1850.09.06.De Edouard Rosseeuw.Newcastle.Extrait
Origine : Collection de lettres reçues - liasse 1848-1854
Newcastle, le 6 septembre 1850
Monsieur Hte Worms
Paris
Mon cher Worms,
Sur la question de remises ici, il faut cependant nous entendre. Et ne prenez pas à mal ce que je vais dire. Vous voulez fonder ici une maison et vous voulez que cette maison fonctionne sans capital ; j'avoue que je ne conçois pas cela, et que, quant à moi, j'aime mieux renoncer à l'entreprise. J'ai demain à payer un navire, le "Merovée", et d'ici mardi j'en ai quatre autres, soit en tout, avec les avances, 500 £ au moins. Tenant à ne pas vous contrarier, je n'ai pas demandé de versement à M. Carr, et je me trouve aujourd'hui à la tête d'une livre Sterling - c'est-à-dire que, si j'ai besoin de faire une avance à un capitaine, si je casse un carreau, pour ainsi dire, je n'ai pas de quoi le payer. Mais cela est impossible, M. Worms - cela est insoutenable. Et je vous déclare franchement que j'aime mieux chercher ma vie je ne sais où, ni comment, que de travailler ainsi. Et noter que je dis cela, tout autant dans votre intérêt que dans le mien.
Vous avez confiance en moi - non seulement comme moraliste mais aussi dans mon appréciation des choses et des hommes. Je suis à Newcastle et vous n'y êtes pas. Il faut donc vous en rapporter à moi pour ce qui est à faire. Eh bien, je vous déclare que, si vous ne me mettez pas à même de payer tout comptant pendant ces 2 ou 3 mois, vous vous suicidez ici.
M. Carr est en voie de réaction en notre faveur. Il commence à voir que les blagues d'Hantier contre vous étaient mensonges. Il vient à nous. Les mesures sont pleines. Je crois que tous nos griefs vont disparaître de ce côté. En outre, le Davison hésite encore à se livrer à nous, comme je vous l'ai marqué - mais deux mois de bonne tenue (prendre beaucoup et payer rubis sur l'ongle) nous amèneront ces récalcitrants pieds et poings liés.
Sur la question de remises ici, il faut cependant nous entendre. Et ne prenez pas à mal ce que je vais dire. Vous voulez fonder ici une maison et vous voulez que cette maison fonctionne sans capital ; j'avoue que je ne conçois pas cela, et que, quant à moi, j'aime mieux renoncer à l'entreprise. J'ai demain à payer un navire, le "Merovée", et d'ici mardi j'en ai quatre autres, soit en tout, avec les avances, 500 £ au moins. Tenant à ne pas vous contrarier, je n'ai pas demandé de versement à M. Carr, et je me trouve aujourd'hui à la tête d'une livre Sterling - c'est-à-dire que, si j'ai besoin de faire une avance à un capitaine, si je casse un carreau, pour ainsi dire, je n'ai pas de quoi le payer. Mais cela est impossible, M. Worms - cela est insoutenable. Et je vous déclare franchement que j'aime mieux chercher ma vie je ne sais où, ni comment, que de travailler ainsi. Et noter que je dis cela, tout autant dans votre intérêt que dans le mien.
Vous avez confiance en moi - non seulement comme moraliste mais aussi dans mon appréciation des choses et des hommes. Je suis à Newcastle et vous n'y êtes pas. Il faut donc vous en rapporter à moi pour ce qui est à faire. Eh bien, je vous déclare que, si vous ne me mettez pas à même de payer tout comptant pendant ces 2 ou 3 mois, vous vous suicidez ici.
M. Carr est en voie de réaction en notre faveur. Il commence à voir que les blagues d'Hantier contre vous étaient mensonges. Il vient à nous. Les mesures sont pleines. Je crois que tous nos griefs vont disparaître de ce côté. En outre, le Davison hésite encore à se livrer à nous, comme je vous l'ai marqué - mais deux mois de bonne tenue (prendre beaucoup et payer rubis sur l'ongle) nous amèneront ces récalcitrants pieds et poings liés.
Rosseeuw