1950.06.00.De la NCHP.Plaquette de présentation de la Compagnie et du Ville-de-Tamatave (non datée)
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Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation
[Vue du "Ville-de-Tamatave" et "Ville-de-Tananarive"
Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation
Société anonyme au capital de 219.500 000 francs
Siège social : 9, rue Beaujon - Paris
RC Seine 244.549 B
La Compagnie havraise péninsulaire de navigation à vapeur créée en 1882, au capital de 5 millions de francs, armait à cette époque une flotte de sept navires d'une portée en lourd comprise entre 500 et 1.800 tonnes.
Cette flotte assurait le service des lignes reliant les ports du nord de la France avec l'Espagne et le Portugal, d'où le vocable "péninsulaire" figurant à la raison sociale de la société.
Peu à peu la ligne s'allongea : les navires de la CHP allèrent en Algérie et à Marseille. Dès 1885, on les vit fréquenter le golfe Persique, les mers de Chine, l'océan Indien et le canal de Mozambique.
Les départs du Havre pour Maurice et La Réunion avaient lieu tous les 45 jours.
Le port en lourd des navires s'accrut en même temps et passa à 4.000, puis à 5.800 tonnes.
Après la conquête de Madagascar, la CHP prit immédiatement une situation prépondérante dans l'océan Indien où elle localisa et concentra désormais tous ses efforts.
Elle augmenta peu à peu et suivant les besoins croissants de Madagascar le tonnage de sa flotte, le confort et la vitesse de ses navires.
A la veille de la guerre de 1914, la flotte était composée de bateaux de 6.500 tonnes de port en lourd. Le tonnage total s'élevait à près de 100.000 tonnes.
Au cours de la guerre 1914-1918 la flotte de la CHP fut en partie réquisitionnée et participa aux transports de troupes et de matériel de guerre. Les navires disponibles furent affrétés en time-charter par les différents ministères de la Défense nationale.
Quatre vapeurs furent torpillés : "Ville-du-Havre", "Ville-de-Bordeaux", "Ville-de-Djibouti" et "Ville-de-Verdun".
Avant la fin de la guerre, pour répondre à l'extension du trafic qui s'annonçait sur nos colonies de l'océan Indien, la CHP commanda en Angleterre 7 cargos mixtes d'une portée en lourd de 7.200 à 9.500 tonnes, dotés d'installations confortables pour la transport d'une cinquantaine de passagers chacun.
En 1930, la CHP décida de confier la gérance de sa flotte à une société fermière et, ensuite, en 1934, à en faire l'apport à la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation.
L'opération s'effectua au moment où la crise des frets atteignait son paroxysme. C'est-à-dire que la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation a connu des débuts difficiles qu'elle a, d'ailleurs, parfaitement surmontés. En 1939, avant la 2ème Guerre mondiale, elle effectuait 18 voyages par an sur Madagascar et La Réunion et disposait, à cet effet, de 10 navires d'un port en lourd total de 78.000 T, y compris le "Malgache", unité appartenant à l'État et dont elle reçut la gérance dès son lancement en juillet 1939.
Dès le début des hostilités, le 2 septembre 1939, toute la flotte de la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation fut affrétée par la Direction des transports maritimes qui lui en confiait dans le même temps la gérance.
Pendant toute la guerre la Compagnie a donc été exclusivement le mandataire de l'État français.
De septembre 1939 à juin 1940 les 10 navires de la Compagnie furent gérés sans heurts, mais à partir de cette dernière date sa flotte fut éprouvée par la perte des 5 navires "Ville-de-Rouen", "Ville-du-Havre ", "Ville-de-Metz", "Ville-de-Tamatave" et "Condé".
Après la Libération, la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation s'est vu attribuer, en plus des 5 navires recouvrés : "Madagascar", "Bourbonnais", "Ville-de-Reims", "Ville-de-Majunga" et "Malgache", deux cargos construits pendant la guerre, un en Amérique du type "Liberty", l'autre en Angleterre du type "Empire" et qui ont pris respectivement les noms de "Ville-du-Havre" et "Ville-de-Diego-Suarez".
Du point de vue de leur exploitation, ces sept navires passèrent, aussitôt après la Libération, sous le contrôle du pool interallié qui a géré jusqu'en février 1946 toutes les flottes marchandes alliées afin d'en assurer l'utilisation rationnelle dans l'intérêt commun.
Depuis la déréquisition de la flotte le 1er mars 1948, la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation a repris à son compte et dans les meilleures conditions l'exploitation de sa ligne traditionnelle sur l'océan Indien.
En vue de l'avenir, elle a établi un programme pour la mise en construction de 5 navires à moteurs du type "Malgache" amélioré.
Le premier de ces navires, "Ville-de-Tamatave", est entré en service en décembre 1949 ; il a été suivi, en mai et juin 1950, par "Île-de-La-Réunion" et "Ville-de-Tananarive". Les deux derniers sortiront des chantiers en 1951.
Ce programme a été complété par l'achat d'un navire de plus petit tonnage : l'"Île-Sainte-Marie" destiné à renforcer le service de cabotage à Madagascar que la Compagnie assure avec le "Château-Pavie" affrété coque nue.
La Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation qui est, dès à présent, dotée d'une flotte de 7 navires long courriers, sera donc prochainement entièrement reconstituée et comportera notamment 6 navires rapides à moteurs qui lui permettront, non seulement d'assurer largement et avec le maximum d'aisance et de confort pour les passagers et le personnel navigant l'exploitation de sa ligne de l'océan Indien, mais encore de développer et d'étendre ses activités maritimes sur d'autres points du globe.
Lancement du "Ville-de-Tamatave"
Les deux sister-ships "Ville-de-Tamatave" et "Ville-de-Tananarive" mis en service par la NCHP respectivement en décembre 1949 et en juin 1950 sont des navires mixtes à moteur, possédant les caractéristiques les plus modernes : leur port en lourd est de 8.665 T ; leurs dimensions sont :
- longueur entre p.p : 140 m
- largeur au m.c : 18 m 80
- creux au pont supérieur : 11 m 85.
Ils sont du type à shelterdeck et leur jauge brute est de 7.154 Tx. La capacité des cales est de 12.850 m3, dont une calle frigorifique de 1.300 m3 à —16° C.
Ils sont équipés d'un moteur Diesel Sulzer 2 temps. La vitesse réalisée aux essais en pleine charge est de 17,5 n. Tous les emménagements ont été traités avec un soin particulier ; tous les locaux habités, — aussi bien ceux de l'équipage que des passagers — sont climatisés.