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J'ai vu Iselin et Mac Bride qui m'ont entretenu demi confidentiellement du projet de monter une seconde ligne de deux steamers français qui feraient le service de New York conjointement avec les 2 steamers américains. Les navires seraient construits par MM. Normand du Havre et les machines de la force de 800 chevaux seraient achetées en Angleterre. Iselin pense obtenir du gouvernement français une subvention de 1.500.000 par an, soit le double de ce que le gouvernement américain a accordé aux siens. II est persuadé, et je suis de son avis, qu'avec une pareille subvention cette ligne marcherait très bien. II m'a donc demandé de vous prier de sonder le terrain auprès de vos amis capitalistes et banquiers pour savoir ce que vous pourriez trouver en semblable occurrence, en un mot, si par vous, il pourrait réunir une somme d'une certaine importance me disant que si cela était, il nous accorderait toujours la préférence pour le charbon à prix égal. Je vous engage à songer très sérieusement à cette affaire et à chercher très activement à réunir des capitaux, car Iselin est actif, intelligent et très entreprenant et s'il réussit à créer une ligne française sur New York, vous verrez, et il m'en a déjà parlé, qu'il cherchera à créer d'autres lignes de steamers et que, comme fournisseur de charbon, il peut y avoir une très belle fortune à gagner avec lui, mais vous comprenez que dans une affaire qui demandera 3.000.000 de francs au moins, il faut, pour lui être vraiment utile, lui trouver quelques centaines de mille francs. C'est une magnifique occasion, et j'espère que vous ne la laisserez pas échapper, veuillez me dire ce que vous pensez pouvoir faire ayant promis une réponse.
Je vous salue, Monsieur, amicalement.