1873.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1873, dans :

  • les copies de lettres à la presse du 22 décembre 1872 au 13 janvier 1873 ; du 13 janvier 1873 au 7 février 1873 ; du 7 février 1873 au 3 mars 1873 ; du 3 mars 1873 au 25 mars 1873 ; du 25 mars 1873 au 17 avril 1873 ; du 17 avril 1873 au 8 mai 1873 ; du 9 mai 1873 au 26 mai 1873 ; du 26 mai 1873 au 17 juin 1873 ; du 17 juin 1873 au 6 juillet 1873 ; du 7 juillet 1873 au 27 juillet 1873 ; du 25 juillet 1873 au 12 août 1873 ; du 12 août 1873 au 30 août 1873 ; du 30 août 1873 au 19 septembre 1873 ; du 19 septembre 1873 au 6 octobre 1873 ; du 6 octobre 1873 au 25 octobre 1873 ; du 25 octobre 1873 au 18 novembre 1873 ; du 18 novembre 1873 au 9 décembre 1873 ; du 9 décembre 1873 au 29 décembre 1873 et du 29 décembre 1873 au 16 janvier 1874,
  • et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1875 et 1902.

Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :

  • "Historique de la Maison Worms & Cie (1848-1874)", classé en 1948
  • "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)" daté de janvier 1948
  • "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948
  • "Historique charbons (1857-1874)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd (1857-1874)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec la P&O, Burness, Stapledon (1861-1875)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec l'Égypte (1869-1948)", daté du 16 juin 1948

A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :

  • des services administratifs : état civil et tribunaux de commerce...
  • des annuaires et études notariales...
  • de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...

Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

 [Document pluriannuel]
10 juillet 1871-10 février 1919
Registre des navires

[Information sans date précise]
De Hte Worms Bordeaux : Connaissement vierge.
 
4 janvier 1873
Au directeur des Chemins de fer égyptiens, Alexandrie : « J'ai l'honneur de vous informer, que par suite d'un arrangement survenu entre la Compagnie de Kiveton Park, dont M. Paul Bayle était l'agent en Égypte, et moi, je me suis chargé d'exécuter le contrat de 20.000 tonnes que M. Bayle a signé avec les chemins de fer. J'ai désigné M. Bayle comme mon agent auprès des chemins de fer égyptiens pour la vente à cette administration des charbons qui lui sont nécessaires. M. Bayle sera chargé de vous présenter MM. Dumreicher Frères comme délégués par moi pour faire mes connaissements en vertu d'un pouvoir régulier à cet effet. »
A MM. Dumreicher Frères & Cie, Alexandrie : « M. Bayle me dit que vous encaissez le montant des factures pour les fournitures de charbon que vous faites pour mon compte aux diverses administrations égyptiennes en vertu d'un pouvoir que vous tenez de lui et comme il va régulariser les transferts des divers contrats qu'il m'a cédés, il me demande de vous envoyer un pouvoir régulier pour opérer tous connaissements pour moi et en mon nom. Je vous adresse sous ce pli ce pouvoir en due forme. Veuillez bien remarquer que vous avez la faculté de substituer pour le cas où vous jugeriez à propos de le faire en faveur de M. Geny, le premier employé de votre Maison qui a fait jusqu'ici ce service. Bien entendu sous votre responsabilité comme par le passé. »

9 janvier 1873
A William Stapledon, en ville, de Lucien Labosse, Hte Worms Port Saïd : « Referring to our conversation yesterday with regard to the coaling of your steamers during the present year, I now beg to state that, in consideration of your giving me your entire coaling business here and at Suez, I hereby undertake to supply all steamers addressed to your goodself (whether outward or homeward bound) with Welsh and/or English coals at 6 d ‘say six pence) per ton below my current price of the day. In the event of any contract being made by me or by my agents at home with British or foreign steamship owners, you are to have the right of accepting a similar contract for the coaling of your steamers. But, at the same time, it is clearly understood that I am not to be bound in a similar maniere by any contract I may outside the mercantile Marine. As before, I agree to give you one month's notice of any advance or alteration in my price for Cardiff and/or Newcastle coals. Our old arrangements for coal supplied to your steamers at Suez are to stand good. »

9/10 janvier 1873
De Hte Worms Port Saïd : « W. Stapledon - Nous vous soumettons ci-inclus la copie de la lettre que nous écrivons à M. Stapledon pour nos nouveaux accords. Nous vous avons souvent dit que ces affaires, qui vont toujours en augmentant, sont très désirées par nos concurrents qui ne cessent de faire des efforts pour nous les enlever. Ces conditions sont très dures mais nous avons préféré les accepter que de perdre cette importante relation... qui aurait donné une grande force à la maison qui l'aurait eue. Le but vrai de M. Stapledon était de pouvoir dire que par sa position à Port Saïd, il est à même de faire mieux que qui que ce soit, à tort ou à raison. Il se méfie de M. Burness. C'est surtout contre eux qu'il veut se défendre. En agissant comme nous l'avons fait, nous avons conservé Stapledon sans nuire à Burness. Car nous comprenons très bien l'importance de l'un et de l'autre et nous tenons à rester en bons termes avec tous les deux. »

12 janvier 1873
Aux administrateurs de la société de navigation du Lloyd autrichien, Trieste : « Ayant appris que vous aviez l'intention de monter un service sur l'Inde, je viens vous proposer de me charger de la fourniture du charbon à vos steamers pendant le cours de 1873 aux prix suivants rendus dans les soutes, paiement en traites du capitaine sur votre Compagnie à 30 jours de vue : Malte 40/ - Port-Saïd 44/ - Aden 58/6 - Pointe de Galles 54/. Les charbons que je vous fournirai sont les meilleurs qu'on expédie de Cardiff et de Newcastle. Je suis parfaitement installé dans chaque port pour donner une prompte expédition aux steamers. A Port-Saïd surtout, mes installations sont excessivement importantes et je puis sans me vanter dire que ma Maison reçoit à elle seule en consignation plus que tous mes concurrents ensemble. Vous pouvez vous en convaincre d'ailleurs par la dernière liste des steamers ayant traversé le Canal qui m'est adressée par ma Maison et dont je me permets de vous remettre une copie sous ce pli. Je serais très honoré de compter votre Société au nombre des grands armateurs qui me consignent leurs steamers. »

13 janvier 1873
Au Lloyd autrichien, Trieste : H. Worms a appris que cette Compagnie a l'intention de monter un service sur l'Inde. Proposition pour la fourniture de charbon à Malte, Port Saïd, Aden, Pointe de Galles.

16 janvier 1873
De Hte Worms Bordeaux : Transmission de l'arrêté rendu par la préfecture de la Gironde, le 11 janvier courant, autorisant l'établissement d'une tente, sur le quai des Chartrons, où entreposer les marchandises débarquées des steamers de la ligne Le Havre-Hambourg.

24 janvier 1873
A Hte Worms Port Saïd : Stapledon. « Je note les conventions que vous avez faites avec lui. » Cette année : marché avec la Daïra pour les traverses de chemin de fer et voyage du "Commandant-Franchetti", avant l'arrivée du "Séphora" en Égypte.

