1915.10.05.De Worms et Cie Rochefort.Extrait
Extrait de la lettre de notre Maison de Rochefort en date du 5 octobre 1915.
Déchargements. Chaque jour, la situation s'aggrave de plus en plus.
Il est arrivé aujourd'hui deux autres navires chargés de charbon, dont un pour État et l'autre pour M. de Loriol. Les wagons vides font totalement défaut.
Au vapeur "Trifylia" nous n'avons pas travaillé ce matin.
Cette après-midi, on nous a passé quelques wagons de brouettage, ce qui nous permet de mettre du charbon en magasin pour le réexpédier plus tard quand nous aurons des wagons.
Au "Wisbech" nous avons eu quelques wagons pour travailler aujourd'hui jusqu'à 3 heures. Avec 3 tombereaux, nous avons mis du charbon en magasin.
La Maison Delmas frères nous a prévenus hier soir qu'ayant promis aux Chemins de fer de l'État de décharger ses navires lorsqu'elle n'aurait pas de navires à elle, d'avoir à faire déplacer notre navire "Wisbech" qui est devant ses grues électriques pour laisser la place à un navire de État attendu aujourd'hui.
Depuis hier, nous nous attendions à cette mauvaise nouvelle qui vient encore compliquer la situation déjà mauvaise pour nous.
C'est toujours l'État qui est favorisé, non seulement pour les wagons mais pour les postes de déchargement.
Nous avons fait démarches sur démarches auprès des mouvements du port pour avoir un poste de déchargement au Bassin 2 pour le "Wisbech" mais ce n'est que ce soir tard que nous saurons si ce vapeur aura une place à quai pour continuer ses opérations demain matin.
"Wisbech". Au dernier moment, le capitaine de port, M. Pascal nous dit que le vapeur "Wisbech" ne change pas de poste et qu'il conserve celui où il est chez MM. Delmas, ce qui est pour le mieux. État n'est pas satisfait de cette décision pas plus que la Maison Delmas Frères, mais c'est l'application du règlement du port que nous avions demandé.
Le vapeur des chemins de fer de État arrivé cette après-midi ici au bassin 2, attendra donc que nous ayons fini "Wisbech" pour prendre sa place aux grues Delmas. Le Chemin de fer de État nous donnera peut-être des wagons en plus grand nombre pour dégager la place et permettre à son navire d'y être placé.