1940.08.24.Note (sans émetteur).Vichy

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Relations commerciales

Vichy, le 24 août 1940

Note
Ravitaillement de la France
Ses difficultés
Mesures envisagées depuis l'armistice
Nos principaux besoins, d'importation

La France métropolitaine est hors d'état, en temps normal, de subvenir par elle-même à ses besoins, aussi bien en ce qui concerne les produits alimentaires (céréales, riz, sucre, matières grasses, légumes secs, fruits, etc. [1] que les textiles (coton, laine, jute, lin) les carburants (pétrole), les minerais et le charbon, pour ne citer que les produits essentiels. Actuellement, notre dépendance vis-à-vis de l'étranger est aggravée par la désorganisation qu'ont introduits dans la culture et dans la production métropolitaines, la guerre, la destruction des stocks, l'exode de la population civile et l'occupation par l'Allemagne de la partie la plus riche de notre territoire qui doit, de ce fait, subvenir aux besoins des armées du Reich.
Les mesures prises depuis l'armistice et qui entraînent des répercussions sur la ravitaillement de la France, sont les suivantes :
1 - Du côté allemand et italien
a) du côté allemand - division de la France métropolitaine en deux zones
Dans un rapport du 7 août au maréchal Pétain, le ministre de la Production industrielle et du Travail fait ressortir les conséquences désastreuses qui résultent, en ce qui concerne la reprise de la vie économique française, de la division de la métropole en deux zones. La constitution d'une ligne de démarcation pratiquement infranchissable entre ces deux zones, produit, notamment à l'égard du problème du ravitaillement intérieur de chaque zone en produits de l'autre, "l'effet d'un mur infranchissable coupant en deux une usine donnée".
Peu à peu, de chaque côté de la ligne de démarcation, nos usines s'arrêtent parce qu'elles ne reçoivent plus de matières à traiter qui sont bloquées de l'autre côté de la ligne. C'est ainsi que les usines de pneumatiques installées dans la zone libre arrêtent leur production, bien qu'elles aient des stocks de caoutchouc, parce qu'elles manquent des toiles de la zone occupée. De même, l'industrie sidérurgique, qui manque de coke ne peut ni mobiliser ni répartir les maigres stocks qui ont échappé aux destructions, en raison de l'existence de la ligne de démarcation. En zone libre, faute de charbon qu'on pourrait trouver dans la partie occupée du territoire, des entreprises s'arrêtent.
Dans cette dernière zone, le taux de change très onéreux imposé par l'Allemagne met à la disposition des troupes d'occupation un pouvoir d'achat considérable qui permet à celles-ci de la vider peu à peu de ses stocks, au détriment du ravitaillement de la population française.
Enfin, alors qu'il serait possible d'obtenir de l'Allemagne du charbon et de l'essence, les négociations engagées n'aboutissent pas. Elles se prolongent indéfiniment et pendant ce temps, ajoute M. Belin, "la paralysie mortelle nous gagne".
L'article 17 de la convention d'armistice, s'il prévoit qu'il ne pourra être disposé des valeurs et stocks se trouvant en territoire occupé, qu'en accord avec le gouvernement du Reich, indique néanmoins que le « gouvernement allemand tiendra compte de ce qui est nécessaire à la vie des populations des territoires non occupés ». Or, il résulte du rapport précité de M. Belin que tel n'est pas actuellement le cas.
L'esprit dans lequel le Reich a appliqué l'article 17 d'une part, le caractère de "muraille de Chine" de "frontière économique hermétiquement fermée" que l'Allemagne a donné à la ligne de démarcation, qui devrait être, dans l'esprit même de la convention d'armistice, une région soumise à une simple occupation militaire, aggravant considérablement les problèmes de ravitaillement et rendent donc ainsi beaucoup plus impérieuse la nécessité de recevoir d'outre-mer les marchandises indispensables à la vie économique française.
