1871.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre
Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1871, dans :
- les copies de lettres à la presse du 6 décembre 1870 au 24 janvier 1871 ; du 24 janvier 1871 au 8 mars 1871 ; du 8 mars 1871 au 16 mars 1871 ; du 16 mars / 10 avril 1871 au 4 mai 1871 ; du 4 mai 1871 au 2 juin 1871 ; du 2 juin 1871 au 26 juin 1871 ; du 26 juin 1871 au 19 juillet 1871 ; du 19 juillet 1871 au 14 août 1871 ; du 14 août 1871 au 5 septembre 1871 ; du 5 septembre 1871 au 30 septembre 1871 ; du 30 septembre 1871 au 26 octobre 1871 ; du 26 octobre 1871 au 17 novembre 1871 ; du 17 novembre 1871 au 8 décembre 1871 ; du 8 décembre 1871 au 30 décembre 1871 et du 30 décembre 1871 au 18 janvier 1872,
- et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1875 et 1902.
Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :
- "Historique de la Maison Worms & Cie (1848-1874)", classé en 1948
- "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)" daté de janvier 1948
- "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
- "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948
- "Historique charbons (1857-1874)", classé en 1948
- "Historique de la succursale de Port-Saïd (1857-1874)", classé en 1948
- "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec la P&O, Burness, Stapledon (1861-1875)", classé en 1948
- "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec l'Égypte (1869-1948)", daté du 16 juin 1948
A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :
- des services administratifs : état civil et tribunaux de commerce...
- des annuaires et études notariales...
- de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...
1 Ces fiches éparses se comptent par centaines. Les courriers qui y ont été résumés ou recopiés datent de la période comprise entre 1842 et le début du 20ème siècle.
2 Cette série représente plus de 3.000 doubles de lettres expédiées entre 1842 et 1874, le plus souvent par Paris.
Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers
[Document pluriannuel]
10 juillet 1871-10 février 1919
Registre des navires.
[Information sans date précise]
La Maison Worms assure 7% des exportations de charbons produits par l'Angleterre.
4 janvier 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Le dernier steamer d'Alfred Holt, de Liverpool, nous a amené un Monsieur Stapledon, accrédité par Holt, comme son agent ici, où il va fonder une maison dans 3 ou 4 mois. La lettre de Holt à nous adressée nous témoigne son intention de continuer avec notre maison exclusivement pour toute la fourniture de charbon. Outre les steamers de Holt, il y aura ceux de Rathborne Frères et deux autres maisons puissantes de Liverpool, le tout concentré dans les mains de Stapledon qui, plus tard, paiera lui-même les droits de passage. Conformément à la lettre de Holt, Stapledon nous a témoigné le désir de nous demander exclusivement à nous tout le charbon nécessaire à cette flotte, mais il est sollicité par d'autres maisons et il nous a demandé de lui faire nos conditions les plus douces possibles. Nous nous sommes engagés aux conditions suivantes :... Pendant les trois ou quatre mois qui vont suivre l'installation de Stapledon ici, nous continuerons à payer les droits du Canal et autres débours, aux conditions actuelles. M. Stapledon nous a déclaré que ces conditions le satisfaisaient lui et qu'il les transmettait par le courrier à M. Holt. »
10 janvier 1871
De [Hypolite Worms], Bordeaux, à Charles et Auguste Bazin, Marseille : « Je reçois de mes agents de Port-Saïd l'avis qu'ensuite d'une conversation de MM. Ed. Rosseeuw et Coste, ces messieurs sont tombés d'accord que les engagements pris entre vous, pour le compte de MM. Cory Brothers de Cardiff et moi, ont été préjudiciables aux deux intérêts et ont eu pour résultat de faciliter le développement de la maison Lambert Sons, Scott & Cie qui nous fait concurrence. En conséquence, nos agents communs sont convenus de résilier nos engagements et de reprendre, chacun en ce qui le concerne, à partir du 1er courant, leur liberté d'action pour traiter avec les capitaines et armateurs, aux conditions qu'ils jugeront convenables comme prix de charbon et avances à faire pour les steamers, avec ou sans commission d'agence. Cette résiliation étant soumise à notre approbation, je viens vous informer que pour mon compte je l'approuve complètement et me considère comme dégagé de nos conventions à partir du 1er janvier courant. Veuillez pour la bonne règle me confirmer que nous sommes d'accord. »
12 janvier 1871
De [Hypolite Worms], Bordeaux, à Georges Schacher, Londres : « William Schacher. Cette maison de la Rochelle a été très mal. [...] Je puis donc dès à présent considérer que la gestion de M. William a été déplorable et je considère comme heureuse la décision qui l'a forcé de quitter La Rochelle, car il aurait fini en continuant de travailler, comme il l'a fait, par absorber des sommes importantes. Je dois en outre me plaindre amèrement de sa conduite au début de la guerre. Au lieu de rester paisible, il a manifesté une joie inconvenante en apprenant les succès des Allemands. Aujourd'hui même avec la paix, son retour à La Rochelle deviendrait impossible, en égard de sa conduite antérieure. Quand nous pourrons arriver à la fin de ces terribles secousses, il sera nécessaire d'établir une organisation plus sérieuse que celle qui existe en ce moment. Ces deux dépôts de la Rochelle et d'Angoulême sont deux places auxquelles il sera urgent de remédier. Il y a en outre beaucoup d'abus que vous avez laissé s'introduire dans votre direction et que je désire vivement faire disparaître. »
13 janvier 1871
De [Hypolite Worms], Bordeaux, à Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « J'approuve les conventions que vous avez faites avec M. Stapledon. Il doit en découler des avantages pour votre maison de Port-Saïd. Il sera bien que vous étudiiez la valeur de ce représentant et de M. Holt, si comme vous me le dites, il doit devenir l'agent des grandes maisons de Liverpool, sa présence à Port-Saïd peut amener dans la suite un accord entre ces maisons pour prendre la direction du Canal, si comme vous le pensez, la gestion de M. de Lesseps doit amener des complications qui le forceraient à se retirer, M. Stapledon, s'il est fortement appuyé en Angleterre aurait ses chances pour être mis à la tête de la direction et il devrait en découler pour vous des avantages qui auraient une importance que vous pouvez apprécier. »
25 janvier 1871
A Hte Worms Port-Saïd : « Herring & Co. m'annoncent que le duc de Sutherland s'adressera à vous pour le charbon nécessaire à son yacht, la "Cornelia", qui doit aller à Port-Saïd ; c'est d'ordre et pour compte de la Compagnie péninsulaire que cette fourniture devra être faite et que vous facturerez comme vous avez l'habitude de le faire pour cette Compagnie. »
30 janvier 1871
Note d'assurance pour le navire "Emma" : voyage de Cardiff à Saint-Louis du Sénégal avec 290 tonnes de charbon.
31 janvier 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Stapledon retourne en Europe dans quelques jours et reviendra dans 3 mois fonder ici sa position comme agent de Holt et d'autres grands armateurs pour faire le nécessaire à leurs steamers sauf le charbon et distribuer les envois de thé sur l'Europe et surtout sur la Russie par Odessa. C'est une affaire énorme et Stapledon et ses amis en ont assez à faire sans songer au Canal... »
De [Hypolite Worms], Bordeaux, à Hte Worms Cardiff : « Alexandrie. Fédérico Pacha, directeur en chef de la Compagnie Khédivié se trouve actuellement en Angleterre et a l'intention de passer des contrats de charbon. Van Lennep me dit qu'il a pris note de notre maison. L'ancienne Compagnie Azizié, fondée sous les auspices du gouvernement égyptien, a été liquidée et c'est la Khédivié, administration indépendante de tous les ministères égyptiens, qui a pris la suite des affaires. On dit que cette Compagnie dirigée par des Européens veut se libérer de la routine du pays. J'écris à Schacher à Londres de se procurer l'adresse de Fédérico Pacha et de lui faire des offres d'accord avec vous, Josse et Pring. Mettez-vous donc en rapport avec Schacher pour qu'il cherche à traiter une affaire avec cette Compagnie. »
6 février 1871
Au ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marché pour la fourniture de 10.000 tonnes de charbon à effectuer à Cherbourg avant le 1er mai 1871.
10 février 1871
A Scipion Salvi, Paris : Accuse réception de lettres expédiées par ballon et d'une lettre de lui du 4 et une autre de même date du fils de M. Worms, celui-ci lui annonçait qu'il allait se mettre en route pour Bordeaux.
16 février 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « Dès que la paix sera signée, vous n'aurez pas assez de matériel pour enlever toutes les marchandises qui afflueront à Bordeaux, c'est à vous à diriger sur ce port toute la flotte, car Hambourg aura aussi beaucoup de fret. »
22 février 1871
A Hte Worms Port-Saïd : « Goudchaux est ici (Bordeaux) depuis deux jours, dès que la paix sera signée, il sera à ma disposition et je compte l'envoyer de suite en Angleterre pour visiter les armateurs. Pour le mettre bien au courant de sa besogne future, je lui fais lire votre correspondance de plusieurs mois. » Certains de nos concurrents ont un gros avantage sur nous pour le charbonnage. Nous avons l'intention de faire quelques arrangements avec M. Burness ou autres maisons ayant des dépôts à Gibraltar, Malte, Aden, Pointe de Galles, nous serions ainsi capables de donner des prix pour toute la traversée.
De [Hypolite Worms], Bordeaux, à Hte Worms Cardiff : « Voici ce que m'écrit ma Maison de Port-Saïd. "Je vous écris, dès la réception de la présente, de vouloir bien écrire une lettre spéciale à M. Staniford lui annonçant la prochaine visite de M. Stapledon, l'agent de Holt et d'autres maisons des plus influentes de Liverpool. M. Stapledon désire causer avec votre agent de Cardiff pour le choix des charbons à m'expédier. Il désirerait entre autres s'assurer des charbons de la mine Dowlais. Recommandez à Staniford les plus grands soins à satisfaire M. Stapledon." [...] Vous comprendrez toute l'importance qu'il y a à contenter M. Stapledon qui représente des clients si considérables et je compte qu'il aura toute satisfaction de la visite qu'il doit vous faire. »
De Geo & A. Herring & Cie, Londres, à Bordeaux : « We find that Mrs Cory Brothers & Mrs Lambert & Co. have a great advantage over us in coaling the steamers here, which, by getting them a first introduction, frequently ensure to them the coaling at Gibraltar, Malte, Port-Saïd, etc. Under such circumstances, we have it in contemplation to enter into some combination with Mrs Green & Holland, who coal steamers here, and with Mrs Burness or some other house having depots at Gibraltar, Malta, Aden, Galle, etc. We would be able to quote for the whole passage and apportion any orders we get to our different stations. Under such an arrangement, an agency charge at Port Saïd will be a great obstruction, seeing that there would be no provision for such an item elsen where. » Cet extrait provient d'une lettre dans laquelle il est dit : « Je compte aller sous peu à Londres et prendre toutes les mesures nécessaires pour la reprise plus régulière et plus active de vos affaires. »
28 février 1871
A E. Cheron, 38, rue des Écoles, Paris : En réponse à sa demande lui remet proposition pour fournitures de charbons (et affrètements) à l'association de consommateurs de charbon à Java.
2/4 mars 1871
Mouvement général des entrées à Port-Saïd en 1870 : 791 vapeurs, dont 2 hollandais faisant un tonnage de 410, sur un total de 767.168 tonnes.
