênes. Nous avons beaucoup à faire pour ce port. Mais les limites sont bien courtes, et il faut que [...] et Middleton vous viennent en aide s'ils veulent conquérir ce port. Faites leur valoir que je viens de prendre un marché avec la Marine sarde à fournir avec leur charbon, au lieu du Carr's Hartley qui était indiqué par le cahier des charges. »
27 juillet 1858
A J. Couper, Birmingham : Swansea. « J'approuve volontiers les arrangements que M. Smith a pris avec vous pour vous charger de mon agence à Swansea et je ne doute pas que vous justifierez pleinement notre confiance. Il sera bien que vous vous rendiez à Cardiff aussitôt que les convenances vous le permettront. Et là, sous la direction de M. Smith, vous devrez vous mettre promptement au courant de nos affaires. L'agence de Swansea ne présente pas encore un grand mouvement, mais elle peut prendre de grands développements en peu de temps, selon que l'homme qui la gère saura la diriger. Il y a, pour sûr, éléments d'affaires. Ce sera à vous, Monsieur, de savoir les créer et les développer. »
6 août 1858
A [?] : « Le trafic sur la Baltique nous laisse de grosses pertes. Nos concurrents, Le Roux et Richard doivent perdre. »
7 août 1858
A F. Picasso, Marine sarde, Londres : Réponses à des questions transmises par Arthur Pring. H. Worms vient de traiter par l'intermédiaire de Muston Fils, à Gênes, la fourniture de 650 tonnes de charbon pour la Marine royale dont 400 tonnes livrables à Gênes et 250 tonnes livrables à Cagliari. Il tient à faire cette première affaire pour se faire connaître du gouvernement sarde.
9 août 1858
A [?] : Baltique : H. Worms ne perd nullement courage : « Allons de l'avant ! »
La Compagnie russe est formée ; le gouvernement russe lui alloue une subvention d'environ 6.000 F par voyage (coup dur !).
11 août 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Compagnie russe... commence à se régulariser. Espérons que nos livraisons charbon, peu importantes pour le moment, vont le devenir. »
12 août 1858
A Joseph Campo, Valence : « M. Campo, que j'ai eu l'honneur de voir ici, a bien voulu m'engager à vous adresser divers renseignements sur les charbons anglais pour l'emploi des locomotives et des usines à gaz, je m'empresse de vous les transmettre. [...] Tels sont, Monsieur, les renseignements que, d'après ma conversation avec M. Campo, je crois utile de vous transmettre pour le moment. Lorsque votre chemin de fer de Valence, s'embranchant sur celui de Madrid à Alicante, sera terminé, j'aurai l'honneur de vous entretenir de diverses combinaisons de bateaux à vapeur, dans le but d'amener à Valence, passagers et marchandises. Si vous voulez bien me confier vos ordres, vous pourrez compter sur les meilleurs soins à vos intérêts. Ma Maison est établie depuis 10 ans à Newcastle et à Cardiff, et l'importance de mes exportations m'assure toute préférence pour les meilleurs affrètements possibles. »
16 août 1858 ou 16 août 1859
A [?] : Russie. « Le voyage de "Blanche" est convenu entre Grandchamp et moi. Ce steamer appartient à A. Grandchamp Fils pour le compte de qui il charge à Grimsby.
De Hte Worms Paris : [Extrait d'une note adressée au ministre de la Marine le 3 mai 1859.] Caractéristiques du steamer "Blanche".
Accord avec le directeur de la construction du Chemin de fer de Cordoue à Séville pour deux chargements de charbon et coke pour Séville. H. Worms pense que ces importations vont prendre bientôt une grande importance.
A M. Desglins, directeur du Chemin de fer de Madrid à Alicante, Madrid : Offres de services. « M. Poisat, qui a eu déjà l'extrême obligeance de me recommander au Conseil d'administration de votre Compagnie pour la fourniture des combustibles nécessaires à son exploitation, a bien voulu m'engager en outre à m'adresser directement à vous, Monsieur, pour vous faire mes offres de services et vous transmettre les premiers renseignements. Ma maison, qui s'occupe exclusivement du commerce des charbons anglais, est établie depuis 10 ans en Angleterre, à Cardiff et à Newcastle. Je suis le fournisseur exclusif de la Compagnie des Messageries impériales, et, en grande partie, de la Marine de notre gouvernement, et de plusieurs chemins de fer, français et étrangers. Je prends la liberté de vous entretenir des combustibles nécessaires au service des locomotives. L'emploi du coke se présente en première ligne. Cependant, depuis quelques années, les ingénieurs, tant en Angleterre qu'en France et à l'étranger, ont substitué, dans un but d'économie considérable, l'emploi du charbon en état naturel à celui du coke. »
24 août 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « J'ai reçu votre lettre du 21 courant. Depuis cette date, il s'est passé du nouveau. Il ne s'agit plus de nos calculs et de nos espérances. II s'agit de coups dont nous menace la Compagnie russe. Vous avez lu dans le Moniteur, et aujourd'hui, avec plus de détails, dans les Débats, que cette Compagnie est formée et que le gouvernement russe lui alloue une subvention d'environ 6.000 par voyage. »
25 août 1858
Première affaire avec le gaz de Madrid 3.000 tonnes livrables à Alicante. H. Worms espère que ce n'est qu'une première offre et qu'il obtiendra toute la fourniture, mais surtout il souhaite être ainsi mieux placé pour fournir coke et charbon au Chemin de fer d'Alicante à Madrid, fourniture pour laquelle il est en pourparlers.
