1911.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre
Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence, dans :
- les copies de lettres à la presse1,
- les doubles des courriers reçus par le siège, à Paris, entre 1909 et 19132,
- la correspondance, les notes, rapports, circulaires, accords, traités... (originaux ou duplicatas) émanant de la direction générale de la Maison, des départements maritimes et combustibles ainsi que des succursales françaises et étrangères. Les dossiers d'où proviennent ces pièces ont été classés "tels quels" par les services qui les ont produits. Répertoriés par objet et non par date, ils couvrent – ensemble – une période allant de la fin du 19ème siècle au début des années 1960. Une notice située à la fin du présent article, reproduit le descriptif qui est fait des archives les plus significatives sur les bordereaux d'inventaire,
- les synthèses réalisées par la Maison et notamment :
- "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
- "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec l'Égypte (1869-1948)", daté du 16 juin 1948
- "Historique de Worms & Cie – 2ème partie (1877-1911)", daté du 27 avril 1948.
A ces informations s'ajoutent celles recueillies :
- auprès des services administratifs : état civil, tribunal de commerce...
- dans les annuaires et les minutes notariales...
- dans la presse, les revues professionnelles et les ouvrages d'histoire...
Les documents d'où sont extraits les renseignements rassemblés dans ce recueil sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur l'intitulé de chacun d'eux (en bleu + soulignement).
1+2 Ces corpus n'ont pas fait l'objet d'un dépouillement exhaustif comme cela a été le cas pour les chronos de correspondance datant du 19ème siècle.
Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers
[Documents pluriannuels]
10 juillet 1871-10 février 1919
Registre des navires.
1887-1914
De Worms & Cie Bayonne : [Extrait d'une note datée de 1914.] "Prix moyens des charbons à gaz de Newcastle sur wagon Bayonne, de 1887 à 1914".
1896-1918
Bilans annuels de la Maison.
1er semestre 1909-2ème semestre 1915
Registre de chartes-parties.
1911-1943
De Worms & Cie Le Havre : Charbons. Amortissements (dont usine d'agglomération de Graville). Relevés annuels et correspondance échangée avec Paris sur le suivi des écritures comptables.
5 octobre 1911-10 avril 1912
Journal de comptabilité.
[Informations sans dates précises]
D'Hypolite Worms : [Extrait d'un témoignage recueilli le 24 juillet 1948.] Hypolite Worms poursuit à Port-Saïd sa formation, commencée dans la succursale de Cardiff en 1908. Il l'achève au Havre, auprès de Georges Majoux, directeur des Services maritimes.
De Worms & Cie Port-Saïd : Statistique générale des tonnages de marchandises importées et exportées dans le port de Beyrouth.
Janvier 1911
De la direction générale des Services maritimes : [Extrait d'une liste non datée des navires Worms, classée en février 1951.] Vente du "Frédéric-Franck" [voir février 1911].
1er janvier 1911
De Worms & Cie : Circulaire. La société se compose à compter de ce jour de 4 associés en nom collectif : Henri Goudchaux et Paul Rouyer, tous deux membres de l'ancienne société, ainsi que Michel Goudchaux, le fils d'Henri Goudchaux, et Hypolite Worms, le fils de Lucien Worms, qui est le seul à ne pas avoir la signature sociale [en raison de son jeune âge : il a 21 ans et demi.] Emma Delavigne et Lucien Worms sont associés commanditaires. [Information mentionnée dans un historique, non daté, classé en 1944. Voir acte social du 17 décembre 1910.]
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Les débuts de M. Hypolite Worms (2ème du nom)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en mai 1948.] « En raison de son jeune âge (21 ans ½), M. Hypolite Worms, quoique associé en nom collectif, ne disposait pas de la signature sociale... Depuis 1896, le nombre des navires de la société était passé de 13 à 17, et celui des comptoirs de 13 à 21, exprimant de façon très matérielle le développement des affaires de la maison Worms et Cie. »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Deuxième partie - Hypolite Worms (2e du nom)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en février 1949.] « Hypolite Worms (II) était domicilié chez son père, à Paris, 22, avenue de la Grande-Armée. »
20 janvier 1911
De Worms & Cie Le Havre : Compagnie brestoise. Envoi de la copie d'une lettre personnelle adressée à M. de la Menardière.
