1953.08.00.De Roger Mennevée.Les Documents de l'AIII.Article
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Les Documents politiques, diplomatiques et financiers de l'Agence indépendante d'informations internationales - août 1953
Banque Hoskier et Cie
15, rues des Mathurins à Paris
Société anonyme fondée par acte du 10 février 1921, sous le titre Banque J. Duboin & Cie, pour prendre la suite de la société en commandite simple J. Duboin & Cie, exploitant une maison de banque 56, rue La Boétie à Paris, où la nouvelle société établit son siège social.
Elle était au capital de 5 millions de francs, en 10.000 actions de 500 F, dont 1.000 furent attribuées en rémunération des apports de l'ancienne maison J. Duboin & Cie et 9.000 furent souscrites en espèces par 19 personnes.
La société était administrée par un conseil de 5 à 15 membres élus pour 6 ans.
Le premier conseil comprenait :
M. Sigfrid Aschkenasy, né le 28 mai 1873 à Odessa (Russie) de nationalité Russe, demeurant à Paris 78, rue Spontini.
Le comte François d'Humilly de Chevilly, né le 29 juin 1867 à Chambéry (Savoie), Français, 179, boulevard Pereire à Paris.
M. Jacques Duboin, né le 17 septembre 1880 à St Julien en Genevois (Haute-Savoie), Français, 14, rue Alphonse de Neuville à Paris.
M. Louis Gillet, né le 11 juillet 1873, à Gaumont (Ardennes), Français, 158, boulevard Malesherbes à Paris.
Le baron Alexandre de Gunzbourg, né le 24 avril 1863 à Paris, Russe, Nieuve Spiegebstraat 17 à Amsterdam (Hollande).
Le baron Pierre de Gunzbourg, né le 1er juillet 1872 à Ecublens (Suisse), Russe, 50, rue de Chateaudun à Paris.
M. Hertz Handslman, né le 18 avril 1875 à Berezno (Russie), Russe, 57, avenue Marceau à Paris.
M. Henri Le Conte, né le 8 juin 1879 à Coulommiers (Seine et Marne), Français - 106, rue de la Faisanderie à Paris.
En avril 1921, la société acquérait une partie de l'ancien fonds de banque exploité, 39, boulevard Haussmann, par la Société E. Hoskier & Cie[1]. A cette occasion, le capital de la Banque J. Duboin & Cie fut porté à 10 millions par l'émission de 10.000 actions nouvelles de 500 F, dont 4.200 rémunérèrent les apports Hoskier. En même temps, le siège social fut transféré dans les anciens locaux de cette dernière, 39, boulevard Haussmann, et la société changeait son titre en celui de Banque E. Hoskier & Cie.
En outre, par décision de la même assemblée générale du 27 mai, le conseil d'administration fut complété par les nominations de MM. :
Jean Brunhes, né le 25 octobre 1869 à Toulouse (Haute-Garonne), Français,
Georges Peindre, né le 4 octobre 1864 à Bordeaux (Gironde), Français,
Grégoire Shukoff, né le 3/15 octobre 1872 à Saint-Pétersbourg (Russie), Russe,
Lucien Schuhman, né le 16 octobre 1864 à Paris, Français,
et le marquis de Villamejor, né le 19 août 1861 à Madrid (Espagne), Espagnol.
Les directeurs fondés de pouvoirs étaient M. Gontran Berry, Gabriel Dijon, Charles Gaudermen, Thadée Kaftal et Dominique Rossi, MM. Gaudermen, Dijon et Rossi étaient les liquidateurs de l'ancienne société E. Hoskier & Cie.
Donnons ici quelques détails sur certaines de ces personnalités : M. Sigfrid Aschkenasy était le fils d'un banquier russe d'Odessa, Eugène Aschkenasy, et de Madame née Rosenberg. Par sa sœur, il était beau-frère du baron Alfred de Gunzbourg, et, par sa mère, cousin germain de tous les enfants du baron Horace de Gunzbourg, père de MM. Alexandre, Alfred et Pierre de Gunzbourg. Il avait été antérieurement associé à la banque que son père avait fondée en 1863.
