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[Lettre incluse dans le courrier du 23 novembre 1859 adressé par Hantier Mallet & Cie à H. Worms - Paris]

Camaret, 21 novembre 1859
Monsieur Hantier Mallet Havre

La présente est pour vous annoncer ma relâche à Camaret du 20 courant à 10 h du matin. Ma traversée du Havre jusqu'au raz des [Seins] a été très satisfaisante. Etant le 20 à 3 h du matin au raz des [Seins] il m'a été impossible de pouvoir passer, la mer étant démontée et le vent en tourmente de la partie du s/s (?). Voyant que je ne pouvais réussir à passer et que le vent qui régnait étant dans le golfe, me mettait dans l'impossibilité de faire route, j'ai décidé de relâcher me trouvant à peu de distance de Camaret.
Je pensais qu'il aurait Calmit (?) aujourd'hui et que j'aurais pu continuer mon voyage. C'est pourquoi je ne vous ai pas écrit hier mais voyant le temps plus mauvais, et l'apparence d'une tempête, je ne suis à terre que pour mettre ma lettre à la poste. Cette nuit j'ai été obligé de mouiller ma grande ancre, très heureux que nous n'étions pas dehors ; car nous aurions brûlé du charbon et perdu de la route. Soyez convaincu, M. Mallet, qu'à la première embellie je prendrai la mer.
J'écris également à M. Schacher afin de le prévenir de ce nouveau retard.
Recevez, Monsieur, l'assurance de mon profond respect.

Votre dévoué serviteur
A.V. Trotel

P.S. J'oubliais de vous dire que le steamer "Albert de Dunkerque" était en relâche de ce matin.