7 mars 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « "Blanche" a déjà quelques marchandises à bord pour Hambourg, il partira certainement mardi 14... Il va nous falloir un autre navire pour Hambourg. »
De [Hypolite Worms], 15, allée des Chartres, à Bordeaux, au ministre des Finances, Bordeaux : Transport des prisonniers français à rapatrier de Hambourg au Havre. « Comme suite à l'entretien que j'ai eu hier l'honneur d'avoir avec vous, je viens vous dire que, comme le transport des prisonniers français à rapatrier doit s'effectuer de Hambourg au Havre et non à Bordeaux, je suis prêt à entreprendre cette opération pour un nombre d'hommes qui ne serait pas moindre de 10.000 au prix de 45 F par tête aux conditions de la charte-partie que j'ai eu l'honneur de vous remettre, en me réservant toutefois la faculté, pour le cas où mes propres bateaux à vapeur ne suffiraient pas à ce transport, d'avoir à me servir de mes bateaux naviguant sous pavillon anglais. »
H. Worms avise ses correspondants qu'il compte être de retour à Paris le 12 mars.
9 mars 1871
A Hte Worms Port-Saïd : « Goudchaux va aussi s'installer à Londres et j'espère avec les instructions que je vais lui donner qu'il verra les armateurs pour l'Inde et la Chine et saura vous ramener les affaires qui vous ont échappé et vous procurera de nouveaux clients. »
Son adresse à Londres est chez Geo & A. Herring & Co., 9, Gracechurch Street B.C.
Hte Worms Port-Saïd est en correspondance avec Holt.
10 mars 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « J'ai été appelé à Suez il y a quelques jours pour m'entendre avec le capitaine Chitty, agent de la Marine anglaise, pour le renouvellement du contrat avec l'Amirauté pour la fourniture aux transports. Le contrat doit finir fin courant. Notre concurrent, Mitrovich, a mécontenté tout le monde. Je suis revenu à Alexandrie pour voir le capitaine Willoby et j'ai rendez-vous avec lui pour demain. Il est probable que l'Amirauté va se déterminer à faire passer ses transports par le Canal. Dans ce cas, les fournitures auraient lieu à Port-Saïd. C'est une consommation de 1.500 à 1.600 tonnes par mois. Je pense qu'il serait utile de faire d'actives démarches en Angleterre pour obtenir cette fourniture. »
12 mars 1871
Le courrier est encore daté de Bordeaux et signé H. Worms.
14 mars 1871
Le courrier est daté de Bordeaux mais signé "Élie Baudet". Un télégramme dit que H. Worms est à Londres et effectivement une lettre lui y est adressée. H. Worms s'est rendu immédiatement à Londres en raison de l'importance qu'il attache à ce voyage pour la reprise de ses affaires, mais doit rentrer sous peu à Paris.
Du 16 mars à Bordeaux, le copie de lettres saute au 10 avril à Saint-Germain-en-Laye.
Vers le milieu du mois de mars, Henri Goudchaux quitte Paris pour Londres.
16 mars 1871
De MM. Oolgardt et Brunier, agents de transit, Amsterdam : Depuis l'ouverture du Canal de Suez, une compagnie s'est constituée en Hollande pour relier ses colonies des Indes orientales à la mère patrie. Le service commencera avec 4 grands vapeurs de 3.000 tonneaux chacun. Le premier partira d'Amsterdam le 1er mai 1871.
21 mars 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Marine anglaise. Il paraît décidé qu'au mois d'octobre prochain, elle fera prendre à Port-Saïd les charbons nécessaires à ses steamers transportant les troupes. Je crois que votre Maison est mieux vue à Londres que Cory Bros. Le capitaine Chitty de Suez me l'a dit. Vous êtes bien coté. »
22 mars 1871
A Henri Goudchaux, Londres : « Restez avec Herring et avec leur appui près des armateurs, faites votre tournée dans les divers ports... certainement vous devrez réussir à ramener les armateurs qui nous ont quittés. » H. Worms l'a blâmé au début de la lettre d'une visite faite à Burness avec Herring, et au cours de laquelle, semble-t-il, il a été fait allusion à une entente... « Votre visite avec Herring chez Burness ne répond en aucune façon à ce qui pouvait convenir à la maison de Port-Saïd. Je viens de rompre une entente avec Bazin ce n'est pas pour en conclure une avec des hommes que je connais à peine et qui s'imaginent que si je viens à eux c'est que je me trouve embarrassé d'agir seul... Je veux conserver toute ma liberté et travailler seul dans l'intérêt de la maison de Port-Saïd. S'il convient à M. Burness d'utiliser les services de cette maison je suis tout disposé à le faire, comme de mon côté, je ne demande pas mieux de m'adresser à Burness, en traitant avec les armateurs, de leur adresser dans les divers ports les prix auxquels je leur trouverai le charbon. Mais je ne veux pas d'engagement écrit. Si Burness veut me donner des prix aussi avantageux que d'autres vendeurs, je suis disposé à lui donner une préférence, sinon vous devrez vous entendre avec d'autres. »
23 mars 1871
A Geo & A. Herring & Cie, Londres : « Port-Saïd. Mes agents m'écrivent qu'il est probable que l'amirauté anglaise va se déterminer à faire passer ses transports par le canal de Suez. Dans ce cas les fournitures auraient lieu à Port-Saïd ; c'est une consommation de 1 500 à 1 600 tonnes par mois. S'il doit en être ainsi il serait utile de faire d'actives démarches à Londres pour obtenir cette fourniture. Je vous autorise à offrir 33/ à Port-Saïd et 46/ à Suez. »
25 mars 1871
Date de la première proposition de James Burness & Sons. Elle fut remise à H. Goudchaux pour transmission.
27 mars 1871
De Hte Worms Port-Saïd : P&O « Il nous semble à peu près décidé que la Compagnie ne tardera pas à venir s'installer à Port-Saïd. Un de ses directeurs, M. Sutherland (à ne pas confondre avec le duc) est arrivé ici et dans un temps qui n'est peut-être pas éloigné... les vapeurs transiteront. Le moment est très favorable pour faire des propositions à la P&O de nous charger à prix fixe de la fourniture de charbons à tous ses vapeurs (lui faire ressortir tous les avantages qu'elle pourrait en tirer ; nous lui éviterions ainsi un dépôt, des magasiniers, des déficits, des manutentions, du matériel, des préoccupations de toutes natures... La Compagnie P&O est, je crois, un peu jalouse de la ligne Holt... cependant les raisons qui ont déterminé M. Holt à nous charger de la fourniture de son charbon accroît le même résultat avec la P&O Faire des efforts pendant que M. Goudchaux est en Angleterre. Aurons plus de chance de réussir. En attendant que la P&O se décide a changer son siège en Égypte et à s'installer à Port-Saïd, M. Goudchaux peut aussi faire des propositions pour des voiliers directs à destination de Suez. La Compagnie aura avantage à s'adresser à vous... Vous ferez toujours mieux que Burness ; nous pourrons payer à Port-Saïd les frais de transit des voiliers et éviter à la P&O l'ennui de faire payer sur télégramme ; les voiliers perdront moins de temps à Port-Saïd s'ils ont une maison qui s'occupe d'eux. »
30 mars 1871
D'Henri Goudchaux, Londres : « James Burness & Sons sont encore revenus à la charge au sujet d'un arrangement mais toujours sur la même base. Et devant notre refus, il est probable qu'ils vont faire quelque chose avec Wills Manché & Cie ou établir une maison eux-mêmes quoique cela ne paraisse pas leur aller du tout en ce moment. »
31 mars 1871
D'Henri Goudchaux, Londres : « MM. Herring ont eu la confirmation de ce que j'avais appris, à savoir que Lambert a un contrat pour 3 ans pour la fourniture du gouvernement à Port-Saïd. Seulement il paraît que l'amirauté n'a pas d'engagement à Suez. » H. Goudchaux demande si la Maison consentirait à traiter à 46/-. Il pense voir Mac Cullock, l'acheteur de l'amirauté, d'ici quelques jours. « Les ventes à Suez pour la Royal Navy sont nulles. » Il écrit par ailleurs : « Comprenez bien que si je vous fais ces observations, il n'y a chez moi aucune arrière-pensée d'intérêt personnel... Je ne désire rien tant que de vous rendre service. Ce que j'en fais est uniquement dans l'intérêt de la Maison de Port-Saïd, qui a devant elle une concurrence acharnée et qui, je crois, serait mieux servie en Angleterre par un Anglais que par moi. Je sens qu'il y a là une difficulté que, avec toute l'activité que je désire et crois pouvoir mettre à votre service, je ne pourrai surmonter, et je préfère vous le dire de suite plutôt que d'attendre que vos intérêts en aient souffert. »
4 avril 1871
A partir de cette date, les lettres sont datées de Saint-Germain-en-Laye, rue Napoléon n°4.
5 avril 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : L'adresse de Geo & A. Herring & Co. est 9, Gracechurch Street Londres.
A E. Polonceau, inspecteur en chef de la Compagnie des Chemins de fer de la Turquie d'Europe, Constantinople : « L'insurrection actuelle de Paris ayant interrompu les communications postales, j'ai été obligé de transporter provisoirement mes bureaux à Saint-Germain-en-Laye. »
Du 8 septembre 1870 au 13 mars 1871 et du 15 mars 1871 au 10 avril 1871, les lettres sont signés par Lucien Worms et M. Salvi, ensemble, sans indication du lieu d'expédition.
[13] avril 1871
A Jules Goudchaux, Nancy : « En présence des événements actuels j'ai transporté mes bureaux à Saint-Germain-en-Laye, 4, rue Napoléon. Jusqu'à nouvel avis de ma part, veuillez m'y adresser vos lettres. »
De Saint-Germain-en-Laye, Henri Goudchaux, Londres : « Amirauté. M. Rosseeuw m'écrit qu'il paraît décidé qu'au mois d'octobre prochain, l'Amirauté fera prendre à Port-Saïd les charbons nécessaires à ses steamers transportant des troupes. Il me dit que ses concurrents à Port-Saïd se remuent mais que la fourniture n'est encore donnée à personne. Il ajoute que Metrowich est déjà déconsidéré auprès des agents de la Marine anglaise à Suez et à Alexandrie. D'après les renseignements qui vous ont été fournis, il résulterait que Lambert Metrowich aurait la fourniture pour 3 ans. Ne vous aurait-on pas trompé ? Affaires en général. Je regrette beaucoup que vous n'ayez pas encore commencé les voyages dont nous étions convenus. Vous allez vous faire devancer par vos concurrents et votre indécision sera cause que vous ne rendrez pas à ma Maison de Port-Saïd les services et résultats qu'elle attend de vous d'après ce que je lui ai dit sur votre compte. »
15 avril 1871
D'Henri Goudchaux, Londres : « Le contrat de Lambert est pour 3 ans avec la faculté usuelle de résilier au bout d'un an ou en prévenant 6 mois à l'avance (l'un des deux). Seulement Mac Cullock m'a dit que le gouvernement n'avait pas l'intention de résilier, étant content de Lambert. »
18 avril 1871
D'Henri Goudchaux, Liverpool : « Vous pouvez compter sur cet armateur qui est tout ce qu'il y a de plus considérable ici. Il est très content de notre maison de Port-Saïd et des charbons qu'elle lui fournit... Cependant après avoir fait part d'une réclamation, il m'a dit qu'en somme il est content mais m'a prié de recommander à Cardiff la qualité du charbon... Pour votre gouverne la plupart de ces armateurs, Holt entre autres, menacent de ne plus prendre dans le Canal que le strict nécessaire et d'augmenter à Malte où le charbon ne coûte que 27/-... Rathborne Bros. également très satisfaits, d'ailleurs suivant M. Holt, M. Stapledon est allé s'établir à Port-Saïd comme agent de Holt et de Rathborne et la maison de Port-Saïd devra s'appliquer à lui donner toute satisfaction car tout dépendra de lui et ses avis seront suivis par ces deux maisons ici. En somme, je suis très satisfait de ma visite ici. Votre position y est supérieure à celle de n'importe lequel de vos concurrents : votre nom y est mieux connu et m'a procuré partout un accueil sympathique ; vous avez la clientèle des armateurs les plus considérables et les plus influents, sauf un, qui le regrette et sera, je crois, content de trouver une occasion de venir à vous. »
18-19 avril 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « "Achille" de Holt est passé ce matin... M. Stapledon, qui est arrivé ici par ce vapeur, a payé lui-même les frais de transit, remorquage et nous voilà réduits pour cette maison au rôle de simple charbonnier. M. Stapledon me dit que M. Holt et ses amis sont très mécontents de Smith de Malte... Il nous offre une consommation assurée si vous voulez établir là une succursale de Port-Saïd. Il y a tant de choses à dire pour et contre ce projet que je me réserve de vous le présenter de vive voix à mon prochain voyage en France. »
Caractère de Stapledon : Presque illettré, galant homme, très intelligent, très dévoué aux intérêts de Holt mais emporté et très susceptible. A deux reprises ce trait de caractère se manifestera contre la maison Worms : prix coté par Staniford (mai 1871) et visite de Henry Josse à Liverpool (13 décembre 1871). Port-Saïd aura de grandes craintes à ce moment.
