1940.04.15.De Robert Labbé.Londres.A Joseph R. Denis.Paris.Original

Document original

Ministry of Shipping
Berkeley Square House Berkeley Square W.1.
15 avril 1940

Cher Monsieur Denis,
Au cours des négociations avec le Ministry of Shipping, en vue de répartir l'ensemble des flottes alliées entre la France et l'Angleterre, proportionnellement à leurs programmes d'importations par mer, nous avons demandé que des espaces nous soient réservés, d'une manière permanente, sur les liners britanniques réunissant les possessions du Royaume-Uni et la France, dans le cas où il n'existe pas de lignes françaises desservant ces régions.
En répondant favorablement à notre demande, le Ministry of Shipping nous a également informé qu'il allait nous aider sur la ligne de Madagascar. Je crois utile de vous donner ci-dessous l'extrait du mémorandum que nous avons reçu, et qui traite de cette question particulière.
« Madagascar.
J'ai pris aujourd'hui des dispositions pour que le s.s. "Gaelic Star" qui va, dans peu de temps, charger 2.000 tonnes de viande pour la France à Majunga, complète son chargement à Madagascar avec des marchandises uniquement à destination de la France. Il a de la place disponible pour environ 2.000 tonnes de cargaison supplémentaires, et chargera à Madagascar des peaux, du suif, des viandes en conserve, et des engrais.
J'ai précisé à la Blue Star Line qu'ils ne pourraient compléter le chargement de leurs navires au départ de Madagascar que dans la mesure où aucune objection ne serait soulevée par la ligne française qui, en temps de paix, a des droits en ce qui concerne les marchandises à destination de la France, en accord avec la Clan Line, qui charge pour le Royaume-Uni. »
Monsieur Worms a donné son accord à cette formule. Je compte préciser au représentant qualifié du Ministry of Shipping, lors des conversations subséquentes que j'aurai avec lui, qu'un tel arrangement n'est valable qu'eu égard aux circonstances exceptionnelles que nous traversons.
Si vous avez quelques observations à formuler à ce sujet, faites-les-moi connaître.
Veuillez croire, cher Monsieur Denis, à l'assurance de mes sentiments très cordiaux.

Robert Labbé


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