1945.12.07.De Raymond Meynial.Au juge Georges Thirion.Note
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Fininvest
J'étais dans la Maison Worms spécialement chargé des rapports avec les milieux anglo-saxons et des amis anglais m'ont demandé, vers 1936 ou 1937, je crois, de leur faciliter une prise d'intérêts dans une société holding ayant son siège en Suisse. Notre groupe ne détenant aucune participation de cette nature, je me suis adressé à Monsieur Lenoir, associé de Lombard Odier, avec lequel j'étais très lié. Son fils était d'ailleurs stagiaire dans notre Maison et il me semble que c'est lui qui a dû être mêlé aux négociations entre mes amis anglais et la banque de son père.
Je me souviens que Monsieur Lenoir m'a, à ce moment, fait savoir que sa banque était en mesure de proposer le contrôle d'une société du type recherché, appelée "Fininvest". Cette société qui appartenait alors à Lombard Odier, il me semble, a donc dû être cédée au groupe anglais, mais, si à titre personnel, j'ai pu servir d'agent de liaison ; la Maison n'est, à aucun moment, intervenue dans cette affaire.
Monsieur Le Roy Ladurie en a peut-être entendu parler mais il n'a pas eu à prendre part aux conversations. C'est par erreur qu'il a indiqué que la société "Fininvest" aurait peut-être eu un compte dans nos livres : je n'en ai retrouvé aucune trace.
En raison de mon intervention à titre personnel, mes amis m'avaient demandé d'accepter un poste d'administrateur dans cette affaire, ce que j'ai décliné. Toutefois, pour leur rendre service, j'avais été à même de leur indiquer le nom d'un de mes bons amis américains : Georges Doriot, alors professeur à l'université de Harvard (USA), actuellement général de l'armée américaine.
Je crois me rappeler qu'il s'agissait d'une société à très petit capital de l'ordre de 25.000 à 50.000 F suisses, comme il en existe un grand nombre en Suisse, qui n'avait d'autre actif que son capital et dont l'activité devait se borner à détenir un portefeuille de valeurs mobilières.
En ce qui concerne Horace Brot, je ne l'ai jamais connu.
7/12/45