1941.06.11-13.De Worms et Cie.Activités maritimes Worms, NCHP, SNCG, SFTP, STMP.Dossier
Copies de notes
Le PDF est consultable à la fin du texte.Services maritimes de MM. Worms & Cie
Composition de la flotte
La flotte de MM. Worms & Cie se composait, au 1er septembre 1939, de 24 navires représentant 31.235 tx de jauge brute, soit 1.03% de la flotte française :
"Barsac" | "Château-Yquem" | "Margaux" |
"Bidassoa" | "Fronsac" | "Médoc" |
"Caudebec" | "Jumièges" | "Mérignac" |
"Cérons" | "La-Mailleraye" | "Normanville" |
"Château-Larose" | "Le-Trait" | "Pessac" |
"Château-Latour" | "Léoville" | "Pomerol" |
"Château-Palmer" | "Listrac" | "Pontet-Canet" |
"Château-Pavie" | "Lussac" | "Sauternes" |
Services assurés :
A/ Cabotage national
I - Lignes de cabotage desservant tous les ports français de la mer du Nord, de la Manche et de l'Atlantique entre Bayonne et Dunkerque.
II - Lignes entre les mêmes ports et Marseille, et vice-versa. (Escales éventuelles dans les ports portugais et espagnols.)
III - Lignes entre Le Havre, éventuellement Cherbourg, et les ports algériens et tunisiens.
B/ Cabotage international
I - Lignes entre les ports français de l'Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord, d'une part, et de Brème et Hambourg, de l'autre, avec prolongements éventuels sur les ports de la Baltique.
II - Lignes entre les ports français de la Manche et de la mer du Nord, d'une part, et les ports insulaires et continentaux des mêmes mers.
III - Lignes des ports français de l'ouest sur les ports du nord de l'Espagne, et vice-versa.
IV - Escales éventuelles dans les ports espagnols et portugais des navires des lignes de grand cabotage qui unissent Marseille et les ports d'Algérie et de Tunisie aux ports français de l'Ouest.
Succursales et activités annexes
MM. Worms & Cie ont en France un certain nombre des succursales maritimes qui leur permettent d'assurer eux-mêmes les consignations de leurs navires et ceux de certains autres armements, ainsi que les opérations de manutention et de transit.
Ce sont :
Dunkerque, Boulogne, Dieppe, Le Havre, Rouen, Caen, Brest, Bordeaux, Bayonne, Alger, Marseille.
Dans les autres ports continentaux, ils possédaient des succursales, utilisées de la même manière, savoir : Dantzig, Hambourg, Rotterdam, Anvers.
Enfin, en Grande-Bretagne, leurs maisons d'achat de charbons servaient, en tant que de besoin, aux consignations de leurs navires. Ces succursales étaient : Newcastle, Grimsby, Swansea, Cardiff.
Paris, le 11 juin 1941
Nouvelle compagnie havraise péninsulaire de navigation - Nochap
Constitution
Cette société a été créée au cours des années 1932/1933 pour prendre la suite de l'exploitation d'une ligne régulière entre la métropole et ses possessions de l'océan Indien, Madagascar et la Réunion, et ce, à la place d'un vieil armement qui assurait ce service depuis 1882 mais qui se trouvait en fâcheuse situation.
Sur les instances des Pouvoirs publics de l'époque, soucieux de ne pas voir disparaître, même momentanément, cette liaison avec l'océan Indien, la Maison Worms & Cie et plusieurs sociétés, s'intéressant à Madagascar, procédèrent à la création de la nouvelle société, évitant ainsi la faillite de l'ancienne.
Capital social
Ce capital est de 22.000.000 de francs, réparti en :
29.600 actions "A" de 500 francs,
72.000 actions "B" de 100 francs.
Existent également :
72.000 bons de récupération remboursables à 400 francs sur les excédents de bénéfices,
100.000 parts bénéficiaires participant aux résultats à partir d'un niveau déterminé.
MM. Worms & Cie détiennent 23.714 actions "A" et 1.395 actions "B", soit environ 55% du capital social.
