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NB : Synthèse préparatoire à la rédaction de l'ouvrage intitulé "Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie".

Historique des ateliers de réparation de la Maison Worms & Cie

A mon arrivée dans la Maison Worms en août 1901, le service technique, dirigé par M. Le Magnen avait à sa disposition l'"Hélène-et-Georgina", ancien 3 mâts en bois qui venait d'être transformé en atelier de réparations. II était amarré quai de Saône, annexe du canal de Tancarville.
Le chef d'atelier, M. Etienne Gourdin était un ancien chef-mécanicien de la Maison. Il avait sous ses ordres :
1 chef d'équipage chaudronnier
1 chaudronnier en fer
1 chaudronnier en cuivre
1 tourneur
1 ajusteur
1 forgeron
1 frappeur
1 chauffeur
2 charpentiers.
Le chauffeur était chargé de la surveillance de la chaudière à vapeur qui, par transmission, mettait en mouvement un tour, une cisaille, un étau limeur.
Le chauffeur dont le logement était situé à l'arrière du navire assurait le gardiennage du ponton et s'occupait de l'outillage.
Les deux charpentiers travaillaient sous le hangar A dans un enclos qui leur était réservé.
Pendant la période des réparations, les navires venaient à tour de rôle s'amarrer près de l'atelier et, suivant l'importance des réparations on embauchait des ouvriers et des manœuvres, les travaux importants étaient confiés aux constructeurs de la Place : Caillard, Duchesne, Dubus & Dupont, Delhomme.
Les ouvriers employés dans la machine ou sur les appareils à vapeur étaient surveillés par le chef-mécanicien ; l'équipe des piqueurs employée dans les cales et sur la coque des navires était dirigée par le second capitaine. Une cinquantaine d'ouvriers et de manœuvres était occupée pendant une période de 5 à 6 mois à la réparation des navires.
La paie des ouvriers se faisait tous les samedis, les ouvriers étaient payés de 0,50 à 0,55 de l'heure, les piqueurs étaient payés 0,45, et les chefs piqueurs 0,55. La journée était de 8 heures.
La coque de l'"Hélène-et-Georgina" n'étant plus étanche, on pompait l'eau chaque jour pendant une heure. La direction fit construire à Rouen par les Ateliers Milsan, un ponton-atelier moderne qui fut mis en service en 1910.
L'atelier de voilerie dirigé par M. Varlet qui était situé rue Anfray, dans une partie de l'immeuble actuel, fut transféré sur le ponton-atelier sur un ring approprié.
L'atelier fut coulé le 11 juin 1940 sur ordre des autorités militaires.
Le hangar 28, construit en 1941 sur le terre-plein du quai de l'Yser, fut détruit lors des bombardements de juin, juillet et août 1944.
Des ateliers provisoires furent installés pendant les hostilités à Sanvic, rue Berthelot, pour les travaux de menuiserie et au Havre, rue Boieldieu, pour les travaux de mécanique.
L'atelier actuel du quai Lamandé fut construit par l'entreprise Moisant Laurant & Savey de Paris et inauguré le 18 mai 1947.
Tous les ouvriers s'y trouvent réunis (ajustage, chaudronnerie, voilerie, blanchisserie, ainsi que le magasin d'approvisionnements) et son agencement fait envie à bien des maisons de la Place.

Le Havre, le 11 juin 1948