13 février 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Commandant-Franchetti" : « Ce steamer est à Londres maintenant d'où il ira à Newcastle prendre un chargement charbon pour Bordeaux. »

14 mars 1873
A Ruys & Cie, Rotterdam : « Lorsque j'ai interrogé ma maison de Port-Saïd au sujet de ces fournitures à la Compagnie Nederland elle m'a répondu que ce n'était à aucune entremise en Europe qu'elle devait d'être entrée en rapports avec cette Compagnie, que c'était par l'intermédiaire de l'agent de la Compagnie en Égypte que se faisaient les achats de combustibles et que, par suite, elle n'avait à me tenir compte d'aucune commission. J'ai cru même comprendre d'après ses explications qu'elle n'a pas la clientèle de la Compagnie d'une façon permanente, mais qu'au passage de chaque vapeur sa fourniture était soumise à la concurrence par les agents en Égypte. Dans ces circonstances je ne vois pas qu'il y ait lieu à un règlement de commission entre nous au sujet de ces affaires et j'espère que vous le comprendrez après les explications qui précèdent. »

4 avril 1873
A Paul Bayle, Le Caire : « J'apprends que les chemins de fer d'Égypte ont besoin d'une fourniture de 100.000 traverses. Ma maison de Bordeaux fait cet article très en grand et depuis longtemps fournit les chemins de fer français, espagnols et algériens. Je viens vous offrir 100.000 traverses en pin des Landes injecté, livrables d'ici fin mai 1874. »
Henri Goudchaux a enlevé une fourniture de charbons aux chemins de fer romains, au cours de son voyage en Italie.

5 avril 1873
De F. Mallet & Cie : "Séphora". « M. Rosseeuw nous a dit que vous étiez disposés à vendre à votre maison de Port-Saïd un de nos steamers, si nous y consentions, avec faculté pour nous d'en racheter un autre. Ledit steamer prenant la place de "Séphora" dans la participation entre nous. Ci-inclus lettre pour votre maison de Port-Saïd à laquelle nous sommes disposés à vendre "Séphora" 270.000 F, soit 180.000 F pour vos deux parts et 90.000 F pour notre tiers. Veuillez en prendre connaissance, elle vous mettra au courant des conditions de la vente projetée. » [La lettre jointe, en date du 5 avril et à l'adresse de M. Hypolite Worms de Port-Saïd, à Paris, précisait : « Ce prix de 270.000 F comprend la mise à bord de la chaudière neuve et une dépense de 20.000 F pour mettre le navire en bon état et l'acquisition d'objets de rechange. Le navire serait livré au plus tard fin juin prochain... Si l'affaire vous convient, dites-le-nous ces jours-ci. »]

8 avril 1873
De F. Mallet & Cie : « M. Rosseeuw. Nous regrettons qu'il soit alité et nous espérons que cela n'aura pas de suite. Nous avons pris note de la communication qu'il vous a chargée de nous faire. »

14 avril 1873
A L. Minetti, Gênes : Lui donne la liste des principales lignes que Worms fournit à Port Saïd, les unes depuis l'ouverture du Canal, d'autres après avoir essayé d'autres fournisseurs et définitivement venues à Worms. Relevé dans cette liste Alfred Holt et Rathbone Bros. de Liverpool ; le Lloyd italien, la Compagnie Adria de Trieste, la Compagnie Nederland d'Amsterdam, British India Steam Navigation Co. de Glasgow, Peninsular & Oriental Cy, P. Henderson & Co. de Glasgow ; John Fenwick & Son, T. Green & Co. et Donald Currie & Co. de Londres ; German Steam Ship Co. de Hambourg, la Compagnie du Canal de Suez, la Marine française... « Le nombre en augmente chaque jour, ma Maison à elle seule a plus de navires que les autres maisons réunies. »

18 avril 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « On vend le 22 courant le s.s. "Persévérance" du Havre ; comme je ne voudrais pas le laisser aller en d'autres mains à vil prix, je suis disposé à le pousser jusqu'à un certain prix et à m'en rendre acquéreur si on ne le vend pas trop cher. Nous pourrions le mettre sur notre ligne de Londres. Vous qui le connaissez, veuillez me donner votre opinion par retour du courrier sur ce bateau. [...] Traverses. Alexandrie. J'ai chargé M. Bayle d'offrir 100.000 traverses en pin des Landes injecté au prix de F 6,25 par traverse rendue sous palan à Alexandrie au lieu de F 5,90 que vous m'aviez indiqué. Sur ce prix une commission de 25% par traverse lui est accordée. Je me suis engagé à livrer ces 100.000 traverses dans le courant de cette année vu les besoins urgents des chemins de fer. Aujourd'hui je reçois une dépêche de M. Bayle ainsi conçue : "Signé contrat 100.000 traverses à vos prix documents partent par Brindisi." C'est donc une affaire terminée, à la fin du mois nous recevrons ce marché. Il s'agit maintenant de prendre vos dispositions pour en assurer l'exécution dans le délai stipulé. »
A Hte Worms Port-Saïd : Burness. « Je vois en lisant les lettres que vous leur écrivez que vous leur parlez des affaires de Suez et d'Alexandrie, vous oubliez que sur ces deux ports ils sont mes concurrents et qu'ils ont leur agent à Alexandrie, lequel est sur les lieux et les tient parfaitement au courant de tout ce qui se fait. Veuillez donc à l'avenir ne leur rien dire de ces affaires et vous borner dans votre correspondance avec eux à ce qui concerne les affaires de Port-Saïd. »

19 avril 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Alexandrie. « Alexandrie. Vous savez maintenant que M. Bayle a traité pour 100.000 traverses livrables cette année, vous pourrez donc prendre vos dispositions pour vos achats de bois afin d'être en mesure de les faire préparer avec toute l'activité possible quand nous aurons reçu le marché indiquant les dimensions exactes. Je suis engagé à livrer il faut absolument que nous le fassions de la façon la plus exacte ; de là dépendra certainement le succès pour de nouvelles fournitures. Le chemin de fer paraît très pressé puisqu'il demandait 240.000 traverses livrables cette année et que d'après la dépêche de M. Bayle il n'aurait pas accepté notre proposition de 200.000 pour l'année prochaine. »

28 avril 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Traverses Alexandrie. « Vous trouverez sous ce pli copie du marché 100.000 traverses avec la Daïra, je crois que les conditions sont bonnes sauf deux points très importants : le délai de livraison et les pénalités. J'avais offert... et non... comme il est dit dans le marché... J'ai donc télégraphié à Monsieur Bayle que je ne pouvais accepter ces conditions... Si la Daïra n'accepte pas ce que nous lui proposerons comme quantités et délais je préfère renoncer à l'affaire... »

29 avril 1873
A Adolf Deppe, Anvers : Recommande à son bon accueil M. Hull de la maison James Burness & Sons.
A M. Hull, Londres : « Adolf Deppe of Antwerp is agent for my line and steamers between Bordeaux and that port... If necessary you may refer the Government to the [Stoomwaart Maatohoppy] - Nederland whose steamers have hitherto been almost without exception coaled by me at Port Saïd, also to the Koninglike Co. of Amsterdam with whom my Marseille's house and myself have always been on very good terms. »

7 mai 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Service d'Anvers. « La combinaison dont vous me parlez ne pourrait laisser de bons résultats que si vous pouviez obtenir une fourniture de charbon aux chemins de fer du nord de l'Espagne. D'Anvers vous enverriez vos bateaux charger à Grimsby... Voyez donc s'il y a quelque chose à faire avec le chemin de fer du nord de l'Espagne. »

9 mai 1873
De F. Mallet & Cie : "Séphora". « M. Rosseeuw nous écrit que vous êtes d'accord pour que nous vendions le "Séphora" à votre maison de Port-Saïd aux conditions suivantes : 270.000 F, ce steamer vous appartenant pour les deux tiers, nous n'avons pas à nous occuper du paiement des 180.000 F que vous réglerez vous-même avec votre maison de Port-Saïd. Il est entendu que nous aurons la faculté de remplacer ou non ce steamer, que si nous le remplaçons, ledit steamer (acheté en remplacement) vous appartiendra pour deux tiers et nous pour un tiers »

22 mai 1873
Article de la "Liberté" : « La Compagnie postale anglaise, P&O, a publié l'annonce officielle du passage de ses navires postaux par le Canal. »

23 avril / 5 mai 1873
A Ferdinand de Lesseps, Paris, de "Ignatiew" : "Cher Ami"... en réponse à une lettre de Lesseps en date du 1er mai 1873. Projet de couvrir par un chemin de fer la distance de 3.740 kilomètres qui sépare en Asie Centrale le dernier tronçon de voie ferrée russe du dernier tronçon anglo-indien.