Liberté de passage dans l'Atlantique
A cet égard, notre demande de reprise générale[2] du trafic maritime dans l'Atlantique n'a pas reçu de réponse de l'Allemagne. Des demandes individuelles ont été présentées (acheminement de navires frigorifiques de Dakar et de Casablanca sur Marseille, reprise du cabotage inter-colonial, liaison maritime entre les colonies et la métropole, liaison hebdomadaire entre les Antilles et l'Amérique, etc.). Seuls ont été autorisés les voyages de Dakar sur Bordeaux (et non sur Marseille) de trois navires frigorifiques ("Alcina", "Jamaique", et "Belle-Île), et de Casablanca sur Bordeaux de deux navires frigorifiques ("Catiola" et "Lipari"). Ils devront appareiller un par un, à trois jours d'intervalle. Leurs cargaisons seront uniquement destinées à la population civile et ne pourront être réquisitionnées par les autorités allemandes.
Un premier navire frigorifique sera dirigé sur Bordeaux, les autres ne devant se mettre en route que lorsque le premier navire sera arrivé à destination[3].
Transport en France de 240.000 tonnes d'arachides de l'AOF
La délégation française à la commission d'armistice de Wiesbaden a demandé, dans le courant d'août, une autorisation à l'Allemagne pour le transport d'AOF en France de 240.000 tonnes d'arachides. Le gouvernement du Reich a répondu, le 21 août, qu'il acceptait en principe de répondre favorablement à cette demande, à la condition que la moitié des cargaisons fussent mises à sa disposition. Il a ajouté que chaque fois qu'à l'avenir une autorisation semblable serait accordée, la fourniture de 50% des cargaisons devrait lui être assurée.
b) du coté italien - demandes de fournitures de produits français
Notre délégation à la commission d'armistice de Turin a reçu de la délégation italienne des demandes de fournitures de produits français à l'Italie, qui représentent des tonnages considérables. Ces demandes portent sur des métaux et produits chimiques (ferrailles, plomb, magnésium, aluminium, brome, etc.), des minerais (manganèse, mica) et des phosphates, ainsi que du pétrole. Sans compter le pétrole, qui fera l'objet d'un paragraphe spécial, les fournitures que la délégation française a dû, en principe, accepter de livrer, représentent un total de près de cinq millions de dollars. Les compensations en marchandises qu'il paraît possible d'obtenir sont très inférieures à ce chiffre.
Dans ces conditions, les conséquences qu'entraîneront, lorsqu'elles auront été effectuées, ces fournitures, sur le ravitaillement de l'industrie métropolitaine et sur la situation de nos stocks, seront sans doute loin d'être négligeables.
En ce qui concerne le pétrole, nos représentants à Turin avaient tout d'abord été invités à répondre par la négative sur ce point (cf. note du service du 23 août). Pour faire pression sur le gouvernement français, les puissances de l'Axe ont déclaré (21 août) que le pétrole serait considéré comme matériel de guerre et qu'un contrôle des stocks métropolitains français serait exercé par elles, non seulement en zone occupée, mais encore en zone non occupée. Par ailleurs, l'Italie nous a laissé entendre que, si nous ne répondions pas favorablement à sa demande, nous nous exposerions à la saisie des stocks métropolitains approvisionnés pour les besoins de nos forces armées.
Dans ces conditions, il a été décidé d'autoriser la livraison à l'Italie d'une quantité déterminée de produits du pétrole, sous réserve de contreparties qui prévoient notamment, que d'autres livraisons de pétrole ne seront pas exigées par l'Allemagne et l'Italie et que les autorisations d'augmentation de trafic maritime, qui viendraient à être demandées par la France seront accordées.
Liberté de passage en Méditerranée
Méditerranée occidentale
Au cours des premières réunions de la commission franco-italienne d'armistice, il a été admis qu'une reprise générale du trafic nord-sud et sud-nord serait, en Méditerranée occidentale, autorisée entre Oran, Alger, Philippeville, Bougie, Tunis, Bizerte et les ports métropolitains de la Méditerranée, depuis Port-Vendres jusqu'à Nice. Le programme est établi, dans chaque cas, pour quinze jours. Le trafic a, en fait, repris depuis le 1er juillet. Il porte sur environ 132 voyages par quinzaine, par convois ou isolément.