25 avril 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « "Emma" est arrivé de Hambourg avec un fret de... y compris un lot de moutons logés sur le pont. »
26 avril 1871
De Saint-Germain-en-Laye, à Henri Goudchaux, Londres : « Nous sommes bien représentés à Liverpool où nous tenons la corde, je compte que MM. Breeze & Cie réussiront à obtenir... Nous sommes moins bien placés à Glasgow où les Bazin occupent la place. Vous vous occupez de rattraper la clientèle de Mac Grégor. »
28 avril 1871
De Saint-Germain-en-Laye, à F. Mallet & Cie, Le Havre : « Nous sommes d'accord sur la décision arrêtée entre nous de traiter de l'achat du steamer "Président", mais je désire que vous ne dépassiez pas le chiffre de deux cent cinquante mille francs (250.000). [...] Avant même de terminer cette acquisition, je désire attendre que les tristes circonstances, qui pèsent sur notre malheureux pays, aient fait place au retour de l'ordre dont nous avons tant besoin. Bornez-vous donc pour le moment à attendre que M. Benoît Champy, qui connaît vos intentions, vous témoigne le désir de traiter de cette vente. »
2 mai 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Amirauté anglaise. Les renseignements de Herring et de Goudchaux confirment bien ce qui m'a été dit dernièrement à Suez, mais, enfin, le contrat va bientôt expirer et peut, en tout cas, être résilié tous les six mois. C'est une grosse affaire. M. [Lab.] devra voir à Londres avec Herring et Goudchaux s'il n'y a pas moyen de faire jouer quelque grosse influence en notre faveur. »
2/3 mai 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Je reçois la visite du représentant ici de M. Holt. Nom : Stapledon et il me montre un paragraphe de la dernière lettre de M. Holt, ainsi conçu : Le manager de M. Worms à Cardiff me propose le charbon à Port-Saïd à 33 shillings à bord... Voici le commentaire de M. Stapledon : aux yeux de son chef il encourt deux espèces de reproche : ou bien lui, Stapledon, est un maladroit qui, il y a trois mois, à Port-Saïd, a fait des arrangements avec M. Rosseeuw et consenti à payer 33/6 le charbon qu'un autre agent de M. Worms vient offrir à 33/ à M. Holt à Liverpool. Ou bien lui, Stapledon, s'est entendu avec M. Rosseeuw pour facturer à Holt à 33/6 et lui, Stapledon, met dans sa poche les 6 pence ainsi escamotés. M. Stapledon, qui est un galant homme, fort intelligent, est tout simplement furieux contre moi : il suppose ou peut supposer que je lui ai joué un mauvais tour. J'étais dans d'excellents termes avec lui et aujourd'hui je vois facilement à son attitude froide et sérieuse avec moi qu'il est profondément blessé. Il me demande d'écrire par ce courrier à M. Holt... Je vais adresser cette lettre dans laquelle... je maltraiterai M. Staniford disant... qu'il s'est mêlé d'affaires dont je ne l'ai nullement chargé... La première visite de M. Labosse... doit être pour M. Holt et il doit employer tous les moyens pour annuler le détestable effet produit par Staniford sur l'esprit de MM. Holt et Stapledon. Si la clientèle de M. Holt et de ses amis nous échappe, il ne reste plus qu'à liquider la maison. Le nombre des steamers de cet armateur va toujours en augmentant et, avant la fin de l'année, ils auront ici, aller et retour, un mouvement de deux navires par semaine... Etant leur fournisseur je jouirai de leur très grande influence sur la Compagnie qui attache à cette ligne une bien autre importance qu'aux Messageries ou à la Peninsular. Cette ligne seule paiera plus de 2 millions de francs de droits de canal par an. »
3 mai 1871
De Saint-Germain-en-Laye, à Hte Worms Port-Saïd : « « Les Lambert et Metrovich sont mieux placés que nous près des armateurs et leur clientèle s'accroît pendant que la nôtre décline. Je suis disposé à faire des sacrifices... Je pense à m'établir à Malte pour les battre en brèche, c'est de là que partent les vapeurs avec les capitaines bien disposés en leur faveur. »
5/6 mai 1871
D'Henri Goudchaux, Londres : « Peninsular & Oriental Cy. Voici la lettre, à retourner s.v.p., que m'adresse M. Miller au nom de M. Allan. Évidemment on ne tient pas à faire ma connaissance ; en tout cas il y a une promesse de ne pas traiter sans nous appeler dont nous pouvons prendre note. Je persiste à croire que la P&O ne songe nullement pour le moment à passer par le Canal ; tous les armateurs se plaignent du mauvais état du Canal, nombre de vapeurs y échouent, abîment leurs hélices et, de plus, on parle de difficultés où serait la Compagnie, des probabilités d'un achat par une combinaison anglaise et je crois que la P&O attendra encore un peu avant de faire ce changement. ["Dear Sir, I have been requested by Mr Allan to acknowledge receipt of your note of 1st inst. covering letter of introduction from Mr G. Pritchard, and to inform you that should it be contemplated for this Company's steamers to proceed through the Canal, timely, notice will be given you, so that you may be enabled to make your offer for the regular supply of all coals required at Port-Saïd."] Great Northern Telegraph Cy. J'ai le plaisir de vous annoncer que nous aurons les deux vapeurs de cette Compagnie, le "Great Northern" et l'"Afrika" ; c'est Burness qui a pris l'affaire et nous la donne. Il aura sans doute sacrifié une portion des 6 d que vous lui payez. Je suis dans de très bons termes avec les Burness ; nous nous entendons ensemble et tant qu'ils n'auront pas d'agent à eux, je ne crois pas qu'ils fassent avec d'autres qu'avec nous. »
6 mai 1871
De Saint-Germain-en-Laye, à Henri Goudchaux, Londres : « Louis Merton. J'apprends avec plaisir que vous avez obtenu la consignation de son vapeur "Avon" qui va partir dans quelques jours via canal de Suez. Great Northen Telegraph Cy. MM. Herring & Cie me remettent copie de leur correspondance avec MM. Burness & Sons pour la consignation à ma maison de Port-Saïd des vapeurs "Great Northen" et "Africa" de cette Compagnie. Donald Currie vous a chargé de me dire qu'il a à se plaindre de ma maison de Bordeaux et qu'il va peut-être cesser ses relations avec elle. »
7 mai 1871
De Saint-Germain-en-Laye, à Valéry de Marseille, Hôtel Strand, Golden Grosse, Londres : « Ensuite de l'entretien que j'ai eu le plaisir d'avoir avec vous hier à Versailles, je viens vous rappeler que mon agent à Londres, M. H Goudchaux, est à votre entière disposition pour tout ce que vous pourrez avoir besoin. Ses relations avec les principaux courtiers de Londres le mettent à même de vous rendre de grands services pour l'affaire d'affrètement dont vous m'avez parlé. Il est très familier avec la langue anglaise, habitant l'Angleterre depuis quelques années, et il peut vous être très utile dans la discussion des articles de chartes-parties pour les affrètements que vous voulez conclure. Son adresse à Londres est chez MM. Geo & A. Herring & Cie, 9 Gracechurch Street E.C. Je lui écris par ce courrier pour lui annoncer votre visite. »
8 mai 1871
D'Henri Goudchaux, Londres, à H. Worms, Saint-Germain-en-Laye : « Une des choses les plus importantes est la prompte expédition des vapeurs qui nous sont consignés, tous les armateurs sont en rapport ensemble, se disant combien de temps leurs vapeurs ont été à prendre leurs charbons, à passer dans le Canal et, il est essentiel que nos vapeurs ne mettent pas plus de temps que ceux de Metrovich et autres. Il va y avoir entre les vapeurs qui rapporteront les premiers thés une course (course sans aucun prix et simplement d'émulation) comme il y en avait une autrefois entre les clippers ; ce sera une question d'honneur d'arriver avant les autres. Dans ces conditions vous comprendrez dans quelle importance serait un retard de quelques heures... »
10 mai 1871
Entre F. Mallet & Cie, Le Havre, et H. Worms : « F. Mallet & Cie et M. Hypolite Worms ont reconnu l'utilité dans l'intérêt commun d'acheter encore un nouveau steamer, ils sont convenus de ce qui suit : F. Mallet & Cie sont autorisés à acheter le steamer français "Président" à la Société des chantiers et ateliers de l'océan, à laquelle il appartient et ce, dans les conditions ci-après indiquées. Le prix d'achat ne devra pas dépasser 270.000 F. Cette acquisition sera faite deux tiers pour M. Hypolite Worms personnellement et un tiers pour la société F. Mallet & Cie. »
12 mai 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « "Président". Vous avez terminé l'achat de ce bateau moyennant 270.000 F payables. Vous devez signer l'acte aujourd'hui et remplir les formalités de douane. Je vous adresse sous ce pli la lettre que vous me demandez vous donnant les pouvoirs de faire le nécessaire pour mes 2/3. »
"Président" : Iconographie.
14 mai 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « "Président". Je vais faire le nécessaire auprès du ministre du Commerce afin d'obtenir l'autorisation de changer son nom en celui de "Franchetti" en souvenir de mon malheureux gendre. »
15 mai 1871
De Saint-Germain-en-Laye, au ministre du Commerce, Versailles : « J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que je viens d'acheter pour les 2/3, conjointement avec MM. F. Mallet & Cie pour l'autre tiers, le steamer "Président", attaché au port du Havre. D'accord avec mes intéressés qui le déclareront à M. le directeur de la douane du Havre, je viens vous demander M. le Ministre de vouloir bien m'accorder l'autorisation de changer le nom de ce steamer auquel je désire donner celui de mon gendre, M. Franchetti, commandant des éclaireurs à cheval de la Seine, qui a succombé glorieusement pendant le siège de Paris. Persuadé, Monsieur le Ministre, que vous ne me refuserez pas ce souvenir donné à la mémoire de mon infortuné gendre, je vous serai très reconnaissant de vouloir bien écrire à M. le directeur de la douane du Havre pour l'autoriser à changer le nom de "Président" en celui de "Franchetti". »
18 mai 1871
De L. Labosse, à Édouard Rosseeuw : Lui annonce qu'il est enfin arrivé à Port-Saïd. « Monsieur Worms a la ferme volonté de faire de Port-Saïd une grande maison, il est disposé à tout, même à des sacrifices pour arriver à ce but et il est certain qu'avec de la persévérance nous y arriverons. »
24 mai 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Inclus extrait du Shipping Gazette du 5 courant sur lequel j'appelle toute votre attention. Il en résulte que la P&O ferait passer désormais ses steamers par le Canal ; elle commence déjà, mais la marche régulière commencera en octobre, me dit-on. Je ne sais pas quel parti elle prendra pour ses approvisionnements de charbon mais voilà une affaire que Goudchaux doit surveiller incessamment. Nous sommes en bons termes ici avec les agents Kelloc à Suez, Roberts à Alexandrie auxquels je rends de temps à autres quelques petits services pour leurs steamers mais c'est à Londres que l'affaire doit se traiter... Si Goudchaux réussit à emmancher une affaire, il faudrait pour éviter bien des difficultés qu'on envoyât ici un projet de contrat bien précis arrêté par la Compagnie et que je retournerais avec mes observations. »
25 mai 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « "Président" est parti de Bordeaux directement pour Hambourg faisant un fret de sortie de 17.600 F. »
28 mai 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Terrains. « Enfin Daubrée m'a jeté à la tête le terrain de Charenton, le plus beau lot de Port-Saïd. Labosse vous expliquera ce que c'est ; la Compagnie voulait F 75 au mètre pour le tout - je suis sur que, avec une offre ferme de 50 francs peut-être au-dessous prenant le tout, je traiterai l'affaire. 1.800 métrés francs : 90.000. »
31 mai 1871
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « "Marie" est parti pour Anvers le 28 courant avec 1 100 tonnes de fret. Je ne m'explique pas la résistance que vous mettez à suivre exactement les instructions qui vous sont données par Mallet si cela continue de la sorte, il est certain que MM. Mallet consigneront leurs bateaux à une autre maison que la vôtre. »