25 janvier 1911
A M. de la Menardière, consul de Russie, Brest : Récépissé des derniers télégrammes échangés notamment sur les rumeurs concernant la Compagnie brestoise suite à une avarie très grave du "Jeanne-d'Arc" et l'accueil favorable du conseil d'administration de la Compagnie quant au rachat par Worms & Cie.
De Brest : « J'ai l'honneur de vous confirmer mon premier télégramme de lundi et l'échange de nos télégrammes de ce jour, le mien vous fixant exactement sur la situation actuelle de la Compagnie à la suite de l'avarie survenue au "Jeanne-d'Arc" en rivière de Bordeaux... Par suite de ces très nombreux contrats et de ce qu'elle prétend être très recherchée sur les différentes places qu'elle fréquente, la Compagnie tient avant tout à faire face à tous ses engagements. Il est donc nullement question de cesser une des lignes quelconques. Voici par ailleurs toutes les données pouvant vous permettre d'établir une proposition. Matériel naval : "Jeanne-d'Arc", "Saint-André", "Saint-Jean". Matériel fixe de et immeubles... Actuellement, le "Saint-André" n'existe plus. Il est remplacé par le "Pluton". »
26 janvier 1911
De Worms & Cie Le Havre : Envoi de la copie de la lettre de M. de la Menardière.
27 janvier 1911
De Worms & Cie Le Havre : « L'examen des documents que nous avons sous les yeux nous démontre que la situation de la Compagnie brestoise est lamentable mais ils nous prouvent que les actionnaires de cette société ont intérêt à la faire vivre envers et contre tout car, grâce à cette concurrence, ils obtiennent des frets extrêmement réduits et comme tous sont des clients, peu leur importe, non seulement de ne pas toucher l'intérêt mais encore de voir s'émietter petit à petit leur capital puisqu'ils peuvent ainsi avoir leurs marchandises à bon compte. Tel état de choses ne saurait être éternel mais peut durer encore plusieurs années. »
28 janvier 1911
De Worms & Cie Le Havre : Brest. Communication de la copie d'une lettre écrite à M. de la Menardière. « Nous maintenons ce que je vous ai écrit dès le début, à savoir qu'en raison de l'intérêt que l'incorporation de cette ligne à nos autres services peut présenter pour nous, nous serions disposés à acquérir l'affaire, je peux même dire que nous en serions désireux. D'autre part, nous savons que le conseil d'administration serait disposé à vendre mais nous estimons que c'est à lui à nous faire connaître les conditions auxquelles il nous mettrait l'offre en main. Je préfère, en attendant, ne rien vous dire de ce que m'a suggéré l'examen des documents que vous m'avez envoyés. »
30 janvier 1911
De Worms & Cie Le Havre : Copie d'une lettre de M. de la Menardière en date du 30 janvier à M. Majoux, répondant à une lettre que celui-ci lui a adressée de Paris le 28 janvier. « J'ai écrit à M. Omnès en le priant de vouloir bien me fixer d'urgence ; sa réponse vient de me parvenir. MM. Omnès et Rolland (ce dernier est directeur de la Compagnie brestoise) sont d'avis qu'il est inutile actuellement d'entretenir les actionnaires de cette affaire. Ceux-ci seront convoqués en temps opportun. Voici les conditions auxquelles ces messieurs peuvent obtenir un avis favorable à l'assemblée. Le capital versé s'élève à F 387.500. On consentirait une perte d'environ 25% soit une offre de cession au prix global de F 300.000. »
Février 1911
De Claude Bassuel, Le Havre : [Extrait d'un article intitulé "Vieux Navires havrais, Marguerite-Franchetti, Frédéric-Franck, Hypolite-Worms" et daté de novembre 1947.] "Frédéric-Franck". « En février 1911, il fut vendu à l'armateur Durand, d'Alger. »
1er février 1911
