1893.09.02.De A. E. Monod - Worms Josse et Cie Marseille
NB : La copie image de ce document de très mauvaise qualité n'a pas été conservée.
2 septembre 1893
M. Worms Josse & Cie
Paris
Messieurs,
Deux lignes seulement pour vous exprimer ma très vive et profonde reconnaissance pour les termes de votre lettre particulière du 31 août et pour l'encouragement si précieux que vous voulez bien me donner. Vous avez compris combien j'en avais besoin et je vous en sais un gré infini.
La visite de notre sieur Goudchaux, surtout au milieu des occupations qui l'accablent, ne me paraît pas bien nécessaire pour le moment du moins. Car il me semble que pour la poursuite et le succès de la tactique que nous avons adoptée, il est essentiel qu'on ne puisse se douter en aucune façon de l'opinion réelle que nous avons de lui et de la communication que je vous en ai faite. Il faut, d'autre part (pardonnez cette présomption apparente mais dont vous comprendrez certainement la véritable portée) à m'affirmer et à m'imposer par moi-même. Au point où nous en sommes, une apparition rapide de notre chef pourrait éveiller des soupçons et faire croire à un appel de ma part, autrement dit, à un aveu d'impuissance et de faiblesse, dont on s'empresserait de tâcher ensuite de tirer parti.
Il n'en est pas moins vrai que je note avec gratitude votre si gracieuse proposition et que je m'empresserai de vous la rappeler, le cas échéant.
Bien qu'extrêmement surchargé par la besogne courante et impérative et que je sois en conséquence peu libre de mes mouvements, j'ai pensé que ce serait une bonne chose à divers points de vue qu'au moyen de visites de politesse, je me mette en rapports personnels avec les commandants, à l'occasion, ou les chefs mécaniciens des principales compagnies que nous fournissons : P. & O., Hall, Bibby, etc. Je compte donc me rendre à leurs bords, au fur et à mesure de leur arrivée dans le port, à commencer par le 'Malacca', de la P. & O., attendu.
Je pense que vous estimerez comme moi que cette mesure ne pourra que resserrer les liens qui nous unissent à ces grandes compagnies et importants clients.
Veuillez agréer, Messieurs, mes salutations très distinguées et l'assurance de mon entier dévouement.
A. Monod