1941.07.26.Discours de Robert Labbé.Ecole ménagère du Trait

Le PDF est consultable à la fin du texte.

Réunion du samedi 26 juillet 1941 à l’occasion du départ en retraite de mademoiselle Séry, directrice de l’École ménagère.
Le Trait.

Allocution de monsieur Robert Labbé

Mademoiselle,
Messieurs,
À l’émotion bien naturelle que j’éprouve ici à vous parler pour la première fois au nom du siège social de la Maison Worms et à prendre ainsi directement et officiellement contact avec vous tous s’ajoute tout à la fois le regret de saluer au moment de son départ une collaboratrice qui nous a donné vingt années de labeur assidu et de complet dévouement, et la profonde satisfaction de lui apporter très sincèrement les félicitations respectueuses des chefs de la Maison pour ses réalisations à l’École ménagère du Trait.
Je voudrais en effet dégager rapidement avec vous toute la portée de ce que représente l’École ménagère. Souligner l’importance sociale de cette œuvre sera d’ailleurs la meilleure façon de témoigner notre reconnaissance à celle qui depuis ses débuts en fut l’âme.
L’École ménagère, c’est d’abord et surtout l’École de la Femme, et ce n’est pas la moindre contradiction de ce temps, que celle qui consistait, sous couleur de féminisme, à entraîner celle-ci vers des activités qui l’écartaient le plus de sa vocation naturelle.
Par cet apprentissage, la jeune fille, puis l’épouse, retrouvent leur véritable cadre. Elles y acquièrent et y fortifient les vertus qui permettent seules d’édifier des foyers vivants.
L’École ménagère apparaît ainsi comme l’école même de la famille ; cellule essentielle du corps social, assise en dehors de laquelle il est vain de vouloir bâtir.
« Pour que la France vive » a dit le Maréchal, « il lui faut d’abord des foyers ».
Si notre École ménagère du Trait y a contribué dans le passé, que ce soit votre fierté, Mademoiselle, d’être assurée en ce moment que grâce à l’impulsion que vous lui avez donnée, elle y contribuera aussi efficacement dans l’avenir ; notre sollicitude lui est acquise aujourd’hui comme hier : les raisons n’en ont pas changé.
Il ne suffit pas en effet, même et surtout dirai-je, dans une entreprise industrielle, de considérer seulement l’individu, c’est-à-dire l’ouvrier, l’employé, le technicien.
Les problèmes d’organisation du travail ou de modes de rémunération pour importants qu’ils soient, ne sont pas les seuls que nous ayons désir de résoudre au mieux.
Nous entendons rechercher l’homme, non pas isolé dans sa fonction, mais vivant dans son cadre naturel.
L’action sociale du patron pour être efficace et féconde, ne saurait se limiter au métier : elle doit également se faire sentir dans tous les secteurs où l’homme vit, espère et souffre.
Nous considérons donc que l’entreprise est faite de foyers et que plus ceux-ci sont fortement édifiés, plus leur force pénètre l’entreprise commune qui les assemble. C’est ainsi qu’à la valeur des intelligences, s’ajoutent toutes les fécondités qui viennent du cœur.
Trop d’exemples ont été fournis au cours des lourdes années que nous venons de vivre, trop de dévouements se sont dépensés pour n’y pas reconnaître la marque et la preuve que les liens qui nous unissent procèdent de cette force interne, gage de leur durée. Et ceci constitue la meilleure récompense de ce qu’a fait la Maison au point de vue social.
Notre Maison en effet n’est pas comme tant d’autres entreprises une société anonyme dont les dirigeants sont eux-mêmes des employés. Elle est conduite par des patrons que vous connaissez bien, qui ne marchandent pas leur peine ni leur temps ni leur affection à tous et c’est pourquoi vous les voyez ici dès qu’il y arrive quelque chose d’heureux ou de malheureux.
Soyez convaincu que rien de ce qui vous touche, vous et les vôtres, ne leur est étranger.
Ainsi, « l’École ménagère » en nous menant de la famille à l’entreprise, nous permet de conclure en complétant les termes de la trilogie qui constitue le mot d’ordre du Maréchal : Famille, Travail, Patrie.
Fortifions nos vertus domestiques, instaurons les rapports humains et généreux qui doivent unir le capital et le travail. Nous agirons par là même en vue du redressement matériel et moral de notre Pays et c’est ainsi que des tristesses et des difficultés du moment se dégageront les promesses de l’avenir plein d’espérances que je vous souhaite à tous.

 

Back to archives from 1941