1937.10.Le réveil du Trait.ACSM
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Le réveil du Trait, organe local du parti communiste
Journal mensuel. Le numéro : 25 centimes
Octobre 1937
La vie et la mort d’un précurseur
L’encre du dernier numéro du Réveil du Trait était à peine sèche que nous apprenions la stupéfiante nouvelle de la mort de notre vénéré camarade Robert Lemonier, secrétaire général de la section locale du syndicat des métaux. Malade depuis quelque temps, il avait dû s’aliter. Rien ne laissait prévoir cependant une fin aussi brutale qui plonge dans la douleur, en dehors de ses proches, une population ouvrière à qui il avait rendu l’espérance en des jours meilleurs.
Vieux militant syndicaliste bien connu des milieux ouvriers de Rouen, Lille et Billancourt, notre cher disparu eut à subir comme tant d’autres les effets d’une répression féroce de la part d’une réaction prompte à étouffer les revendications légitimes des militants syndicalistes. Luttes inégales sans doute vouées par avance à l’insuccès faute de moyens d’action coordonnés ou de discipline.
Robert Lemonier était parmi nous quand les grèves de juin 1936 vinrent appuyer un peu partout l’avènement au pouvoir de notre camarade Léon Blum. Et quand les camarades du Trait se décidèrent à leur tour à secouer leur joug quasi traditionnel Robert Lemonier prit sans hésiter la tête d’un mouvement revendicatif sans précédent au Trait. Rompu à tous les pièges tendus sur sa route, nous lui devons beaucoup, car sans sa providentielle intervention, nous n’en serions peut-être pas les uns et les autres à savourer les fruits d’une victoire dont il fut à la fois le pivot et le principal artisan. « Camarades ! disait-il un jour pendant l’une de ces mémorables journées, Camarades, si vous n’avez rien à faire, tenez propres vos machines, vos outils, vos ateliers. Ne les sabotez pas, ce serait une erreur ! Car vos machines, vos outils sont vos instruments de travail, vos ateliers vos abris. Ce ne sont pas vos ennemis ! » De telles paroles classent l’homme.
Vainqueur des journées de juin, il restait à discipliner les masses réunies dans le sein de la CGT et ce n’était point-là petite besogne. Nommé secrétaire général, Robert Lemonier mit au service de la classe ouvrière du Trait son expérience des questions syndicales, son dévouement désintéressé, sa foi, son indomptable énergie. Un peu plus même : sa vie.
Sous sa paternelle mais ferme autorité, l’espoir changea de camp, le combat changea d’âme. La vie syndicale prit au Trait, un aspect définitif.
Cher vaillant camarade, la maladie puis la mort ont eu raison d’un organisme usé, affaibli par les luttes antérieures, et aussi et surtout par le labeur écrasant dont il avait la charge depuis quinze mois.
Enfant du terroir, il avait planté en bonne et meuble terre, un jeune arbre vigoureux et fort qu’il entretint avec avoir – s’il en contempla les fleurs, il n’en recueillit pas les fruits.
Et maintenant que nous sommes privés de sa voix claire et généreuse, de son bon regard loyal, de sa présence nécessaire, il nous appartient avant tout de recueillir et de continuer l’héritage précieux qu’il nous a légué. Ce sera en même temps le meilleur moyen d’honorer la mémoire de celui qui fut à l’avant-garde de notre bien-être et dont le sacrifice ne doit pas demeurer vain.
R. Legendre.
Pour une culture populaire
Les livres et le peuple
Une personne de condition aisée ayant remarqué mon goût très vif pour la lecture, me fit un jour cette réflexion : « Comme vous lisez ! On voit que vous avez des loisirs. Mais tous ces livres que vous achetez, ne croyez-vous pas que ce soit de l’argent dépensé inutilement ? » Cette dame passait l’été au bord de la mer et y menait grand train, l’hiver elle habitait une maison où le luxe s’étalait largement, et elle ne pouvait concevoir que j’achète et lise de beaux livres. Elle possédait sans doute une bibliothèque de volumes richement reliés, mais qu’elle ne devait pas ouvrir, ces volumes faisaient partie du mobilier.
Ce souvenir personnel traduit exactement l’attitude de la bourgeoisie devant le problème de la littérature populaire qu’elle a d’abord résolu par cette réponse que j’ai souvent condamnée : « Donner de beaux livres aux ouvriers ? Ils ne comprendront pas ».
