1856.06.15.A John Chapman et Cie.Londres.Extrait
Paris, le 15 juin 1856
Messieurs John Chapman & Cie
Londres
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Je ne puis mieux confier mes intérêts qu'à vous, Messieurs, et je vous en abandonne le soin absolu dans cette affaire. Mais, je vous parle à coeur ouvert ; cette malheureuse Société et les hélices ne sont pour moi, jusqu'à ce jour, qu'une source de pertes considérables et de désagréments graves de toute nature. Je m'y suis dévoué corps et âme, et je n'en retire que des déboires. Quant aux Samuelson, vous savez combien j'ai à me plaindre d'eux comme constructeurs : leurs navires tels que sont 'Eugénie' et les deux autres sont une ruine pour un commerçant en charbon - et je ne puis pas admettre qu'un constructeur de navires ne sera pas, en Angleterre, tenu de remplir ses engagements, comme un autre négociant. J'ai bien payé, je veux avoir des screw colliers en bonnes conditions.
Il faut donc que MM. Samuelson réparent le dommage énorme qu'ils me causent chaque jour. Je ne demande que justice mais je la veux.
Comme vous m'y engagez, je désire continuer de bons rapports avec les Samuelson, mais qu'ils n'oublient pas de leur côté que moi et mes amis faisons leur fortune et qu'ils ont plus besoin de nous que nous n'avons besoin d'eux. S'ils ne me donnent pas satisfaction, je saurai les retrouver et leur prouver que je puis leur faire du mal comme je leur ai fait du bien.
Je vous remets sous ce pli une lettre pour le meeting, signée par mes amis et par moi, relative au tonnage des screw colliers que l'on peut augmenter un peu - mais sans atteindre encore un chiffre de 1.000 tonnes au-dessus. J'ai écrit à M. Watkin que, pour le moment, je ne conseillais pas encore ces gros navires.
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