3 juin 1871
H. Worms écrit à ses correspondants de lui adresser à l'avenir leurs lettres à Paris.
8 juin 1871
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : PLM. « Je crois pouvoir faire accepter à cette Compagnie un marché de 50/60.000 traverses à condition que vous puissiez livrer toute cette quantité d'ici à 3 mois. »
Le royaume des Pays-Bas a inauguré le service de la flotte qu'il avait préparé pour l'établissement des communications à vapeur entre les ports hollandais et les îles de la Sund (sic). Suit reproduction de l'annonce parue à ce sujet dans les journaux anglais : « Communications régulières par steamers entre la Hollande et Java (via Canal de Suez) environ toutes les six semaines. Conformément au contrat passé avec le gouvernement néerlandais, la neuve, très puissante et magnifique flotte à vapeur de la Dutch Steamship Company Nederland se compose des navires suivants : Willem III, Prins van Orange, Prins Hendrik, Conrad. Le steamer Willem III... partira de Nieuve Diep (?) pour Batavia le 15 mai.
Un sinistre en mer : conformément aux termes de son programme, le Willem III s'était mis en mer le 15 mai, se rendant à Java par le Canal de Suez... Un terrible sinistre est venu l'arrêter dans sa route. En voici le récit d'après le Siècle : « Le magnifique bateau à vapeur, le William III, le premier que la nouvelle compagnie hollandaise pour la navigation avec Java avait fait partir pour cette colonie a pris feu sur la côte d'Angleterre et est devenu la proie des flammes... »
12 juin 1871
Au Chemin de fer du PLM, Paris : Offre pour la fourniture de 55/60.000 tonnes de traverses ci-dessus avant le 15 septembre en gare de Cette [Sète].
14 juin 1871
D'[Hypolite Worms] - Hte Worms Port-Saïd : « Compagnie du Canal. Le président a échoué en Angleterre dans sa tentative d'emprunt. Depuis quelques jours les échouements dans le Canal deviennent plus fréquents comme aux plus mauvais temps des débuts ; les procès vont pleuvoir de tous côtés ; je vais en avoir pour ma part 2 ou 3 à soutenir contre la Compagnie. Coste. Ne doit pas rester longtemps à Port-Saïd. Graines de coton. Stapledon s'engagerait à me prendre, rendue à Port-Saïd, le long de ses steamers, sous palan, toute quantité quelconque que je pourrais lui livrer à £ 6 ou £ 6/10, la tonne anglaise, et il fournirait les sacs nécessaires. La Compagnie du Canal entrave de plus en plus les moyens de transport par son entremise. "Séphora" ou autre équivalent. Depuis que je me suis mêlé des affaires turques, je suis convaincu qu'un steamer, portant 5 à 600 tonnes de marchandises, outre son charbon, laisserait des bénéfices considérables au bout de l'année. Le commerce des charbons avec Djeddah nous assurerait probablement un très beau bénéfice. Nous trouverions sur la côte d'Abyssinie une grande quantité de café et autres produits et des bestiaux à vils prix. M. Stapledon approuve tout à fait l'idée. Matériel. J'ai acheté à Alexandrie 2 mahonnes et un remorqueur [portant] une citerne à eau douce avec une machine pour élever l'eau dans les navires ; machine mue par la vapeur et pouvant délivrer 30 tonnes d'eau en moins de deux heures. Je songe à acheter comme magasins flottants deux grandes mahonnes de transit. »
17 juin 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Terrains. « Quand je parle d'acquérir "Charenton" tout entier, j'entends le terrain nu à 50 francs ou au-dessous, la Compagnie restant libre d'enlever à ses frais, toutes les constructions. Si cependant elle voulait les céder telles quelles pour 10 à 12.000 francs en sus du prix convenu pour le terrain ce ne devrait pas être un obstacle. On me dit vaguement que cela a dû coûter 25 ou 28.000 francs. »
17/18 juin 1871
D'Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd (Suez and Port-Saïd Coal Depot, Ed. Rosseeuw & L. Labosse) : « Holt. Si à ce client important avec Rathbone et autres, nous pouvons ajouter partie des steamers des Harrisson, et rattraper Mac Gregor, je nous estimerai déjà fort heureux, surtout si nous conservons la Marine et reprenons la Compagnie I.S... Goudchaux a bien fait d'installer un agent à Glasgow. Malte. Stapledon est opposé à Malte, et Holt a donné à ses capitaines instruction de ne faire de charbon à Malte qu'en cas d'absolue nécessité. Ne nous pressons donc pas trop... Steamer "Séphora" ou autre... Vous me dites que vous ne voulez faire aucune ouverture avant d'avoir reçu ma demande positive. Je pense que ce mot ouverture s'applique à Monsieur Mallet. Quoi qu'il en soit, je ne puis aujourd'hui vous adresser aucune demande positive ; je dois agir avec prudence. Mais pour être prêt quand le moment très probable sera venu, je vous prie de faire dès à présent les ouvertures dont vous me parlez et de me répondre aux deux questions suivantes... »
D'Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd, à Lucien Labosse, Paris : « "Affaire turque". Vous voyez mon opinion bien arrêtée, sur ce point. Je ne veux plus traiter sur de pareilles bases, mais je vous conseille fortement de pousser votre voyage de retour jusqu'à Constantinople ; il y a certainement des affaire à faire pour Djeddah. Jusqu'à présent, elles se traitent au hasard avec toute l'imprévoyance turque et passent par des mains ignobles. Je pense qu'on peut mieux faire et que, appuyé comme vous l'êtes à Constantinople, vous devez réussir et régulariser le gâchis où le gouvernement turc patauge jusqu'à présent. Voici ce que je proposerais et ce que je désire obtenir : vendre et livrer à Djeddah, régulièrement par mois, 1.000 T de charbon ½ Cardiff, ½ Newcastle, sous palan. »
19 juin 1871
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : A l'occasion du départ de Monsieur Labosse de Port-Saïd, pour lui demander quelqu'un susceptible de diriger cette maison avec M. Rosseeuw et même seul. « Cette maison m'a déjà rendu des résultats satisfaisants et dans de bonnes mains est susceptible de développements considérables et d'un grand avenir. »
20 juin 1871
[Expéditeur et destinataire non précisés :] « Burness nous ont fait des ouvertures pour un arrangement avec eux. Nous les avions écoutés, mais conditions pas admissibles on n'arrivera à aucun résultat. »
[De] Geo & A. Herring & Co., Londres : « J'ai eu longue discussion avec Burness. J'en suis arrivé à conclusion que le présent statu quo ne durera pas beaucoup plus longtemps. Je peux me tromper sur la croyance que j'ai qu'une ligne continue à un avantage énorme sur un concurrent qui n'a qu'un seul dépôt... Cette proposition me conviendrait d'autant plus qu'elle m'est transmise par Herring eux-mêmes et que leurs intérêts n'y sont pas complètement sacrifiés. »
22 juin 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Marine française. Je suis allé hier voir Jacques à Versailles au sujet de son terrain de Suez et du contrat de charbons pour 1872. Pour la première affaire je vous remets copie de la lettre d'offre que j'ai, sur son conseil, adressé au ministre. Bien qu'il ait donné l'ordre d'évacuer ce terrain, je crois que ma proposition lui a convenu. Il est probable qu'il enverra ma lettre au commissaire général qui a succédé à M. Allemand, voyez-le donc à ce sujet. »
24 juin 1871
Au Chemin de fer du PLM, Paris : Accuse réception lettre du 23 acceptant jusqu'à concurrence de 50.000 la fourniture de traverses proposée par H. Worms le 12 juin. Avant le 15 septembre en gare de Sète.
Au président de la Compagnie napolitaine d'éclairage et de chauffage par le gaz, Paris : « Désireux de renouer avec votre Compagnie des relations qui ont toujours été à notre satisfaction réciproque tout le temps qu'elles ont duré, j'ai l'honneur, Monsieur le président, de vous soumettre une proposition pour la fourniture du charbon nécessaire à l'approvisionnement de vos usines de Naples, Palerme et Castellamare, pendant le cours de deux années à partir du 1er janvier 1872, ou plus tôt si cela vous convient. »
29 juin 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Depuis pas mal de temps nous avons de bons rapports avec MM. James Burness & Sons, une maison de Londres très honorable qui nous procure la consignation de certains vapeurs. Ils ont des dépôts à Gibraltar, Malte, Aden, Pointe de Galles & Singapour. Par cela même qu'ils peuvent offrir aux armateurs une suite continue de dépôts entre l'Angleterre et les Indes, se trouvent placés dans une position très avantageuse. Burness désireux d'ajouter Port-Saïd à leur liste nous avaient déjà fait des ouvertures pour un arrangement, nous les avions écoutés mais les conditions n'étaient pas admissibles on arriva à aucun résultat. » Le présent statu quo ne durera pas plus longtemps, les Herring penchent fortement pour que H. Worms fasse un accord avec Burness et transmettent les propositions. La proposition sourit à H. Worms, il consulte Port-Saïd.
De Hte Worms Port-Saïd : « Djeddah. J'ai écrit quelques mots à ce sujet à M. Labosse. Depuis j'ai reçu de Pring le renseignement suivant : à savoir que, avec un ordre ferme en main, il trouverait des steamers pour Djeddah à 45 ou 46/- la tonne, droits et frais du Canal à la charge du navire ; cela distance joliment les calculs que j'ai indiqués à M. Labosse, mais il faut dire qu'avec l'incurie turque et les pauvres ressources de Djeddah, la condition de débarquer 250 tonnes par jour serait un nid à procès ; surtout des vapeurs de gros tonnage ainsi affrétés arrivant tout à coup. Tandis qu'avec mon petit steamer, je pourrais délivrer régulièrement tous les quinze jours, une petite quantité de 500 tonnes, et à raison de 175 à 200 tonneaux par jour. Enfin, je préviens de cela M. Labosse pour le cas où il jugerait convenable d'aller à Constantinople. »
Juillet 1871
Henri Goudchaux est en Italie (Trieste) pour créer des relations commerciales.
1er juillet 1871
Au sujet de la navigation du "Séphora" en mer Rouge dont le but est de chercher à rendre l'agence de Suez plus productive en développant des affaires dans ce secteur.