Il fallait cependant prévenir le besoin de lire si vif chez nombre de prolétaires et mettre hors de leur portée les œuvres qui pourraient aider à leur émancipation. Deux moyens se présentaient : mettre les livres hors de prix pour en faire l’apanage de la bourgeoisie ; répandre à profusion sur le marché de la librairie et grâce à des trusts puissants, la littérature dite populaire, vendue à bas prix, travail d’écrivains d’autant plus payé qu’ils ont moins de talent et dont les romans, sans aucune valeur intellectuelle, laissent le peuple dans l’ignorance. La bourgeoisie ne connaît d’ailleurs pas les belles œuvres. Les auteurs qui écrivent pour elle songent à gagner de l’argent, forcer l’entrée des salons, ramper auprès des conformistes qui distribuent la plupart des prix littéraires, puis se reposer, dans un fauteuil de l’Académie, sur les lauriers qu’ils ont gagnés en abandonnant toute leur indépendance d’esprit.
J’entends déjà l’argument de nos adversaires. « Que faites-vous des bibliothèques publiques ? » Je l’attendais. D’abord, l’organisation de ces bibliothèques en France est aussi lamentable que possible. Des chiffres ? Les Etats-Unis dépensent chaque année pour leurs bibliothèques publiques, 25 F par tête d’Américain ; en France 10 sous. En Tchécoslovaquie il y a une bibliothèque pour mille habitants, chez nous une pour cent mille (1). Et dans quel état ? Souvent un local étroit et poussiéreux où s’entassent de vieux livres pour la plupart sans intérêt. Les crédits insignifiants désespèrent le bibliothécaire le plus acharné dans le dévouement – et c’est une espèce rare. Dans les villas, la bibliothèque est ouverte pendant les heures de travail ; les bibliothèques populaires, ainsi que celles des petites cités, n’accueillent les visiteurs qu’une fois par semaine, et le lecteur les délaisse bientôt, n’y trouvant pas ce qu’il désire. Je dois citer en passant l’effort du syndicat des techniciens du Trait qui crée une bibliothèque d’œuvres d’abord techniques, cet effort ne doit pas s’arrêter là, il faut le soutenir et attendre beaucoup de lui.
Pour le moment, l’initiative reste à tous les camarades de bonne volonté. Lire est une nécessité imposée par les loisirs. Si le prix des livres demeure élevé, les salaires ont subi une augmentation appréciable. Et pourquoi ne pas se grouper, verser une cotisation modique employée à l’achat de livres qui passeront de main en main ? La majorité des écrivains – parmi les meilleurs – se rapprochent du peuple, écrit pour lui, pour son émancipation, des œuvres réalistes qui ne craignent pas de montrer les vices de la société actuelle et l’espoir des temps nouveaux. En Allemagne, on brûle les livres, on exile ou on emprisonne les auteurs qui ne chantent pas la « beauté » du régime nazi. Chez nous, les véritables écrivains sont libres, il faut apprendre à les aimer. Tâche peut-être difficile au début, car il faut combattre l’influence néfaste des livres longtemps imposés ; tâche dont on peut venir à bout en créant des cercles culturels où un camarade compétent aide à la compréhension des beaux textes, où les livres sont discutés en commun et pour le plus grand profit de tous. D’une belle œuvre il reste toujours une leçon, une ligne de conduite, et ce n’est qu’en augmentant chaque jour leurs connaissances les plus diverses que les masses populaires instruites pourront prétendre à plus de liberté, de dignité et à une vie meilleure.
Louis Douay.
(1) Chiffres publiés dans un rapport du syndicat général du livre de la région parisienne.
Le Trait
Soirée de la Cobla de Barcelone
La Cobla Barcelone est de retour en France. De nombreuses personnes ont regretté en juin dernier de ne pouvoir assister au concert donné par cet admirable orchestre populaire catalan. Pour eux, la Cobla revient au Trait le mercredi 27 octobre avec un programme entièrement renouvelé et supérieur encore au précédent. Elle revient avec le ténor Emili Vendrell de l’Opéra de Barcelone, le pianiste Marva et le célèbre danseur Joan Magrina qu’un malencontreux accident nous avait empêché d’applaudir. La chorale populaire du Trait prêtera son concours à cette belle soirée qui aura lieu au Clos-Fleuri à 20 h 45.
