1948.08.02.De Jacques Marchegay - CCAF.Original
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Comité Central des armateurs de France
Paris, le 2 août 1948
Monsieur Robert Labbé
45, boulevard Haussmann - Paris
Personnelle
Mon Cher Robert,
Je vous envoie ci-joint le compte-rendu de la séance de notre Conseil de direction du 12 mai 1916 au cours de laquelle M. Jules Charles Roux a rendu hommage à la mémoire de M. Henri Goudchaux qui était trésorier du Comité depuis la fondation de celui-ci en 1903.
Malgré la sobriété ou grâce à la sobriété des termes de cette allocution, je crois qu'on ne pouvait pas rendre un plus bel hommage à M. Henri Goudchaux.
J'ai fait demander à Melle Jacob, qui est actuellement en congé, si nous n'avons pas d'autres documents pouvant permettre à l'auteur de la brochure en préparation d'apprécier l'importance du rôle rempli par M. Goudchaux au Comité.
Encore une fois, ainsi que je vous l'ai dit, j'ai, lorsque je suis entré au Comité en 1917, tout de suite appris de M. de Rousiers quelle place fondamentale M. Goudchaux avait tenue dans notre maison.
Mais j'attacherais également le plus grand prix à ce que l'auteur de la brochure voulût bien dire le rôle considérable joué au Comité par Hypolite Worms dès 1917, date depuis laquelle il a été trésorier-adjoint puis trésorier du Comité (1925) jusqu'au jour où il vous a cédé sa place, en 1945.
D'après nos statuts, le trésorier est membre du Bureau au même titre que le président, les vice-président et secrétaire, et a par suite un rôle essentiel à jouer non seulement en ce qui concerne les finances de notre Groupement, mais également l'orientation de sa politique générale.
Je suis contemporain de toute la période où Hypolite Worms a été trésorier du Comité et je n'exagère pas en disant - sans vouloir et d'ailleurs sans pouvoir faire de comparaison avec son prédécesseur - qu'il a joué au Comité un rôle de premier plan, et qu'en particulier il a été pour les secrétaires généraux du Comité par le fait de son indépendance, de son caractère et de sa très belle intelligence un guide et un appui d'une valeur exceptionnelle pendant les bons et pendant les mauvais jours. Un historiographe de la Maison Worms ne saurait passer sous silence l'action primordiale qu'ont eu ainsi à la tête de la profession MM. Goudchaux et Worms.
Vous ne m'en voudrez pas, je l'espère, de souhaiter qu'un mot soit dit de notre actuel trésorier qui appartient lui aussi à la Maison Worms et qui, lui aussi, apporte au Comité le bénéfice de qualités dont, lui écrivant, je ne peux lui parler.
Je ne voudrais pas que l'on pût croire que la Maison Worms est, par ses dirigeants, trésorier héréditaire du Comité des armateurs. Il n'y a rien de tel dans la succession presque ininterrompue de l'un des dirigeants de la Maison Worms dans les fonctions de trésorier du Comité. Le choix des armateurs paraît s'être porté tout naturellement sur des hommes qui avaient tout à la fois et pour le moins l'indépendance, le caractère et le sens de l'intérêt général, c'est-à-dire en un mot l'autorité qui fait que les membres d'une profession portent un de leurs collègues à un poste de choix.
Bien amicalement à vous,
Jacques Marchegay