Le baron Alexandre Moïse dit Alexandre de Gunzbourg était un ancien sous-lieutenant de cavalerie russe en retraite qui, en 1905, étant chez son frère Wladimir à Kiev, avait failli être tué au cours d'un pogrom. A la déclaration de la première guerre mondiale, il avait été un des rares officiers russes juifs autorisés à reprendre du service, ce qui lui valut, au moment de la Révolution de 1917, d'être condamné à mort par un tribunal bolchevik. Il fut même, avec d'autres condamnés, conduit au lieu d'exécution, mais le hasard d'une puissante intervention lui sauva la vie. En 1891, le 24 juin il avait épousé à Hambourg (Allemagne) Mademoiselle Rosa Warburg, sa cousine germaine, née en cette ville le 20 mars 1870, fill e de M. Sigismond Warburg et de Madame née Rosenberg, sœur de Madame Anna Rosenberg, femme de M. Horace de Gunzbourg.
Après la révolution russe, il s'était installé à Amsterdam, où il dirigeait la Westersche Bank N.V. qu'il avait fondée en 1920.
Le baron Pierre Verrianime (dit Pierre) de Gunzbourg frère du baron Alexandre dirigeait, à cette époque, la même banque hollandaise. Il avait épousé, à Paris, le 14 octobre 1902, Mademoiselle Yvonne Deutsch de la Meurthe, née le 21 février 1882 à Paris, fille de M. Émile Deutsch de la Meurthe et de Madame, née L. G. Halphen.
M. Thadée Kaftal était le fil de M. Yvan Kaftal, propriétaire de la banque Kaftal & Cie (précédemment maison de denrées coloniales) à Saint-Pétersbourg, et le neveu de M. Stanislas Kaftal, associé de la banque Kaftal-Handelman & Cie de Saint-Pétersbourg, M. Handelman étant, on l'a vu plus haut, administrateur de la Banque E. Hoskier & Cie.
En cette même année 1921, M. Jacques Duboin avait été élu député de la Haute-Savoie. Il n’en garda pas moins son poste d'administrateur de la Banque.
Le 26 mai 1923, l'assemblée générale entérinait les démissions d'administrateurs de MM. Henri Le Conte et Louis Gillet et nommait, en leur remplacement, M. Henry Mege, né le 1er août 1883 à Thiviers (Dordogne), Français, et M. Joseph Maldant, né le 1er janvier 1865 à Paris, Français. Ils représentaient un groupe d'affaires dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne relevait certainement pas le standing de la banque. Aussi bien, M. Henry Mege était-il amené à démissionner peu après et sa démission fut ratifiée par l'assemblée du 28 mars 1924 qui ratifia également la nomination comme nouvel administrateur de M. Hugo Schiller, né le 17 octobre 1879 à Polna (Bohême), de nationalité tchèque, et qui avait été précédemment nommé directeur de la banque.
Les affaires de la Banque Hoskier & Cie n'avaient pas une régularité particulière : les bénéfices manifestaient des variations sensibles, puisque, par exemple, après s'être élevés pour l'exercice 1921 à 1.021.085 F, et avoir progressé jusqu'à 1.688.389 F pour 1922, ils plongèrent brusquement à 682.395 F pour 1923 ; de même, après avoir atteint 2.268.849 F en 1925, ils n'étaient plus que de 719.414 F en 1926 ; ils remontaient bien à 1.125.567 F en 1928, mais là, la courbe descendit successivement à 960.041 F en 1929, à 183.641 F en 1930, pour s'amenuiser même à 9.051 F en 1931.
C'est vraisemblablement là qu'il faut chercher les raisons des nombreux changements du conseil d'administration, les nouveaux venus représentant, alors, les groupes financiers auxquels on faisait appel ou qui pensaient pouvoir s'intéresser à la banque.
L'assemblée générale du 31 mai 1927 donnait quitus de gestion à MM. Hugo Schiller et Lucien Schulmann, administrateurs démissionnaires, et elle ratifiait la nomination provisoire d'administrateur de M. Jean Thierry, né le 14 décembre 1887 à Marseille, qui était à l'époque, en même temps que commissaire aux comptes de la Société financière française et coloniale (groupe Homberg), administrateur de l'Union commerciale indochinoise et africaine, dont deux autres administrateurs, MM. François Estier, né le 15 février 1889 à Marseille, et Georges Hecquet, né le 20 octobre 1889 à Cauchy (Somme), devaient devenir également administrateur de la Banque Hoskier & Cie, lorsque le groupe de l'Union commerciale augmenta sa participation dans la banque à l'occasion de l'élévation du capital de celle-ci de 10 à 15 millions effectuée dans le courant de 1929 (nominations entérinées par l'assemblée du 21 mai 1929).
