1938.11.30.Journee du 30 novembre
30 Novembre 1938
Messieurs WOHl.8 & CIE
Messieurs,
JOURNEE DU 30 NOVEMBRE - BORDEAUX - ROUEN - BOULOGNE - CAEN - NANTES - LE HAVRE - Nous avons à vous accuser réception de votre lettre du 29 novembre, où vous nous mettez au courant de ce que pourraient être les ordres de la Fédération des Inscrits, au Havre, en vue de la grève projetée pour le 30.
D’après les renseignements que vous nous avez donnés ce matin, au téléphone, la situation paraît devoir être la suivante, au cours de la journée :
BORDEAUX - Chez les dockers la grève est totale, à l’exception des cadres de maîtrise qui travaillent.
Sur les navires à quai : "Château Palmer", "Mérignac" et "Barsac", les états-majors et les équipages travaillent normalement. Toutefois, une réunion était prévue pour 9 heures, dont le résultat est naturellement Incertain*
ROUEN - Les dockers sont en grève totale, à l'exception des cadres de maîtrise, dont un seul élément aurait répondu à l’ordre de grève.
Pour les navires à quai : "Sauternes" et "Pomerol". Les états-majors sont à bord et les équipages en entier ont fait défection.
En revanche, sur les navires en consignation : le "Queroy* et l’"Ange-Schiaffino", le travail est normal.
BOULOGNE - Les dockers sont en grève. Les cadres da maitrise travaillent* Quant aux équipages, leur attitude est encore douteuse.
CAEN - "Château Larose" est parti à l’heure ce matin.
NANTES - Les dockers sont en grève. Les cadres de maîtrise travaillent. Sur notre "Pontet Canet", les états-majors et l’équipage travaillant*
LE HAVRE - Les dockers sont en grève, tandis que les cadres de maîtrise se sont présentés au travail au complet.
A bord des navires un certain flottement règne.
Pour ce qui est du ponton-atelier, presque tout le personnel s’était présenté au travail, mais il a suffi de la présence d’un gréviste qui barrait la route, pour faire tomber les bonnes volontés.
Recevez, Messieurs, nos sincères salutations.
Signé : WORMS&Cie
PS - N’ayant reçu aucune nouvelle de vous au cours de la Journée, nous supposons qu’aucun évènement saillant ne s’est produit, de nature à modifier l’aperçu que vous nous avez donné ce matin de la situation.