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Votre honorée du 19 courant est en mon pouvoir. Au prix de 9 francs par tonne anglaise de 1.015 k, je consentirai volontiers, Monsieur, à affréter, pour un ou plusieurs voyages pendant les 12 mois qui vont suivre, les 2 navires que vous me proposez, de 260 tonnes environ chacun, pour aller de Cardiff au Havre. Ce prix de 9 la tonne de 1015 k. sans escompte, est celui que je viens d'obtenir pour les 2 navires : "Joséphine" et "Miosothys". En présence des demandes de grains pour l'Angleterre auxquelles on s'attend, il y a lieu de croire que l'abondance des navires dans les ports de l'Angleterre rendra le fret assez bas. Le fret à 9 F, que je vous offre, sera donc très avantageux.
Quant à ma proposition pour l'affaire de Cherbourg, j'avoue, Monsieur, qu'il me serait tout à fait impossible de fournir à 15/6 de bons charbons à vapeur, réunissant toutes les qualités exigées par la Marine. Si vous ne craignez pas, en livrant ces charbons achetés à 15/6, de les voir rebutés par la Marine, soit à cause de leur nature, soit parce qu'ils renfermeraient une trop grande quantité de [...] (la Marine n'acceptant que 5%), je vous engage à ne fournir que de cette sorte. Mais, Monsieur, puisque nous ne pouvons rien faire pour le charbon, nous pourrions faire ensemble quelques affaires pour les affrètements. Je vous ai déjà dit que ma position au Havre et Newcastle me mettait à même, plus que tout autre, d'obtenir de bons prix de frets par navires français. Sans prendre aucun engagement ferme vis-à-vis de vous, je vous propose donc d'affréter pour votre compte et au mieux de vos intérêts, me réservant seulement pour rémunérations des soins que j'apporterai à défendre vos intérêts, la commission d'usage payée aux courtiers.
Je verrais avec plaisir, Monsieur, un commencement de relations entre nos deux Maisons. Je vous prie de recevoir mes salutations les plus sincères.