23 mai 1873
De F. Mallet & Cie : "Séphora". « Nous avons vendu ce steamer à votre maison de Port-Saïd. Cette vente est faite dans les termes et conditions de la lettre que nous vous avons écrite le 9 mai dernier avec cette seule réserve que, vu les circonstances politiques, nous ne le remplacerons pas sans que vous et nous soyons d'accord pour le faire. »

2 juin 1873
A la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : Établissement d'un nouveau mode de versement des fonds destinés à acquitter les droits de passage par le Canal des navires à la consignation de Worms.

6 juin 1873
De Lucien Labosse, Hte Worms Port-Saïd [jointe à une liasse de lettres d'Édouard Rosseeuw à Hypolite Worms] : "Séphora" en mer Rouge. « Rosseeuw a eu la visite de [R...] de Djeddah, elle l'a vivement intéressé ; Rosseeuw prétend que de Djeddah nous aurons toute l'année du fret pour Suez... Tout cela prouve qu'il faut faire l'affaire de la mer Rouge, qu'il y a là des trésors à exploiter et que personne ne peut mieux que nous être bien placé pour tirer bon parti de tout cela. Je sais aussi... que l'affaire du pèlerinage est un vol organisé par les capitaines qui tous gardent pour eux plusieurs centaines de livres que les armateurs perdent sans s'en douter et que nous, nous ne perdrons pas, nous qui aurons un agent au lieu de départ et au lieu d'arrivée... Rosseeuw m'a parlé de notre projet de faire une ligne de bateaux à vapeur avant même que je ne lui en aie ouvert la bouche. Il m'a dit aussi que nous étions sur une affaire de guano. Il paraît que tout cela fait déjà du bruit dans la mer Rouge où le nom de Worms est aussi connu que celui du Khédive. Le consul de Massaouah nous attend comme le messie... Il a beaucoup été parlé de la question des charbons, nous aurons un bon bénéfice avec un maximum de 2.000 tonnes à répandre sur Souakim, Massaouah, Hodeidah, Djeddah. »

10 juin 1873
A G. Felix et Frères, Montereau, Seine et Marne : « Je reçois votre estimée du... et m'empresse de la transmettre à ma maison de Rouen, sous le nom de A. Grandchamp Fils & Cie, qui est chargée de toutes les fournitures de charbon tant à Paris où elle a son dépôt que dans le rayon dans lequel vous vous trouverez compris. »
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Commandant-Franchetti". « Je vous laisse libre de terminer l'affrètement de retour de ce bateau d'Alexandrie à Marseille, suivant votre lettre d'hier. »
A Th. Bénard, Boufarik, Algérie : « L'affaire des mines de charbon dont vous m'entretenez peut être excellente. Seulement j'ai toujours eu pour principe de ne pas entrer dans des affaires industrielles aussi importantes. Pour l'affaire des crins végétaux, je mettrai à votre disposition la somme de cinq mille francs que vous m'indiquez. »
De F. Mallet & Cie : "Séphora". « Le travail avance. On nous dit que le moment pour les pèlerins est en juillet, août et septembre. Nous pensons donc que M. Rosseeuw ferait bien de le faire partir fin juin. Nous aurons alors complètement terminé toutes les réparations et tous les travaux supplémentaires pour approprier le navire à sa nouvelle navigation. »

13 juin 1873
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". Au sujet de la date à laquelle il faudra l'envoyer à Port-Saïd et de son utilisation entre-temps. « Aujourd'hui Schacher me demande si je peux le lui donner pour un voyage de Bordeaux à Londres... Ce bateau ferait le voyage de Londres et delà il se rendrait à Cardiff pour prendre du charbon pour Bordeaux où je pourrai lui donner un fret de traverses pour Alexandrie... Dans le cas où il ne conviendrait pas de prendre des traverses à Bordeaux pour Alexandrie, "Séphora" pourrait charger pour votre compte à Cardiff à destination de Port-Saïd. »
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « Je vous accuse réception de votre lettre du 11 courant... Vous me donnez avis que conformément aux stipulations de l'acte de Société que nous avons signé le 12 mars 1868 vous userez de la faculté qui vous y est réservée en continuant mes accords jusqu'à la fin de l'année 1875. J'en prends bonne note. »
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Commandant-Franchetti". Note d'assurances sur fret concernant l'affrètement de ce navire de Grimsby à Alexandrie.

19 juin 1873
D'Édouard Rosseeuw, Cauterets, à Hypolite Worms, Paris : « Notre exploitation de la mer Rouge doit être la source de gros et grands profits. »

27 juin 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Si le "Commandant-Franchetti" n'éprouve pas trop de retard à Malte, j'espère qu'il arrivera dimanche ou lundi au plus tard à Alexandrie. »

30 juin 1873
A la demande de Rosseeuw, H. Worms l'autorise à acheter la pleine propriété de "Séphora" pour l'affecter à la navigation en mer Rouge.
A Édouard Rosseeuw, Cauterets : « Votre achat du "Séphora" me cause des ennuis avec Monsieur Mallet. Il insiste pour le remplacement de ce steamer par un autre de plus fort tonnage. Je vais avoir de fortes sommes à débourser si je suis obligé d'en passer par les exigences de M. Mallet, vous de votre côté vous allez me devoir des sommes très fortes, car outre la part du "Séphora" qui appartient à Monsieur Mallet j'aurai en outre à lui payer toutes les pièces de rechange et toutes les fournitures... »

4 juillet 1873
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : "Commandant-Franchetti". « Ce vapeur est arrivé le 1er à Alexandrie où après avoir déchargé sa cargaison de charbon il va en prendre une de grains pour votre port. »

12 juillet 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Je vous confirme que je compte sur "Séphora" pour le 15-20 août à Port-Saïd. Elle commencera immédiatement un voyage à Djeddah-Massaouah-[...], de façon à être de retour à Suez pour le commencement du pèlerinage. »
D'une publication intitulée La Turquie : « Nous apprenons que la compagnie de Lloyd autrichien va rétablir un service mensuel entre Constantinople, Djeddah et [Hodeida]. » (En 1874, Daubrée sera l'agent supérieur de la compagnie en Égypte.)