26 août 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « La vôtre me donne sur le chargement et assurance de "Gabrielle" des détails qui me consolent, en effet, un peu. Sommes toute, je conserve bon espoir et nous nous en tirerons à notre honneur, soit d'une façon, soit de l'autre. Profit sort de mon bureau. Richard de Dunkerque est aux abois, tout est disloqué : l'argent du Chemin de fer du Nord est dévoré et on ne sait plus que devenir. La Compagnie russe leur porte le dernier coup. [...] Restera donc la Compagnie russe et sa subvention. Nous en viendrons à bout aussi ou bien encore nous nous entendrons avec elle. Nous avons le temps de réfléchir et d'agir. En attendant, nous faisons bonne contenance, et je charge Profit de dire partout que non seulement nous marcherons quand même - mais que le commerce a intérêt à nous soutenir, car si nous venions à disparaître, la seule Compagnie survivant étranglerait les expéditeurs. Ils comprennent cela fort bien déjà et quelques-uns l'ont dit à Profit. Enfin, et quel que puisse être le résultat de la démarche, je me décide à m'adresser au ministère du Commerce et à l'Empereur. Je vais leur adresser mes réclamations, et demain je vous enverrai copie de ma prose à leur endroit. »
Au directeur de la construction du Chemin de fer de Cordoue à Séville, Paris : « J'ai l'honneur de vous remettre sous ce pli deux connaissements à trente tonnes charbon de Cardiff que, suivant vos instructions, j'ai fait charger à Marseille sur le navire "Pytheas" à destination de Séville. Les autres trente tonnes qui me restent à vous expédier seront chargées cette semaine sur le navire "Aglaé" ; je vous remettrai facture du tout ensemble. »
27 août 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : Compagnie russe : « Ménageons-la donc et traitons-la honorablement. »
De H. Hetchen, Liverpool : Facture envoi de charbon sur "Eugénie".
30 août 1858
A E. [ou T.] Albrecht, Paris : « Je viens, Monsieur, résumer dans la présente lettre les conditions auxquelles je m'engage, d'accord avec la maison John Chapman & Cie, de Londres, à me charger de l'affrètement des navires nécessaires au transport des rails destinés à la Compagnie des chemins de fer russes, de Cardiff et Newport dans la Baltique et la Mer noire. » Engagement au moins provisoire bien que les bénéfices à en espérer ne soient pas en rapport avec la peine que devraient se donner les deux maisons.
4 septembre 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Si cette escale à Bordeaux dérange vos combinaisons, ne pourrait-on pas prendre un steamer anglais qui prendrait des rails à Cardiff et viendrait se compléter au Havre ? Messageries. Le Roux [est] venu faire des ouvertures à la Compagnie, l'engageant à se relier à la Compagnie russe. Cette ligne de Pétersbourg peut être bonne, mais j'étais là et entends bien y rester, il faudra m'acheter et me payer cher, moi et mes trois bateaux. »
A John Ohninger & Cie, Rio de Janeiro : « J'ai appris, avec la plus grande peine, par votre associé, M. Girard, les conséquences fatales pour votre Maison de la crise qui a bouleversé le commerce de vos contrées. Mes relations avec M. Girard avaient été excellentes et nous comptions donner peu à peu une extension importante à ces expéditions de charbon. »
8 septembre 1858
Le marché avec le gaz de Madrid est porté à 10.000 tonnes à l'option de l'acheteur.
13 septembre 1858
A Th. Rodocanachi, Saint-Pétersbourg : Baltique. Télégraphie pour retirer l'autorisation de vente qu'il lui a donnée.