De Worms & Cie Le Havre : « Le prix qui nous est demandé est exagéré mais l'acquisition de ces lignes présente pour nous un intérêt de premier ordre. La Compagnie brestoise s'est trouvée entre les mains de gens ne connaissant rien aux choses de la navigation. M. Rolland était entrepreneur de travaux publics. Les administrateurs et la presque totalité des actionnaires étaient clients de la ligne. Ils n'ont donc eu qu'une seule préoccupation : obtenir pour leurs transports les frets les plus réduits possibles. La ligne relie des régions dont le trafic est considérable. N'importe qui peut, à n'importe quel moment, faire le même service. Nous pourrions être celui-là sans avoir besoin de débourser quoi que ce soit. Mais ce serait renoncé à ce qui a toujours été notre ligne de conduite, à savoir, le respect du terrain d'autrui. Nous respectons ce principe en reprenant un service qui, depuis plus de trente ans, a toujours fonctionné régulièrement et, en le payant même un peu plus de ce qu'il vaudrait réellement à ceux qui en ont été et qui en seront les clients, nous nous assurons évidemment leur concours. Nous sommes convaincus que la Compagnie brestoise est convoitée par plusieurs : très certainement pas la maison Chevillotte, fort probablement par la Compagnie des bateaux à vapeur du Nord et aussi la maison Shari. »
2 février 1911
De Worms & Cie Le Havre, à M. de la Menardière : « Il y a un tel écart entre le chiffre demandé et celui auquel nous nous attendions que nous ne désirons même pas faire de contre-offre. La conversation ne peut continuer et ne pourrait être reprise que sur des bases tout à fait différentes. »
7 février 1911
De Worms & Cie Le Havre : Communication de la lettre de M. de la Menardière qui a fait part de la lettre du 2 février à M. Omnès en lui disant qu'il comptait sur lui pour ne pas en rester là « dans notre intérêt à tous, actionnaires plus ou moins malheureux ». M. Omnès lui a répondu : « Pour moi personnellement j'en suis devenu en cette circonstance, en quelque sorte l'agent plus ou moins indirect et ma situation devient délicate si, après avoir commencé les pourparlers, je suis obligé dès le début de déclarer à mes collègues du conseil d'administration que je n'ai plus rien à dire. J'estime que ces messieurs doivent nous faire une contre-offre quelle qu'elle soit. J'ai vu individuellement les principaux actionnaires et ces entretiens n'ont fait que me confirmer ma grande confiance dans la réussite de nos pourparlers. » M. Majoux s'entretiendra avec Paris.
9 février 1911
M. Majoux écrit de Paris à M. de la Menardière.
11 février 1911
De Worms & Cie Le Havre : Communication de la réponse de M. de la Menardière qui déclare : « Vos propositions, parfaitement acceptables en principe, seront sérieusement examinées cette semaine ; l'accord me paraît inévitable. » Le Havre ajoute : « Il ne nous reste qu'à attendre une solution qui ne paraît pas douteuse. Le moment est particulièrement bien choisi pour nous installer à Dunkerque, car nous entendons de nombreuses plaintes contre la Compagnie des bateaux à vapeur du Nord qui néglige de plus en plus ses services de cabotage pour porter tous ses efforts sur l'Algérie. »
17 février 1911
De M. Majoux, Le Havre, à M. de la Menardière, Brest : « Je vous remercie de vos 2 lettres des 13 et 16 courants. Cette dernière m'informe que le conseil d'administration de la Compagnie brestoise a accepté en principe nos propositions. »
20 février 1911
De Worms & Cie Le Havre, à M. Alexis Rolland, Le Havre : Demande d'un entretien à Paris pour fournir des renseignements sur la nature des contrats en cours, les statistiques des marchandises transportées par les lignes de la Compagnie brestoise en même temps que les prix des frets pratiqués.