5 juillet 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : "Joseph Straker". « Je suis en pourparlers pour affréter ce steamer pendant 2 ans pour mes fournitures aux Chemins de fer de l'Ouest à Dieppe. La quantité à livrer ne devant pas occuper ce bateau toute l'année, j'ai l'intention de me réserver l'option de le charger en charbon à vapeur pour Dieppe ou le Havre. Je pourrais vous le donner pour 6/7 voyages par année, veuillez me dire si cela peut vous convenir. »
De Hte Worms Port-Saïd : « Le gouvernement turc a fait avec le Lloyd autrichien des arrangements pour le transport de ses troupes et des approvisionnements nécessaires et je vois beaucoup de voiliers arrivant d'Angleterre avec charbon, fret direct pour Suez, les uns pour la Péninsulaire, les autres pour Mitrovitch. Il se trame certainement quelque chose pour la fourniture du charbon à Djeddah mais je ne vois rien que de très vague. Mon idée est toujours qu'il y a quelque chose d'important à faire à Constantinople et que M. Labosse doit y faire un tour le plus tôt possible. »
7 juillet 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Charenton. J'ai offert à la compagnie 50 F du métré carré y comprenant les constructions et bâtisses - on transmet mon offre par ce courrier à l'Administration du domaine. »
8 juillet 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd via Marseille : « Je sors de la Marine ; le directeur me dit qu'il ne peut pas vendre le terrain qu'ils ont à Suez parce que ce terrain est un don du vice-roi au gouvernement français. Seulement on vous permettra de vous servir de ce terrain comme dépôt sous la condition de fournir à la Marine à Suez au même prix qu'à Port-Saïd le charbon dont, par circonstances extraordinaires, elle pourrait avoir besoin à Suez. Si la chose vous convient dans ces conditions, veuillez me le dire et je la ferai régulariser ici. M. Bouscasse va bien et se rappelle à votre bon souvenir. »
10 juillet 1871
A Geo & Herring & Co., Londres : P&O « J'ai fait visiter les charbons de la P&O à Marseille. Ce sont des Cardiff et des Newcastle qui sont là depuis un an. La Compagnie les a fait offrir sans succès à toutes les compagnies. La consommation de Marseille étant peu importante à cause de la concurrence des charbons français, j'ai le regret de ne pouvoir vous faire aucune offre mais, comme je désire être agréable à la P&O, je me mets complètement à sa disposition pour vendre ces charbons pour son compte au fur et à mesure que les besoins se présentent. »
De L. Labosse, à Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Malte. L'arrangement avec Burness approuvé par Port-Saïd tranche la question, il est inutile de penser plus longtemps à y avoir une maison. L'arrangement avec Burness facilitera les rapports avec la P&O Burness est en excellentes relations avec cette Compagnie. »
De Hte Worms Port-Saïd : « Charenton. Monsieur Worms a fait une proposition d'achat du terrain de Charenton, on a consulté l'Administration du domaine et on attend la réponse. Je sais d'avance que rien ne pourra se conclure en Égypte avec [Belpré], mais après l'ouverture faite ici, l'affaire pourra être suivie et une bonne occasion saisie si elle se présente. »
11 juillet 1871
Au directeur général du matériel de la Marine, Paris : Transport des déportés de Brest à la Nouvelle-Calédonie. Renseignements divers et plan de l'installation en Angleterre à bord des navires destinés au transports. H. Worms propose d'affréter pour le compte de la Marine 2 ou 3 navires à titre d'essai et de les faire aménager par l'intermédiaire de Geo & A. Herring & Co., qui se sont toujours occupés de transports de déportés et d'émigrants. H. Worms s'est rendu à Londres afin d'étudier cette affaire. Les prisonniers ne sont pas encore condamnés. Il semble qu'il s'agisse de prisonniers faits à la suite des événements politiques de Paris.
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Compagnie des Charentes. « Vous pouvez faire à cette Compagnie une proposition pour 28/30.000 traverses, elle sera acceptée. La Compagnie est tout disposée à donner suite à votre ancienne proposition, s'il est toujours avantageux de la maintenir. »
13 juillet 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd, via Brindisi : « Je comprends que vous acceptez la combinaison proposée avec eux mais dans tous cas avant de rien terminer définitivement, j'attends votre lettre du 12. L'un des fils Burness est venu me voir hier. Il m'a dit qu'ils voyaient le grand développement que devait prendre la navigation à vapeur par le canal de Suez, que jusqu'ici ils s'en étaient peu occupés mais qu'ils étaient bien décidés à y donner toute leur attention et tous leurs soins. Ils reconnaissent qu'il y a beaucoup de concurrence. Quoique installés depuis longtemps et avantageusement connus dans leurs autres stations, ils ont été devancés, mais ils sont bien déterminés à disputer le terrain pied à pied et regagner ce qui a été perdu. Ils ont un excellent agent qui s'occupe spécialement de ces affaires et va constamment visiter les divers armateurs anglais qui envoient des steamers par le Canal. De plus ils feront eux-mêmes personnellement tous les déplacements nécessaires pour donner à leur agent toute l'assistance de leur influence. »
15 juillet 1871
A Geo & A. Herring & Cie, Londres : « M. Burness, qui était à Paris il y a quelques jours, m'a témoigné le désir de correspondre directement avec mes agents ; vous pouvez lui dire que je n'y vois aucun inconvénient et qu'il peut le faire quand il voudra. J'ai reçu une dépêche de Port-Saïd, approuvant en principe les nouveaux arrangements à intervenir avec Burness, j'attends une lettre qui m'est annoncée, avant de régulariser nos engagements. »
A Henri Goudchaux, Gênes : « La lettre de Port-Saïd m'avise ce matin que la Compagnie de bateaux à vapeur pour les Indes qui se formait à Trieste est maintenant organisée et ci-inclus un extrait du journal de Port-Saïd qui donne quelques détails. Quand vous serez à Trieste, veuillez vous occuper de cette affaire. Aussi une lettre pour vous qui me parvient ce matin. »
15/16 juillet 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Terrains Charenton - Réponse à la lettre de M. Worms du 7 juillet 1871. « Je note votre offre faite à la Compagnie. Si elle est acceptée telle qu'elle, je pense que ce sera un jour ou l'autre une bonne spéculation. »
De Hte Worms Port-Saïd : « Steamer. Nous sommes un peu bien loin du compte. Je ne puis payer que 9.000 F par mois, ne prenant à ma charge que le charbon, les droits de phares, pilotage, etc., en mer Rouge, laissant à votre charge les assurances, les réparations et entretien des navires, et à ces conditions, je trouverais mon affaire en Angleterre ; seulement je ne puis opérer qu'avec un navire français. Vous gagnez plus, je le comprends en ce moment, mais vous devez considérer que vous auriez 50 % dans les bénéfices du bateau en Égypte. Il faut considérer aussi que ce sera pour la maison de Port-Saïd un moyen de développement. »
18 juillet 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : Burness attendant l'arrangement à faire ont déjà commencé de travailler avec nous. Pour éviter toute perte de temps ils désirent correspondre directement avec Port-Saïd. H. Worms leur a dit qu'ils pouvaient le faire.
22 juillet 1871
A Geo & A. Herring & Cie, Londres : « Burness. Ma maison de Port-Saïd ayant accepté la proposition que vous m'avez suggérée pour de nouveaux arrangements à conclure avec Burness, je vous remets sous ce pli une lettre à son adresse que vous voudrez bien lui remettre après en avoir pris connaissance. » [Voir ci-après.]
A James Burness & Sons, Londres : « I have much pleasure to inform you that my house at Port-Saïd accept the arrangements to be made between us as mentioned to me by our mutual friends, Messrs G. & A. Herring & Co.. Mr Rosseeuw asks only to be authorised by you to offer for your account to all other steamers passing through his hands which have not been influenced by you coals at all your stations - Gibraltar - Malte - Aden - Pointe de Galles et Singapour, you allowing him 6 d per ton commission. Should the amount of commissions so earned by Port Saïd be to exceed the amound earned by you in London, such excess to be equally divided between you and Port-Saïd. I truly hope this proposed arrangement will be satisfactory to both of us and will work to mutual advantage. H. Worms fait remettre la lettre par Geo & A. Herring & Co.. »
23/24 juillet 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Déceptions commencent de la part de M. Stapledon. Selon mes entretiens avec lui, il devait me demander 3 à 4.000 tonnes du 5 au 10 juillet... Nous sommes le 24 juillet je n'ai encore livré que 175 tonnes. J'ai eu le crève-coeur de voir passer le... et le... ne pas me prendre une seule tonne, ayant fait leurs provisions à Malte... J'avais fait des préparatifs et loué du matériel dont les frais inutiles me restent sur le dos. Burness. Je crois que nous avons tout intérêt à nous entendre avec eux car ce sont des gens remuant. Cela nous évite surtout à Malte un établissement qui eut échoué sans doute par la seule raison que nous ne sommes pas Anglais... Nous sommes dans les meilleurs termes, moi et les agents de Suez et d'Alexandrie (de la P&O), c'est-à-dire que quand ces messieurs ont besoin de quelque chose à Port-Saïd ils me font l'honneur de s'adresser à moi et m'ont même acheté 3 tonnes de charbon il y a 8 jours pour leur petit remorqueur. Il y a loin de là à la fourniture de la Compagnie à Port-Saïd. Essayez donc de joindre l'influence de Burness à la vôtre. Steamer Port-Saïd. En présence des exigences de M. Mallet, je renonce à la location de "Séphora" au moins pour le moment. »
25 juillet 1871
Au directeur général de la Marine française, Paris : Proposition pour renouvellement du contrat fournitures charbon à Port-Saïd pendant 3 ans à partir 1er janvier 1872 résiliable annuellement au choix de la Marine.
A Georges Schacher Hte Worms Bordeaux : « Tout en partageant les sentiments patriotiques de M. Rosseeuw, je regrette qu'il ait écrit la lettre dont vous me parlez et j'écris dans ce sens à M. Cellier pour lui en témoigner mon regret car je suppose que c'est Cellier qui avait obtenu la consignation de ce navire. »
26 juillet 1871
A Georges Schacher Hte Worms Bordeaux : « Vous me feriez plaisir si vous pouviez me communiquer de suite le numéro de ce journal (Borsen Hall) qui parle de l'incident de ma maison de Port-Saïd avec les armateurs hambourgeois. » Il semble qu'il s'agisse de la consignation d'un navire allemand.
29 juillet 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Terrains Charenton. Je ne sais si vos propositions d'achat seront acceptées ou non, mais n'oubliez pas, je vous prie, que vous devez ne rien payer à la Compagnie qu'après main levée de toute hypothèque et avec acquiescement du Khédiv. Vous savez que nous sommes en présence d'un vendeur plus que véreux et déjà les porteurs d'obligations de Paris ont fait signifier au Khédiv à Alexandrie que tout ce qu'il avait acheté ou achèterait à la Compagnie, terrain, bâtiments, matériel, constituait le gage des obligations et que tout ce qu'il avait déjà payé ou payerait à la Compagnie était et serait mal payé. Je considère, et je ne suis pas le seul ici, la Compagnie définitivement perdue et l'affaire du Canal devra être prise par les gouvernements européens. Ce sera la seule solution qui puisse sauver les actionnaires et les obligataires. »
2/3 août 1871
A Hte Worms Port-Saïd : « Je vous adresse copie de la correspondance échangée avec Burness [par l'intermédiaire de Geo & A. Herring & Co.]. Ils considèrent la tâche comme difficile, mais sont décidés à suivre tous les steamers passant par le Canal et à faire tous les efforts pour vous amener des affaires. Ils ne pensent pas que vous puissiez faire beaucoup pour eux et ne semblent pas disposés à vous accorder la commission dont vous parliez. Ils comptent malgré cela sur votre coopération réciproque. » Geo & A. Herring & Co. envoient copie de sa lettre à Burness en suite de l'acceptation du désir de Burness de coopérer avec Hte Worms en ajoutant ses agences de Port-Saïd et de Suez sur leur liste générale de "stations". Ils relatent les conditions de l'accord (commissions) et les informent que H. Worms leur a fait savoir que sa maison de Port-Saïd accepte les arrangements. Reste quelques points de détails pour lesquels les Herring prient Burness de s'entendre directement avec Worms. Copie de James Burness & Sons, annexée à la lettre du 3 août, adressée à Hte Worms Port-Saïd : « We are duly in receipt of your favor of 22 July by which you inform us that you accept the arrangement submitted to you by Messrs Herring & Co. for our acting us your representatives here for the supply of coal by your house at Port-Saïd to steamers coaling there and at Suez ; we hope that the arrangement may prove mutually advantageous. There is no doubt we shall find it very uphill work, but we shall follow even steamers proceeding via the Canal, and no efforts will be spared to obtain business. We have talked over regulation of commission on any business your Port-Saïd house may be able influence to our friends at other ports with Messrs Herring, and they agree with us that in as much as we have called upon all our friends to [...] business they can to the other depots, you will in point of fact derive the benefit, whith great or small of the effort of all the others, besides which we have forwarded price and cards to our friends at the different ports in India and China, and think we may reckon upon their influence also, therefore you should work on the mutual principle for us. »
4 août 1871
A la Société de navigation à vapeur du Lloyd autrichien, Trieste : Confirmation de la vente que lui a faite H. Goudchaux (au cours voyage en Italie) de 36.000 tonnes charbon Cardiff en 12 mois du 1er août pour Trieste, Corfou, Raguse.