14 juillet 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Télégramme. « Ne comptez plus sur "Séphora" qui va charger à Cardiff pour Port-Saïd directement pour mon compte. » "Séphora" prend un plein chargement à Cardiff pour Port-Saïd. Inclus dépêche annonçant le départ du "Commandant-Franchetti" d'Alexandrie pour Marseille samedi soir.
A E. [Wanhout], capitaine du "Séphora", aux soins de Batten & Edwards, Londres : « J'ai appris avec plaisir que la consommation charbon du "Séphora" est moins importante que vous me l'aviez indiquée à votre arrivée à Bordeaux. Tenez bien note, ainsi que je vous en ai prié, de toutes choses pouvant intéresser ma maison de Port-Saïd sur les qualités ou défauts de ce bateau. Par le courrier d'Égypte qui m'arrive aujourd'hui mon représentant de Port-Saïd me dit de lui expédier "Séphora" de suite. Vous devrez donc aussitôt que vous aurez terminé votre débarquement à Londres vous rendre immédiatement à Cardiff où mon agent, M. Staniford, que j'avise de votre arrivée vous donnera un plein et entier chargement de charbon à destination de Port-Saïd. J'ai écrit à MM. F. Mallet & Cie de vous expédier à Cardiff par le plus prochain steamer qui se rendra dans ce port tout le matériel de rechange et objets divers que vous avez laissés au Havre ainsi que la femme et l'enfant du mécanicien. Dès que vous aurez reçu ce personnel et le matériel en question vous partirez pour Port-Saïd directement. »
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : "Commandant-Franchetti". « Ce vapeur va de Marseille aller à Cette [Sète]. »

18 juillet 1873
A Dumreicher Frères & Cie, Alexandrie : "Commandant-Franchetti". « J'ai décidé de renvoyer ce bateau de Cette à Alexandrie avec un plein chargement de traverses pour la Daïra 14 ou 15.000 environ. Ce bateau partira de Cette dans les derniers jours du mois. Je vous serais bien obligé de me télégraphier des frets de retour que vous pourriez trouver sur votre place pour Marseille, le nord de la France ou l'Angleterre, Marseille de préférence... »
A Hte Worms Port-Saïd : « Liste de passages était on ne peut plus satisfaisante ; Burness ont ajouté au bas quelques détails sur le séjour de "N[...]" et "Agamemnon" dans le Canal. Tout cela doit produire un bon effet en notre faveur auprès des armateurs [...]. "Séphora". Ce steamer venant de Bordeaux décharge actuellement à Londres, de là il va aller à Cardiff charger directement pour Port-Saïd où je calcule qu'il devra arriver vers le 15 / 20 août. Les objets, qui étaient restés au Havre, ont été expédiés hier par M. Mallet ainsi que les articles demandés par votre note ; pour que vous puissiez les reconnaître ces derniers ont été marqués "Matériel Port-Saïd". Ce vapeur part, je crois, dans d'excellentes conditions d'installation ; je serai très heureux de voir vos espérances se réaliser quant aux résultats que vous attendez. En tout cas vous n'avez pas à redouter la concurrence des Messageries, M. Rosseeuw qui vient de voir M. Talion à Marseille m'avise qu'il n'en est nullement question. »

19 juillet 1873
D'Édouard Rosseeuw, Marseille, à Hypolite Worms Paris : « Je pars en bonne santé et plein d'une belle ardeur. Je veux avaler la mer Rouge, l'amirauté, et encore plus. »

25 juillet-12 août 1873
Dans ce copie de lettres (correspondance avec F. Mallet & Cie et G. Schacher) il est fait allusion à une campagne dans les journaux et à une pétition contre l'établissement à Bordeaux d'un ponton et d'une tente (pour les bateaux probablement reçus par la Maison de Bordeaux).

27 juillet 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Notre agent à Suez attache la plus grande importance à la faculté d'assurer ; nous aurions ainsi une supériorité énorme sur les bateaux de la Khédivié qui n'assurent jamais. »

2 août 1873
De Hte Worms Port-Saïd : « L'amirauté anglaise vient d'arrêter le programme officiel du mouvement des transports 1873/1874 : 9 vapeurs soit 18 passages, de septembre prochain à mars 1874. Votre dernière lettre ne nous dit rien des résultats de vos démarches à Londres. »

12 août 1873
A M. Jourdan, Constantinople : "Commandant-Franchetti". « Ce vapeur qui m'appartient va se rendre d'Alexandrie à Galatz où il chargera en retour pour Marseille. Au cas où il s'arrêterait à Constantinople et s'y adresserait à vous... je le recommande à vos bons soins. »

13 août 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Est arrivé ce matin à 6 heures. La marche de ce vapeur a été satisfaisante. À une première inspection, l'armement et les réparations du "Séphora" laissent beaucoup à désirer. »

14 août 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Je voudrais bien être débarrassé de ce bateau, occupez-vous toujours de trouver un acheteur même au prix d'un sacrifice je suis décidé à m'en défaire. »

16 août 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Le départ de ce bateau a été annoncé au gouvernement égyptien qui voit, je crois, cette ligne d'un oeil défavorable. La Khédivié mal organisée, malmenée, sera probablement obligée de cesser son service. »
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Est arrivé ici le 13, vient de partir pour Suez. Nous lui avons donné un peu de charbon et à Port-Saïd nous avons pu lui donner une cinquantaine de tonnes de fret, environ francs 5.000. Nous espérons que nous trouverons à Suez une assez grande quantité de marchandises et ainsi déjà notre premier voyage ne sera pas infructueux. »

20 août 1873
A Fancheteau & Joux, Nantes : Vente de 4.700 à 4.900 tonnes pour la Martinique.

22 août 1873
A Hte Worms Port Saïd : Marseille. « Monsieur Cruzel demande à fermer la maison, mais Monsieur Worms n'a pas encore pris de décision. »

25 août 1873
A Georges [Scherzer], chef de la comptabilité du Chemin de fer roumain, Bucarest : « Monsieur Worms pourra fournir à cette Société du combustible de toute première qualité tel qu'il en fournit à Compagnie des Messageries maritimes, au chemin de fer égyptien, aux gouvernements turc et égyptien et à divers autres gouvernements et administrations. »

29 août 1873
A Hte Worms Port-Saïd : « "Séphora" a commencé son service, vous avez pu lui trouver 50 tonnes de fret chez vous et vous espérez qu'elle aura à Suez une assez grande quantité de marchandises. J'attends de nouveaux détails et je suivrai avec grand intérêt cette navigation nouvelle. » Le premier voyage du "Séphora" laissa un petit bénéfice.

30 août 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Suzanne". « Je suis très décidé à me débarrasser de "Suzanne" ; il ne faut donc pas que ce soit la question de prix qui empêche la vente, vous voudrez donc bien me tenir au courant des offres que vous recevez de Bayonne. »

1er septembre 1873
Au ministre des Travaux publics, Bordeaux : H. Worms a été autorisé par arrêté préfectoral du 11 janvier 1873 à installer un emplacement désigné au quai des Chartrons, un embarcadère nécessité principalement par les besoins de sa ligne de Bordeaux au Havre et à Hambourg. H. Worms est consignataire de plusieurs lignes de bateaux à vapeur, à Bordeaux. La construction s'en poursuit, d'accord avec l'administration mais au mois de juin une pétition au préfet lui demandant de retirer l'autorisation. Protestation d'Hypolite Worms, les signataires semblant s'être placés uniquement au point de vue égalitaire, ne pas vouloir qu'on accorde à Worms ce qui n'est pas et n'aurait d'ailleurs nullement lieu d'être accordé à tout le monde. Il y a une compagne dans les journaux.