28 février 1911
De Worms & Cie Le Havre : « Le mécontentement de la clientèle de la Compagnie des bateaux à vapeur du Nord est extrême. On envisage l'organisation de services concurrents. Cela démontre bien l'urgence qu'il y a pour nous à prendre place là-bas. »
2 mars 1911
De Worms & Cie Le Havre : Présence de M. Jean Chevillotte à Paris. « Nous comprenons qu'il n'est pas très désireux de causer avec nous. Cependant cet entretien n'est pas indispensable et nous sommes convaincus qu'après qu'il aura eu lieu, Messieurs Chevillotte verront la question sous un aspect différent. D'après ce que nous savons de la Compagnie des bateaux à vapeur du Nord et de la curée qui se prépare dans l'ombre, nous sommes plus convaincus que jamais de l'impérieuse nécessité de défendre nos lignes de cabotage réservé en prenant position à Dunkerque et la combinaison de la Compagnie brestoise constituera pour nous un excellent moyen de défense. » Compte-rendu de l'entrevue avec Chevillotte.
De M. Rolland, Bordeaux, à Georges Majoux : « Je ne rentrerai à Brest que samedi soir. Dès mon arrivée je vous adresserai un projet de compromis. »
3 mars 1911
De Georges Majoux, Worms & Cie Le Havre : Brest. En reprenant la Compagnie brestoise, la Maison poursuit le but d'empêcher qu'elle tombe en d'autres mains. Elle entend défendre ses positions mais non pas faire concurrence à la maison Chevillotte avec laquelle elle entretient d'excellentes relations et son intention est, une fois les choses en règle pour la Compagnie brestoise, d'examiner avec Chevillotte sur quelles bases une entente pourrait être conclue. Cette entente ne peut faire de doute et est inscrite dans le programme de la Maison au même rang que l'acquisition de la Brestoise. Worms & Cie s'est efforcé de faire comprendre à Chevillotte qu'il fallait 2 services entre Dunkerque, Boulogne et Brest et vice versa et entre Bordeaux et Brest et vice versa et que, si l'une des deux lignes actuellement existantes absorbait l'autre, une partie de la clientèle brestoise qui n'aime pas le monopole susciterait immédiatement la création d'un autre service. La Maison a fait ressortir les avantages qu'il peut y avoir pour deux armements qui ont confiance l'un en l'autre à se partager le trafic. En résumé, elle s'est efforcée de faire comprendre à Chevillotte qu'elle est résolue à acquérir la Brestoise et qu'en même temps elle est décidée à s'entendre avec la maison Chevillotte. Elle est convaincue qu'une entente est possible et qu'elle sera profitable aux deux. Tout ceci doit être fait avant l'assemblée générale de la Brestoise.
10 mars 1911
Entre Worms & Cie et la Compagnie brestoise de navigation à vapeur, Brest : Projet de compromis de cession de la deuxième à la première.
De Worms & Cie Le Havre, à Alexis Rolland : « Par votre lettre du 2 mars, vous nous informiez que vous seriez de retour à Brest le 4 mars et qu'aussitôt, vous nous feriez parvenir un projet de compromis. Nous voilà le 17 et nous n'avons encore rien reçu. Pendant ce temps-là nos concurrents à Dunkerque sollicitent la clientèle en répétant urbi et orbi que la Compagnie brestoise va disparaître et qu'il y a par conséquent intérêt à signer les contrats qu'ils présentent à des taux avantageux. Il en est très probablement de même à Boulogne, à Brest et à Bordeaux. De sorte que, si nous traînons encore quelques jours, la situation ne sera plus du tout celle que nous avions en vue lorsque nous vous avons fait connaître nos propositions, ce qui nous amènerait à nous retirer. »
De J. Chevillotte, Chevillotte Frères, Brest : « Depuis la conversation que nous avons eue ensemble, nous avons examiné vos propositions, et nous vous avouons que nous n'avons pu trouver aucune combinaison qui nous permette de desservir côte à côte les lignes de Dunkerque-Brest et Bordeaux-Brest en ménageant la situation acquise. Nous entendons, en effet, ne rien abandonner des avantages que nous avons pu nous réserver vis-à-vis de la Compagnie brestoise depuis que nous luttons contre elle. Ces efforts sont sur le point d'être couronnés de succès par la disparition de la Compagnie brestoise. Pourquoi accepterions-nous de les voir annihiler par votre venue sur ces lignes ? D'ailleurs, elle ne donne pas lieu à de gros trafics, spécialement celle de Bordeaux-Brest. Dans ces conditions, nous ne sommes plus disposés à entrer dans une combinaison pour le partage... des lignes Dunkerque-Boulogne-Brest, et Bordeaux-Brest. Nous ne pouvons donc que vous proposer l'achat en commun de la Compagnie brestoise. Les lignes Dunkerque-Boulogne-Brest et Bordeaux-Brest nous seraient réservées ; celle de Dunkerque-Boulogne-Bordeaux vous serait attribuée. »