Nul doute que tous voudront entendre ou réentendre ce prestigieux ensemble. La location ouvrira les 25, 26 et 27 octobre de 17 h 30 à 18 h 30 au Clos-fleuri. Le prix des places est fixé à 5 francs et 3 francs (3 et 2 francs pour les enfants).
Écoles Gustave Flaubert
Que se passe-t-il à l’école de garçon du Trait ? Depuis la rentrée, la pagaille semble régner du fait de l’absence des maîtres qui viennent, s’en vont, reviennent et s’en vont sans être remplacés. Il ne s’agit pas d’un théâtre de marionnettes, mais de l’éducation de nos enfants à laquelle nous nous devons d’attacher chaque jour plus d’importance, et notre devoir est d’agir auprès de l’administration pour que les écoles du Trait aient un personnel stable, condition primordiale pour que nos enfants reçoivent dans les conditions les meilleures l’enseignement qui fera d’eux des hommes.
Un groupe de parents d’élèves.
Art populaire du Trait
Notre jeune société se remet avec ardeur à la tâche. Elle donne son premier bal au Clos-fleuri le samedi 20 novembre, participera à plusieurs bals ou concerts bals organisés par les différentes organisations populaires du Trait et donnera son concert au mois de février. L’Art populaire veut maintenir la renommée qu’il s’est faite l’an dernier au Trait et aller toujours de l’avant. De belles soirées sont en perspective et les dirigeants font encore appel à toutes les bonnes volontés qui veulent grossir les rangs de la chorale ou du groupe théâtral. Pour ce dernier, il s’adresse surtout aux femmes. Avec l’aide de tous, les plus grands espoirs sont permis.
Le bureau.
Tous au bal de l’Art populaire du Trait le samedi 20 novembre à 21 h salle du Clos-fleuri.
Comité central des loisirs et sports
Calendrier des fêtes, concerts et bals pour la saison d’hiver 1937-1938.
27 octobre, concert, La Cobla de Barcelona (Art populaire), Clos-Fleuri.
20 novembre, bal, l’Art populaire, Clos-fleuri.
11 décembre, concert et bal de la métallurgie, sections syndicales (ouvriers et techniciens) Le Bouchon.
18 décembre, bal, comité central « Loisirs et sports », salle Leroy.
8 janvier, bal, comité mondiale des femmes, salle Leroy.
15 janvier, concert et bal, Club nautique et sports, Le Bouchon.
29 janvier, bal avec tombola, comité des fêtes, Le Bouchon.
6 février, vin d’honneur, concert, bal, syndicat des techniciens, Le Bouchon (en matinée).
12 février, concert, l’Art populaire, le Clos-Fleuri.
19 février, bal, paix et liberté, salle Leroy. 12 ou 19 mars, concert, bal, bibliothèque des techniciens, Le Bouchon.
Obsèques du camarade Lemonier
La population du Trait et des environs a fait d’émouvantes obsèques à notre camarade Lemonier, secrétaire générale de la section des métaux du Trait, décédé dans cinquante-septième année à la suite d’une courte et douloureuse maladie.
À l’enterrement civil qui a eu lieu au Trait le 30 septembre à 10h plus de 3.000 personnes sont venues saluer et conduire à sa dernière demeure notre regretté camarade.
La levée du corps fut faite à 10h précises en présence de la population du Trait, des responsables des organisations syndicales ouvriers et techniciens.
Le char funèbre était précédé des musiciens syndiqués du Trait qui durant la longue traversée du pays jouèrent des marches funèbres. Ensuite venaient les drapeaux des métaux du Trait et de Rouen, la famille les responsables des organisations syndicales, les camarades : Lemarchand, Lebras, Gibcin, Gohon, Lefèvre, Moulins, Chapet, Mahé, du syndicat ouvrier, les camarades Leblond, Faure, Merray, Durand, Derick, Loiseau, Legendre, des syndicats techniciens, les camarades Bizon, Mersan, Oursel, Pirioux, Mesnières, Moret des usines environnantes et de l’intersyndicale, messieurs Abbat directeur et Roy, secrétaire général des Chantiers de la Seine Maritime, Mr André Marie député, Mr Dupuich, maire du Trait, messieurs Chenavard, Cauvin, Couffon, Hardy, conseillers municipaux.