La même assemblée du 31 mai 1927 avait également ratifié la nomination comme administrateur de M. Jules Fribourg, banquier, né le 26 août 1877 à Strasbourg, de nationalité belge, demeurant 19, rue Octave Feuillet à Paris.
A partir du 1er janvier 1931, le siège social fut transféré 15, rue des Mathurins où il est encore actuellement.
L'assemblée générale du 15 janvier 1931 ratifia la nomination d'administrateur du général comte de Guitaut, né le 3 novembre 1858 à Époisses (Côte d'Or).
M. Jean Thierry, devenu président de l'Union commerciale indochinoise et africaine, devint président du conseil la même année lorsque M. Jacques Duboin se retira de la banque.
Si M. Jacques Duboin élu, nous l'avons dit, député de la Savoie, en 1921, au cours d'une élection complémentaire, avait été réélu en 1924, il ne l'avait pas été, par contre, en 1928. Mais il s'était par ailleurs plus intimement lié au groupe Mege-Maldant, grâce auquel il retrouve un siège de député en Dordogne en 1932, et même un portefeuille de sous-secrétaire d'État aux Finances, alors que ses antécédents financiers ne le qualifiaient certainement pas pour cela.
Quitus de sa gestion d'administrateur de la Banque Hoskier & Cie lui fut donné par l'assemblée du 28 juin 1932.
De nouvelles modifications se succédèrent au sein du conseil d'Administration, par la nomination de M. René Villars, né le 29 septembre 1882 à Montceau-les-Mines, associé-gérant de la banque protestante Heine & Cie et lié au groupe de la Banque de l'union parisienne, puis, par le décès du général comte de Guitaut survenu le 1er avril 1937. la démission d'administrateur de M. Aschkenasy, qui devint directeur-général, celle du baron Alexandre de Gunzbourg le 30 juin 1938. Par ailleurs, M. Stanislas Kaftal, né le 12 octobre 1858 à Varsovie (Pologne), Polonais, directeur de la banque et dont nous avons parlé plus haut, décédait le 20 mars 1940.
L'assemblée générale du 20 septembre 1940 enregistra le décès de M. François Estier et la démission de M. Jules Fribourg, en même temps, M. Aschkenasy cessait ses fonctions de directeur-général.
Les événements de 1940 devaient, d'ailleurs, accentuer ces modifications : le baron Philippe de Gunzbourg, né le 17 février 1904 à Paris, Français, qui avait remplacé son père (le baron Pierre de Gunzbourg) décédé en 1935 au conseil de la Banque E. Hoskier & Cie, donna sa démission le 30 décembre 1940, ainsi que M. Joseph Maldant, celui-ci étant remplacé par M. Jean Labie, né le 6 octobre 1888 à Paris (3°) et, conformément aux nouvelles dispositions légales, M. Jean Thierry devenait président et directeur général de telle sorte qu'au début de 1941, le conseil d'administration comprenait :
M. Jean Thierry, président-directeur général ; M. René Villars, M. Georges Peindre, M. Georges Hecquet et M. Jean Labie.
Par arrêté du 20 février 1941, M. Demeure avait été nommé administrateur provisoire en raison des intérêts israélites précédemment dans la société. Les démissions enregistrées plus haut les ayant fait disparaître la nomination de l'administrateur provisoire fut rapportée quelques jours après par arrêté du 24 février.
M. François Beauvais, né le 21 février 1897 à Lorient, fut nommé secrétaire-général de la banque le 11 décembre 1941, puis directeur le 29 mai 1942.
Entre temps, M. Georges Peindre, administrateur était décédé le 11 mars 1942 ; il fut remplacé ultérieurement par M. Henri Jean Delpech, né le 29 février 1908 à Paris (18°) appartenant au groupe de l'Union commerciale indochinoise et africaine, et, de ce point de vue, remplaçait M. François Estier, décédé, comme nous l'avons précisé plus haut.
En 1944, la banque absorbait la Société financière cuivre et pyrites, du groupe Galicier. Le capital de la Banque E. Hoskier & Cie était porté à 29.100.000 F, l'augmentation du capital ainsi réalisée (14.100.000 F) rémunérant les apports de Cuivre et Pyrites et, en fait, le contrôle de la Banque E. Hoskier & Cie passant entre les mains du groupe Galicier, Aussi bien, les représentants de celui-ci entrèrent-ils au conseil de la banque : M. Louis Galicier, né le 21 octobre 1902 à Paris (9°) comme administrateur-directeur général ; M. Jean Galicier, né le 31 janvier 1901 à Paris (9°) et M. Jacques Pierre Picard, né le 9 février 1880 à Paris (9°), comme administrateurs. M. Louis Galicier fut le 27 juin 1946 désigné comme président du conseil en remplacement de M. Jean Thierry, mais celui-ci conserva ses fonctions d'administrateur et devint directeur général.