11 mars 1911
De M. Alexis Rolland, administrateur directeur de la Compagnie brestoise, Brest, 28, jetée Ouest : « Je m'empresse de vous adresser aujourd'hui le projet de deux compromis dont il s'agit. Je suis de votre avis. Il ne faut plus laisser traîner cette affaire. »
12 mars 1911
De la Compagnie brestoise de navigation à vapeur à M. Majoux : « Il n'y a aucun compte à tenir des sollicitations de nos concurrents auprès de la clientèle. Ces démarches qui sont loin d'être nouvelles ne sauraient avoir d'effet sur nos clients qui connaissent de longue date les procédés employés. Cela a si peu de résultat que de très importantes maisons du Nord, sachant que notre agent doit nous quitter, nous écrivent chaque jour pour nous demander notre agence. À Brest, les Chevillotte sont trop connus pour avoir ici la moindre action contre nous. Comment préférez-vous que les experts procèdent : ensemble ou séparément ? »
13 mars 1911
De Worms & Cie Le Havre, à Chevillotte Frères, Brest : « Je persiste à penser qu'il serait très dangereux de laisser un seul armement exploiter Bordeaux-Brest d'une part et Dunkerque-Boulogne-Brest d'autre part. Votre port est en effet sur le passage de tous les services de cabotage, il est d'un accès très facile, les frais y sont peu coûteux, c'est donc une escale très tentante pour les armements qui se rendent de la Manche dans l'Océan ou même en Méditerranée. Vous ne devez pas perdre de vue que depuis 1886, c'est-à-dire depuis 25 ans, il y a toujours eu un service en concurrence avec les vôtres... » Remise de la copie de la lettre reçue de M. Rolland et du compromis qui s'y trouve annexé. « C'est la reproduction de nos propositions. Rien ne nous a choqué dans sa rédaction. Nous répondons que nous le fixerons par un prochain courrier. »
14 mars 1911
De Worms & Cie Le Havre : « La force ne doit pas primer le droit. Mais nous ne considérions pas qu'en imposant à Messieurs Chevillotte Frères nos manières de voir, nous les opprimions. Leurs intérêts et les nôtres sont connexes. Nous avons ce qu'il faut faire pour rester maîtres de notre terrain et nous les obligeons à nous suivre. Mais cela ne veut pas dire que nous n'avons pas le droit, c'est-à-dire la raison pour nous. Vous avez parfaitement raison et nous ne pouvons pas laisser nos signatures traîner pendant presque un mois en attendant l'assemblée générale. Voici la copie de la nouvelle lettre de M. Rolland. Il est certainement très sincère lorsqu'il nous parle de son désir d'en terminer au plus vite. En ce qui concerne les expertises, nous préférons qu'il y soit procédé à la fois par les deux experts mais il nous semble qu'elles ne pourront avoir lieu qu'une fois que l'assemblée générale se sera prononcée. »
De M. Majoux, à M. Alexis Rolland : « Comme suite à ma lettre d'hier, je viens de vous télégraphier : "Sommes prêts à signer définitivement accord tel que proposé par vous. Mais désirons pas vous donner notre signature sans savoir quand recevrons la vôtre. Dites date la plus rapprochée à laquelle pourrez réunir assemblée des actionnaires. En ce qui concerne les expertises, je suis bien de votre avis, il vaut mieux que votre expert et le nôtre procèdent ensemble. »
16 mars 1911
De Worms & Cie Le Havre : Brest. Propose une réunion à Paris avec M. Rolland et MM. Chevillotte. « Nous estimons nécessaire que nos nouveaux services commencent à fonctionner dès les premiers jours d'avril ; c'est à cette époque que les transports reprennent de leur importance et nous tenons beaucoup à commencer la campagne du printemps de Bordeaux sur le nord. »
20 mars 1911
De Worms & Cie Le Havre : Brest. « Vous verrez par la copie ci-jointe de la lettre de M. de la Menardière que les Chevillotte manoeuvrent pour approcher la Brestoise. Nous vous voudrions bien que le conseil d'administration prenne un engagement ferme vis-à-vis de nous et c'est ce que nous allons tâcher d'obtenir de M. Rolland car nous serons ainsi assurés de la majorité à l'assemblée générale du 8.
