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Monsieur H. Worms - 46, rue Laffitte - Paris
Courrier composté au Havre et Le Havre à Paris le 30 mai 1859 ; à Paris le 31 mai 1859.
Tampon : Hantier Mallet & Cie - Havre
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Papier en-tête gaufré : Hantier Mallet & Cie - Havre]

Havre, le 30 mai 1859
Monsieur H. Worms
Paris

Nous vous confirmons, Monsieur, notre lettre d'hier et possédons la vôtre du même jour.
Nous venons de recevoir votre dépêche électrique ainsi conçue : « Rien à faire avec guerre, "Séphora" ira à Bordeaux et Hambourg ».
En conséquence, nous annonçons dès aujourd'hui le départ de "Séphora" pour Bordeaux le 3 juin prochain. Nous avons commencé son déchargement. "Lucien" partira après-demain pour Bordeaux. Nous vous remettons inclus :

Avec un départ aussi rapproché de "Lucien", nous aurons naturellement peu de fret pour "Séphora". Nous lui mettrons du plâtre. N'ayant pu l'annoncer qu'aujourd'hui, la marchandise de l'intérieur n'aura guère le temps de venir.
Pour votre gouverne, le capitaine et le mécanicien se plaignent beaucoup du charbon, que votre agent à Hambourg, leur a donné ; ils n'ont pu obtenir que du Newcastle et avec encore beaucoup de poussière, de plus, il les a retardés de 6 heures.
Nous avons reçu une lettre de la maison à laquelle nous avons écrit. Il n'y a rien à faire à Rochefort à un prix sortable. Tout cela est fort ennuyeux et jusqu'à ce qu'on vienne nous trouver ici, nous ne voulons plus penser à la guerre. Nous venons d'envoyer une dépêche à Cardiff pour renvoyer "Gabrielle" ici, nous allons lui faire faire un voyage sur Hambourg. La Compagnie maritime n'a plus qu'un navire et il paraît qu'il y a beaucoup de fret de retour. Nous écrivons à Cellier & Parran et allons annoncer le départ d'ici. Voilà pour "Gabrielle".
Quant à "Lucien", nous donnons ordre à Schacher d'arrêter fret de retour pour le Havre.
Nous lui écrivons de voir s'il y a du fret pour Saint-Pétersbourg et dans quelle proportion et prix. Nous écrivons à [Lecoué] dans le même sens et si nous voyons jour à faire une sortie passable, nous arrêterons le fret ferme.
Voilà ce que nous voyons de mieux à faire, car il faut se décider, tous les jours en suspens et à faire des comptes, la position n'est pas tenable.
Nous vous saluons sincèrement.

Hantier Mallet et Cie

Nous calculons que "Séphora" pourrait prendre 350 à 400.000 kilos avoine ou 450 tonneaux de 1 m 50 en foin. C'est notre idée du moins.
Êtes-vous sûr que le 10 nous toucherons l'argent du "Jules César".
Nous croyons qu'un bateau chargé en foin pressé à 450 par 1 m 50 n'aurait pas besoin de lest.