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « J'ai de suite télégraphié à Pétersbourg : " Je vous retire tous ordres de vente relatifs à mes trois steamers ". En effet, cette offre de 400.000 peut n'être qu'un piège, et on pourrait très bien suivant l'ordre qui restait pendant aux mains de Rodocanachi, nous enlever un bateau, ce qui nous serait un très mauvais tour en ce moment. [...] Je n'ai témoigné à Rodocanachi ni crainte ni espérance. Mais j'ai vu qu'ils nous croient terrifiés et désolés. Ils croient que nous comptons sur notre appel au gouvernement français, et que, battus de ce côté, nous ne saurons que faire de nos bateaux. C'est pour cela qu'ils offrent 400.000 F les trois. »
14 septembre 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : Marine française embarrassée de ses excédents de charbon à Gênes et à Marseille, veut les expédier en Extrême-Orient, au Sénégal, etc. H. Worms demande à Paul Cruzel de voir s'il peut trouver des navires.
17 septembre 1858
A F. Picasso - Marine sarde, Londres : « Je m'empresse de répondre à la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser le 16 courant, et de vous remettre sous ce pli ma soumission pour la fourniture de 700 tonnes charbon à vapeur de Newcastle, à faire à la Marine du gouvernement sarde. Mes conditions sont exactement celles que vous proposait ma lettre du 7 août dernier ; j'ai donc tout lieu d'espérer que ma soumission sera admise. [...] P.S. Les 650 tonnes que mon agent à Gênes, M. Muston, avait traitées déjà avec votre gouvernement, sont maintenant en cours de voyage pour Gênes et Cagliari. Je rappelle à votre souvenir ma maison de Cardiff pour la fourniture à la Marine sarde de tous les charbons dont elle pourrait avoir besoin de cette provenance. » Soumission pour la fourniture de 700 tonnes charbon à vapeur de Newcastle, à faire à la Marine du gouvernement sarde... Les 650 tonnes que mon agent à Gênes, M. Muston, avait traitées déjà avec votre gouvernement, sont maintenant en cours de voyage pour Gênes et Cagliari. »
18 septembre 1858
A Th. P. Rodocanachi, Saint-Pétersbourg : « J'ai l'honneur de vous confirmer une dépêche télégraphique que je vous ai adressée ce matin, ainsi conçue : "Je vous retire tout ordre de vente relatif à mes trois steamers". M. Rodocanachi de Paris a bien voulu me donner ce matin communication de la lettre par laquelle, au nom de la Compagnie russe, vous l'autorisiez à m'offrir 400 à 425.000 F pour prix d'achat de mes trois steamers. Je n'ai pas dû prendre cette offre au sérieux, et me suis borné pour le moment à annuler en vos mains tout ordre de vente. D'ailleurs, M. Worms est absent en ce moment. A son retour il vous exposera ses prétentions. D'ici là, la Compagnie russe aura le temps de réfléchir que, outre qu'elle n'offre de mes bateaux qu'un prix qu'elle sait insuffisant, il lui resterait encore à me désintéresser de ma position acquise et à éteindre la concurrence que je lui fais et suis bien décidé à continuer. »
28 septembre 1858 (voir 13 septembre)
A Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « J'ai regretté qu'en mon absence, on ait retiré à MM. Rodocanachi à Saint-Pétersbourg l'autorisation de vendre mes trois bateaux au prix de 750.000 F. Cette maison, aujourd'hui, ne peut d'après cet ordre s'occuper de la vente. Il faut, pour arriver à quelque chose de positif, que je lui adresse de nouveaux pouvoirs ; d'un autre côté je ne puis consentir à soumettre à un arbitrage la valeur du steamer "Séphora". J'ai la prétention de vendre ce navire le même prix que les deux autres. Je sais par expérience ce que c'est qu'un arbitrage au Havre. M. Loyl m'a appris à m'en méfier. Je suis donc bien décidé, si vous ne voulez pas consentir à ce que je désire, à m'occuper seul de la vente. Je verrai à en tirer le meilleur parti possible. Il serait urgent que nous puissions nous concerter pour adresser à Saint-Pétersbourg de nouvelles autorisations. Faites en sorte de venir à Paris pour 24 heures, nous conviendrons de ce qui est à faire et nous nous entendrons également pour les démarches à faire à Newcastle, afin d'obtenir un meilleur prix pour les charbons. »
4 octobre 1858
A F. Picasso - Marine sarde, Londres : « J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser le 2 courant pour m'informer de l'acceptation par le ministre de la Marine sarde des conditions de ma soumission du 17 septembre dernier pour la fourniture de 700 tonnes de charbon Newcastle livrables à Gênes. » Voir marché du 7 août 1858.