De M. de la Menardière, à M. Majoux : « Je n'avais pas quitté M. Omnès depuis une minute que l'un des frères Chevillotte me courut après pour me demander... Au fond il aurait voulu me faire parler, ce à quoi il n'a pas réussi. Par contre, il est arrivé à me demander si je supposais qu'il était encore temps pour lui de faire une proposition à la Brestoise, ne cachant nullement qu'il serait très ennuyé de vous voir venir à Brest. J'ai répondu d'une façon évasive. »
21 mars 1911
De Georges Majoux, Worms & Cie Le Havre : Rapport concernant la visite de René Chevillotte.
23 mars 1911
De Worms & Cie Le Havre : Brest. Les choses allant malheureusement rester en l'état jusqu'au 8 avril (date de l'assemblée générale de la Brestoise), la succursale du Havre suggère de brusquer la situation en faisant savoir dès maintenant au public que la maison va desservir par une ligne régulière : Dunkerque, Boulogne, Brest, Bordeaux et vice versa. Le Havre soumet à Paris un projet de libellé de la circulaire. « Nous prendrions ainsi immédiatement position, ce qui ôterait à la Brestoise toute velléité de flirter avec d'autres compétiteurs. »
31 mars 1911
De Worms & Cie Le Havre : Circulaire. « Nous avons l'honneur de vous informer que, pour répondre aux demandes pressantes de notre clientèle, nous venons de décider la création d'un service régulier entre Dunkerque, Boulogne, Brest, Bordeaux et La Rochelle-Pallice et vice-versa, qui fonctionnera dans les mêmes conditions que les lignes exploitées par nous depuis de très nombreuses années entre Rouen, Le Havre, Nantes, Bayonne et Bordeaux, c'est-à-dire que nos départs auront lieu chaque semaine, à jours fixes. Nous vous prions de vouloir bien, dès à présent, prendre note que les départs de Dunkerque auront lieu chaque jeudi et ceux de Bordeaux chaque mardi ; le premier sera effectué de Dunkerque le jeudi 20 avril par s.s. "Thérèse-et-Marie" et de Bordeaux le mardi 25 avril par s.s. "Hypolite-Worms". Nous ne doutons pas que cette nouvelle ligne vous aidera à développer vos transactions avec les régions desservies par nos vapeurs et nous vous assurons que nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour vous y aider. »
Brest. « Nous venons d'entendre dire que M. Julien serait sur le point de constituer une compagnie de navigation qui exploiterait les ports de la Manche et de la Baltique. Ce n'est peu-être qu'un bruit et nous cherchons à le vérifier. Cela nous prouve combien notre circulaire était nécessaire : elle est à l'impression, nous la ferons partir au commencement de la semaine prochaine. » Le texte de la circulaire, datée du 31 mars, est joint à la lettre.