II y a lieu de signaler que ce rythme des voyages est sensiblement le même que celui du temps de paix (par navires français)[4].
Méditerranée orientale
Notre demande de reprise générale du trafic n'a pas reçu de réponse de la commission italienne d'armistice. Deux demandes individuelles de transport ont reçu satisfaction pour le courant du présent mois ("Athos-II" et "Providence").
Avant la guerre, il existait deux lignes reliant les États du Levant à la France ; l'une, la ligne du Nord, par le Pirée ; l'autre, la ligne du Sud, par Alexandrie. Notre demande de reprise générale du trafic ne porte, bien entendu, que sur la ligne Nord, soit sur la remise en service de 3 paquebots et de 2 cargos français. En temps de paix, 8 paquebots et cargos français circulaient, chaque mois, sur les deux lignes. (Plus, bien entendu, ceux des autres nationalités, maintenant supprimés).
II - Du côté anglais
a) Dès avant la publication de la décision anglaise du 30 juillet, proclamant le blocus de toutes les côtes de France, d'Algérie, de Tunisie et du Maroc, annoncée par M. Dalton à la Chambre des communes, l'Amirauté française s'était préoccupée de l'attitude que la Grande-Bretagne prendrait en ce qui concerne la reprise du trafic métropole-colonies françaises par Gibraltar.
Dans ce but, des "tests" ont été décidés. C'est ainsi que, dans la deuxième quinzaine de juillet, ordre a été donné à deux cargos affrétés neutres, l'"Ante-Matkovicz" et le "Aighai", de quitter, l'un Casablanca, l'autre Safi, pour rejoindre Marseille par Gibraltar, le "Ante-Matkovicz" a été arrêté à Gibraltar. Sa cargaison a été saisie par les Anglais, à la suite de quoi ce navire a reçu ordre de l'Amirauté française de se rendre à Oran. Cet ordre n'a pas été exécuté.
Le Capitaine du "Aighai", de son côté, ne s'est pas présenté à Gibraltar. Il est allé à Tanger, où il a déchargé sa cargaison. Le tribunal mixte de Tanger a prononcé la restitution de la cargaison à la France, moyennant le paiement de 2.000 Livres (moitié du fret).
Cette cargaison sera acheminée par voie ferrée sur Nemours.
Dans un cas comme dans l'autre, les "tests" ont abouti à des échecs complets et démontré l'impossibilité de relier nos ports coloniaux de l'Océan à nos ports métropolitains de la Méditerranée. Ils n'ont, dans ces conditions, pas été renouvelés.
b) La situation, en ce qui concerne notre ravitaillement, s'est aggravée lorsque, par décision du 30 juillet, le gouvernement britannique a assimilé toute la France métropolitaine, ainsi que l'Algérie, la Tunisie et le Maroc français, aux territoires sous contrôle allemand, en ce qui concerne la surveillance de la contrebande et des exportations à destination de l'ennemi. Dans ces conditions, les croisières anglaises ont dû recevoir pour instructions d'arrêter tout navire se dirigeant vers les ports de ces territoires.
c) A la fin de juillet, le gouvernement allemand a demandé au gouvernement français de s'abstenir de tout commerce avec les territoires britanniques (Grande-Bretagne, dominions, colonies britanniques). Le Reich désire, par ce moyen, empêcher tout accroissement du potentiel de guerre de la Grande-Bretagne (aussi bien l'accroissement résultant des avantages financiers que procureraient à l'empire britannique ses ventes à la France, que celui que cet État retirerait de ses achats de marchandises en France et dans nos possessions).
Bien que cette demande du gouvernement allemand ait pour effet d'entraîner pour nous la suppression d'importantes sources de ravitaillement en produits de toutes natures, originaires de l'empire britannique et dont nous avons un pressant besoin, le gouvernement français a répondu favorablement à la demande du gouvernement du Reich.
