1849.07.14.A Arthur Pring.Newcastle

Origine : Copie de lettres à la presse n°7 - du 14 juillet 1849 au 16 septembre 1849 - page 497

Paris, le 14 juillet 1849
Monsieur Arthur Pring
Newcastle-on-Tyne

J'ai vos trois lettres du 9, 11, 12 de ce mois. La première m'annonce que vous avez affrété le navire "Grasshopper" pour Le Havre.
La seconde me remet facture de ce navire; elle s'élève à £ 65,14,9. Je vous en crédite.
Par contre vous avez été débité de £ 100 que M. Goudchaux à Londres a versé pour votre compte à M.Carr Lamb & C°.
Votre troisième lettre me remet la charte-partie et le connaissement du navire B... J'en attends la facture pour vous en créditer. Je vois avec peine, Monsieur Pring, que j'éprouve continuellement des pertes sur le mesurage du navire. Je vous en ai parlé plusieurs fois, et M. Chabert vous en a entretenu directement. Si je n'avais pas sous les yeux des preuves évidentes que les mêmes navires, que vous m'avez adressés, étaient venus à d'autres époques à l'adresse de diverses maisons et que leur rendement avait été beaucoup plus avantageux, je pourrais penser que la fatalité vous avez fait tomber sur des navires d'un mesurage nouveau pour moi. Mais aujourd'hui il m'est prouvé d'une manière évidente qu'il existe un vice dans la manière de compter les chaldrons que l'on met à bord. Si vous avez à coeur que je puisse continuer mes affaires avec M. Carr, il est indispensable que vous voyiez à remédier à ce qui s'est fait jusqu'à ce jour. J'en laisse toute la responsabilité à votre appréciation, vous êtes sur les lieux, vous devez donc suivre par vous-mêmes ces opérations de chargement car je ne vous le cacherai pas si je ne puis obtenir des chargements [...] je suis décidé à renoncer au métier. Vouloir persister serait une duperie de ma part car au lieu de travailler avec quelque avantage pour moi, je ne tarderai pas à être entraîné dans des pertes importantes. Si M. Cruzel n'était pas absent, j'étais décidé à lui faire faire de nouveau le voyage de Newcastle pour qu'il vérifie par lui-même d'où peuvent dépendre ces déficits énormes que j'ai à subir sur chaque arrivage. Evitez-moi dans l'avenir d'avoir à [...] envoyer sur les lieux pour faire cette vérification, depuis le temps que je vous adresse mes observations à ce sujet, j'aurais dû obtenir de vous une surveillance plus rigoureuse, vous n'avez pas pris assez au sérieux mes observations. Je vous les renouvelle aujourd'hui et je compte sur votre intelligence et sur votre zèle pour mettre fin à ce système ruineux. Ainsi, Monsieur Pring, veuillez y apporter une sérieuse attention. Jusqu'à présent cette question n'a pas été assez rigoureusement envisagée par vous.
M. Rosseeuw vous a demandé un petit navire pour Caen. Je vous confirme son ordre.
Recevez mes salutations cordiales.

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