1966.04.22.Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime.A Claude Thomas - Fonds national de l'emploi
Le PDF est consultable à la fin du texte.
Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime
Direction générale
9, rue Tronchet (8e)
M. Claude Thomas
Secrétaire général du Fonds national de l'emploi
1, place de Fontenoy
Paris 7
Paris, le 22 avril 1966
Monsieur le secrétaire général,
Dans le cadre général du regroupement des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime et des Chantiers navals de La Ciotat, et faisant suite à l'entretien que vous avez bien voulu accorder à M. Bacquier le 13 avril dernier, nous avons le regret de vous confirmer l'obligation dans laquelle nous nous trouvons de licencier immédiatement 200 personnes des ACSM, soit 185 au Trait et 15 pour les bureaux de la direction générale à Paris, ainsi réparties :
|
Le Trait |
Paris |
Horaires |
44 |
0 |
Mensuels |
131 |
12 |
Cadres |
10 |
3 |
Cette mesure est absolument indispensable pour ramener le taux de l'heure productive à un niveau compétitif. Nous avons essayé de la rendre la moins cruelle possible en faisant porter l'effort maximum de compression sur les cadres et les mensuels, 44 horaires seulement étant touchés sur un effectif de 1.017, dont 19 de plus de 60 ans.
Nous espérons, dans ces circonstances difficiles, pouvoir compter sur le même soutien bienveillant que celui que vous nous avez accordé dans le passé et qui se concrétiserait notamment par :
- la conclusion entre le Fonds national de l'emploi et notre société d'une convention de coopération en faveur du personnel âgé de plus de 60 ans et susceptible de bénéficier du régime de pré-retraite. Nous souhaiterions que, par extension, les personnes accomplissant leur soixantième année d'ici le 31 décembre soient considérées comme réunissant d'ores et déjà les conditions de mise à la préretraite ;
- la conclusion d'une convention d'allocation temporaire en faveur du personnel qui, après licenciement, ne trouverait pas une rémunération équivalente à celle qu'il percevait au Chantier.
Notre société ferait de son côté le même effort financier que l'an dernier.
D'autre part, et conformément à votre suggestion, nous avons donné toute notre attention à l'examen des possibilités de formation de la main-d'œuvre en vue de lui donner les qualifications susceptibles de lui permettre d'assumer un nouvel emploi dans notre société ou dans d'autres entreprises qui viendraient s'installer au Trait dans le cadre de la reconversion externe du Chantier. Nous sommes prêts à étudier avec vous les modalités d'une opération qui devrait, semble-t-il, se traduire par un élargissement de la convention que vous avez passée avec les Chantiers navals de La Ciotat en novembre dernier.
Vous voudrez bien trouver par ailleurs ci-joint les renseignements que vous nous aviez demandés :
1. Tableau des effectifs au 1er mars 1966 et après licenciement, avec la décomposition des horaires par qualification.
2. Variation du taux horaire à la suite des licenciements. Cette étude est fondée sur une hypothèse d'activité de 1.715.000 heures pour la période du 1er mai 1966 au 30 avril 1967. Le taux horaire qui, avant allégement, sans amortissement ni frais financiers, ni frais de siège, est de F 15,40, passe à F 13,62 après allégement.
3. Plans de charge "construction navale" et "activités de reconversion".
Veuillez agréer, Monsieur le secrétaire général, l'assurance de notre parfaite considération.
Le président-directeur général,
p.o.
L. Bacquier
[Voir annexes 1, 2, 3 en pages 4 à 6.]