L'assemblée générale du 2 mai 1944 qui avait accepté l'apport de Cuivres et Pyrites avait prorogé la société jusqu'au 31 décembre 2042.
Enfin, au début de 1950, un nouveau groupe entre encore dans l'affaire par les nominations, comme administrateurs, de MM. :
Favre-Gilly René, Auguste, né le 25 mars 1891 à Valence (Drorne) qui devient président-directeur général,
Caudrelier Étienne, Esprit, né le 17 septembre 1883 à Asnières (Seine),
Guichard Jean-Claude, Catherine, né le 1er mai 1892 à Saint-Étienne (Loire).
MM. Picard et Jean Thierry donnèrent alors leurs démissions d'administrateurs, et le dernier de ses fonctions de directeur-général, devenant simple directeur, M. Louis Galicier fut nommé vice-président du conseil et co-directeur général.
Peu après deux autres personnalités entrèrent encore au conseil d'administration : le 18 janvier 1951, M. Roger Meynial, né le 5 mai 1897 à Montpellier, qui appartenait lui aussi au groupe Favre-Gilly, et M. Lucien Benard, né le 7 novembre 1888 à Paris (17°), le 8 mai 1951.
L'assemblée générale extraordinaire du 13 novembre 1950 a décidé que les 58.200 actions de 500 F représentant le capital social seraient regroupées en titres de 2.500 F à raison d'une action au nouveau nominal de 2.500 F contre cinq actions anciennes de 500 F. Ces opérations ont commencé le 20 octobre 1952.
Entre-temps, et conformément à une autre décision de la même assemblée du 13 novembre 1950, le capital a été porté de 29.100.000 F à 60 millions de francs, par l'émission contre espèces de 61.800 actions nouvelles de 500 F, à souscrire à 600 F, avec droit de souscription irréductible pour les anciens actionnaires, titre pour titre. La souscription a été ouverte du 20 décembre 1950 au 31 janvier 1951, après insertion de la notice préalable au Bulletin des annonces légales obligatoires du 11 décembre 1950.
Ces 61.800 actions furent souscrites par 608 personnes ou sociétés, parmi lesquelles on trouve, bien entendu, les trois groupes qui ont eu successivement les plus puissants intérêts dans l'affaire :
1° l'Union commerciale indochinoise et africaine qui réunit environ 5.000 titres parties souscriptions de M. Jean Thierry (2.583 actions), de la Société des travaux et industries maritimes (1.005 actions), de M. Georges Hecquet (800), de M. Henri Delpech (200), etc.
2° le groupe Galicier réunissant une quinzaine de mille titres, en particulier par les souscriptions personnelles de M. Louis Galicier (14.779) auxquelles il faut ajouter celle de M. Gérard Galicier (250), de Madame Gabreau (150) ; et, 3° le groupe Favre-Gilly, ayant souscrit près de 20.000 titres à raison de 250 titres pour M. Favre-Gilly, 250 pour M. Etienne Caudelier, 500 pour M. Mouton, 3.050 pour la famille Guichard, 1.000 pour la Société mobilière et immobilière franco-marocaine, à Casablanca, 12.140 pour la Société technique d'études industrielles et commerciales, société-mère, si nous osons dire, du groupe Favre-Gilly et quelques milliers de titres en souscriptions particulières de personnes plus ou moins liées à ce groupe.
Ajoutons encore parmi les autres souscriptions :
M. René Villars, administrateur, 1.107 actions
M. Lucien Benard, administrateur, 1.000 actions
la Compagnie continentale d'importation (Fribourg et Cie) à Anvers, affaire de l'ancien administrateur, 40 actions
Mme veuve Pierre de Gunzbourg, 50 actions
et, par ailleurs :
l'Union européenne industrielle et financière, 150 actions
Devers & Cie (courtiers en valeurs), 1.155 actions
Mory & Cie (société de transports), 950 actions
M. Lucien Roger Blondeau, à Dourdan, 2.000 actions
M. Michel Huet, 9bis, rue Georges Berger, à Paris, 1.355 actions
MM. de Bournet François et Bruno à Paris, ensemble, 6.192 actions
etc.
A la suite de cette opération, le capital était de 60 millions en 120.000 actions de 500 francs.