6 septembre 1873
De Hte Worms Port-Saïd, à M. Mautin, courtier d'assurances maritimes : « "Séphora". Les deux points extrêmes de notre navigation sont Port-Saïd et Aden. Notre port de départ régulier est Suez. Il nous arrivera souvent d'expédier de Port-Saïd à Suez par le canal maritime des marchandises destinées à être embarquées sur "Séphora" pour un des points de la mer Rouge. »
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Est attendu à Suez dans quelques jours. Nous croyons que le premier voyage fait dans la mauvaise saison ne sera pas trop mauvais. Tout est à étudier dans cette navigation et nous sommes les premiers qui allions dans les ports de la mer Rouge avec un vapeur de commerce. Tout est donc à créer dans les différents ports où nous voulons toucher, correspondants, agents, etc.. Nous nous en tirerons bien. »

7 septembre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Nous avons déjà arrêté du fret et des passagers pour le voyage numéro 2. »

10 septembre 1873
A Georges Scherzer, Bucarest : Télégramme. « Vendez Newcastle 38 Cardiff 39 palan Galatz expéditions voiliers vapeurs mon choix. »

12 septembre 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Commandant-Franchetti". « J'ai bien peur que nous ayons des mécomptes sur ce voyage au Danube... »

13 septembre 1873
A la Compagnie des chemins de fer du PLM : Lui retourne revêtu de la signature Worms le marché pour fourniture 12.000 tonnes charbon Cardiff.
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Je reçois de Suez une horrible nouvelle : notre capitaine Vanhout du "Séphora" est mort d'insolation. »

16 septembre 1873
A Georges Scherzer, Bucarest : Accuse réception de son télégramme. « Marché conclu
5.000 tonnes Newcastle 38 palan Galatz voiliers ou vapeurs... bonne... est prise par Monsieur Worms. »

17 septembre 1873
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « J'ai profité de la présence à Paris de Monsieur Jardin pour vous faire savoir que pour le remplacement de "Séphora" je vous autorisais à vous occuper de l'achat d'un autre steamer. »

18 septembre 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Commandant-Franchetti". « Les nouvelles que vous me transmettez sont très mauvaises, voilà encore un voyage qui laisse de tristes résultats... ce n'est que contraint et forcé que je vous ai laissé faire la navigation de la Méditerranée, n'ayant pas de meilleur emploi ailleurs. Je regrette bien l'achat de ce bateau. »
D'une publication intitulée La Turquie : Donne la liste des navires ayant passé le canal de Suez du 9 au 31 août 1873. "Séphora". Vapeur français de 254 tonnes, allant de Cardiff à la mer Rouge. Charge : 500 tonnes de houillères et divers.

21 septembre 1873
Aux Chemins de fer roumains, Bucarest : Confirmation de la vente de 5.000 tonnes charbon Newcastle livrables Galatz.

22 septembre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « A commencé son deuxième voyage et son fret de sortie est très satisfaisant. »

24 septembre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Le premier voyage s'est effectué sous tous les rapports dans de mauvaises conditions. Nous ne sommes pas satisfaits du choix des officiers. Nous ne disons rien du capitaine [Vanhout], qui est malheureusement mort et qui semblait devoir nous convenir. Le chef mécanicien Caron fera aussi notre affaire, mais le reste est très mal choisi. Le second à qui nous avons confié le commandement de "Séphora" est très insuffisant comme capitaine à qui nous devons confier, non seulement le commandement, mais encore la surveillance de nos agents. Dans les ports de la mer Rouge, il n'y a pas d'Européens (excepté à Djeddah où toutes les nations sont représentées par six personnes) et nous sommes forcés de confier nos affaires à des indigènes que nous ne pouvons pas laisser sans surveillance. Nous avons été obligés de débarquer le lieutenant est le deuxième mécanicien, tous deux comme incapables et paresseux à l'excès. Garcias y Garcias. J'ai vu à Suez et les envoyés de cette maison qui doivent prendre passage sur "Séphora" nº 3 pour [Massaouah]. Ils m'ont dit que leur maison de Paris voulait faire de grandes expéditions de marchandises en Abyssinie. S'il est vrai qu'ils puissent nous offrir du fret, vous pourriez faire un arrangement avec les Messageries, et prendre pour les ports de la mer Rouge. La grosse affaire de cette maison est le guano et c'est ce qu'ils vont expédier là-bas, car ils nous promettent beaucoup de fret de retour. Nous ne pouvons pas vous parler de ce produit. Il a été impossible d'en prendre au dernier voyage de "Séphora" et même nous ne pouvons guère compter en avoir pour le retour du voyage numéro deux. Massaouah est presque complètement abandonné par les indigènes qui se retirent dans les montagnes à l'époque des grandes chaleurs. Nous ne pouvons guère compter en avoir en retour du voyage numéro trois. Nous avons l'intention de nous entendre avec les Messageries qui prendraient en Syrie toutes les marchandises directement pour les ports de la mer Rouge, ces marchandises nous seraient remises à Port-Saïd et nous les expédierions à Suez pour les rendre à destination par "Séphora". Par le prochain courrier, nous écrirons à cet effet à M. Talon. »

26 septembre 1873
De Hte Worms Port-Saïd, à J. Talon, directeur des services maritimes des Messageries maritimes, Marseille : « Notre steamer "Séphora", portant 600 tonnes de lourd, a accompli son 1er voyage. Parti le 21 août dernier de Suez à Djeddah, Hodeida, Massaouah, Souakim, il était de retour le 15 courant et a commencé son 2ème voyage, le 22 courant. Il doit être de nouveau à Suez les 12/15 octobre et continuer régulièrement le même tour de la mer Rouge dans une période de 20 à 22 jours. Les éléments de sortie de Suez se composent : des produits manufacturés d'Europe transportés par voie d'Alexandrie ou du Canal par steamers anglais et italiens jusqu'à Suez ; de produits et de marchandises recueillis dans les ports de la Méditerranée, depuis Constantinople jusqu'à Port-Saïd, transportés par votre compagnie, par les steamers du Lloyd autrichien jusqu'à Djeddah et Hodeida seulement (rien sur la côte d'Afrique), enfin par la Compagnie russe de navigation jusqu'à Port-Saïd seulement. Mon but est de vous demander si vous jugeriez convenable de rechercher des marchandises de la Syrie à destination de la mer Rouge en vous entendant avec moi pour un prix de fret combiné. Je recevrais les marchandises de vous à Port-Saïd et les transporterais d'ici aux ports principaux de la mer Rouge. »
De Lucien Labosse, Hte Worms Suez, à Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". Deuxième sortie très satisfaisante (73 pèlerins, frets divers, plus de cent tonnes de charbon pour Djeddah). Notre voyage numéro 2 se fait dans d'atroces conditions comme officiers. Le second Lacaze est un braillard, léger comme un moineau, grisé par la nouvelle position qu'il croit avoir, ce serait pour nous un homme dangereux, avec cela brutal et à cause de lui, le chef mécanicien et les matelots demandent à débarquer. Je ne vois que deux hommes [pour le remplacer] : Cecconi ou bien Lefebvre. » Composition de l'équipage. « Les négociants arabes sont contents de "Séphora" qui n'a pas perdu de temps et qui, malgré les confusions fâcheuses pour les marchandises délivrées dans les différents ports, n'a pas plus mal travaillé que la Khédivié. »

27 septembre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Je vous confirme ce que vous disait ma lettre du 24 courant au sujet de Garcia y Garcia, vous priant de vous entendre avec les Messageries pour un fret direct de Paris à Massaouah. Tout en faisant la part des exagérations des agents de Garcia, on peut espérer de cette maison quelques expéditions sérieuses. Cette première affaire serait un acheminement à d'autres accords que par ce même courrier, je propose à M. Talon de Marseille. Voici la copie de la lettre que je lui adresse. "Séphora". Les chiffres que je vous accusais à ma dernière lettre relative au premier voyage de ce bateau, étaient tout à fait erronés, au lieu de la perte assez lourde que j'avais le chagrin de vous signaler, nous sommes sûrs aujourd'hui d'avoir trouvé un petit bénéfice. Mettons que nous avons mis les deux bouts sur cette première opération, résultat que nous trouvons très beau et encourageant quand nous considérons les incroyables difficultés de toute nature qui ont assailli notre début. »