5 octobre 1858
A Th. P. Rodocanachi, Saint-Pétersbourg : « Le prix que m'offrait la Compagnie russe n'est nullement en rapport avec la valeur de ces bateaux... Nous avons su couvrir nos frais, et... en temps plus prospères, nous saurons nous maintenir et faire une rude concurrence. Nous avons en outre, pendant l'hiver, des moyens d'utiliser notre matériel - moyens que votre climat vous refuse. Quant à moi, dont la navigation n'est pas l'affaire unique et principale, je veux bien céder la place, mais je le veux avec les honneurs de la guerre et à conditions raisonnables... En conséquence, je suis toujours prêt à vendre mes trois bateaux pour une somme de 750.000 F, et rétablis entre vos mains l'autorisation de traiter ainsi. »
6 octobre 1858
A Ch. Laffitte, Paris : « En vous entretenant hier, Monsieur, des conditions d'un marché charbon Cardiff, pour le service des locomotives du chemin de fer Victor Emmanuel, j'ai oublié de vous parler d'une petite affaire de coke que j'avais traitée en vue d'entrer en relations avec l'administration de Turin. En suite de conversations peut-être mal interprétées, mon agent à Gênes m'a demandé de lui expédier quelques cokes, se faisant fort de les faire accepter. J'ai aussitôt expédié, le 21 août dernier, le navire "Matilda", chargé de 184 tonnes coke Marley Hill, le même qu'emploie le Victor Emmanuel. MM. les administrateurs et ingénieurs de Turin sont parfaitement disposés à accepter ce chargement, mais ils ont répondu à mon agent qu'ils devaient vous en référer avant de traiter. Je viens donc vous demander, Monsieur, de vouloir bien autoriser l'acceptation de ces 184 tonnes coke Marley Hill. »
7 octobre 1858
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Proposition pour fourniture 2.000 tonnes charbon anglais à expédier à Singapour ou Touronne ; l'affaire échappera à H. Worms.
8 octobre 1858
A Schiller Frères, Hambourg : H. Worms fait appel à eux pour l'aider à obtenir le paiement d'une traite de sa maison de Newcastle, restée impayée, sur une maison de Hambourg, affaire traitée par l'intermédiaire de Ph. W. Kracht.
9 octobre 1858
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Alicante. J'ai bon espoir pour un ordre immédiat de 8.000 tonnes steam coal et si cette affaire se fait bien, nous aurons la fourniture de Madrid à Alicante et Saragosse et plus tard Barcelone, chemin de Rothschild. »
Au secrétaire général de la Compagnie des chemins de fer de Madrid à Saragosse et à Alicante, Paris : « Répondant aux questions que vous avez bien voulu me poser, je m'engage à livrer à votre Compagnie les houilles de Cardiff et cokes de Newcastle, aux prix et conditions suivantes : Houille de Cardiff (steam coal) à F 35 la tonne anglaise, selon le poids indiqué aux connaissements. [...] Ces conditions et prix s'entendent pour : 8 .000 tonnes houille de Cardiff, 4.000 tonnes coke de Newcastle. Quant aux cokes français, je n'en suis pas vendeur ; je ne puis que vous offrir de faire embarquer à Marseille, par ma Maison, ceux que vous lui feriez délivrer, et pour le transport desquels elle procurerait les navires nécessaires, sans aucun frais à votre charge. »
10 octobre 1858
A John Chapman & Cie, Londres : « M. Smith, de Cardiff, m'a donné hier communication des lettres que vous avez échangées ensemble au sujet des affaires charbon que l'on pourrait lier avec la Compagnie russe de navigation à vapeur. Il serait du plus haut intérêt pour nous de nous assurer cette fourniture qui deviendra peu à peu considérable et si la Compagnie veut traiter, en achetant le charbon en Angleterre, en nous confiant le soin des affrètements au mieux de ses intérêts, il ne vous sera pas difficile de faire comprendre à Mrs Somes [M...] & Cie, que votre maison est autrement placée sous tous les rapports que les Cory & Cie. »
12 octobre 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Je vois avec peine que vous n'êtes pas au bout de vos tribulations avec nos steamers, c'est un rude métier que la direction d'une ligne et nous serons heureux de nous en débarrasser. »
18 octobre 1858
A Michel Frères, Brest : « Je viens de conclure avec la Marine un marché de 1.200 à 1.500 tonnes charbon Cardiff livrables à Brest du 1er au 15 novembre en transbordement... Ces charbons sont destinés... »
22 octobre 1858
A Schiller Frères, Hambourg : Ceux-ci ont envoyé à H. Worms des renseignements sur les négociants en charbon de Hambourg ; Kracht est en relation avec les maisons de Newcastle et de Cardiff ; H. Worms craint que Kracht vende à d'autres maisons peu solides.