5 août 1871
A James Burness & Sons, Londres : « I duly received your favor of the 2nd inst. and am glad to see we have come to a satisfactory conclusion of our Port-Saïd & Suez arrangements. I agree with you and don't think my Port-Saïd House has much chance of influencing any orders for your other depots, but should it be the case you might perhaps allow them a commission. »
10 août 1871
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « La Compagnie du canal de Suez me communique la note ci-incluse et m'informe que le gouvernement de l'Inde est décidé à abandonner le chemin de fer de Suez à Alexandrie et à opérer ses transbordements au moyen de grands steamers transitant par le Canal... Je viens appeler votre attention pour que vous voyez avec Burness s'il y a moyen d'obtenir la consignation de ces steamers pour ma maison d'Égypte. »
12 août 1871
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « Port-Saïd. We have given MM. Burness & Sons the detailed information respecting the movements of our government transports which you were good enough to send us in your favor... and have conferred with them on that very important subject. We made an application to the Amiralty when Mr Goudchaux was here and we were sorry to learn on that occasion that a contract for the supplies at Suez had been made with Messrs Lambert & Co. and that it was considered expedient to draw the Port-Saïd supplies from the same source. We fear therefore your prospect of obtaining any of the business you referred to is not very encouraging ; but at the same time Messrs Burness have promised to enquire in the matter and we shall be most happy to give them all the assistance in our power. »
14 août 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « "Séphora". Je souhaite que M. Mallet trouve à le vendre 150.000 F mais, si je me décidais à acheter un vapeur, je suis bien sûr que pour 10.000 Livres, je trouverais en Angleterre un bateau tout à fait neuf et construit dans les meilleures conditions comme machine. Laissons donc de côté ce marché pour le moment ; cependant, je fais une offre, soit 125.000 F au lieu de 250.000 [ou 150.000 F]. »
15 août 1871
De Hte Worms Port-Saïd à James Burness & Sons : Compagnie péninsulaire et orientale. « Je suis heureux de voir les relations établies entre nos deux maisons et j'en espère de bons résultats. Il y a une grosse affaire sur laquelle j'appelle toute votre attention ; c'est la fourniture à Port-Saïd des charbons bientôt nécessaires à la P&O Cy quand elle aura épuisé ses stocks à Suez. Veuillez vous en entendre avec M. Worms de Paris et nos amis Herring de Londres. »
16 août 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Compagnie péninsulaire et orientale. « Vous nous parlez depuis quelque temps des démarches que Burness doivent faire avec Herring auprès de la P&O J'ai donc dû leur écrire dans ce sens, mais il est possible qu'en cela nous fassions fausse route. II est possible et probable que, lorsqu'elle s'installera définitivement à Port-Saïd, elle y aura son magasin de charbons, comme elle l'avait à Suez, elle y alimentera elle-même ses navires au moyen de ce dépôt. Dans ce cas, Worms et Burness se trouveront en présence, et chercheront à vendre en Angleterre ces charbons. Si au contraire la P&O ne veut avoir de stocks ici et approvisionner ses navires au moyen d'un fournisseur, comme font Holt et les autres, Worms doit se mettre sur les rangs pour être ce fournisseur à Port-Saïd, et pour obtenir cette fourniture a-t-il besoin de Burness ? Comme cette affaire est très importante, il serait bien d'effacer toute rivalité ; les deux maisons convenant que, quel que soit le mode d'approvisionnement choisi par la P&O elles partageront l'affaire. »
17 août 1871
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « Je vous adresse le relevé des livraisons de charbon faites aux steamers anglais à Port-Saïd du 1er juillet 1870 au 30 juin 1871 s'élevant à 12.741 tonnes. » Joint à la lettre : le relevé par nom et quantité des steamers anglais charbonnés et celui des commissions d'agence sur steamers pour la même période.
17/18 août 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Le Canal éprouve des difficultés, malgré cela j'ai avec beaucoup d'autres, bonne espérance dans le succès final de l'entreprise. Le matériel de la navigation à vapeur pour les Indes, la Chine et le Japon se transforme en Angleterre dont en ce moment, on construit à grand frais des steamers adaptés aux besoins de ce commerce. Les gens qui les font construire sont au courant de ce trafic et des immenses ressources qu'il offre, ils ont pour les guider l'expérience du Canal. Ce sont des gens qui agissent en connaissance de cause. La Compagnie a besoin d'emprunter 20.000.000 francs. Je suis en négociations avec Sir Edward Watkin et des capitalistes anglais pour lui procurer cette somme. Je ne sais pas si je pourrai y réussir. Sir Edw. Watkin est le M. Watkin que vous avez vu ici venir me proposer d'établir la maison de Grimsby et construire à Hull les steamers qui ont fait la Compagnie Anglo-French. »
22 août 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « "Président". Le ministre des Finances m'a répondu que, malgré tout son désir de rendre hommage à la mémoire de mon infortuné gendre il ne pouvait m'autoriser à changer le nom de ce navire, que la loi l'interdisait formellement. »
26 août 1871
Au Chemin de fer de l'Ouest : Proposition pour fourniture de 30.000 tonnes sur 2 ans soit 15.000 tonnes par an.
28 août 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Burness... c'est une maison très bien posée et d'une haute respectabilité avec de grandes relations. Leurs dépôts sont leur grosse affaire, ils ne peuvent faire autrement que de s'en occuper activement et en s'en occupant ils s'occupent forcément de Suez et de Port-saïd. »
29 août 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « "Henri IV". La maison à Port-Saïd à qui ce vapeur sera consigné est la maison Wills Manché & Cie, agent de la Compagnie Powell Duffryn... Il y a quelque temps une maison de Hambourg a expédié par le Canal un vapeur nouvellement construit qu'elle a baptisé le "Sedan" et qui est orné d'un aigle immense décapité. Le capitaine s'est adressé à ma maison qui a refusé catégoriquement de lui prêter son concours. MM. Bazin & Cie ont fait la même réponse et en désespoir de cause le capitaine s'est adressé à MM. Wills Manché & Cie qui se sont empressés de se mettre à sa disposition. »
De Hte Worms Port-Saïd : Compagnie péninsulaire et orientale. Port-Saïd verrait avec grand plaisir renouer des affaires avec cette Compagnie. « Franchement elle nous le doit bien, elle nous considère à Port-Saïd comme ses agents, chaque fois qu'un steamer doit arriver nous recevons des télégrammes, nous nous occupons du vapeur, nous télégraphions à Alexandrie et à Suez et nous avons enfin beaucoup de troubles et pas de profit car rarement nous fournissons du charbon. Amirauté anglaise. J'ai appris que la Marine anglaise aurait envoyé à la Compagnie les noms de vingt gros transports de guerre qui doivent transiter à travers le Canal dans les deux sens à partir d'octobre prochain jusqu'en février ; cela représente une consommation d'environ 6.000 tonnes de charbon (400 tonnes étant à peu près la moyenne de ce que demandent ces vapeurs). Il serait très intéressant d'avoir cette fourniture, et à moins que Mitrovitch ne fasse de grands achats de matériel, je ne vois que Coste ou nous assez bien placés pour faire face promptement à d'aussi importantes demandes. Mais j'ai peur bien peur que le contrat soit fait avec Mitrovich aussi bien pour Suez que pour Port-Saïd. »
2 septembre 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd, de Henry Josse : Compagnie I.S. « Nos négociations pour lui procurer un emprunt en Angleterre n'ont pas réussi. Aujourd'hui elle a émis 200.000 bons trentenaires au prix de 100 F à 8% l'an. »
Depuis quelque temps, Henry Josse signe souvent le courrier. H. Worms est à Villiers-sur-Mer.
5 septembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Les transports anglais vont se succéder à l'adresse de M[itrovich]. C'est là une belle et regrettable affaire, soit 8.000 tonnes par mois. »
6 septembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Terrain. « Le chef du domaine nous a dit que la Compagnie refusait de nous vendre son terrain Charenton au prix de 50 F le métré, parce que la Compagnie estime à 17 F le mètre carré les constructions faites. Ces constructions sont d'infectes baraques qui sont pour nous de nulle valeur. L'intention du domaine est de mettre le terrain à l'adjudication à une mise à prix qui est déjà bien supérieure à ce que nous avons offert. Je ne crois pas qu'à Port-Saïd on trouve acquéreur à des prix élevés cependant nous regrettons cet emplacement qui était bien placé et qui a de l'avenir, si Port-Saïd a de l'avenir. L'achat de Charenton étant impossible nous allons nous occuper de désigner un autre terrain, car il est impossible que nous puissions continuer à travailler dans notre bureau et à vivre dans notre maison. »
9 septembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « "Prince of Orang" de la Compagnie hollandaise a traversé Port-Saïd sans faire de charbon et a été adressé à l'agent ici du Lloyd autrichien, bien que par lettre échangée dans le mois de mai dernier, M. [Anslijh], l'agent supérieur hollandais à Alexandrie m'eut chargé de l'agence de cette Compagnie ; il est venu dans mon bureau, il y a 15 jours, me dire que la direction d'Amsterdam avait décidé que l'agent de la Compagnie ne pouvait pas être un marchand de charbon, je lui ai répondu assez lestement que j'étais surpris qu'on eut mis 2 mois à me faire connaître pareille détermination ; que du reste je ne la regrettais nullement et que je me bornerai volontiers à mon rôle de charbonnier. M. Anslijh m'a répondu qu'il pensait absolument comme moi et qu'il promettait tout son concours pour le faire obtenir la fourniture de charbon. Je n'en crois pas un seul mot car il m'est dit que ce Monsieur aime beaucoup les commissions et je ne lui en ai pas offert. » "Prince of Orang" est le deuxième navire expédié de Hollande, le premier, parti en juin a brûlé en mer.
11 septembre et octobre 1871
Deux marchés avec chemin de fer de l'Ouest :
- 25.000 tonnes Cardiff livrables en 2 années à Saint Malo, Brest et Cherbourg
- 30.000 tonnes charbon pour fabrication du coke en 2 années à Dieppe.
11 septembre 1871
Au Chemin de fer de l'Ouest, Paris : Accuse réception de l'acceptation de sa proposition pour 25.000 tonnes de charbon Cardiff livrables en deux années à Saint-Malo, Brest et Cherbourg, et de 30.000 tonnes charbon Brancepeth pour fabrication de coke en deux années à Dieppe. H. Worms accuse réception des deux marchés les 13 et 14 octobre 1871.
14 septembre 1871
De James Burness & Sons, Londres : Commissions à payer aux intermédiaires. Copie annexée à la lettre à Ed. Rosseeuw du 15 septembre 1871.