Total du bilan au 31 décembre 1951 1.927.218.293 F
Bénéfices pour 1952 13.682.500 F
soit 22% du capital.
Total du bilan au 31 décembre 1952 1.913.761.647 F
Bénéfices pour 1952 17.414.711 F
soit 27% du capital,
les bénéfices ayant augmenté, d'un exercice sur l'autre, de près de 25% malgré une activité à peu près identique.
Au cours de l'année 1952, la Banque Hoskier & Cie a réalisé une augmentation de capital des Établissements lorientais de conserves alimentaires Pierre Beziers et Fils, de Lorient, dont le titre indique suffisamment l'objet social. Il s'agissait de porter le capital de 33.225.000 francs à 93.225.000 francs par l'émission de 24.000 actions nouvelles de 2.500 francs, à souscrire en espèces, au pair, avec droit de préférence irréductible pour les anciens actionnaires à raison d'une action pour 25 actions anciennes, étant précisé 10.710 actions nouvelles étaient réservées à la Société technique d'études industrielles et commerciales, 9, rue Lapérouse, libre à elle de transférer ce droit à qui elle jugera bon. Rappelons, en passant que la Société technique d'études industrielles et commerciales est, on l'a vu, l'affaire principale du groupe Favre-Gilly.
Au moment de l'augmentation de capital des Établissements lorientais de conserves alimentaires Pierre Béziers et Fils, le bilan du dernier exercice connu de cette société - celui clos au 31 mars 1951 - révélait une perte de 56.626.096 F pour un capital de 59.208.000 F, d'où obligation d'une réduction du capital des deux tiers et une première augmentation de capital de 13 millions et demi réservée à des créanciers de la société, sans parler de la création de 9.000 parts bénéficiaires, dont 1.578 remises aux anciens actionnaires en compensation des actions annulées, mais à raison d'une part pour 250 actions annulées (!), 2.100 aux administrateurs en compensation de diverses créances qu'ils possédaient sur la société et 5.322 à la STEIC (Société technique d'études industrielles et commerciales) en rémunération des concours apportés par cette dernière à la Société des établissements lorientais. Ces parts devaient avoir, éventuellement, 30% des superbénéfices réalisés par la société.
Par ailleurs, la Banque Hoskier & Cie a, au cours du même exercice 1952, participé à l'augmentation du capital de 420 millions à 504 millions, de la Manufacture des tabacs, cigares et cigarettes J. Bastos, effectuée au cours du mois de septembre sous les auspices principaux du Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie.
M. René Villars, atteint par la limite d'âge fixée par les dispositions légales en vigueur, ayant dû limiter le nombre des conseils d'administration auxquels il appartient, a donné sa démission d'administrateur de la Banque Hoskier & Cie. Le conseil de celle-ci a décidé de le remplacer en rappelant dans son sein M. Jean Thierry, ancien président de la banque, à qui il a confié, en outre, un fauteuil de vice-président. Cette nomination a été ratifiée par l'assemblée ordinaire du 21 mai 1953.
D'autre part, au début de cette année, le 14 février M. Étienne Caudrelier, administrateur, est décédé. C'était un ancien ingénieur conseil de la Banque de Paris et des Pays-Bas où il avait dirigé, pendant de longues années, le département industriel de cette grande banque. Au moment de son décès, il appartenait, on l'a vu, au groupe Favre-Gilly ; il était co-gérant de la Société technique d'études industrielles et commerciales, société principale du groupe.
Le conseil d'administration de la Banque Hoskier & Cie est donc composé actuellement ainsi qu'il suit :
M. René Favre-Gilly, président-directeur général,
M. Louis Galicier, vice-président-directeur général,
M. Jean Thierry, vice-président,
M. Lucien Benard, administrateur,
M. Henri Delpech, administrateur,
M. Jean Galicier, administrateur,
M. Jean Guichard, administrateur,
M. Georges Hecquet, administrateur,
M. Jean A. Labie, administrateur,
et
M. Roger Meynial, administrateur.
M. René Favre-Gilly est, par ailleurs, président des Textiles artificiels du Rhône, vice-président des Ciments vicat et des Établissements Keller-Leleux ; administrateur de la Société Técalémit, des Entreprises industrielles charentaises, de la Banque Nicolet et Lafanechère, de Grenoble. Nous l'avons, en outre, trouvé, ces années dernières, dans un certain nombre d'affaires marocaines, telles que Crédit du Maghreb (président directeur général), Association foncière et commerciale africaine, la Compagnie minière du Djebel-Sarhro Sud mines de Taltet, la Société marocaine de tissages de soieries Matissoie, la Cellulose du Maroc, la Stefi-Maroc - filiale de la Société technique d'études industrielles et commerciales dont nous avons parlé plus haut.
