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Raymond Meynial

Le 30 octobre 1945

Monsieur,
J'ai l'honneur de vous remettre ci-joint :
1/ le double de la déclaration faite pour le compte de Monsieur Worms aux Profits illicites,
2/ un état semblable pour Monsieur Le Roy Ladurie.
J'avais également omis de vous signaler que nous avons été avertis tant par les lettres ci-jointes que par une conversation que Monsieur Salt, directeur du Blocus au ministère des Finances, a eue avec Monsieur Robert Labbé, associé de notre Maison - de l'annulation des mesures édictées contre la société Le Molybdène.
Le séquestre qui avait été nommé a été levé et le conseil d'administration s'est vu rendre ses pouvoirs de gestion.
Cette décision a été prise à la suite de l'intervention du service du Blocus du ministère des Finances et après étude par ce service de l'activité de la société "Le Molybdène" au cours des années 1940 et 1942.
Ceci prouve donc que le ministère des Finances, après les diverses enquêtes effectuées tant à la direction des Mines du Maroc qu'à celle d'Algérie et qu'auprès du ministère de la Production industrielle en France, a jugé que rien ne pouvait être retenu contre la société ni contre ses administrateurs.
J'ai pensé que cette nouvelle pourrait vous intéresser puisque l'un des motifs d'accusation était l'influence de notre Maison dans la gestion de la société "Le Molybdène". Peut-être jugerez-vous utile de mentionner cette décision dans votre rapport.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
Monsieur Bernard
expert-comptable
1, av. du général Laperrine - Paris