De C. Mautin, courtier d'assurances, 49, rue Chabrol, Paris : Avenant à la police d'assurances du "Séphora", souscrite le 23 janvier 1858 pour une durée de 12 mois. Suspension de la couverture des risques.
25 octobre 1858
A Mérès [ou Mirès] & Cie, Marseille : Confirme les conditions auxquelles il s'est engagé à leur livrer à Marseille une première quantité de 1.000 tonnes de Newcastle.
A Th. P. Rodocanachi, Saint-Pétersbourg : Baltique. « M. votre cousin, de Paris, me dit que vous avez la certitude que ces trois bateaux m'ont coûté 500.000 francs ensemble. Je vous déclare et suis prêt à vous en faire preuve qu'ils m'ont coûté plus de 900.000 francs il y a deux ans et demi, voilà la vérité. Maintenant, et ainsi que je vous l'ai toujours dit, je vous répète que c'est malgré moi, pour ainsi dire, que je me suis fait armateur, que la direction d'une ligne quelconque de bateaux à vapeur n'est pas mon affaire et ne me convient nullement. Je saisirai donc volontiers l'occasion de me défaire de mes steamers, mais je ne le ferai qu'à des conditions raisonnables. Vous avez vu ces bateaux naviguer toute cette campagne ; vos ingénieurs ont inspecté le "Lucien" dans le plus grand détail. Vous êtes donc parfaitement fixé sur leur valeur et vous savez qu'en traitant vous achèteriez de bons instruments. Reste donc entre nous la question de prix. Je ferai une concession sur mes prétentions premières mais, pour que nous arrivions à une solution, il faut que, de votre côté, vous me fassiez des propositions acceptables et en rapport avec la valeur des steamers. »
2 novembre 1858
A Lopez & Cie, Alicante : Lui accuse réception d'un petit ordre de 200 tonnes de steam coal. Lopez & Cie sont ses agents pour la réception à Alicante des navires apportant le charbon pour le gaz de Madrid.
9 novembre 1858
Aux administrateurs de la Compagnie des chemins de fer de Madrid à Saragosse et à Alicante, Paris : « En réponse à la demande que vous avez bien voulu me faire, j'ai l'honneur de vous soumettre, dans la présente lettre, mes propositions pour un marché de 12 mois, en vue de la fourniture des combustibles nécessaires à l'exploitation de vos lignes. Je m'engage à vous expédier d'Angleterre, et dans la proportion de 1.500 à 2.000 tonnes par mois, les charbons et cokes ci-après désignés, livrables à Alicante sous Palan, c'est à dire coût, fret et assurances à ma charge, tous frais et droits à la charge de votre Compagnie, aux prix de la tonne anglaise suivant le poids indiqué aux connaissements. »
13 novembre 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : A propos de la question de mettre des roufles au "Lucien", à "Gabrielle" et à "Séphora". « A quoi sert de nous lancer de suite dans des dépenses utiles peut-être en mai prochain et qu'aurons-nous besoin de roufler si nous vendons aux Russes ou si nous frétons nos steamers pour marchandises ? Et il est probable que la hausse présumée des frets et l'impossibilité de francisation, donneront à nos steamers et de la valeur et de l'emploi. »
16 novembre 1858
A Th. P. Rodocanachi, Saint-Pétersbourg : « Votre lettre du 23 octobre / 4 courant me marque que, malgré tout votre désir de mener à bien la négociation pendante pour mes steamers, vous ne pouvez arriver à obtenir aucune solution de la part de la Compagnie russe. Je reste donc dans les mêmes dispositions que je vous ai toujours témoignées, désireux de vendre mais aussi décidé à ne vendre qu'à bonnes conditions. Quant à nous entendre à la campagne prochaine pour l'exploitation de la ligne du Havre à Cronstadt, cela me paraît difficile, si ce n'est impossible, pour bien des raisons. Quand le moment sera venu d'y songer sérieusement, je verrai ce qui sera à faire. »
22 novembre 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : Compagnie péninsulaire. « Je réclame de Chapman qu'il ait à m'aviser quand cette Compagnie mettra votre port en adjudication. »
23 novembre 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Chapman a pu rendre à Novosselsky à la Compagnie des chemins de fer russes un service important, et pour lui en témoigner sa reconnaissance, Novosselsky lui a assuré l'affrètement des navires pour le charbon nécessaire à la Compagnie russe de navigation. Quant à l'achat du charbon en Angleterre la question n'est pas encore vidée, mais Chapman compte bien que cette fourniture en Angleterre nous sera confiée. En résumé, l'affaire ne se ferait pas à forfait : charbon rendu à destination, mais affrètement d'abord et charbon plus tard passeraient par nos mains, à Chapman et à moi. En ce qui concerne Marseille, M. Novosselsky m'a formellement promis que, pendant deux ans, la fourniture dans ce port me restait acquise [...] - et elle doit y devenir très considérable. »
24 novembre 1858
A Nicolas de Novosselsky, Hôtel du Louvre, Paris : « Dans notre entrevue de ce jour, vous avez eu la bonté de me dire que vous me continuez pendant deux ans, à partir de ce jour, la fourniture des charbons nécessaires aux steamers de la Compagnie russe de navigation à vapeur et de commerce, dans le port de Marseille. En conséquence, je tiendrai à la disposition de ces steamers jusqu'à concurrence de 6.000 tonnes par an charbon Newcastle et Cardiff, pour leur être livrées au fur et à mesure des besoins, et mon prix sera F 40 les mille kilogrammes mis dans les soutes, payable comptant à Marseille pour chaque livraison. »
30 novembre / 2 décembre 1858
Au Chemin de fer du Midi, Bordeaux : Proposition pour lui fournir pendant trois années tous les charbons nécessaires à son exploitation.