Au cimetière des allocutions retraçant la vie de dévouement à la classe ouvrière de notre regretté camarade furent prononcées par Giboin et Lemarchand des métaux et par Leblond et Faure des techniciens.
La foule ensuite se dispersa commentant l’exemple que nous lègue notre regretté camarade enlevé prématurément à notre affection fraternelle.
R. Gohon.
Giroutette au vent !
Honte à l’exposition ! s’écria le Journal du Trait. Elle est belle et connaît chaque jour un succès grandissant et mérité, dit-il maintenant.
Et comme il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin, notre confrère consacre un article de fond au rassemblement universel pour la paix, pour la « paix des hommes libres », vante le bon sens robuste de Renand Jean qui fait partie de « l’élément non politique » (!!!) de Marcel Cachin dont la « vigueur et la mesure » lui valurent un succès reconnaît que Mme Roosevelt, Del Val et de Brouckère sont l’élite du monde civilisé…
Bravo, messieurs, d’ouvrir vos colonnes à Gabriel Cudenet de « paix et liberté », mais pourquoi – il n’y a pas si longtemps – préfériez-vous la colonne Vendôme à la colonne de la paix qui se dresse justement devant le pavillon du RUP ?
Pompes funèbres & Cie
Une voisine vient de mettre au monde avant terme un bébé qui a vécu 2 heures. Prévenu à 9 h du matin le docteur Bourlange ne se présente le soir qu’à 16 h 30. Après les formalités légales à la mairie on ne vient enlever le corps que 55 h après le décès. Il est enseveli dans une boîte aux planches non rabotées ont le prix s’élève à 78 F. Nous signalons à l’opinion publique l’esprit de rapacité sans scrupules des pompes funèbres : exploiteurs de la mort.
Un habitant de la Neuville.
Élections cantonales
Enfin grâce à la discipline du Front populaire nous avons pu dans notre canton de Duclair barrer la route au fascisme et au PSF représenté par le docteur Chatel.
Notre parti communiste s’enorgueillit d’avoir contribué pour une large part au succès du FP. Dans les réunions électorales nous avons développé notre programme et combattu celui du candidat PSF.
Partout nous avons été écoutés et approuvés pour notre politique d’union des masses et de soutien au rassemblement populaire.
Aux élections législatives de 1936 notre parti enregistrait 75 voix, à celles d’octobre 1937 nous avons plus que triplé nos voix et fait significatif il n’y a pas eu une commune du canton qui n’ait eu au moins une voix communiste.
Merci pour la clairvoyance et la confiance des électeurs pour notre grand parti communiste. Cela nous encourage et nous fortifie pour les luttes à venir.
R. Gohon.
Le parti communiste en deuil
Les premiers symptômes de la grande victoire électorale au premier tour ont été attristés par la mort d’un des meilleurs d’entre nous, notre camarade Paul Vaillant-Couturier. Militant dévoué du parti communiste français dont il était un des fondateurs, orateur de grande classe écrivain de talent, défenseur de la culture, défenseur ardent de l’Espagne républicaine, ami des classes laborieuses et de tous les opprimés ; il laisse partout des regrets. Le parti communiste se souviendra de la grande figure de Vaillant ; il continuera ardemment sa lutte, sachant que c’est le moyen d’honorer le mieux la mémoire de son cher disparu.
La fédération musicale populaire, à laquelle est affiliée la chorale populaire du Trait, est aussi en deuil. Elle a perdu, le mois dernier, son président d’honneur, le grand musicien Albert Roussel.
Incroyable… mais vrai.
Du Courrier royal la Normandie du 17 avril 1937
« Oh, je le sais, on a fait en certains endroits des pouponnières (sic) des cités ouvrières, etc… ces gestes-là n’ont pas été compris du tout. Je pourrais vous citer les Chantiers navals d’une petite ville proche où la direction des usines a créé une Société immobilière pour le logement des ouvriers, une coopérative, un jardin public, une salle des fêtes, un dispensaire, une école ménagère, une société de musique, un service d’assurances sociales, etc.
Eh bien, tout cela a été mal accueilli, les ouvriers qui bénéficient de ces œuvres, votent communiste… »
Traitons, mes camarades, vous reconnaissez-vous ? Comment ! votre direction dépose à vos pieds tout un savant système d’œuvres sociales, crée une Société immobilière qui vous construit des « pouponnières » et tout et tout… Et vous ne comprenez pas ? Et vous votez communiste ?