Conseil d'administration
MM. H. Worms, J. Barnaud, J. R. Denis représentant la Maison Worms & Cie,
Monsieur G. Capet, représentant le Comptoir national d'escompte de Paris,
Monsieur E. Gendre, représentant le Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie,
Monsieur R. Nepveu, représentant Messieurs Schneider & Cie,
Monsieur J. d'Anglejan-Chatillon, représentant la Compagnie maritime de l'Afrique orientale,
Monsieur M. Roubaud, représentant la Compagnie marseillaise de Madagascar,
Monsieur J. Legrand, représentant la Compagnie générale des colonies,
Monsieur Anduze-Paris, représentant Messieurs A. Grosos & Cie.
Activité sociale
La flotte de la Société se composait, au 1er septembre 1939 de neuf navires : "Bourdonnais", "Condé", "Ville-d'Oran", "Ville-de-Majunga", "Ville-de-Metz", "Ville-de-Reims", "Ville-de-Rouen", "Ville-de-Tamatave", "Ville-du-Havre" - jaugeant au total 48.302 tonneaux, ce qui représente 1,60% de la flotte française. L'État lui avait, en outre, confié la gérance d'un navire à moteur, "Le Malgache".
Outre son activité sur l'océan Indien, la Nochap exploite une ligne Le Havre/Algérie et vice-versa.
En annexe, on trouvera le bilan au 31 décembre 1939 et le compte profits et pertes à cette date.
13 juin 1941
[Pièces jointes :] Bilan au 31 décembre 1939 [voir page 13], compte profits et pertes au 31 décembre 1939 [voir PDF].
Société nantaise de consignation et de gérance
ConstitutionDepuis pas mal d'années, MM. Worms & Cie et la Compagnie nantaise de navigation à vapeur étaient unis par des liens de collaboration et d'amitié.
Or, chacune de ces sociétés possédant sur la même place - Nantes - une succursale, il leur parut expédient de les fusionner pour ne faire qu'un seul établissement qui assurerait, pour toutes les deux, les consignations de leurs navires et d'autres appartenant à certains armements, ainsi que les opérations de manutention et de transit de leurs marchandises.
La Société nantaise de consignation et de gérance fut ainsi constituée au mois de février 1939 par MM. Worms & Cie et la Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest, qui avait pris la suite des affaires de la Compagnie nantaise de navigation à vapeur, récemment dissoute.
Capital
Le capital est de F 800.000.- réparti en 16.000 actions de 500 francs, dont la moitié est détenue par Messieurs Worms & Cie, l'autre moitié par la Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest.
Conseil d'administration, composé de :
Monsieur R. Delteil, président directeur général, représentant la Maison Worms & Cie,
Monsieur J. Barnaud, administrateur représentant la Maison Worms & Cie,
Monsieur H. Lecour-Grandmaison, administrateur représentant la Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest.
Son siège social se trouve 10, quai de la Fosse à Nantes.
Ci-joint, un exemplaire du bilan au 31 décembre 1939 et un exemplaire du compte Profits et Pertes à la même date. [Les deux documents joints sont datés de septembre 1940, voir ci-dessous.]
[Pièces jointes :] Bilan au 30 septembre 1940 [voir PDF], compte profits et pertes se terminant le 30 septembre 1940 [voir PDF].
Société française de transports pétroliers - SFTP
Historique
La tension internationale qui se manifestait en juillet 1938 eut entre autres conséquences d'amener le gouvernement français à porter son attention sur le problème du ravitaillement du pays en combustibles liquides. Les enquêtes gouvernementales furent poussées dans différentes voies et, à l'occasion de ce travail d'étude, MM. Worms & Cie eurent à présenter au gouvernement, le 22 juillet, un projet d'organisation et de constitution d'une société de navigation spécialisée dans les transports pétroliers.
Le 23 juillet 1938, MM. Worms & Cie reçurent officiellement du gouvernement français mission de constituer cette société.