2 décembre 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Des vapeurs de guerre russes (non de la Compagnie) ont pris et vont prendre encore du charbon à Gênes. Muston se remue pour obtenir ces fournitures. Je lui écris de se recommander du Consul général de Marseille. Voyez donc à préparer les voies. Touache. Vous devez être personnellement très flatté de la préférence que ces Messieurs et aussi Régis veulent bien vous accorder. » Le marché avec Touache est d'une durée de 4 à 6 mois.
A Muston Fils, Gênes : Chemin de fer Victor-Emmanuel : « Je regrette bien que cette Compagnie n'ait pas accepté votre offre. »
A N. de Boucharine, consul de Russie à Marseille : « J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser le 28 novembre écoulé, par laquelle vous voulez bien m'informer que M. de Novosselsky accepte les propositions que lui portait ma lettre du 24 dudit mois, pour la fourniture de charbons aux steamers de la Compagnie russe à Marseille, et l'expédition de trois chargements charbon de Newcastle de première qualité, pour Messine, Smyrne et Odessa. Nous sommes bien d'accord sur les conditions que relate votre susdite lettre, et pour ce qui regarde l'expédition des trois cargaisons de Newcastle, j'aurai le soin de justifier la confiance dont M. de Novosselsky a bien voulu m'honorer. »
6 décembre 1858
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Naples. Paul est sur une affaire de 700 tonnes par mois pour ce port. »
7 décembre 1858
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Hambourg (en réponse à une lettre du 6 décembre). « Je suis tout disposé à étudier cette affaire pour l'emploi d'un steamer. A ce sujet, voyez M. [Surell], demandez-lui des renseignements et ne parlez pas au Havre de cette affaire avant mes instructions précises. »
8 décembre 1858
A Fauchier Père & Cie, Toulon : « Mes agents de Gênes et de Marseille me signalent que des vapeurs de guerre russes commencent à paraître dans les ports, et que l'on s'attend à un grand mouvement de cette marine, principalement à Gênes et à Toulon. Mes agents, chacun dans leur port, ont déjà fait quelques démarches auprès des consuls russes pour obtenir la fourniture des charbons nécessaires à ces vapeurs, mais il leur a été répondu que les commandants des vaisseaux restaient seuls chargés du soin de leur approvisionnement. Dans cette position, je viens vous demander, Messieurs, de vous informer... »
9 décembre 1858
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Hambourg. « D'après votre avis c'est une affaire à étudier et comme il faudrait deux bateaux pour ce service, j'envoie votre lettre à Mallet avec prière de me donner promptement son avis. »
D'Édouard Rosseeuw, à Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Voici la lettre de Schacher et des propositions qui méritent attention et études. Il s'agit d'un service régulier de Bordeaux à Hambourg, avec escale au Havre, ce qui vous permettrait de diriger ou de surveiller l'opération. Le Midi assurerait une sortie de [...] 6.000 et donnerait tous ses retours. Deux bateaux seraient nécessaires. Veuillez étudier cela, le plus promptement possible, et me donner votre avis. »
Aux administrateurs de la Compagnie des chemins de fer de Madrid à Saragosse et à Alicante, Paris : A la suite d'observations formulées par le Comité de Madrid, H. Worms modifie sa proposition en date du 9 novembre 1858, mais les quantités et la durée du contrat restent inchangées.
