1856.06.08.De A. Grandchamp Fils.Rouen.Original
Le PDF est consultable à la fin du texte.
[Page 1
Monsieur Hte Worms - rue Laffitte, 46 - Paris
Courrier composté à Rouen le 8 juin 1856 ; Le Havre à Paris et à Paris le 9 juin 1856.
Page 2]
Mons. Hte Worms - Paris
Je vous confirme ma lettre d'hier avec un mandat de F 5 480,16.
Je reçois la vôtre de même date.
Peut-être la sombre physionomie de notre marché a-t-elle déteint un peu trop en noir sur le tableau que je vous en ai tracé ? Mon habitude n'est point, vous le savez, de broyer du noir mais depuis le commencement de l'année, tout va si mal, vraiment, que je n'ai point lieu d'être gai.
Je n'ai pas encore vu, depuis 7 ans que je suis établi, les affaires aussi mauvaises qu'elles le sont, voilà tout ce que je puis vous dire.
Si le beau temps vient enfin, les esprits se rassureront et la situation s'améliorera. Mais il en est bien temps et si cela ne changeait pas, il y aurait bien des désastres.
Vous pouvez être parfaitement tranquille pour Josse. Ainsi qu'il a été convenu déjà, tous les 25 de chaque mois, je solderai avec lui, soit que je lui adresse son solde en valeurs, soit que je l'autorise à disposer sur moi ; alors je vous dirai la somme qu'il aurait à disposer afin que vous lui envoyez avant le 30, la contrevaleur espèce pour qu'il puisse régler nos mineurs. Est-ce bien cela ?
Faites-moi le plaisir, dans les affrètements d'hélices que vous ferez pour vous puisque vous avez des marchés et qu'il nous en faut affréter pour nous, de poser l'option de Cardiff et Swansea si possible à Dieppe. Si les affaires reprennent ; vous pourrez m'en céder quelques voyages qui, alors, me feront grand bien.
Je reçois du Havre une lettre relative aux observations que nous avons à adresser à nos codirecteurs pour nos affrètements. Je l'ai contresignée et vous l'adresse dans ce pli pour que vous ayez, après l'avoir signée, à l'envoyer à nos amis.
Recevez, Monsieur, mes bien cordiales salutations.