30 septembre 1873
A Hte Worms, Villers-sur-Mer : "Séphora". « Nous avons eu aujourd'hui la visite du procureur général de la Congrégation de Saint-Lazare venant nous demander des renseignements sur les départs de "Séphora" pour Monseigneur Fouvier, vicaire apostolique de l'Abyssinie, de la Congrégation de Saint-Vincent-de-Paul, qui se rend à Massouah avec 6 missionnaires. Je lui ai donné les indications que je pouvais et sur sa demande lui envoie une lettre d'introduction pour Van Lennep à Alexandrie et le recommanderai à Port-Saïd par le prochain courrier. »
A R. Van Lennep, chancelier du Consulat général des Pays-Bas, Alexandrie : « La présente vous sera remise par Monseigneur Fouvier, vicaire apostolique de l'Abyssinie, de la Congrégation de Saint-Vincent-de-Paul, qui doit s'arrêter dans votre Ville, en route pour Suez où il a l'intention de s'embarquer à bord de mon vapeur le "Séphora" à destination de Maesouah. »

Octobre 1873
Henri Goudchaux est en Algérie. Il y voit le général Chanzy. N'est-ce pas une suite de la proposition de M. Th. Benard de Boufarik à M. Worms au sujet d'une affaire de crins végétaux [Alfa] pour laquelle M. Worms est disposé à mettre 5.000 francs à disposition de M. Benard.

3 octobre 1873
A Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Je vois avec plaisir par votre télégramme que le premier voyage laisse un petit bénéfice et par votre lettre du 24 que la seconde sortie est satisfaisante. »

4 octobre 1873
A Eugène Cellier, Hambourg : « Un jeune homme de ma famille, M. Jules Sylvain, m'ayant exprimé le désir de se rendre dans votre ville pour y apprendre l'allemand et en même temps de s'initier aux affaires, je viens, comptant sur votre obligeance habituelle, vous demander s'il vous serait possible de lui donner un peu d'occupation dans votre bureau pendant le séjour qu'il pourra faire à Hambourg. Je le crois intelligent et rempli de bonne volonté et j'ai confiance qu'il ne tarderait pas à profiter de ce qu'il aurait l'occasion d'apprendre sous votre direction. En même temps, j'espère que vous voudrez bien donner à mon jeune protégé les quelques indications qui pourraient lui être nécessaires à son arrivée dans votre ville en ce qui concerne installation, professeur, et je me permets à cet égard de compter sur votre bienveillant accueil en sa faveur, en vous adressant tous mes remerciements à l'avance. »
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Le capitaine Vanhout, saisi par le mal à midi, est mort à 3 heures. Je m'occupe de rapatrier sa famille. Le résultat du premier voyage en mer Rouge est négatif. Le deuxième s'annonce bien, mais dût-il encore être négatif, mon opinion sur l'ensemble de l'opération à l'avenir est bien arrêtée. Ce sera une grande et belle affaire qui devra se développer avant longtemps. Seulement nous avons à réparer toutes les maladresses commises et toutes les fautes d'un état-major qui nous avait été donné pour être de tout premier choix. Jusqu'à ce moment, le mal se borne à des gaspillages coupables qui, en somme, ne nous compromettent nullement. Ce que nous redoutons le plus, ce serait les réclamations qui pourront nous arriver par la suite de confusions dans la destination des marchandises, confusions résultant de l'incurie du second et de son ignorance crasse en pareille matière. »
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". Note sur l'équipage. « Vanhout, capitaine, aurait, je pense, fait notre affaire. Lacaze, second, bavard, brutal et léger, chargé de l'embarquement de marchandises. Le premier voyage de "Séphora" a été fait dans des conditions déplorables, les marchandises pour Hodeida ont été débarquées à Djeddah, celles pour Massaouah à Hodeida et nous avons reçu de nombreuses réclamations. Il a été d'une brutalité révoltante pendant qu'il avait le commandement du vapeur par intérim. En retour du premier voyage il s'est battu avec le lieutenant et il a brutalisé les hommes au point que tous ont demandé leur débarquement si le second devait être conservé comme capitaine. Le lieutenant, une rosse, paresseux, grommeleur, poussant l'équipage à l'insubordination. Il est débarqué. Caron, chef mécanicien, ne mérite que des éloges. Rouyé, deuxième mécanicien, bon à rien, mou, paresseux. Le chef mécanicien a été obligé de demander officiellement son débarquement. Nous avons donc débarqué : Capitaine Vanhout, mort en cours de voyage ; le lieutenant, sur sa propre demande ; le deuxième mécanicien, sur la demande de son chef (il est encore aujourd'hui à l'hôpital de Suez avec une dysenterie) ; le maître d'hôtel, père de M. Vanhout ; un chauffeur déjà âgé et trop faible pour une pareille navigation (il est aussi à l'hôpital). »

6 octobre 1873
Aux Messageries maritimes, Paris : « J'ai l'honneur de vous remettre sous ce pli la copie d'une lettre qui vient d'être adressée à la date du 26 écoulé par ma Maison de Port-Saïd à Monsieur le directeur de votre exploitation à Marseille relativement à un projet de tarif à établir entre votre Compagnie et ma Maison pour le transport des marchandises des ports de France et de la Méditerranée aux ports de la Mer rouge par les vapeurs de votre Compagnie jusqu'à Port-Saïd et de là à destination, par voie du Canal et par mon vapeur le "Séphora", que je viens d'appliquer à cette navigation. Je me permettrai de recommander le contenu de cette lettre à votre bienveillante attention en espérant qu'il pourra entrer dans les convenances de votre Compagnie de se prêter à la combinaison dont elle vous entretient. »

7 octobre 1873
A A. Chalès & Cie, armateurs, Bordeaux : « Ma maison est non seulement la première des deux maisons françaises qui existent dans le Canal, mais reçoit à elle seule plus que toutes les autres maisons réunies. » Elle a la fourniture de la Marine française, des lignes Péninsulaire et Orientale, Holt, Green, Adria de Trieste, Lloyd italien, etc. etc.

13 octobre 1873
A la Compagnie des Chemins de fer du PLM, Paris : « J'ai l'honneur de vous retourner sous ce pli, revêtu de ma signature, notre marché... pour la fourniture de 12.000 tonnes de charbon de Cardiff à votre Compagnie. »

14 octobre 1873
A Hte Worms Newcastle et Geo & A. Herring & Co., Londres. Leur adresse liste des armateurs, clients de la maison de Port Saïd, sur lesquels celle-ci tire des traites. H. Worms les prie de lui dire s'ils sont bons et de tout repos.