M. Louis Galicier est vice-président de la Manufacture de tabacs, cigares et cigarettes J. Bastos, administrateur de la Banque industrielle de l'Afrique du Nord, de la Société alsacienne de la Côte d'Ivoire, de la Société Chaouïa et Maroc, etc.
M. Jean Thierry est président de l'Union commerciale indochinoise et africaine, de la Sociéte immobilière marseillaise, de la Compagnie d'assurances La Populaire-Vie, vice-président de la Société des travaux et industries maritimes, administrateur de la Société indochinoise de cultures tropicales des plantes à parfums de Madagascar, des Entrepots modernes de Pantin, de la Société commerciale d'affrètements et de commission, etc.
M. Lucien Benard est administrateur de la Banque industrielle de l'Afrique du Nord, de la Compagnie de signaux et entreprises électriques, de la Société d'applications générales d'électricité et de mécanique (Sagem), d'Isothermos, etc.
M. Henri Delpech est président directeur général de la Compagnie asiatique et africaine, président de la Compagnie générale frigorifique, administrateur de l'Union commerciale indochinoise et africaine, de la Société de travaux et industries maritimes, de la Compagnie maritime nationale, de la Société maritime de transport et d'affrètement, de la Nouvelle Société sétoise d'acconage, de la Société belge des travaux et industries maritimes, de la Société générale pour le développement de Casablanca ; il est directeur-général de la Société du port de pêche de Lorient, etc.
M. Jean Galicier est président de la Société Chaouïa et Maroc, et administrateur de la Manufacture de tabacs, cigares et cigarettes J. Bastos ; il était ces années dernières administrateur de la Société africaine des bois Cardinal et Rostand, etc.
M. Jean Guichard est président de la Société anonyme d'alimentation L'Épargne, co-gérant des Établissements économiques du casino (Guichard-Perrochon et Cie - Marseille), administrateur de la Société générale des pâtes alimentaires de France, etc.
M. Georges Hecquet est président honoraire de la Compagnie asiatique et africaine, président de la Société de travaux et industries maritimes, de la Société du port de pêche de Lorient, de la Société tunisienne d'équipement et de modernisation industriels et agricoles ; vice-président de l'Union commerciale indochinoise et africaine, administrateur des Chantiers et Ateliers de Provence, des Compagnies réunies des glaces et verres spéciaux du nord de la France, de la Caisse industrielle d'assurance mutuelle, de la compagnie d'assurances La Populaire-Vie ; il était directeur-général de la Société maritime nationale, de la Société maritime de transports et d'affrètements, de la Compagnie industrielle des sables de Nemours, etc.
M. Jean-Arthur Labie est président de la Société chaudronnerie industrielle de Bezons.
M. Roger Meynial était antérieurement directeur-général de la Régie immobilière de la ville de Paris et de la Société d'études générales urbaines et rurales ; devenu président de cette dernière, il démissionna au courant de 1951. Il est co-gérant de la Société technique d'études industrielles et commerciales, administrateur des Ciments Virat, et d'un certain nombre d'affaires marocaines parmi lesquelles nous citerons : le Crédit du Maghreb, la Stefi-Maroc (filiale de la Société technique d'études industrielles et commerciales) la Société maghrébine d'entreprises générales (Someg), la Société d'études et réalisations immobilières en Afrique (E. R. I.A.), la Société agricole et industrielle du Tensift (Agriten), l'Association foncière et commerciale africaine, l'Union de placements immobiliers et mobiliers (Upim), etc.
La Banque Hoskier & Cie est inscrite au registre du commerce de la Seine sous le numéro analytique 145.927.
[1] M. E. Hoskier, chef de la Maison E. Hoskier & Cie, était décédé en février 1915. Les événements avaient empêché la réalisation de la liquidation. M. E. Hoskier joua un rôle de premier plan dans l'introduction en France, avant la première guerre mondiale, des emprunts et des affaires russes. Voir entre autre : Elie de Cyon : "Histoire de l'entente franco-russe" ; l'Activité française et étrangère", "La Débacle des Emprunts russes", numéros d'octobre et novembre 1920, juillet 1921, Le Temps des 13 et 14 juillet 1921. La société Hoskier & Cie avait été fondée par acte du 23 août 1882.