16 septembre 1871
A James Burness & Sons, Londres : Accepte sa proposition de payer 6 d. de commission aux maisons qu'ils chargeraient dans certains ports de procurer à Worms de nouveaux clients.
Depuis quelque temps, relations avec Backmann, Venise ; ce doit être les retombées du voyage d'Henri Goudchaux.
19 septembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Djeddah. Le contrat que nous vous avions en vue n'a pas pu se faire avec l'espèce d'effendi que le sultan avait envoyé chez nous. Il voulait pour lui une part qui nous obligeait à des opérations par trop répugnantes. Nous lui avons livré 1.200 tonnes et j'ai réglé définitivement son compte avant-hier. Je lui ai promis de lui fournir son charbon, aux conditions des autres acheteurs. S'il avait d'autres besoins, je ne sais pas s'il continuera à s'adresser à nous. »
19/20 septembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « P&O Ce n'est encore qu'une affaire à surveiller. Le moment n'est pas encore venu de traiter à Port-Saïd et Burness dans sa dernière lettre m'a bien fait comprendre qu'il expédierait en ce moment des chargements par le Canal direct à Suez. Amirauté anglaise. Il n'y a aucun doute le contrat avec Mitrovich est fait pour Port-Saïd et Suez. »
21 septembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Un télégramme annonce l'arrivée à Batavia le 9 septembre à deux heures du soir du vapeur "Prinz van Orange", capitaine [Bruat]. Ce navire quittait [Nieuve Diep] le 30 juillet... pour se rendre à Batavia par la Méditerranée, le Canal de Suez et la mer Rouge. C'était le pionnier d'une grande ligne à vapeur, créée ici (Amsterdam) sous les auspices des princes... »
23/24 septembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « "Séphora". Le gouvernement russe est décidé à entreprendre une lutte contre l'Angleterre pour le commerce du thé directement entre l'Inde et Odessa... Cette affaire ne passera jamais par nos mains, elle est dévolue à l'avance au consul prussien ici Brown, agent des Bazin et des Frayssinet (c'est-à-dire Coste & Cie)... Brown est à la fois consul de la confédération de l'Allemagne du Nord, agent par intérim du vice-consul de Russie et de plusieurs agents de la Compagnie russe de navigation à vapeur et de commerce. C'est vous dire que toutes les chances sont pour lui. »
24 septembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Compagnie hollandaise. « Une précédente lettre vous a donné tous les détails sur cette affaire qui nous échappe. Je vais cependant faire une nouvelle démarche près de M. Anslijn. Du reste ces bateaux ne doivent prendre des charbons ici qu'à leurs retours. L'exportation de la Hollande vers Batavia n'est guère que le 1/5 ou le ¼ des produits qu'elle en rapporte. Les steamers ne sont donc pas chargés à la sortie et chargent du charbon pour aller et retour. »
25 septembre 1871
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Concurrence. MM. Mallet & Cie me disent que Germain, au Havre, Lequellec, à Bordeaux, et Busseil, à Londres, viennent de monter un service avec deux grands bateaux entre Bordeaux, Le Havre et Londres et qu'il faut nous attendre à une sérieuse concurrence et à une baisse de fret. Est-ce la même société que les Chargeurs réunis dont vous m'avez parlé ? »
13 octobre 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : P&O « Burness est depuis très longtemps en relation d'affaires avec elle, il a auprès d'elle une force contre laquelle je ne pourrai lutter. Il a avec elle un arrangement pour lui fournir tout le charbon dont elle a besoin en Méditerranée. Probablement que si elle a besoin de charbon à Port-Saïd, il aura aussi à le fournir. Vous pouvez dès maintenant lui en causer afin qu'il vous en donne la réception et la livraison ; vous aurez à vous contenter de la commission d'adresse. » Dès le début importance de Stapleton qui manifeste dès son arrivée (21 octobre) ses bonnes intentions vis-à-vis d'Hypolite Worms. Craintes qu'il ne se mette dans l'idée de faire le charbon par lui-même et pour son propre compte, mais pas immédiatement en raison de l'importance de la flotte dont il aura à s'occuper.
21/22 octobre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Compagnie péninsulaire et orientale : « Si, comme c'est probable, elle agit à l'avenir à Port-Saïd comme par le passé et au présent à Suez, je ne vois rien de possible. Burness expédiera des charbons à Port-Saïd dont la P&O prendra la livraison elle-même, payant le fret comme elle le fait actuellement. La seule chose qui serait à tenter serait de faire valoir au directeur à Londres et d'accord avec Burness qu'il y aurait avantage pour la Compagnie à se débarrasser à Port-Saïd de tous les soins de magasinage, mise à terre, embarquement, etc. en faisant un contrat à un prix déterminé pour la tonne mise à bord. Stapledon - La lettre de Goudchaux ne fait que me confirmer ce que nous savons ici, que S[tapledon] a déjà une force en mains et que sa puissance augmente chaque jour avec le nombre de bateaux que Holt fait construire et ceux d'autres maisons... par les apparences, je crois pouvoir affirmer que nos rapports avec S[tapledon] sont excellents... il n'y a qu'une chose à craindre, c'est que S[tapledon] ne se fourre dans l'idée de faire le charbon par lui-même et pour son propre compte. Mais il n'en est pas encore là et d'ailleurs le passage de 150 navires par ses mains en 12 mois lui taillerait assez de besogne... au mois d'avril il compte s'absenter pour six mois et nous a dit que pendant cette longue absence il comptait nous confier la gestion des intérêts de Holt et les autres. Cette marque de confiance prouve que nous sommes bien dans ses papiers. Steamers Holt. Depuis que M. Stapledon est ici, je n'ai plus de débours à faire pour ses steamers. Je fournis simplement le charbon et j'en remets facture à M. Stapledon qui me remet sa traite. Compagnie hollandaise. La fourniture des charbons aux steamers de cette Compagnie est affaire acquise à Metrovich par ses agents en Angleterre aussi bien que par les relations qu'il a avec les agents du Lloyd autrichien chargé de la Compagnie néerlandaise. Si M. Anslyn avait pu décider l'affaire en ma faveur, je lui aurais certainement compté la commission de 6 d que nous payons à Burness et je ferai ainsi si une occasion se présente. »
26 octobre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Compagnie péninsulaire et orientale : « Je vous remets sous ce pli la lettre que j'adresse à Burness relative à la Compagnie péninsulaire. Je crois très difficile, même presque impossible, d'arriver au résultat que nous désirons, vous et moi. Nous sommes obligés de nous appuyer sur Burness... et je trouve en moi-même que Burness n'a rien à gagner à agir dans le sens que je lui indique... Je ne vois donc rien à gagner pour lui à changer la position. En conséquence je crains qu'il refuse d'appuyer ou qu'il n'appuie pas franchement et fortement la proposition qui doit être faite à la P&O d'avoir un fournisseur ici au lieu de son dépôt à elle... Avant tout Burness voudra conserver sa position de fournisseur de la P&O, moi aussi avant tout, je tiens à ce titre : jusque là l'affaire peut s'arranger, Burness peut être le titulaire du marché à Londres, Worms peut être le livreur à Port-Saïd. Quant à la question de l'intérêt de chacun, j'offrirais à Burness de lui garantir en tous cas le bénéfice qui lui revient par ses présents accords avec la P&O et même un accroissement de ce bénéfice si les conditions mises à ma charge pour exécuter le marché me laissent une bonne marge... Reste maintenant la question du terrain de Suez. Si nous restons adjudicataires surtout à mon mauvais prix de 40 F 75 net, nous ne devons pas, ce me semble, avoir encore une perte quelconque à supporter du côté de Suez. »
28 octobre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Terrain. « Nous allons acheter de suite un terrain à construire une maison. Le tout coûtera 100 à 120.000 francs or, comme l'argent de la maison est à l'intérêt de 5%, nous aurons ainsi un loyer de bureaux et habitations particulières (réunis) de 5 à 6.000 francs par an. Nous payons aujourd'hui 5.800 francs les locaux honteux ignobles que nous occupons depuis 2 ans par sagesse. »
De Hte Worms Port-Saïd : « Constantinople. Le voyage de M. Labosse ne sera pas improductif comme vous avez paru le craindre. Je charge aujourd'hui un vaisseau turc qui prend 500 tonnes de charbon et c'est le commencement d'exécution d'un marché dont je n'ai pas encore la rédaction en main et qui doit s'élever à 12.000 tonnes, et probablement au double, livraisons à faire à Port-Saïd et à Djeddah. Nous considérons cette affaire comme le début d'un mouvement considérable. »
31 octobre 1871
A James Burness & Sons, Londres : « En réponse à vos observations concernant la Flensburg S.N.Co., voici les renseignements que j'ai à vous donner : il y a quelque temps le vapeur allemand "Sedan" a passé par le Canal et il est parfaitement vrai que ma Maison de Port-Saïd a refusé de s'en occuper. MM. Bazin, la seule autre maison française du Canal, a agi de même, et ce qui paraît avoir surtout déplu aux deux maisons c'est le nom donné au navire et surtout un aigle décapité dont il était, paraît-il, orné à l'avant. Seulement ma maison, dont j'ai complètement approuvé la conduite dans le fond, s'est mise dans son tort par la forme, en ce qu'elle a cru devoir signifier au capitaine son refus par une lettre conçue dans des termes un peu trop énergiques. J'ai regretté cette correspondance inutile pour le moins, d'abord parce qu'elle s'adressait à une maison de Hambourg très honorable avec laquelle j'avais déjà eu des rapports, et ensuite parce qu'il n'entre pas dans mes vues de cesser mes relations avec l'Allemagne. Quoi qu'il en soit je ne désire en aucune façon désavouer ma Maison de Port-Saïd en cette affaire. Je suis pour ma part tout disposé à traiter avec des maisons allemandes, comme je le fais par mes maisons en Angleterre et par ma ligne de vapeurs entre la France et Hambourg, mais en ce qui concerne ma maison de Port-Saïd je la laisse libre d'agir comme elle l'entendra, en me bornant à lui conseiller de revenir à une politique un peu plus large. »
1er novembre 1871
D'Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Encore au sujet du terrain... On vous dit de Paris que nous pouvons acheter le terrain côte Asie à un prix bien inférieur à celui pour la côte Afrique. Et ici à Port-Saïd, le chef du domaine prétend qu'il n'a pas le droit de vendre quoi que ce soit sur la côte Asie ; lequel croire ? Nous avons donné notre parole pour l'achat d'un terrain à 50 francs le mètre pour bâtir le bureau et la maison d'habitation et nous sommes en pourparlers pour la location d'un terrain côté Asie pour notre chantier. »
8 novembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Compagnie péninsulaire et orientale. Longue lettre donnant l'opinion personnelle du premier commis (venant immédiatement après M. Roberts, agent) à Alexandrie de la P&O La Compagnie a besoin de réaliser toutes économies possibles ; ce serait faute de sa part que de s'installer à Port-Saïd obligée qu'elle est par ses accords avec la Royal Navy de conserver son établissement à Suez. Une agence à Port-Saïd entraînerait des frais de premier établissement considérables, d'ailleurs par suite du trouble jeté dans toutes les grandes compagnies de transports maritimes par l'achèvement du percement du Mont-Cenis, la P&O ne paraît pas pouvoir savoir avant 2 mois ce qu'elle peut et doit faire. Sur la question du charbon, son opinion est parfaitement arrêtée ; la Compagnie doit avoir à Port-Saïd un fournisseur pour mettre le charbon à bord à un prix déterminé. Il a visité notre chantier en détail et il a témoigné de sa satisfaction de ce qu'il voyait. II a déclaré sur son honneur que Wills et Manché, malgré le bruit qu'ils faisaient courir, n'avaient aucune mission de la P. & O, ni pour payer les droits du Canal ni pour aucune chose quelconque.
