1915.11.05.Du ministre des Travaux publics.A la Chambre de commerce de Bayonne

Ministère des Travaux publics
Direction des Chemins de fer

Paris, le 5 novembre 1915
A M. le président de la Chambre de commerce de Bayonne

Monsieur le président,
Vous m'avez écrit pour vous plaindre que la Compagnie du Midi réserve, en cas de pénurie de wagons, la priorité du matériel disponible aux navires chargés de houille pour son propre service, ce qui occasionne des surestaries aux importateurs.
Saisi de cette réclamation, M. le ministre de la Guerre vient de me faire connaître qu'il l'a, dans une certaine mesure, reconnue fondée, et que les observations nécessaires ont, en conséquence, été adressées à la Compagnie.
Mon collègue a fait toutefois observer qu'il est d'intérêt supérieur, en ce moment, que les chemins de fer soient largement approvisionnés de combustible, pour pouvoir faire face à tout instant, et quels que soient les événements, à leurs obligations, et qu'il peut dès lors, dans certaines circonstances, être amené à leur prescrire de faciliter spécialement leurs propres approvisionnements.
La Compagnie du Midi a d'ailleurs payé elle-même un fort tribut aux surestaries : sur les 221.557 tonnes reçues par elle dans les 3 ports de Bayonne, (qui n'est intervenu que pour 33.878 tonnes), Bordeaux et Pauillac, elle a en effet payé 679.299.40 de surestaries, soit 3 F 07 par tonne, ce qui suffit à établir le caractère exceptionnel des faits cités par la Chambre de commerce de Bayonne.
Agréez, Monsieur le président, l'assurance de ma haute considération.

Le ministre des Travaux publics
Le conseiller d'État directeur des Chemins de fer


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