La lettre de mission précisait que MM. Worms & Cie recevaient le mandat irrévocable, pour une durée de deux mois, de constituer un groupe privé réunissant des maisons ou sociétés françaises de premier plan, afin de fonder une société anonyme dans le capital de laquelle l'État serait représenté pour 30%, le solde étant fourni par le groupe privé. Il était d'autre part indiqué que, seule la Maison Worms & Cie, avait qualité pour assurer, dans le cadre de la nouvelle société, la gérance technique et commerciale de la flotte qui devait exclusivement se composer de navires de 14.000 tonnes de port en lourd de moins de 18 mois d'âge et dont le tonnage total devait être de 70.000 tonnes au minimum, chiffre pouvant atteindre 100.000 tonnes.
Le financement de ces achats devait se faire à l'aide de délais de paiement s'étendant sur cinq ans et portant sur 40% du montant total, le surplus - soit 60% - étant réglé au comptant grâce à un emprunt obligataire garanti par l'Office national des combustibles liquides, c'est-à-dire par l'État.
Le 25 juillet 1938, MM. Worms & Cie acceptaient la mission qu'on leur confiait et se mettaient à l'uvre.
Capital
Le capital de la société - F 30.000.000 - était réparti de la manière suivante :
État Français (ONCL) | 18.000 actions | soit F 9.000.000 |
Messieurs Worms & Cie | 13.000 actions | soit F 6.500.000 |
Messieurs Desmarais Frères | 7.000 actions | soit F 3.500.000 |
Messieurs Louis-Dreyfus & Cie | 7.000 actions | soit F 3.500.000 |
La Cie auxiliaire de navigation | 5.500 actions | soit F 2.750.000 |
la Cie navale des pétroles | 5.500 actions | soit F 2.750.000 |
Saint Gobain, Chauny & Cirey | 4.000 actions | soit F 2.000.000 |
60.000 actions | soit F 30.000.000 |
Comme il ressort des chiffres ci-dessus, la Société française de transports pétroliers avait pour actionnaires : d'une part, l'État pour 30%, et d'autre part, un groupe privé pour 70%.
MM. Worms & Cie possèdent 13.000 actions, soit 21,66% du capital.
Conseil d'administration
Le conseil d'administration est composé de :
Président | Monsieur Hypolite Worms |
Représentants de l'État,
Commissaires du gouvernement | Monsieur Jean Régnier |
Marine marchande | Monsieur Letourmy |
Marine nationale | Monsieur le commissaire général Gagin, |
Représentants du groupe privé | Messieurs Worms & Cie : Monsieur Jacques Barnaud |
Flotte
La flotte totale de la société est la suivante à la date du 1er juin 1941.
I. Flotte appartenant à la SFTP :
"Roussillon", en attente à Marseille depuis le mois de janvier 1941. Vide et disponible.
"Bourgogne", à Fort-de-France depuis le 5 juillet 1940. Vide et disponible.
"Touraine", à la Nouvelle-Orléans depuis le 6 juillet 1940. Vide.
"Franche-Comté", signalé à Milford-Haven le 20 juillet 1940.
"Saintonge", réquisitionné à Belfast le 17 juillet 1940 par le gouvernement anglais.
"Lorraine", en attente à Marseille. Vide et disponible.
"Champagne", en attente à la Ciotat. Vide et disponible.
"Languedoc", a été saisi par le gouvernement anglais à la Trinité au cours d'un voyage de Fort-de-France à Curaçao.
En tout huit pétroliers de 74 500 tx. de jauge brute environ représentant une capacité de transport de 124.000 tonnes de port en lourd, soit 2.46% de la flotte française.
II. Flotte appartenant à l'État gérée par la SFTP
"Dauphiné", à Alger depuis le 17 septembre 1940. Vide et disponible.
"Limousin", à Fort-de-France depuis le 24 juin 1940. Vide et disponible.
"Picardie", à Oran depuis le 1er mai 1940.
"Vendée", en réparations à Saint-Nazaire depuis décembre 1940.
III. Flotte appartenant à la Société Courtage Transport et gérée par la SFTP.
"Phénix", se trouvait à Istambul le 9 juin 1940 avec une cargaison d'essence. Aucune nouvelle précise depuis cette date.
"Capitaine-Damiani", en relâche à Naples depuis le 28 mai 1941.
Bilan
Ci-joint, en annexe, la dernière situation comptable de la société.