Il a, néanmoins, prié la délégation allemande à la commission d'armistice, de lui préciser que :
1°/ - l'Allemagne ne s'opposerait pas à la conclusion d'un arrangement franco-britannique relatif au libre passage à destination de la France, d'une liste de marchandises originaires de pays d'outre-mer autres que l'empire britannique ;
2°/ - l'Allemagne renoncerait, en zone occupée, à toute réquisition sur les marchandises importées d'outremer et envoyées par le gouvernement français dans cette zone.
Le gouvernement allemand n'a pas répondu à ces deux demandes. Il s'est simplement engagé à ne pas réquisitionner en zone occupée le pétrole (à l'exception de l'essence d'aviation).
d) - Le gouvernement français a adressé, le 1er août, par l'intermédiaire du gouvernement américain, des propositions au gouvernement de Londres, en vue de la conclusion d'un arrangement de ravitaillement prévoyant, en contrepartie de la liberté de passage pour les marchandises d'outre-mer nécessaires à notre approvisionnement, les garanties suivantes :
1- création de syndicats d'importateurs, habilités à effectuer les importations de produits d'outre-mer.
2- Ces Syndicats délivreraient des certificats, visés par une autorité gouvernementale française, et qui seraient transmis, dans le pays d'exportation, aux vendeurs. Ceux-ci les communiqueraient aux représentants britanniques compétents, pour la délivrance des "navicerts". Les certificats établiraient que les produits d'outre-mer importés en France seront exclusivement réservés à l'usage de la population française.
3- Pour la zone occupée, des garanties spéciales seraient données (non-réquisition par le Reich des marchandises d'outre-mer transférées de la zone libre dans la zone occupée - limitation des expéditions en zone occupée aux besoins immédiats de la consommation civile).
4- Le gouvernement français fera connaître au gouvernement britannique le tonnage de chaque catégorie de marchandises d'outre-mer indispensables, pendant une période déterminée, au ravitaillement du pays.
Le 10 août, notre consul général à Londres nous a fait savoir que le gouvernement britannique étudie nos propositions "avec un soin extrême, en analysant tous les éléments en présence, la question étant grave".
De son côté, le gouvernement américain a indiqué, le 14 août, à notre ambassadeur à Washington, que « nos propositions pour l'organisation du ravitaillement de la France, avaient été transmises officiellement au gouvernement britannique, dont la réponse définitive n'était pas encore parvenue à Washington ».
Toutefois, le 20 août, notre ambassadeur à Washington nous a fait savoir que le gouvernement américain ne presserait pas la Grande-Bretagne pour la décider à accepter nos propositions de ravitaillement de la France. Le 22 août, Monsieur de Saint-Quentin a indiqué que l'appui que MM. Roosevelt et Hull pourraient prêter à nos demandes de ravitaillement dépendrait de la tournure prise par les négociations engagées entre Washington et Londres à ce sujet. Actuellement, l'attitude britannique paraissait s'être raidie, depuis le discours Churchill. Mr. Summer Welles a confirmé à M. de Saint-Quentin qu'il était toujours sans réponse officielle de Londres aux propositions françaises transmises par Washington.
Les mesures intervenues depuis l'armistice ont donc eu les conséquences suivantes, au point de vue de notre ravitaillement :
Les autorisations de trafic entre la France et ses possessions, accordées du côté allemand et italien, n'ont comporté, jusqu'ici, qu'une incidence très faible (sauf en Méditerranée occidentale) sur notre ravitaillement.
Par contre, la séparation de la France métropolitaine en deux zones, sans communication pratique entre elles, les demandes italiennes de cession de matières premières et de pétrole, l'exigence allemande tendant à partager entre la France et le Reich, les fournitures d'arachides de nos colonies, sont lourdes de conséquences en ce qui concerne notre ravitaillement intérieur, comme notre ravitaillement en produits d'outre-mer.
Il en est de même de la demande allemande concernant la cessation de toutes relations commerciales directes entre la France, la Grande-Bretagne, et l'empire britannique, et de la décision anglaise d'assimiler la France métropolitaine et l'Afrique du Nord aux territoires contrôlés par l'ennemi, décision qui a, notamment, trouvé une portée pratique dans l'échec des "tests" tentés par l'Amirauté française ("Ante-Matkovics" "Aighai"). La demande allemande de cessation des échanges commerciaux franco-britanniques pèsera, notamment, sur d'éventuelles négociations de ravitaillement dans le Royaume-Uni.
