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L'année qui vient de disparaître a emporté avec elle notre ardente espérance de fêter avec vous, autour de l'Arbre de Noël de nos enfants, la réparation de l'injustice qui s'est abattue sur vous et sur les chefs de notre Maison.
En évoquant les heures enthousiastes de la Libération vécues à vos côtés, la confiance avec laquelle nous comptions sur un rapprochement de tous les Français pour reconstruire notre patrie ravagée, nous avions voulu croire à une erreur vite réparable et notre désillusion de voir prolonger notre attente devient chaque jour plus amère.
Pourtant, de toute notre âme comme de toute notre raison, nous sentons et nous savons que vous êtes toujours demeuré au premier rang des meilleurs des Français. Nous ne pouvons pas oublier non plus l'autorité et l'acharnement avec lesquels vous avez, au mépris du danger, fait tête à l'ennemi et sauvé, avec cette parcelle de la France qu'est notre Maison, la liberté de vos collaborateurs et l'existence de leurs familles.
Aussi est-ce pour nous un pieu devoir de vous apporter au seuil de l'année nouvelle le modeste réconfort de notre affectueuse estime et de notre gratitude, avec le souhait que le courage sans défaillance dont vous nous avez donné l'exemple durant quatre années pleines de périls, vous aide aujourd'hui à donner votre épreuve.
Persuadés que justice vous sera rendue, nous formons les vœux les plus fervents pour qu'elle le soit au plus vite et que prenne fin votre cruelle séparation des êtres qui vous sont chers, à qui nous adressons en même temps qu'à vous le déférent hommage de notre fidèle attachement.
[Suivent 3 pages de signatures des membres du personnel de Worms & Cie Paris et Worms & Cie Marseille.]