1914.08.07.De Georges Majoux - Worms et Cie Le Havre
Le Havre, 7 août 1914
Messieurs,
Nous avons reçu ce matin votre lettre du 5. Nous vous confirmons les nôtres des 5 & 6.
Nous nous sommes entretenus au téléphone avec M. Goudchaux.
Nous lui avons exposé nos vues en ce qui concerne le maintien des communications par voie d'eau entre les différents ports du littoral, Rouen & Paris ; nous voyons avec regret les pouvoirs publics se désintéresser de ce merveilleux outillage et nous craignons bien que le jour où l'on voudra s'en occuper il soit trop tard parce que le matériel et les gens se trouveront dispersés ou hors d'état d'être employés. Dans les ports, tout au moins ici, les avantages qu'il est possible de retirer des transports par eau à un moment où les chemins de fer sont entièrement occupés par la mobilisation, sont compris par tous, mais cela n'est pas suffisant et c'est de Paris où tout se trouve centralisé, que devraient venir les instructions : elles seraient bien simples à formuler, il suffirait de prescrire à tous les ports de s'organiser avec tous les moyens dont chacun dispose pour que des relations régulières soient immédiatement établies. Des départs à jour fixe assureraient l'approvisionnement des différents centres et en utilisant la Seine, il serait possible d'amener jusqu'à Paris les denrées si diverses qui se trouvent le long des côtes.
Nous vous remercions de la copie de votre note au ministère des Affaires étrangères concernant notre s/s "Listrac".
La Banque de France nous a donné crédit de vos 100.000 francs.
Nous réservons bien entendu nos ressources pour payer notre personnel et nos équipages ainsi que les fournisseurs de nos navires.
Comptabilité. Inclus note sans remise.
Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations empressées,
P. Pon Worms & Cie
George Majoux