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30.9.45

Uma

J'ai vu avec intérêt votre note du 27 septembre. Voici les observations qu'elle me suggère :
1. Je crois que l'Uma est destinée à disparaître à la date prévue. Pour moi c'est une certitude mathématique. Même si les Anglais le désiraient, ce qui ne me semble pas être le cas, je suis convaincu que les Neutres voudront reprendre leur liberté immédiatement et sans les Neutres (ou alliés) c'est-à-dire norvégiens, suédois, grecs, etc. l'Uma ne peut pas subsister.
2. Par contre, si les différents participants à l'Uma essaient de mettre sur pied un organisme qui essaierait de discipliner les différentes flottes, afin d'éviter une concurrence ruineuse par des accords de lignes et de fixation de taux de fret, je n'y verrais que des avantages.
3. La disparition de l'Uma implique, à mon avis, la déréquisition automatique de la flotte anglaise. Dans ce cas et contrairement à l'avis du Comité des armateurs, j'estime que les Armateurs français doivent demander la déréquisition de la flotte française malgré tous les inconvénients que cela peut présenter actuellement, quitte à ce que les armateurs réclament des compensations si l'État a vis-à-vis de lui des exigences particulières quant à l'exploitation des lignes, priorités de marchandises, ou fixation de taux de fret. La déréquisition devant se faire après remise des bateaux en état puisque, d'après la charte-partie, les navires doivent être remis aux armateurs dans l'état dans lequel ils se trouvaient au moment de la réquisition.
En tout cas, je ne peux pas concevoir la flotte française restant seule réquisitionnée devant toutes les flottes mondiales redevenues libres, ce serait la disparition rapide du pavillon français des trafics non protégés par le privilège de pavillon.

HW