1857.08.20.A l'Anglo-French Steam Ship Cy.Grimsby.Extrait
Origine : Copies de lettres à la presse n°100 - du 11 août 1857 au [date inconnue] ou n°101 - du [date inconnue] au 23 septembre 1857
Paris, le 20 août 1857
Messieurs les directeurs de la Compagnie anglo-française de navigation à vapeur
Grimsby
Messieurs,
Par sa lettre du 1er courant, M. le Secrétaire de la Compagnie m'informe que vous avez cru devoir rejeter mes propositions pour l'emploi de deux bateaux entre Grimsby et Bordeaux, Cardiff et Dieppe, ou sur Hambourg.
Mais que vous accepteriez avec plaisir mes propositions pour une navigation suivie entre Grimsby et Bordeaux.
Désireux de contribuer à la prospérité de la Compagnie, je suis prêt à traiter avec elle, suivant son désir, et nous sommes à peu près d'accord sur les bases.
Vous trouverez sous ce pli le détail des conditions auxquelles je vous engagerais.
[...]
Mais je vous déclare ici de la manière la plus formelle que, craignant pour la Compagnie des illusions et des mécomptes, sur lesquels il est de mon intérêt et de mon devoir de l'éclairer, je ne ratifierai par ma signature les engagements que je propose de prendre pour Bordeaux, que lorsque de son côté la Compagnie m'aura fait preuve que, par des engagements d'autres parties sérieuses, elle est en mesure de compléter cette opération.
Je vais expliquer ma pensée et vous soumettre des chiffres à l'appui.
Par ma charte-partie j'assure la sortie de Grimsby à Bordeaux.
II faut, avant que je me sois engagé, assurer le retour avantageux de Bordeaux à Grimsby, de manière à couvrir, au moins en dépenses prévues et certaines, et réserver un bénéfice à la Compagnie.
Cette assurance doit résulter pour la Compagnie, ou des contrats sérieux signés à l'avance de frets de retour, ou de subventions consenties à l'avance en cas d'insuffisance de ces frets de retour.
[...]
Mais je ne veux plus compter sur des espérances et des suppositions et prolonger ainsi des illusions ruineuses. J'exige donc que, avant d'être engagé moi-même aux conditions que je propose, j'exige que la Compagnie anglo-française décide les parties groupées autour d'elle et intéressées bien plus que moi à la prospérité de Grimsby, à garantir à elle, Compagnie, une subvention de F 3.000 par an et par bateau, soit £ 6.000.
[...]
Cette somme de F 3.000 peut bien être supportée par deux chemins de fer et par les propriétaires de mines réunis. Ce n'est rien pour arriver au but désiré, soit le développement du port de Grimsby.
J'ajoute enfin que j'ai soumis à M. Mallet du Havre, présent à Paris, tout ce qui précède, et qu'il partage mes idées et adopte mes conclusions.
Je n'ai pas le temps de consulter M. Grandchamp à Rouen, mais je lui soumettrai la présente lettre et vous connaîtrez son opinion.
Veuillez...
Moi soussigné, Hte Worms, suis prêt à ratifier par ma signature les arrangements proposés par moi dans les deux projets A et B, ci-annexés, dès que la Compagnie anglo-française aura ratifié, de son côté, les conditions que je mets à ma signature et je reste ainsi engagé pendant un mois de ce jour.
Paris, 20 août 1857
Projet de charte-partie entre la Compagnie Anglo-French et M. Hte Worms de Paris
pour les deux steamers "Lucien" et "Barnsley"
Prix du fret : F 18 par tonne anglaise délivrée à Bordeaux.
Cargo 10 and from alongside, at the risk and expense of the chartered.
C'est-à-dire que le prix du débarquement (75 F par tonne) restera à la charge du navire.
Commission d'affrètement 2 ½% sur le montant du fret, au profit de mon agent de Grimsby.
A Bordeaux, pas de commission.
Fret de chaque voyage payable dans Londres en un billet à un mois de la livraison effectuée.
48 heures pour charger à Grimsby, les retards par manque de charbon restant à la charge de la Compagnie Anglo-French.
3 jours ouvrables pour décharger à Bordeaux, pour un chargement de 500 tonnes environ d'en proportion pour moindre quantité.
Surestaries £ 18 par jour.
Faculté à la Compagnie de faire toucher ses bateaux à Southampton.
Faculté à la Compagnie de ne livrer à M. H. Worms que 200 tonnes charbon par voyage à Bordeaux, si elle trouve à Grimsby pou Bordeaux des marchandises à fret plus avantageux que le charbon.
Si un navire se perd ou a besoin de longues réparations, la Compagnie aura la faculté de le remplacer ou non par un autre du même tonnage.
Conditions en faveur de M. H. Worms sur le trafic marchandises
pendant la durée de la précédente charte- partie A
M. H. Worms est l'agent de la Compagnie Anglo-French à Bordeaux et à Grimsby, pour le trafic marchandises autres que charbon.
Les navires et les marchandises lui seront adressés et consignés, aller et retour. Il en aura, seul la direction. Les capitaines devront obéir à ses ordres. Il pourra leur ôter leur commandement, laissant à la Compagnie le soin de les remplacer. Une commission de 2 ½% sur le montant brut du fret, sera allouée à ses agents pour toutes marchandises embarquées et débarquées à Bordeaux, embarquées et débarquées à Grimsby, et la Compagnie garantit dès à présent à M. H. Worms un minimum de £ 150 par an pour ses frais extra à Bordeaux et à Grimsby, dans le cas où les commissions de 2 ½% réunies n'atteindraient pas ce chiffre.
Il hâtera autant que possible le chargement et déchargement de ces marchandises, mais ne sera nullement responsable des retards qu'elles pourraient occasionner, au départ des bateaux.
En dehors des soins et efforts de M. H. Worms, la Compagnie se réserve de créer des relations et établir des tarifs combinés par les soins d'agents à elle, qui devront cependant s'entendre avec M. H. Worms.