1944.11.02.De l'ingénieur DT.Constatations des dommages sur le La Mailleraye

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Constatations des dommages sur le s/s "La Mailleraye" de la société Worms & Cie 

Les constatations ont été faites le 30 octobre 1944, à la marée basse, à l'aide d'une plate mise à ma disposition par les services de la marine militaire à Pauillac.
La situation du bâtiment était la suivante :
À l’arrière seuls émergeaient : la claire voie de la machine, les bossoirs et le chantier d'embarcation tribord, une partie de la passerelle de navigation. À l'avant : le pavois tribord, l'avant tribord de l'hiloire du panneau de la cale II, le mat avant et une partie des deux treuils de manœuvre du pied de mat, l'hiloire tri­bord du panneau de la cale I, une petite partie du pont principal à tribord avant, le poste d'équipage extrême avant et sur le pont des gaillards, le guindeau et quelques accessoires.
La partie arrière du bâtiment gitait fortement sur tribord et apiquait sur l'arrière, tandis que la partie avant gitait éga­lement sur tribord et se relevait vers l'avant.
Les dommages constatés, en partant de l'arrière, sont les suivants :
La claire-voie de la machine a ses panneaux arrachés ou souf­flés, les charnières de ces panneaux sont arrachées et les hublots cassés.
Le pont à Td., entre le bordé de carène et la paroi longi­tudinale du groupe passerelle, environ, au droit de la cheminée, est percé d'un trou dont les bavures de tôle sont dirigées vers le bas il indique le passage d'une bombe d'assez fort calibre. Cette bombe a déchiqueté la façade avant de la passerelle de navigation qui s'est affaissée vers l'avant du navire. L'abri de navigation et la chambre des cartes ont leurs boiseries disparues, seuls subsistent, la roue de commande du gouvernail et le chad-burn qui est cassé en deux. Les dégâts intérieurs, occasionnés par cette bombe, n’ont pu être constatés.
Une autre bombe a touché le navire au tiers avant du panneau de la cale II, entre l'hiloire du panneau et le pavois tribord.
Le pavois tribord est déchiqueté et les déchirures de tôles sont déportées vers l'extérieur tandis que les deux tronçons d'hiloire sont repliés vers l'intérieur. Les dégâts intérieurs n'ont pu être constatés et aucune constatation n'a pu être faite à bâbord. Il semble toutefois que cette bombe aurait cassé le navire transver­salement car, à partir de cet endroit, les parties avant et arrière du bâtiment ne sont pas dans le même alignement.
Dans le poste d'équipage avant, le parquet est relevé par le souffle et les cloisons de la coursive milieu sont incurvées.
Sur le pont des gaillards, le guindeau en bon état, les chaînes et peut être les ancres, qui sont mouillées, sont récupérables à marée basse ainsi qu'une ancre à jas de 250kgs. environ placée à la descente de l’échelle tribord.

Bordeaux, le 2/11/44
L'IDT
 

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