1900.01.06.Aux Messageries maritimes.Paris.Extrait
Retranscription
6 janvier 1900
Messageries maritimes, Paris
Nous avons le regret de nous voir dans l'obligation d'appeler votre attention sur la position de grandes difficultés où nous nous trouvons pour l'exécution de nos contrats dans nos divers dépôts.
La guerre de l'Afrique du Sud a eu pour nous cette conséquence sérieuse de réduire les quantités de charbon mis à la disposition des maisons de commerce par suite des énormes besoins du gouvernement, et la position a été telle que même le gouvernement a cru devoir s'adresser à Newcastle pour une partie de ses besoins. En outre, tous les vapeurs affrétés par le gouvernement pour le transport de ses charbons prennent le pas sur ceux des maisons de commerce et doivent être toujours chargés dès le moment où ils sont prêts.
En raison de cet état de chose, la seule manière dont nous puissions espérer de maintenir nos dépôts régulièrement approvisionnés de manière à satisfaire à la demande de notre clientèle loyalement et équitablement pour tous, est de restreindre nos livraisons aux quantités moyennes que nous avons eu l'habitude de fournir à chaque vapeur individuel dans les circonstances normales du passé.
Fidèles au principe que nous avons appliqué pendant la grève de 1893, notre intention est de réserver aux clients qui ont avec nous des contrats le charbon qui nous est à nous-mêmes assuré par les mines.
Pour le cas où les difficultés pour obtenir des charbons dans le pays de Galles viendraient à s'accentuer, il serait précieux pour nous d'avoir votre permission de comprendre dans nos livraisons à vos vapeurs une proportion de soit un 1/4 ou 1/3 d'autres charbons... Jusqu'à nouvel ordre ces charbons vous seraient facturés au prix de vos contrats.