10 décembre 1858
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Hambourg. « Je ne chercherai à voir M. Petit que demain ou lundi quand j'aurai une réponse de Mallet. Je lui adresse aujourd'hui vos nouveaux renseignements. »
D'Édouard Rosseeuw, à Hantier Mallet & Cie, Le Havre : » Nos lettres d'hier se sont croisées. Rien ne m'étonne de la part de MM. Samuelson. Voici de nouveaux détails que Schacher me transmet à l'appui de l'opération de Hambourg. Voyez et calculez. Je ne chercherai à voir MM. Surell et Petit, à Paris, que selon la nature de votre réponse. »
De Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Hambourg. En laissant l'escale du Havre de côté, un bateau suffira pour le commencement, mais, avec deux bateaux, on pourra hardiment faire l'escale du Havre et suffire aux besoins du Midi. J'espère que vous avez vu Monsieur Petit à ce sujet, car il faut que nous nous assurions de suite, avant qu'une autre maison ne s'y mette, le concours du Chemin de fer du Midi. Entre toutes les lignes à Bordeaux, celles pour Rotterdam, Le Havre, Anvers et Dunkerque sont les meilleures et toutes ces lignes prennent des marchandises pour Hambourg en transbordement à environ 40 francs. On attend de fortes expéditions de vin pour Hambourg ; les commandes sont là et les navires à voiles n'iront pas au-dessous de 30 francs, donc les vapeurs directs auront préférence assurée. »
11 décembre 1858
D'Édouard Rosseeuw, à Hantier Mallet & Cie, Le Havre : » Hambourg. Bien d'accord - il vaudrait mieux vendre - mais faute d'acheteurs, nous devrons tirer parti de nos bateaux, il faut donc examiner cette proposition. Voici encore une nouvelle lettre de Schacher. J'attends M. Worms demain. Votre réponse sur cette affaire arrivera bien ; nous pourrons prendre un parti promptement. »
13 décembre 1858
D'Édouard Rosseeuw, à Hantier Mallet & Cie, Le Havre : » L'affaire de Hambourg ne vous sourit guère et je ne sais moi-même trop qu'en penser. Du reste, j'ai vu ce matin M. Surell, le directeur des Chemins du Midi, et au lieu de trouver une affaire mûrie et urgente, comme nous le disait Schacher, j'ai été tout surpris de voir que M. Surell n'en savait pas le premier mot. II doit m'envoyer cette semaine M. Petit, chef du mouvement commercial, qui me détaillera ses idées. En même temps, j'ai vu au Crédit mobilier l'ingénieur en chef. Nous avons causé et il y aura cette année une masse énorme de transports à faire. Je pense que, de façon ou d'autre, nous devons trouver bon emploi de nos bateaux. Je ne vois pas grand danger à ne pas nous presser de les engager. Nous ne pouvons que gagner à attendre, car les prix de fret doivent monter, selon toutes probabilités. Quant à vendre mes bateaux à Pereire, n'y songez même pas. M. Worms est de retour. »
16 décembre 1858
De Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Havre. II y a en ce moment énormément de fret pour le Havre et Dunkerque. Si vous êtes disposé à envoyer un de vos steamers ici, je suis sûr d'un plein chargement pour ces deux ports. Le chemin de fer est bondé de vins et refuse les marchandises. Veuillez examiner cela et l'écrire à M Mallet. Nous aurons pour Le Havre facilement 20 F et 10 %. MM. Barbey ont des pleins chargements d'engagés d'avance jusqu'en janvier, et la Compagnie Richard pour Dunkerque est arrêtée pour le moment. »
17 décembre 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Tous les détails que vous voulez bien me donner sur "Séphora" et ses réparations ne prouvent qu'une chose, une fois de plus, c'est que là n'est pas notre métier, et que nous ferons bien de nous débarrasser de pareils soucis. Merci de la bonne idée d'avoir fait visiter ce steamer par les experts de Veritas. Schacher veut absolument faire marcher des steamers. Voici copie de ce qu'il m'écrit ce matin. Qu'en pensez-vous ? »
21 décembre 1858
A E. [ou T.] Albrecht, Paris : « M. votre frère, T. Albrecht, m'a remis ce matin votre lettre du 20 courant. Je recevrai avec le plus grand plaisir toute proposition ayant pour but de me procurer un bon emploi de mes steamers, et votre présence à Paris, en vue de pareille affaire, me serait très agréable. Mais je dois, à l'avance, vous prévenir que vous me trouverez très exigeant, en ce sens du moins, que je ne serai disposé à écouter des propositions pour la création d'une ligne, pour moi et dont vous resteriez les agents et consignataires, à l'exclusion de ma maison de Bordeaux, que tout et autant que vous me pourriez démontrer la certitude d'un avantage positif pour moi. Si donc vous jugez convenable de faire le voyage de Paris, exprès pour cette affaire, je serai très heureux de vous recevoir, mais j'ai dû vous prévenir des dispositions dans lesquelles vous me trouverez. »