Inénarrable rédacteur qui persistez à regarder du haut de votre donjon « le badaud peuple » par le gros bout de votre lorgnette, ne croyez pas, contre toute vérité, que le monde du travail est animé seulement du « matérialisme sordide » cher au démesuré P. E. Flandin. Voyez-vous brave camelot anonyme, depuis que les ouvriers, (même ceux du Trait) ont le droit, non seulement de boire, de manger, de dormir, mais de vivre un peu mieux et surtout d’exprimer librement leur pensée, il se trouve justement qu’ils se tournent vers ceux qui les comprennent le mieux. Vous avez nommé les communistes.
Et si vous vouliez descendre un instant de votre tour où les effets de la lune ne me semblent pas vous être particulièrement recommandés vous pourriez voir sur le « plancher des vaches » qui nous est commun, entre autres choses, ceci :
Il existe dans notre commune du Trait, au milieu de ce quartier pompeusement appelé « champ des oiseaux » un groupe de trois maisons aux logements jumelés, plus précisément connues sous la dénomination de maisons K.
Maison K1 – Desportes 4 enfants – Courcelles, célibataire.
Maison K2 – Nikiforoff 4 enfants – Kaezmarezyk 2 enfants.
Maison K3 – Dufils 6 enfants – Buchy 4 enfants et une grand-mère à la maison.
Architecte : monsieur le Colonel Le Magnen – scrognieugnieu !
Extérieurement, ces maisons dignes du moyen-âge n’ont rien qui puisse les désigner plus particulièrement à l’attention générale. Ce n’est comme toujours qu’une illusion. Car les lamentables conditions de vie offertes aux infortunés locataires et à leur famille sont un défi au plus élémentaire confort des cités modernes.
L’opinion publique appréciera…
(à suivre)
R. Legendre.
Assurances sociales
Assemblée générale
L’assemblée générale annuelle de la caisse d’assurance sociale n° 14 du Trait a eu lieu le mardi 20 octobre 1937 à 17 h 30 salle du Bouchon. Après lecture des rapports d’exercices diverses réclamations furent présentées.
1° au sujet des élections administratives de l’année précédente. Des camarades avaient été élus on ne sait de quelle manière sans être même candidat et contre leur volonté.
2° Sur la modicité des bons de lait distribués pendant l’exercice 1936-1937. En effet, pour l’ensemble de la caisse 35 F de bons de lait, c’est peu !
Ensuite après remise et contrôle des pouvoirs un vote eut lieu pour l’élection de deux administrateurs :
M. Queval (qui n’est pas la même personne que l’ancien président de la caisse) pour La Mailleraye et mademoiselle Pélissier pour Le Trait. Ce vote donna lieu à une comédie et à un cafouillage remarquable. En effet, aucun contrôle d’identité des votants, ce qui permit à des porteurs de pouvoir de voter une seconde fois et peut-être trois fois. Le résultat fut que Melle Pélissier fut élue ainsi que M. Queval, le nouveau, tous deux avec une majorité… problématique.
Nous eûmes à l’issue de cette réunion la satisfaction d’apprendre que l’ancien président de la caisse monsieur Queval avait dû être débarqué avec perte et fracas car paraît-il il avait trompé les administrateurs de la caisse sur sa personnalité d’assuré… pendant plusieurs années.
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Familles nombreuses
Dans les maisons K où habitent les ménages Buchy et Dufils, il fut signalé depuis longtemps que les accès aux chambres étaient une échelle de meunier. Dernièrement un certificat de sage-femme fut présenté à l’Immobilière pour attester le danger de ces maisons pour familles nombreuses.
Ces logements sont insalubres, dangereux pour les familles ayant des enfants en bas-âge : il y a quelque temps, un accident s’est produit dans une de ces maisons, causé par ces fameuses échelles.
Toutes ces réclamations vous sont parvenues en leur temps, monsieur Dupuich mais vous préférez sans doute suivre les suggestions partiales de M. D… votre subalterne.
Pourtant vous devriez écouter et respecter davantage celles des familles nombreuses qui fournissent le matériel humain nécessaire à la bonne marche des ACSM.
Un membre du bureau : L. Debord.
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Le gérant : L. Adam