1942.08.16.De Ph. Etlin - H. Hentz and Cy.New York.A Georges F. Doriot.Washington
Copie de lettre
Philippe Etlin New York le 13 août 1942
c/o H.Hentz & Cy
60 Beaver Street - New York
Monsieur Geoges F. Doriot
1 Scott Circle
Washington DC
Cher Monsieur Doriot,
Je vous confirme notre entretien téléphonique et l'accord auquel nous sommes parvenus enfin, au sujet des fonds déposés entre vos mains par notre société "la Trust Cie Confidentia".
1) Les 8.500. $ de provenance suisse et n'étant soumis à aucune revendication, seront versés librement au compte de la Trust Cie Confidentia chez H. Hentz & Co, 60, Beaver Street N.Y.
2) Le solde de 100.000.$ environ, venu de notre banquier d' Amsterdam, la Imafiza, en transitant par Montreal et soumis à un contrôle discutable du gouvernement canadien, seront investis par vos soins en obligations et actions américaines de 1er ordre, mais sur mes indications, chez le broker de votre convenance. Toutefois, comme en mon absence mon ami Mr. Jerome Lewine, Senior Partner de H. Hentz & Co, aura le droit de liquider les actions et obligations que j'aurai achetées, nous avons convenu qu'il était préférable de passer par les services de cette firme. Pour faciliter la discrimination de la part soumise au contrôle, la maison Hentz ouvrira dans ses livres ; soit un deuxième compte Trust Cie Confidentia - "B", soit à votre nom.
Lorsque le litige avec le gouvernement canadien sera solutionné, les deux comptes pourront être éventuellement fusionnés.
Je profite de la présente pour vous renouveler l'engagement que j'ai pris vis-à-vis de vous pour vous couvrir de la partie des frais que vous aurez eu pour cette gérance.
Vous avez bien voulu , et je vous en remercie, comprendre mon désir de vouloir faire fructifier notre actif, resté improductif depuis plus de trois ans.
Je compte sur votre obligeance pour vouloir bien me confirmer votre bon accord par retour, afin que je puisse l'avoir avant mon départ pour le Canada fixé inéluctablement à lundi prochain 18 août à 17 heures. Je regrette de vous presser ainsi, mais voilà trois mois que nous nous sommes vus à ce sujet pour la première fois.
Pour toutes les mises au point ultérieures de notre accord je reconnaîtrai pour valable tout ce que fera en mon nom la Maison Hentz & Co à qui je remets copie de la présente.
Croyez, Cher Monsieur Doriot, à mes meilleurs sentiments.
Ma prochaine vous enverra le projet d'investissement que je vais mettre d'accord avec Hentz.