1857.11.11.A John Chapman - Anglo-French Steam Ship Cy.Londres.Extrait
Origine : Copies de lettres à la presse n°104 - du 7 novembre 1857 au 30 novembre 1857
Monsieur John Chapman,
l'un des directeurs de la Compagnie anglo-française de Grimsby
à Londres
Suivant l'ordre des directeurs de la Compagnie, Monsieur Moss, son solliciter, m'adresse par sa lettre du 9 courant, un acte établissant les conditions entre la Compagnie et moi, pour le transport du charbon de Grimsby à Bordeaux.
Cet acte renferme des clauses inadmissibles et tout à fait contraires aux idées et principes qui m'avaient poussé à faire mes propositions à la Compagnie.
Ainsi :
Je ne désirais nullement ce transport de charbon dans mon propre intérêt et pour les besoins de mon commerce, j'offrais à la Compagnie de l'accepter par ses bateaux dans le seul but de lui faciliter, à elle, non pas à moi, d'autres trafics.
J'entendais un transport régulier de charbon pouvant faciliter une ligne régulière entre Grimsby et Bordeaux, au lieu de cela, l'acte dit que de temps en temps la Compagnie pourra me requérir de charger du charbon sur ses navires, quand cela lui conviendra à elle, en sorte que si je prenais des engagements à Bordeaux, je ne serai pas sûr de pouvoir les remplir.
Enfin, la Compagnie aurait le droit d'affecter à ce service tel de ses bateaux qu'il lui conviendrait. Or, dans l'intérêt de la Compagnie, j'avais indiqué "Lucien" et "Barnsley", seuls propres à ce trafic.
En un mot, cet acte, contraire à l'esprit et à la lettre de ma proposition, faisait de moi le très humble serviteur de la Compagnie, quand mon but était de lui venir en aide.
Je relève ici, Monsieur le Directeur, les défauts de cet acte, pour vous montrer qu'ils ne m'ont pas échappé. Mais, quand même la Compagnie les reconnaissant comme moi, voudrait aujourd'hui les faire disparaître, je viens vous déclarer ici que je ne veux plus donner suite aux propositions que j'avais faites.
La crise, qui sévit partout sur le commerce, la rareté de l'argent et son excessive cherté sont contre toute opération nouvelle des obstacles que la prudence me commande de ne pas affronter.
Cependant, si la compagnie désire toujours donner suite à ses idées de trafic entre Bordeaux et Grimsby, je me mets à sa disposition et suis prêt à faire pour son compte tout ce qui me sera possible dans son intérêt.
Vous voudrez bien remarquer encore que, n'ayant pu amener la Compagnie Manchester Sheffield & Lincoln Railway à allouer qu'une garantie de £ 1.000 au lieu de £ 2.000 que je demandais, j'avais mis pour condition que le transport des sleepers de Bordeaux serait assuré par contrat à la Compagnie, cette affaire semble abandonnée, et depuis plus de deux mois, je n'en ai plus entendu parler.
Recevez, Monsieur et cher codirecteur, mes bien cordiales salutations.
H. Worms