17 octobre 1873
A Henri Goudchaux, Sidi-Bel-Abbès : « Il n'y aura rien de possible tant que la ligne de [Télétat] à Sidi-Bel-Abbès ne sera pas achevée. La Compagnie PLM, qui en a obtenu la concession, devra tôt ou tard s'occuper de construire cette voie et c'est quand elle sera achevée qu'il y aura grand intérêt pour celui qui aura obtenu la concession de Sidi-Bel-Abbès aux champs de l'Alfa, de s'occuper de cette ligne. Vous allez à Oran avec M. Bernard. Vous verrez, en visitant la province, quelles sont les ressources qui existent soit en Alfa, en bois résineux et en minerai. Je ne vois aucun inconvénient à ce que vous demandiez en mon nom la concession. Vous devrez aussi vous informer s'il n'y aurait pas possibilité d'établir une ligne de Daya à Saida. »
A Paul Bayle, Le Caire : Traverses. « "Commandant-Franchetti" doit partir aujourd'hui avec 14.000 tonnes et fera à son retour un troisième voyage. Je cherche encore un autre steamer. »
A Dumreicher Frères & Cie, Alexandrie : Traverses. « "Commandant-Franchetti" doit quitter Cette aujourd'hui pour Alexandrie avec 14/15.000 traverses pour la Daïra. Ce bateau chargera à Alexandrie pour Marseille et il retournera immédiatement chez vous avec un nouveau chargement de traverses. »

18 octobre 1873
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : "Commandant-Franchetti". « La direction de ce bateau est laissée aux soins de ma maison de Bordeaux, ce n'est que contraint et forcé que je le laisse naviguer dans la Méditerranée n'ayant pas meilleur emploi ailleurs. »
De Hte Worms Port-Saïd : « Assurances. Nous ne sommes pas encore en mesure de rien conclure ; nous ne sommes pas encore assez sûrs de nos agents dans les divers ports de la mer Rouge. Il est bien difficile de créer des relations régulières dans ces pays de sauvages et d'aventuriers. "Séphora". Je ne puis encore vous donner aucun détail. L'affaire est bonne en elle-même, la seule et très grande difficulté consiste dans ce que je vous disais plus haut, soit de trouver des agents sûrs et réguliers. Notre troisième voyage va commencer dans quelques jours. »
De Lucien Labosse, Hte Worms Suez, à Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Je vous confirme ma dépêche qui vous annonce l'arrivée de "Séphora". Aussitôt que je suis arrivé à bord, quatre matelots du pont sur six m'ont demandé à être débarqués, le chef mécanicien m'a fait la même demande, tout cela à cause du capitaine. Lacaze est venu, à son tour, me faire des plaintes et a fini en me donnant sa démission. Je l'ai acceptée : 1° parce que j'espère par ce moyen conserver l'équipage, 2° parce que j'aurais été à la merci de cet homme qui se serait cru indispensable. Me voilà dans un grand embarras. Lefebvre n'a pas donné signe de vie. Je suis très inquiet. Je suis étonné de n'avoir pas de dépêche de vous me disant si oui ou non, Cecconi veut au moins pour une fois commander le "Séphora". Il faut absolument partir. Je vous dirais toutes les bévues qui ont été faites pendant ce voyage que cela ne servirait à rien. Pensez seulement que je n'ai pas de manifeste de Hodeida, c'est-à-dire que je ne sais pas à quel prix a été prise la marchandise, si le fret est payable à destination ou a été payé d'avance. Jamais homme ne s'est trouvé dans un pareil pétrin. Heureusement que j'ai à livrer à des Arabes qui sont de braves gens. »

19 octobre 1873
De Lucien Labosse, Hte Worms Suez, à Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Votre dépêche m'annonçant que Cecconi ne serait à Port-Saïd que dans quelques jours ne m'a pas rassuré, car vous ne me dites même pas quand il doit revenir. J'étais dans une anxiété terrible. J'étais sans nouvelle du capitaine Lefebvre et à chaque instant, nous trouvons de nouvelles bévues faites pendant le dernier voyage. La plus sérieuse, après l'oubli du manifeste à Hodeida, est l'oubli de la passe à Djeddah. Les Arabes n'ont pas de connaissements et ne peuvent pas retirer leurs marchandises. Vous jugez sur quel lit de roses nous allons nous trouver. Oh ! M. Mallet nous a bien fait du tort en nous donnant un équipage dont l'état-major était composé de fous et de crétins. Enfin, vers trois heures, Lefebvre est revenu et m'a demandé si nous voulions accepter ses propositions. Enfin, pressé, j'ai fini par accepter un engagement de cinq ans à 600 F par mois ! Il va prendre demain le commandement de "Séphora". En somme, le deuxième voyage laissera un bénéfice mais la perte morale que nous avons faite est énorme et sera difficile à réparer. Le voyage numéro 3. Nous avons très peu de marchandises. On nous en a promis beaucoup, mais avec tout ce qui s'est passé, les Arabes voudront-ils continuer à nous les donner, c'est possible, mais pas certain. Les pèlerins sont assez nombreux, nous en aurons sans doute 250... Voici la copie de la dépêche que Lefebvre a adressée à la compagnie pour donner sa démission.... »

21 octobre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". Rapport intéressant sur les grandes difficultés rencontrées du fait de l'équipage.

22 octobre 1873
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : "Commandant-Franchetti". « Ce bateau est dans les mains de ma maison de Bordeaux et lui appartient pour une partie. Elle en a la direction et je ne m'en occupe pas, or du moment que vous ne voulez pas avoir de relations avec elle, je ne puis pas lui ordonner de vous consigner ce steamer. »

24 octobre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « A quitté Suez hier au soir commençant son troisième voyage par une sortie de 20.000 F. »

25 octobre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « La dernière lettre datée de Port-Saïd vous disait que notre steamer partait pour son troisième voyage avec un fret sorti de 21.000, y compris les pèlerins, c'est un très beau fret et aujourd'hui (dimanche 26 octobre) "Séphora" doit être à Djeddah. Le capitaine Lacaze m'a donné sa démission, il a bien fait. Il m'a fallu trouver à Suez, le même jour, un capitaine, un second, un deuxième mécanicien, deux chauffeur, deux soutiers et un matelot pour remplacer les sept personnes qui avaient demandé à débarquer ; ce serait un jeu au Havre, à Bordeaux, mais c'est un tour de force à Suez. J'ai fait pour le mieux. Lacaze, un second déplorable qui m'a débarqué (pendant qu'il était second) 89 colis à Djeddah lorsqu'ils étaient destinés à Massaouah. Le voyage numéro deux a été fait de la même façon. J'ai des erreurs de destination pour 157 colis ! J'espère que le voyage numéro trois réparera toutes ces erreurs. »

6 novembre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Note de comptabilité jointe à la lettre du 9 novembre. Comptes des divers voyages déjà effectués : - Du Havre à Bordeaux, Londres, Cardiff : pertes 6.017,92 F - Cardiff à Suez : pertes 2.408,38 F - ensemble : pertes 8.423,30 F. Nous nous attendions à un résultat plus mauvais. Le premier voyage en mer Rouge a laissé 946,21 F pertes ; le second voyage a laissé 299,01 bénéfices. »

10 novembre 1873
Au président de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : Affaire du "Corromandel". « Si vos agents avaient été animés envers ma Maison du même esprit dont vous avez toujours fait preuve envers moi, ils n'auraient jamais refusé le 6 au matin un bon de prélèvement imputable au versement qu'ils savaient devoir être fait par moi ici dans la journée avec la régularité dont je ne me suis, je crois, pas encore une seule fois départi. »

14 novembre 1873
A Edouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : Affaire du "Corromandel". « Après de longues discussions où je me suis efforcé de faire comprendre à M. Lesseps que je ne pouvais me contenter de simples regrets, désirant mettre un terme à toute discussion irritante, j'avais proposé de signer conjointement avec lui un compromis qui devrait donner satisfaction à ma Maison, tout en ménageant la susceptibilité de M. Lesseps. »

17 novembre 1873
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Proposition pour le renouvellement de son marché pour la fourniture à Port-Saïd des charbons anglais nécessaires aux bâtiments de la Marine française pour 1874.

