1940.11.21.Du journal La France au Travail.Article

NB : Cet article provient d'un recueil de coupures de presse datées du 17 octobre 1940 au 21 décembre 1941, qui est classé au 17 octobre 1940.

La France au Travail
21 novembre 1940

Les 200 familles qui ne désarment pas

Les Trusts, qui ont perdu la deuxième manche songent à "la belle". Le gouvernement de Vichy vient de dissoudre les organisations industrielles du haut capitalisme. Mieux, il a installé les "services de lutte contre le chômage" dans l'immeuble de la rue de Presbourg qui servait de siège à la Confédération du patronat de combat.
Louables initiatives. Mais on ne supprime pas les trusts d'un simple trait de plume. On ne les supprime pas bien au contraire lorsqu'on tolère à la tête d'un nouvel organisme de super-contrôle des assurances, l'agent avéré des trusts, le fidéi-commis d'une banque dont "Paris-Soir" a déjà conté les méfaits.
Ce haut employé de la Banque Worms n'est d'ailleurs pas un inconnu dans l'industrie de l'assurance. N'a-t-il pas soulagé les compagnies de quelque 80 millions au profit d'une société qu'il dirigeait et qu'il avait précisément assez mal... préservée, puisqu'il fallait la renflouer ?
Quoi qu'il en soit, l'homme des trusts songe sérieusement à mettre le grappin sur les rares compagnies restées indépendantes. Et il a déjà recruté les hommes qu'il compte placer à la direction de ces sociétés. Car ils sont légion les petits amis qu'un juste retour des choses prive de leur prébende.
Parmi ces futurs manitous de l'assurance, un surtout brille par son ignorance complète de la question. Ce digne époux d'une petite fille de banquier hébreu est actuellement vice-prési- dent d'un établissement de crédit créé voici près de 3/4 de siècle pour favoriser le commerce et l'industrie. Il voudrait bien quitter ce poste pour prendre le fauteuil de président d'une compagnie d'assurances, fauteuil resté vacant depuis la mort de son titulaire.
Cela ne va pas sans aléas : les actionnaires s'insurgent et ne veulent rien entendre : ils ont déjà été échaudés par le juif May et sa bande et ils estiment que cela suffit. Ils le disent d'ailleurs en termes suffisamment clairs et énergiques pour qu'on finisse par le comprendre.
L'affaire en reste là.
Les trusts, toujours agissants, possédant des intelligences un peu partout, espèrent reprendre du poil de la bête. Nous pensons bien les en empêcher. La France et son peuple de travailleurs ont trop souffert des 200 familles pour permettre à leurs agents de reprendre la direction économique et financière du pays. Le règne des trusts est fini, bien fini. H. C.


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