L'année 1939 se solde par un bénéfice de :
F 2.235.317,45 (deux millions deux cent trente cinq mille trois cent dix sept francs 45 cts).
Activité industrielle
Au 31 décembre 1938, dix voyages complets avaient déjà été effectués par la flotte de la Société ; 131.550 tonnes de combustibles avaient été importées, 93.000 milles avaient été parcourus sans incidents par les cinq premiers navires.
Le 31 décembre 1939, malgré le ralentissement des rotations consécutif à l'état de guerre, soixante deux voyages complets avaient été effectués pendant l'année écoulée par les huit navires de la société ; 823.300 tonnes de combustibles liquides avaient été importées et 476.000 milles marins parcourus.
A la fin du mois d'août 1939, l'État français décida d'augmenter la flotte pétrolière et chargea la SFTP d'acquérir pour son compte quatre nouveaux pétroliers. Ce programme fut exécuté et, en très peu de temps, quatre nouvelles unités, "Picardie", "Limousin", "Dauphiné" et "Vendée" furent achetées et confiées en gérance à la SFTP.
Des accords particuliers conclus avec la Société Courtage & Transports, assurèrent à la SFTP la gérance de deux autres pétroliers "Phénix" et "Capitaine-Damiani".
En 1940, au 1er mai, la flotte propre de la société, composée de huit navires, avait effectué 17 voyages complets, important depuis le début de l'année 226.000 tonnes de combustibles liquides et parcourant 155.300 milles marins.
Depuis lors, la SFTP, comme toutes les sociétés d'armement françaises, se trouve en veilleuse ; l'exploitation des pétroliers qui se trouvent en Méditerranée a été reprise partiellement suivant les instructions données par l'Amirauté.
11 juin 1941
[Pièces jointes :] Bilan au 31 décembre 1939 (avant répartition) [voir page 25], compte profits et pertes au 31 décembre 1939 [voir PDF].
Société des transports maritimes pétroliers - STMP
Siège social : 6, rond-point des Champs-Élysées Paris
Constitution : Statuts déposés chez maître Ferrand, notaire, le 15 février 1936.
Assemblée générale constitutive le 26 février 1936.
Objet social : Toutes opérations relatives à l'industrie et au commerce de la navigation.
Capital : F 3.500.000 divisé en 3.500 actions de 1.000 francs.
MM. Worms & Cie possèdent 69,4% de ce capital.
Conseil d'administration : MM. Pierre Poulain, président directeur général, Paul Sauvage, président honoraire, Jacques Bassot, administrateur (représentant tous deux Henri Geoffray, administrateur), Messieurs Worms & Cie.
Historique : Dès sa constitution, la Société a fait l'acquisition du navire pétrolier "Brumaire" de 11.840 tonnes, construit en 1930 par les chantiers de Saint-Nazaire-Penhoet.
Ce bateau a été toujours affrété à la Société française de raffinage, parcours entre le Havre ou la Mède et Tripoli ou Haïfa.
Du 22 avril 1936 au 1er mai 1937, il a parcouru 71.190 milles, en 14 voyages, et transporté 146.000 tonnes.
Du 1er mai 1937 au 22 avril 1938, il a parcouru 64.502 milles, en 13 voyages, et transporté 136.000 tonnes.
Du 24 avril 1938 au 24 avril 1939, il a parcouru 71.423 milles, en 15 voyages, et transporté 158.000 tonnes.
Du 25 avril 1939 au 20 juin 1940, date à laquelle il a été coulé au large de Belle-Ile à la suite d'un bombardement aérien allemand, il a parcouru un nombre de milles équivalant à celui des années précédentes, transportant un tonnage du même ordre.
Bilan et compte de profits et pertes
Ci-joint, bilan et compte de profits et pertes au 31 août 1939, l'exercice n'ayant eu exceptionnellement qu'une durée de 8 mois.
Les comptes de l'exercice allant au 1er septembre 1939 au 31 décembre 1940 (durée de 16 mois) n'ont pas encore été approuvés.
[Pièces jointes :] Bilan au 31 août 1939 (avant répartition) [voir PDF], compte profits et pertes au 31 août 1939 [voir PDF].