1er avril 1911
De Worms & Cie Le Havre, à Alexis Rolland, administrateur directeur de la Compagnie brestoise de navigation à vapeur : « Je reçois votre télégramme conçu comme suit : "Conseil maintient conditions compromis". Il est donc entendu que l'assemblée générale extraordinaire du 8 avril aura simplement à se prononcer sur le compromis dont vous nous avez remis le texte et sur les termes duquel nous sommes parfaitement d'accord. Si le vote est favorable, nous deviendrons donc propriétaires de la Compagnie brestoise moyennant le versement d'une somme de F 30.000 [300.000 ?], plus la valeur qui sera attribuée par les experts au matériel et nous n'aurons plus rien à voir avec une nouvelle assemblée générale. Si par impossible, la proposition formulée par le conseil était repoussée par l'assemblée générale, il ne resterait plus rien de nos propositions et ce que nous vous avons télégraphié et écrit le 14 mars se trouverait ipso facto annulé. »
12 avril 1911
De Worms & Cie Le Havre : Envoi de la copie des correspondances échangées avec M. de la Menardière, la Compagnie brestoise et M. Rolland. « L'appui de M. Rolland va nous être très précieux car il est très vexé de la décision de l'assemblée générale et il n'aime pas les Chevillotte. De plus nous allons en avoir besoin pour la place à quai en tant que président de la Chambre de commerce de Brest. » Il résulte de cette correspondance que l'assemblée générale des actionnaires de la Compagnie brestoise de navigation à vapeur a refusé de ratifier le compromis établi pour la cession ; elle a été impressionnée par l'offre ferme de la maison Chevillotte alors que celle de la Maison de Worms comportait une inconnue. L'offre avait été remise à M. Rolland peu de temps avant l'assemblée. Le Havre répond que la cession à MM. Chevillotte ne modifie en rien les projets de la Maison Worms qu'elle va exploiter dans les conditions indiquées antérieurement la ligne Dunkerque-Boulogne-Brest-Bordeaux-La Pallice-Brest-Dunkerque.
M. Rolland, dans une les lettres adressées personnellement à M. Majoux, exprime ses regrets du "coup de Jarnac" et que celui-ci n'ait pas voulu fixer un prix ferme permettant aux actionnaires de se rendre compte de la situation qui leur était faite par la cession. A prix égal, la préférence était acquise à Worms car le conseil d'administration n'avait pas caché son désir de voir Worms succéder à la Compagnie brestoise. Si Worms a l'intention de mettre à exécution un projet de service analogue à celui de la Compagnie brestoise, les anciens employés de celle-ci se mettront à sa disposition. Il ne semble pas que Chevillotte les prennent.
22 avril 1911
De Worms & Cie Le Havre : M. Majoux est à Brest ; le personnel de la Maison est provisoirement installé dans les bureaux de M. de la Menardière, 1, rue [Dugay Trouin.]
24 avril 1911
De Worms & Cie Le Havre : Le Havre a bien lu dans la chronique de la Marine marchande du journal 'Le Yacht' l'entrefilet concernant l'achat de la Compagnie brestoise par MM. Chevillotte et la création du nouveau service de la Maison.
25 avril 1911
De Worms & Cie : Circulaire. Ouverture à Brest, 28, quai de l'Ouest d'une succursale destinée aux opérations concernant les lignes de vapeurs entre Brest, Dunkerque, Boulogne, Bordeaux et La Pallice. MM. Chevillotte Frères conservent l'agence de la ligne du Havre à Brest exploitée d'accord avec eux depuis de longues années. La succursale de Brest, rattachée à la direction des Services maritimes au Havre, sera dirigée par M. Hermeland de Quéral, qui était jusqu'ici attaché à la maison du Havre comme fondé de pouvoirs.
28 avril 1911
De Worms & Cie Le Havre : « M. Majoux a dû vous donner l'orthographe exacte du nom de M. Quéral ainsi que l'adresse de notre maison de Brest, 1, rue du Portzic. »
1er mai 1911
De Worms & Cie Le Havre : « Les choses vont aussi bien que nous pouvons le désirer et M. Rolland nous a autorisés à prendre dès aujourd'hui possession des bureaux qu'occupait la Compagnie brestoise. »
3 mai 1911
De Worms & Cie Le Havre : MM. Chevillotte Frères sont en discussion avec M. Rolland pour la reprise de la Compagnie brestoise ; il leur en coûte beaucoup d'avoir à sortir F 175.000 à peu près en pure perte puisqu'ils n'ont pas l'emploi des trois vapeurs achetés et ils s'efforcent de reculer le plus possible le versement. D'où le retard de l'installation de la Maison dans les locaux de la Brestoise. Toutefois Le Havre annonce par télégramme l'installation ce soir même dans les anciens bureaux de la Brestoise.
