1858.03.09.A Paul Cruzel - Hte Worms Marseille
Origine : Copie de lettres à la presse n°109 - du 4 mars 1858 au 25 mars 1858
Paris, 9 mars 1858
Monsieur Paul Cruzel - Marseille
Monsieur Paul,
Je vous confirme les instructions contenues dans la lettre de M. Rosseeuw. Vos commencements à Marseille sont difficiles, Mais je connais votre dévouement et j'ai la confiance que vous réussirez à prendre une bonne position.
Je suis de retour depuis hier d'Angleterre. J'ai réussi pour moi et pour MM. Hantier Mallet & Cie de faire cesser mon intérêt dans la Compagnie Anglo-French de Grimsby. Nous avons transigé avec elle et, pour les actions que nous avions dans cette Compagnie, nous avons obtenu deux bateaux à vapeur le "Lucien" et la "Victoria", ces deux navires devenant notre propriété. Ils doivent arriver au Havre cette semaine et nous nous décidons pour en tirer parti à établir une ligne pour le transport de marchandises et de passagers de Bordeaux à Cronstadt touchant au Havre. Il est probable que M. Denain sera chargé à Bordeaux de tout ce qui est relatif à la marchandise. Dès que les arrangements seront faits, je vous en préviendrai et vous aurez à vous entendre avec M. Denain pour les marchandises que vous pourriez détourner à Marseille pour faire diriger sur Bordeaux pour la Russie. Déjà à mon dernier voyage M. Ralli m'a offert 1 000 caisses de vin qui sont à Bordeaux pour Cronstadt. Vous pourrez lui en parler et lui dire que, d'ici à quelques jours, je serai à même de lui indiquer les prix de transport. Sachez le nom de la maison à Bordeaux qui doit charger ces vins. Cette ligne pour la Russie sera bien dirigée. Les bateaux sont en bon état, d'une bonne marche et comme nos prix seront très modérés, nous avons la confiance d'établir un trafic important et fructueux.
Le matériel de cette ligne se composera de trois bateaux, "Séphora", "Lucien" et "Victoria". Nous aurons des départs réguliers et si la concurrence, qui n'existe pas encore, nous laisse tranquilles, nous devrons gagner de l'argent.
Je vous tiendrai au courant de ce que nous déciderons pour que, quand le moment sera venu, vous nous secondiez de vos efforts.
Recevez...
J'attends l'avis de votre arrivée à Marseille pour prévenir Bravet.