1940.10.21.De Rudy Cantel - Paris-Soir.Article

NB : Cet article est compris dans un recueil de coupures de presse datées du 17 octobre 1940 au 21 décembre 1941, qui est classé au 17 octobre 1940.

Paris-Soir
21 octobre 1940

Il faut supprimer les trusts
Grâce à un juif converti les Anglais avaient accaparé notre marine marchande

La tâche entreprise par le maréchal Pétain ne doit pas être entravée par une poignée de profiteurs, de requins, qui ont su se ménager des sympathies, des attaches solides dans les milieux qui devaient être les premiers à mettre fin à leurs agissements scandaleux. C'est pourquoi Paris Soir se doit d'ouvrir les yeux de tous ceux qui, par leur action, par leur réprobation, par leur dégoût, obligeront les responsables à prendre les mesures qui s'imposent. Le statut des juifs, tel qu'il est prévu, va laisser à plus de la moitié de ceux-ci la possibilité de poursuivre leur œuvre néfaste, empoisonneuse, démoralisatrice. Or, nous avons le regret de trouver, dans l'entourage immédiat de ces dévoreurs, les noms de plusieurs collaborateurs du maréchal Pétain. Il ne faut pas que les intérêts qui unissent ces hommes du gouvernement aux profiteurs que nous entendons démasquer permettent aux premiers d'intervenir par leur action puissante et d'empêcher l'efficacité de ce décret contre les juifs. Qui protège les juifs en ce moment auprès du gouvernement de Vichy ?

L'influence d'Hypolite Worms et la valse des petits camarades

Il est particulièrement intolérable de penser que certaines firmes, grâce à la conversion de leurs chefs, pourront continuer leur activité pernicieuse. Contre cela, les Français s'élèvent également avec vigueur. Comment peut-on tolérer, par exemple, que M. Hypolite Worms, qui fut, pendant la guerre 1939-40, chef de la délégation française à Londres, puisse encore exercer une activité quelconque ? Hypolite Worms a, par son action raisonnée, centralisé toute l'œuvre de la flotte de commerce française en Angleterre. Volontairement, cet étrange catholique frais teint avait quitté la mission française, située, 2, Dean Stanley Street, pour installer son bureau au siège même du Ministry of Shipping, Berkeley Square, juste au-dessous du bureau du ministre britannique. La flotte de commerce française, dont les intérêts avaient été confiés à ce bizarre représentant, se trouvait ainsi entièrement placée entre les mains de l'Angleterre. Cette mainmise préparait le coup le plus cruel qui ait atteint notre flotte de commerce et nos marins : la séquestration de la plus grande partie de nos bâtiments et de leurs équipages dans les ports britanniques. Alors que les autres membres de la mission française restaient à Dean Stanley Street, Hypolite Worms emmenait avec lui, au Ministry of Shipping, son neveu, M. Labbé (de la famille Goudchaux) et M. Meynial, l'un des fondés de pouvoir de la banque H. Worms.
Hypolite Worms avait d'ailleurs pris soin de placer tous ses protégés dans des postes importants : M. Louis Vignet, l'un des directeurs de la maison Worms, était également, pendant la guerre, l'un des grands chefs et des organisateurs du service de la répartition en France. II était attaché au service de MM. Blum-Picard, directeur général des travaux publics, et Weil.
M. Louis Vignet vient d'être désigné, ces jours derniers, par le gouvernement de Vichy, comme membre du Comité restreint de l'organisation et de la corporation charbonnières... et président du Syndicat central des importateurs et négociants en charbon de France.
M. Fenez, l'un des chefs de service de la SOCAP, société appartenant à 100% à la maison Worms et à John Isaac Jacob, était attaché à Londres à la mission des charbons, où il est resté d'ailleurs.
L'assiette au beurre nourrissait pas mal de petits camarades.

Un trio puissant

La banque Hypolite Worms est composée de trois associés : Hypolite Worms (d'origine israélite) ; Michel Goudchaux (d'origine israélite) ; Jacques Barnaud (inspecteur des finances). Elle contrôle plusieurs milliards de l'activité française dans des groupements innombrables :
La Compagnie de navigation Worms ; la Nouvelle compagnie havraise péninsulaire de navigation ; la Société algérienne de navigation Charles Schiaffino ; la Société française de transports pétroliers ; La Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest ; les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime Worms et Cie ; des sociétés pétrolières telles que : la Société française des huiles combustibles Huilcombus ; la Compagnie européenne pour le transport des combustibles liquides ; la Société de courtage et d'affrètement pétroliers SOCAP ; des sociétés de charbons : la maison Worms contrôle en France les plus importants stocks de charbons français : elle a le monopole des anthracites de Hongay (plus de 100.000 tonnes d'anthracite) ; l'exclusivité des mines d'Héraclée en Turquie, l'exclusivité des mines anglaises du Yorkshire et du Midland, le monopole d'expédition en sortie de Boston (côte est de l'Angteterre), des agences de ramifications à Londres, Newcastle, Le Havre, Marseille, Rochefort, Alger, Nantes, Bordeaux, Bayonne, Oran, Bône, Port-Saïd, Buenos Aires, etc.
Des compagnies de manutention et de stockage : La Compagnie nantaise de consignation et de transit. Ce n'est pas tout, loin de là. D'ores et déjà, nous voyons comment Hypolite Worms et consorts, armateurs, banquiers, constructeurs de navires, négociants en charbons, ont, par leur action à Londres, entraîné la mainmise de l'Angleterre sur une quantité considérable de notre flotte de commerce.
Allons-nous supporter que tous ces gens continuent à diriger la France en sous-main, après en avoir été les destructeurs ?

Rudy Cantel
(A suivre)


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