La portée des mesures signalées aux paragraphes ci-dessus ne sera guère moindre, en ce qui concerne les États-Unis.
Avec le gouvernement fédéral, les négociations de ravitaillement pourraient concerner :
a) l'assistance humanitaire ("relief") par l'entremise de la "Croix Rouge" (Mckeesport, etc.) ou de l'organisation Hoover ;
b) des échanges comportant des achats de céréales, matières premières, etc., payables en marchandises ou avec les dollars bloqués dont dispose le gouvernement français aux États-Unis (cf. note du service en date du 19 août et enquête de l'ambassade des États-Unis sur notre production agricole et ses besoins).
Dans un cas comme dans l'autre, et à défaut d'arrangement franco-britannique, le gouvernement des États-Unis n'acceptera de demander le libre passage au gouvernement du Royaume-Uni pour les marchandises à fournir à la France, que si nous sommes en mesure d'offrir des garanties suffisantes de non emploi ou de non réquisition par l'Allemagne (cf. article ci-joint du N. Y. Herald Tribune, indiquant qu'il convient de refuser tout ravitaillement à la France, celui-ci devant être utilisé par l'Allemagne).
Il n'est pas impossible, d'autre part, que l'expédition des secours ou des approvisionnements soit subordonnée par le gouvernement fédéral à leur consommation dans la seule zone libre (les garanties qui seraient données pour la zone occupée étant, dans ce cas, considérées comme sans valeur). En tout état de cause, les récentes exigences des puissances de l'axe, en ce qui concerne les fournitures d'oléagineux et de pétrole, ne sont pas faites pour diminuer l'influence des éléments américains qui, comme l'auteur de l'article ci-joint, sont hostiles à tout ravitaillement de notre pays.
Il y a lieu de signaler, en terminant, le cas où, à la suite d'une entente avec le gouvernement du Reich comportant, de notre part, l'acceptation d'un contrôle allemand sur l'ensemble de notre vie économique, la ligne de démarcation entre zone occupée et zone libre ne conserverait plus qu'un caractère strictement militaire. Dans ce cas, il en résulterait incontestablement des facilités non négligeables au point de vue des échanges entre les deux zones et à celui du ravitaillement intérieur. Toutefois, dans la mesure où ces facilités ne suffiraient pas à assurer le ravitaillement du territoire métropolitain français et où des importations de produits d'outre-mer sous contrôle britannique demeureraient nécessaires, il n'est pas douteux que la valeur des garanties que nous aurions accordées ou que nous pourrions consentir en ce qui concerne la consommation par l'Allemagne et l'Italie des produits importés, risquerait de s'en trouver compromise. II serait à craindre, dans ces conditions, que si un arrangement de ravitaillement avait été conclu avec la Grande-Bretagne, préalablement à l'unification économique des deux zones (sur la base de nos propositions du 1er août), cet arrangement ne fût remis en question. Il pourrait en être de même au cas où les États-Unis auraient accepté, avant l'unification des deux zones, de nous fournir des produits américains en consentant à demander, pour ces produits, la liberté de passage à la Grande-Bretagne.
Dans ce cas, l'unification économique des deux zones devrait, semble-t-il, s'accompagner de nouveaux pourparlers avec les deux grandes puissances anglo-saxonnes, ces pourparlers ne devant pas manquer d'être encore plus difficiles qu'actuellement.


[1] Ci-joint un tableau faisant état de nos besoins en produits alimentaires pour la période août 1940 - août 1941 et susceptibles d'être fournis par notre empire. [Document introuvable.]
[2] En temps de paix, il existait une vingtaine de départs par mois sur toutes les lignes.
[3] Les navires doivent se saborder s'ils sont arraisonnés par les Anglais.
[4] II y a lieu d'y ajouter tout le trafic effectué en temps de paix par les navires des autres nationalités, trafic maintenant supprimé.


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