28 novembre 1873
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Envoi du projet d'acte signé par H. Worms pour la prorogation du marché pour la fourniture du charbon à effectuer en 1874 à la Marine militaire française à Port Saïd.
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Inclus comptes du troisième voyage. Cela n'est pas encore brillant. Jusqu'à présent nous avons eu de grandes peines sans bénéfices sérieux. Nous espérons que tout ira bien par la suite. Le voyage numéro 4 sera bon. "Séphora" ne va qu'à Yanbo et Djeddah, durée du voyage aller-retour de Suez et retour à Suez : 10 à 12 jours. Nous avions à bord 510 pèlerins. »

Décembre 1873
Perte du steamer "Marguerite", sans nouvelle sur la nature du sinistre.

3 décembre 1873
A M Rocher, capitaine du "Suzanne", à Bayonne : « Sur la demande de M. G. Schacher, je vous adresse sous ce pli une procuration en votre nom à l'effet de signer l'acte de vente du steamer "Suzanne" à MM. Landré et Roby, de Bayonne, encaisser les 60.000 francs qui doivent être payés, en donner quittance, le tout suivant les instructions qui vous ont été données par ma Maison de Bordeaux. »
A A. Grandchamp Fils [qui a prévenu H. Josse de son intention d'avoir un établissement à Cardiff] : « Vous porterez atteinte à ma considération commerciale, vous donnez à penser que ma maison est insuffisante et que vos affaires sont dans de mauvaises mains. Il paraît que votre décision est bien arrêtée puisque vous m'informez qu'à partir du 1er janvier prochain vos affaires seront retirées de mes mains... Je me vois donc forcé d'user de la faculté que me donne l'article de notre acte de société et je vous donne avis que je cesse de faire partie de votre maison. »
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Est arrivé à Suez à ce matin après un voyage de douze jours de sortie à Suez et retour à Suez ayant touché à Yanbo et Djeddah. Le résultat du voyage sera satisfaisant. Notre steamer partira vendredi 5 et encore pour Yanbo et Djeddah. Nous avons déjà son plein chargement et pèlerins 500 environ et de la marchandise. »

5 décembre 1873
A Paul Bayle, Alexandrie : « Traverses. Le "Commandant Franchetti" est chargé et part demain, ce courrier en portera un connaissement à MM. Dumreicher. Le "Nicolai" a dû terminer hier, et j'en attends le connaissement demain [...] mais je cherche un voilier que j'espère affréter d'ici 3/4 jours, et il complétera mes expéditions puisque la Daïra refuse de recevoir les traverses facultatives. J'espère encore que vous obtiendrez de Rousseau Bey qu'il abandonne la demande de pénalité ; cette question de pénalité serait de toute façon on ne peut plus désagréable [...]. Vous pouvez dire que j'ai fait tout ce qu'il était possible pour accélérer ces expéditions : j'ai acheté des traverses là où j'ai pu à n'importe quel prix, je les ai expédiées à Cette [Sète] par chemin de fer au lieu de le faire par bateau. J'ai eu à subir quantité de frais de tout genre pour accélérer la livraison, l'injection et l'embarquement, enfin, j'ai appliqué au transport mon propre vapeur qui a perdu beaucoup d'argent dans cette navigation, et toutes ces considérations doivent au moins prouver à la Daïra qu'aucun sacrifice n'a été épargné de ma part pour arriver à lui donner satisfaction. [...] Ce marché de traverses va probablement laisser une perte à ma charge. »

8 décembre 1873
A Lorenzo Bruzzo, Gênes : « Copie du contrat en ce qui concerne les 10.000 tonnes que je vous ai vendues pour 1874 (charbon Davison's, West Hartley Large Steam Coal). »

12 décembre 1873
De la P&O : Extrait du rapport des directeurs à l'assemblée des actionnaires du 5 décembre. « Dès qu'il fut certain que le Canal était navigable par les grands navires, il devint évident que la masse du trafic général se porterait vers cette voie en s'affranchissant de l'inconvénient des transbordements de navire à navire et du transit par le chemin de fer égyptien. La prévision de ce changement nécessitait une transformation du matériel de la Compagnie... Pour cette transformation l'expérience du Canal devenait telle qu'elle démontrait la nécessité de l'adoption de cette route par les steamers postaux anglais (ainsi d'ailleurs que l'avait déjà adopté les postaux français, italiens et autrichiens.) »

13 décembre 1873
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Suzanne". « Vous me remettez l'acte de vente de ce bateau qui me paraît être bien en règle. »

19 décembre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Est arrivé de Djeddah et va repartir dimanche prochain, soit le 21 courant. Nous espérons encore le charger de pèlerins pour Yanbo et Djeddah. »

23 décembre 1873
A F. Mallet & Cie, Le Havre : "Marguerite". « J'ai votre lettre du 22 courant, en l'absence de toute nouvelle du malheureux capitaine Herpin, nous devons, je crains, considérer la perte de son navire comme certaine et notre premier devoir est de venir en aide aux familles dont les soutiens ont perdu la vie dans cette affreuse catastrophe. Je vous prie de m'inscrire personnellement pour 15.000 F. »

25 décembre 1873
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « A commencé son voyage numéro 6 avec un fret de sortie de 1.500 encore pour Djeddah et déjà nous avons un assez bon fret pour le voyage numéro 7. Pour les cinq premiers voyages, bénéfices de 1.500 après avoir balancé les pertes au départ du Havre, Cardiff, Bordeaux et jusqu'à Suez. C'est un assez bon résultat. Nous allons bientôt retrouver des pèlerins en sens inverse. »

26 décembre 1873
A F. Mallet & Cie, Le Havre : Projet d'acte de société. « Je vous le retourne sous pli séparé... Je vous remets inclus une note de quelques modifications que je réclame et que je vous prie de faire insérer dans l'acte ; elles ne changent en rien la base de notre accord, prévenez-moi du jour où l'acte pourra être signé chez le notaire... N. B. : extrait de ladite note. Après l'article 25 ajouter l'article suivant : Messieurs Mallet & Cie continueront à se servir des agents de Monsieur Worms sur les places de Cardiff, Grimsby, Newcastle et autres pour l'achat des charbons et les affrètements. »
A Eugène Cellier, Anvers : "Marguerite". « J'ai attendu jusqu'à ce jour pour vous écrire, espérant toujours que vous réussiriez à recueillir quelques nouvelles sur le sort de notre malheureuse "Marguerite" et à nous tirer de la pénible incertitude où nous sommes à son égard depuis plus de huit jours. Aujourd'hui que tout espoir est, je crains, à peu près perdu, je tiens à vous dire, pour que vous le transmettiez au fils de ce pauvre capitaine Herpin, qui est je crois avec vous, toute la part que moi et les miens prenons à la perte de cet homme dévoué et bon, que nous avions connu si longtemps et dont je n'avais pas été le dernier à reconnaître et à apprécier les excellentes qualités d'intelligence [...] et ce qu'il y a peut-être de plus douloureux est l'absence jusqu'à présent complète de tout indice quelconque sur la nature de ce sinistre. [...] J'espérai encore que notre malheureux Herpin aurait réussi à se réfugier lui et son navire dans quelque petit port du Nord où il n'aurait pu communiquer, mais aujourd'hui le malheur est certain. »

27 décembre 1873
De F. Mallet & Cie, Le Havre : Modifications à apporter à l'acte social.

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