23 décembre 1858
A M. Carvallo, Rome : « J'apprends que la Compagnie des chemins de fer romains songe à traiter prochainement pour une quantité de 24.000 tonnes rails à lui être délivrés dans différents ports de l'Adriatique. J'entreprendrai volontiers cette opération, et comme fourniture des fers et comme transport, et, en attendant que vous veuillez bien me donner sur les époques et quantités et ports de destination, les renseignements que je viens réclamer de votre obligeance, je vous exposerai, dès aujourd'hui, mes idées pour l'exécution d'un pareil contrat. »
25 décembre 1858
D'Albrecht & Fils, Bordeaux : « L'emploi, que nous pourrions avoir de vos steamers, consiste dans la création d'un service régulier entre Bordeaux et Hambourg avec escale et retour. L'expérience que nous avons des affaires de bateaux à vapeur et la nombreuse clientèle que nous possédons par suite de nos agences des lignes de Londres et de Rotterdam, nos traités avec les chemins de fer du Midi, etc., nous mettent à même de faire profiter la nouvelle ligne de Hambourg et de la faire prospérer. »
26 décembre 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « J'ai l'intention d'envoyer "Séphora" à Bordeaux. Pour utiliser son voyage, il irait à Cardiff prendre un chargement pour Bordeaux. Prévenez Trottel [Trotel] pour qu'il se mette en mesure de former son équipage que je pourrai congédier à Bordeaux avec le moins de frais possible. Voici copie de la réponse d'Albrecht, dites-moi ce que vous en pensez. »
28 décembre 1858
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Je viens de faire réparer à neuf nos 3 steamers "Séphora", "Lucien" et "Gabrielle" qui ont fait un beau service sur Cronstadt pendant la saison dernière. Il y aurait peut-être une affaire à négocier avec Monsieur Régis pour la vente de nos trois navires. Proposez-les ! »
A Albrecht & Fils, Bordeaux : « Il a été déjà question, entre M. Surell et moi d'établir une ligne de steamers entre Bordeaux et Hambourg, avec escale au Havre... Je pourrais mettre à votre disposition d'un à trois bateaux, que je viens de faire réparer au Havre de fond en comble, tous trois prêts et en excellent état. Vous avez beaucoup de fret, dites-vous, en perspective ; nous ferons faire un voyage ou deux au "Séphora" et vous verrez alors, de science certaine, ce que vous pouvez faire. »
29 décembre 1858
A John Chapman, Londres - Mauritius : « Triste affaire, cependant la Compagnie P. & O. montre du bon vouloir. J'espère encore que nous pourrons nous tirer de ce mauvais pas sans blessure trop grave. J'attendrai avec impatience vos nouvelles définitives pour l'affrètement d'un premier navire... »
A Vve Couillard Fautrel, ses Fils & Neveu, Le Havre : « J'accepte la proposition que vous m'avez faite d'exploiter ensemble dans le Yorkshire le brevet dont vous êtes propriétaires pour la fabrication des charbons coagulés, dits briquettes, aux conditions suivantes. Nous établirons une ou plusieurs usines, soit à Grimsby, soit sur le carreau des mines du South Yorkshire, soit à l'un et l'autre de ces deux endroits. L'exploitation se fera sous mon nom. Les capitaux seront fournis moitié par vous, moitié par moi... Je propose donc, tout en nous réservant de créer plus tard une usine à Grimsby s'il y a lieu à exportation, de monter notre usine première à Londres même, à proximité ou dans les gares même du Chemin de fer Great Northern. Je vous renouvelle ici, enfin, ma proposition de traiter ensemble pour les charbons du département du Gard ; je proposerai d'établir de suite notre usine à Marseille au lieu de nous installer sur une aire quelconque. »
30 décembre 1858
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Albrecht ne répond pas, comme bien je m'y attendais. » "Séphora" : « Il reste bien entendu que ce steamer doit quitter votre port le 2 ou 3 janvier à destination de Cardiff. »
31 décembre 1858
De C. Mautin, courtier d'assurances, 49, rue Chabrol, Paris : Avenant à la police d'assurances du "Séphora", souscrite le 23 janvier 1858 pour une durée de 12 mois. Reprise fixée le 3 janvier 1859 de la couverture des risques.
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Archives municipales du Havre
- Tribunal du commerce, (F2.12) : Frédéric Mallet est nommé juge pour un an.