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Copie de lettre

30 juillet 1937
M. René Moreux
Villa "Sybilles" - Rue Sybilles
Plombières-les-Bains (Vosges)

Cher Monsieur et ami,
Voici la copie d'une note qui situe la question.
Par ailleurs, je suis allé voir Haarbleicher cet après-midi. J'ai fini par obtenir qu'il téléphone devant moi, à Bourgié. Après avoir fait les mêmes observations sur l'opportunité du décret-loi, qu'en aucun cas il ne veut laisser passer avant la fin du mois d'août, le fonctionnaire des Finances, Haarbleicher, lui ayant demandé de confirmer par écrit que le décret serait bien signé le 31 août, a alors sorti un nouvel argument : il demande maintenant s'il n'y a pas lieu de réviser le coefficient 8, sous le prétexte que depuis, le cabotage a pu bénéficier de l'augmentation des tarifs de chemins de fer.
Comme Bourgié, de même que Haarbleicher, vont être absents toute la semaine prochaine, il a été entendu qu'ils se rencontreraient vers le 11/12 août, et qu'à ce moment-là Haarbleicher lui montrerait que l'augmentation des tarifs de chemins de fer permettant la baisse des frets, ne compense pas les charges nouvelles qui incombent à l'armement au cabotage depuis que le coefficient 8 a été établi, en avril dernier, lorsqu'on a pris pour base les résultats déficitaires du 4ème trimestre 1938. Je fais faire le travail par Denis, qui le communiquera en temps utile à Haarbleicher.
Ceci dit, nous n'en sortirons jamais tant que le ministre de la Marine marchande n'aura pas obtenu la signature du ministre des Finances, sur un décret qui ne concerne pas ce dernier, et je pense que vous voudrez bien vous atteler à cette tâche. Toutes les objections formulées par Bourgié sont sans valeur, elles ne le regardent pas et il faut absolument que M. Tasso mette le poing sur la table et obtienne la garantie écrite que le décret sera signé le 31 août, s'il ne peut pas obtenir qu'il le soit avant cette date et en particulier, à l'occasion du prochain conseil des Ministres, qui aura lieu, d'après ce  que les journaux disent, dans une huitaine de jours.
Très cordialement à vous.

H. Worms

PS. J'attire votre attention sur le fait - curieux - que jusqu'ici, les objections des Finances ne touchaient que la vitesse des paquebots, ou le coefficient des pétroliers ; c'est la première fois que Bourgié parle du cabotage. Je ne peux pas m'empêcher de noter cette étrange attitude.