1945.04.17.De Hypolite Worms.A Raymond Meynial.Original
Original
17.4.45
Mon cher Raymond,
Dans les déclarations qu'il a faites, et que les journaux ont rapportées, depuis son avènement au ministère de l'Économie nationale, R. P. a répété à plusieurs reprises qu'il allait s'atteler à 4 problèmes urgents dont l'un m'intéresse plus particulièrement : celui des transports maritimes.
Étant donné l'accueil qu'il vous avait réservé, il y a près de trois mois, à mon sujet, ne croyez-vous pas qu'il serait utile, si cela était possible, de l'approcher de nouveau dans l'espoir qu'il trouverait le moyen, après quelques formalités préalables, de m'utiliser. Il sait mieux que quiconque le rôle que j'ai joué à Londres et il pensera peut-être que le moment est venu pour moi de reprendre ma vie active pour défendre les intérêts du pays dans cette branche.
Peut-être aura-t-il plus de courage que d'autres ! Je pense que Monick pourrait vous aider dans ce but. Êtes-vous au courant de la deuxième conférence de Sonia et du papier qu'elle a emporté ? Je trouve cette histoire lamentable et je blâme beaucoup Simone T. de s'être mêlée à cette question en lui procurant les notes techniques, dont elle s'est servie pour faire un papier qui est le comble du ridicule, et qui peut, un jour, nous retomber sur le nez. Je sais bien que Simone n'a fait que rendre service à une amie, mais comme Sonia est absolument folle en ce moment, il n'y a qu'à la laisser faire ses bêtises toute seule. Je me réserve, du reste, de vous parler de cette question, lors de notre prochaine rencontre, et d'autres quelque peu connexes.
A ce propos si mes affaires ne s'arrangeaient pas prochainement, croyez-vous qu'il serait possible de me faire venir à Paris pour y passer quelques jours.
Je m'excuse de vous importuner mais en ce moment je suis prêt à péter le feu. C'est probablement parce que j'ai fini ma cure aujourd'hui et que je me sens rajeuni de dix ans ! ! (Touch wood !)
Affectueusement à vous
HW