En résumé, l'opinion de Port-Saïd est que :
1°) Il y a des chances raisonnables que la P&O se décide à avoir un fournisseur à Port-Saïd,
2°) que Wills et Manché, c'est-à-dire PowelÏ, sont des concurrents dont il faut tenir compte. Il semble impossible qu'ils aillent de l'avant comme ils le font sans qu'ils aient obtenu par l'influence de Powell quelque chose qui les autorise à agir comme ils le font. En fait le steamer de la P&O « Mi... », est arrivé ; Wills et M. se sont présentés à bord en même temps qu'O'Connor et ont exhibé une lettre les autorisant à agir pour la Comapgnie. Cette autorisation vient de Londres et serait donc due à l'influence d'un M. Elliott.
Le concours de Burness et de Herring est indispensable dans la conduite de cette importante affaire. Il n'y a pas de temps à perdre. Il est indispensable que Monsieur Lucien se rende à Londres. Burness jouera-t-il franc jeu ? Il garderait sa position à Suez et nous celle de Port-Saïd.
14 novembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Compte-rendu d'une conversation avec Stapledon. Alfred Holt est tout disposé à faire lui-même toutes ses affaires même ses charbons, soit par lui, soit par ses amis ou par les compagnies dans lesquelles il est intéressé. Il consignera au capitaine Stapledon une très grande quantité de steamers. Il a de grands projets d'achat de terrains, de construction, de quais verticaux, etc. Labosse croit lui avoir démontré que les opérations de charbons ne pouvaient que lui laisser de très lourdes pertes ; les raisons données ont ébranlé sa résolution. Il a demandé une proposition que Port-Saïd lui a envoyée et qu'il va soumettre à Monsieur Holt. « Nous offrons un contrat pour 5 ou 6 ans, le prix du charbon sera fixé d'entente mutuelle tous les 6 mois, basé sur le prix du fret et du charbon en Angleterre, etc. »
15 novembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Compte-rendu d'une nouvelle conférence avec Stapledon. Port-Saïd attache à l'affaire Stapledon une importance capitale ; « si elle nous échappe, il ne nous restera peu de choses à espérer. Stapledon a envoyé notre proposition à Holt en l'appuyant autant que possible et en affirmant que nous sommes capables de faire mieux et plus vite que nos concurrents, mais il exige que notre chantier soit couvert pour que notre charbon ne soit pas exposé à l'ardeur du soleil et de l'humidité. Nous nous sommes engagés à faire cette dépense après la signature du contrat avec Holt pour 3, 6 ou 9 années. II est probable aussi que notre magasin couvert serait d'un grand poids auprès de la P.& O. L'importance que donnera la fourniture à la maison qui aura le contrat de Holt sera telle qu'il sera difficile de lutter contre elle. » Si la clientèle de Holt nous échappe, il ne nous restera plus qu'à liquider la maison (juin 1871). Etant leur fournisseur je jouirai de leur très grande influence sur la Compagnie qui attache à cette ligne bien autre importance qu'aux Messageries et à la P&O Cette ligne seule paiera plus de 2 millions de francs de droits de Canal par an. »
17 novembre 1871
A Hte Worms Bordeaux : « Le Havre annonce les mouvements de steamers comme suit : "Président" est arrivé de Bordeaux avec X tonnes pour Le Havre, X tonnes pour Hambourg. Il y a pour lui au Havre plus de marchandises qu'il ne peut en prendre pour Hambourg. "Marguerite" est arrivé de Hambourg au Havre et prend dans ce port X tonnes pour Bordeaux. "Gabrielle" a quitté Bordeaux avec un bon chargement pour Rouen. "Lucien" a dû partir ce matin de Bordeaux avec un plein chargement et directement pour Hambourg. "Séphora" est parti de Rouen pour Bordeaux. "Blanche" pour Hambourg directement. "Emma" pour Le Havre Hambourg est en charge à Bordeaux. »
A Hte Worms Port-Saïd : « Je vous ai annoncé dans mon télégramme du 15 courant que les négociations avaient heureusement abouti avec la Marine française. »
22 novembre 1871
A l'usine communale du gaz de Trieste : Proposition, en suite de la visite du représentant d'Hypolite Worms, pour des fournitures dans le courant 1872 (10.000 tonnes).
24 novembre 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : P&O « Nous devons employer tous les moyens pour nous la conserver et il est à regretter que M... ait été chez Wills & Manché. »
26 novembre 1871
A Henry Josse, chez MM. Breeze & Co., Liverpool : « Vous savez l'importance, la nécessité même pour la Maison de Port-Saïd de conserver cette clientèle de Holt, surtout avec le développement qu'elle doit prendre... il faut par tous les moyens possibles nous arranger pour empêcher que Stapleton n'ait son dépôt à lui. Cette fourniture Holt est à l'heure actuelle le plus beau fleuron de notre couronne. »
1er décembre 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Il m'a été et vous sera certainement très agréable de recevoir une fois de plus la confirmation des bons rapports que Stapledon adresse à Holt à votre égard et de la satisfaction que cet armateur a de la manière dont vous le servez... par-dessus tout il faut vous arranger... Il s'agit de tout faire pour faire abandonner ces idées de dépôt à un client dont l'importance va comme vous nous le dites devenir considérable. »
2 décembre 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : A. Holt. « Josse a rapporté une impression très satisfaisante de sa conversation avec lui mais aussi la conviction profonde que Stapledon est tous puissant, jouit auprès de Holt de la confiance la plus absolue. Powell Duffryn. Powell tourne autour de Staniford pour former avec moi à Port-Saïd une combinaison à un prix de vente basé sur un prix actuel à Cardiff. Inutile d'ajouter que ces ouvertures sont en pure perte. »
13 décembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : Mécontentement de Stapledon qui a été instruit de la visite faite par M. Josse à Liverpool. « Il a cru que nous voulions exercer une pression en dehors de son influence. Stapledon est un matelot, presque illettré, très intelligent, très dévoué aux intérêts de Holt et surtout très susceptible. Nous avons eu beaucoup de peine à nous maintenir très bien avec lui. J'ai pu lui donner des explications qui lui ont paru satisfaisantes et nous sommes remis en amitié. Si je n'étais pas arrivé chez lui assez à temps pour lui donner des explications, nous pourrions perdre ses affaires. Rappelez-vous en effet que notre contrat pour 6 mois est échu depuis longtemps et que nous marchons sur le passé sans engagement nouveau. » Compagnie péninsulaire et orientale. Vu à Alexandrie le premier commis de la P&O Il a fait lire toute sa correspondance avec Londres. Dans cette correspondance il rappelle que depuis que la Maison Worms est installée à Port-Saïd, elle a rendu gratuitement de très grands services à la P&O et dit que lui, personnellement, n'a confiance ici qu'en Worms. Il a signalé à la Compagnie les raisons de sa préférence, notamment la supériorité du matériel, meilleurs soins donnés à la conservation du charbon stocké. Une seule maison peut rendre des services utiles à la P&O c'est la Maison Worms. Il nous conseille d'offrir à la P&O de lui fournir du charbon provenant des meilleures mines Cardiff et même du Powell's, car la P&O est très satisfaite du charbon Powell's Duffryn qu'elle reçoit sur différents points ; elle a choisi Wills & Manché parce qu'ils lui offrent exclusivement ce charbon à 3 d au-dessous du facturé par Worms, mais aucun contrat n'est fait. « En somme rien n'est perdu, nous avons tout le temps d'agir puisque la P&O n'est pas encore installée à Port-Saïd. »
On voit dans la lettre de Port-Saïd que la Maison Worms a fait deux livraisons à la P&O en 1870, savoir : 398 tonnes à "Nubia" le 5 avril 1870 et 199 tonnes à "Delhi" le 19 décembre 1870.
15 décembre 1871
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Stapledon. J'espère que vous pourrez continuer vos relations avec lui. Probablement les petites difficultés qu'il vous fait n'ont d'autre but que de se faire un mérite vis-à-vis de vous pour gagner et s'assurer une commission. »
19 décembre 1871
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « La concurrence vient d'annoncer un service régulier entre Bordeaux et Anvers touchant au Havre. Le "Fauconnier" (autrefois le "Pfeil" vendu à Dunkerque) doit commencer le service le 25 de ce mois. Schacher me pousse vivement de lui procurer un vapeur pour renforcer sa ligne d'Anvers qui est desservie par le "Marie" seulement et par des vapeurs étrangers, que je trouvais facilement à affréter dans de bonnes conditions. Mais aujourd'hui ces affrètements deviennent impossibles, surtout dans des prix à pouvoir lutter contre la concurrence. Je suis décidé à acheter un bateau si je puis en trouver un qui serait dans de bonnes conditions et à un prix raisonnable. Le vapeur "Escalibur" qui est attendu au Havre m'est offert. Je vous prie de visiter ce steamer et si vous croyez qu'il peut convenir à ce service, dites-moi jusqu'à quel prix je puis aller pour cette acquisition. Ferrière m'assure qu'avec deux "Marie" et un autre steamer, je parviendrai à maintenir ma ligne et que cette nouvelle concurrence n'aurait que peu de durée, si je pouvais faire un service régulier. Dites-moi ce que vous pensez et si vous croyez que je ne cours pas une grosse aventure en me chargeant d'un nouveau steamer. »
20 décembre 1871
De Hte Worms Port-Saïd : « Matériel et terrains. Nous avons acheté de la Compagnie 10 chalands au prix de 6.000 francs chaque ; livraisons échelonnées d'ici fin janvier; c'est donc en février que vous aurez à solder le montant de cet achat. Après de longues discussions et grande perte de temps, nous sommes enfin tombés d'accord pour la location d'un nouveau chantier dans 6 ou 7 mois de ce jour et pour l'acquisition du terrain où nous allons faire construire bureaux et maisons. Les actes doivent être signés ces jours-ci, le prix du terrain est stipulé par nous payable comptant à Paris. Avant de lâcher la somme due, vous aurez à faire examiner par vos conseils habituels si tout est bien en règle et si en payant à la Compagnie nous payons bien. II ne faut pas oublier que les terrains ont été donnés comme gage aux obligataires. Du reste quand nous aurons les actes en main je vous enverrai mne note spéciale sur cette question. »
22 décembre 1871
A [?] : Rapport de l'administration de la P&O sur ses opérations de l'année. « La Compagnie P&O a résisté jusqu'ici à employer dans une large mesure le passage par le Canal ; elle croyait avoir intérêt à préférer au moins pour le service des malles des Indes et de l'Extrême-Orient la route par le chemin de fer entre Alexandrie et Suez à la route maritime par l'Isthme. Elle accordait même une certaine préférence à la route ferrée pour une partie de ses expéditions commerciales. Sur ce dernier point elle paraît complètement convertie. Elle reconnaît que commercialement elle ne pouvait pas soutenir la concurrence de ses steamers passant par le Canal... elle va plus loin ; elle annonce aujourd'hui qu'elle négocie avec l'Administration des ports anglais lui permettant de pouvoir bientôt diriger ses malles comme ses expéditions commerciales à travers le Canal. « Nous avons fait quelques usages du Canal et nous l'avons fait avantageusement... Je ne veux pas prédire le moment où nous pourrions être en mesure de passer par le Canal, mais le moment approche où nous le pourrons au moyen des nouveaux arrangements que nous avons faits avec la direction des ports. »
23 décembre 1871
Au Lloyd autrichien, Trieste : Proposition pour fourniture quantité supplémentaire de 30 à 50.000 tonnes à livrer dans le courant année 1872, mêmes conditions de qualité que celles du contrat actuellement en cours.
30 décembre 1871
De Hte Worms Paris : « J'aurai soin de ne pas payer ici qu'autant que le titre de propriété sera bien en règle. »
31 décembre 1871
Au Lloyd autrichien, Trieste : H. Worms ne peut accepter la contre-proposition que celui-ci lui a faite.