4 mai 1911
De Chevillotte Frères, à Worms & Cie Le Havre : « Comme suite au procès-verbal de la réunion tenue à Paris le 28 avril dernier, nous venons vous informer que nous sommes désormais d'accord avec vous pour le partage par moitié du tonnage entre Dunkerque, Boulogne et Brest, d'une part, et entre Brest et Bordeaux, d'autre part. »
5 mai 1911
De Worms & Cie Le Havre : « Boulogne. Nous avons eu par téléphone des nouvelles de M. Majoux qui fait le nécessaire pour la réception des marchandises apportées par "Bidassoa' et pour l'installation de notre agence. »
8 mai 1911
De Worms & Cie Le Havre : « Boulogne. Nous avons eu ce matin une communication téléphonique de M. Majoux nous annonçant qu'il avait trouvé le moyen d'installer les bureaux de notre agence au 42, rue des Écoles. Nous envoyons à cette adresse une première provision de nos imprimés afin que l'agence puisse commencer à fonctionner sans retard. »
29 juin 1911
De Worms & Cie Le Havre : « Chevillotte Frères. Ces messieurs viennent de vendre pour la démolition le steamer "Saint-Jean" qui faisait partie du matériel de la Compagnie brestoise. Par contre, ils ont acheté le vapeur grec... qui va être affecté à leur ligne d'Algérie sur Nantes et Brest. »
1er juillet 1911
De Worms & Cie Marseille : Plan des quais.
18 août 1911
De James Burness & Sons, Londres : « In consequence of the strike which took place at Cardiff during the latter part of July (and its after effects) and of the increasingly heavy demands which are now being made upon their resources at Port Said and elsewhere, our friends Messrs. Worms & Co. have been, and are, experiencing great difficulty in replenishing and maintaining stocks of coal at their depots... Under the circumstances Messrs. Worms & Co. desire us to intimate to their clients that in order that they may remain as long as possible in a position to meet the ordinary requirements of those clients they find themselves obliged to limit to the greatest possible extent their deliveries to each individual steamer, and in the interests of all concerned they hope their friends will assist them by minimising their demands upon them to the utmost extent possible. »
19 août 1911
A Adolf Deppe, Anvers : « A la suite de l'arrêt de travail qui avait eu lieu à Cardiff dans la seconde partie du mois de juillet et de la répercussion qui en était résultée sur les opérations dans ce port, nous avions déjà bien du mal à maintenir nos divers dépôts suffisamment approvisionnés, mais cependant nous y serions arrivés si la grève des chemins de fer en Angleterre, qui a commencé hier matin, n'avait pour conséquence une suspension de toutes les opérations commerciales. En présence de cette situation et dans l'incertitude où nous sommes de l'époque à laquelle nous pourrons charger et expédier de nouveau les navires que nous avons actuellement affrétés et qui attendent dans le port de Cardiff ou ceux que nous pourrons ultérieurement obtenir, nous sommes obligés d'économiser nos stocks partout de façon à les faire durer le plus longtemps possible dans l'intérêt de tous, jusqu'au jour où ces stocks étant épuisés nous serions exonérés de toute responsabilité vis-à-vis de notre clientèle. Nous venons en conséquence porter à votre connaissance que nous avons invité nos divers dépôts à réduire le plus possible l'importance de leurs livraisons aux divers vapeurs qu'il ont à approvisionner, nous espérons que vous voudrez bien nous aider dans le but que nous poursuivons. »
26 novembre 1911
Naissance de Michel Paul Émile Leroy, troisième fils de Suzanne Marguerite Renée Worms et de Paul René Leroy ; il épousera, en première noce, Marie Louise Édith Pifre, le 24 janvier 1930, et, en seconde noce, Jacqueline Hélène Eugénie Caroline de Ricci, le 29 avril 1941.
Conteneur |
B-A |
Informations portées sur les bordereaux d'archivage |
W/210 |
1044 |
Service charbons |
W/210 |
1047 |
Service charbons - Succursales de Rochefort, Limoges, Bayonne, Pasajes, Strasbourg (1901-1928) |
W/214 |
1064 |
Direction générale des Services charbons : Paris - industrie - marchés (1903-1921) |
W/214 |
1065 |
Direction générale des Services charbons : Paris - Contrats de vente de charbons (1907-1921) |