1937.04.Le réveil du Trait.ACSM
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Le réveil du Trait, organe local du parti communiste
Journal mensuel. Le numéro : 15 centimes
Avril 1937
Unité
(Unir, unir et toujours unir). Tel est notre mot d’ordre.
Et pour cela l’unité organique de la classe ouvrière s’impose.
Nous sommes des participants acharnés de l’unité totale du prolétariat.
L’unité de nos deux partis s’impose d’abord et formera ainsi un pôle d’attraction important auquel viendront se rattacher les divers partis se réclamant de la classe ouvrière, et les hésitants.
Le parti unique aura dès sa naissance une tâche difficile à remplir par suite de l’esprit légitime d’une révolution sociale qu’il suscitera dans la masse et de la panique des possédants effrayés par la bise ouvrière (à cette révolution, les prolétaires n’ont rien à y perdre, que leurs chaînes ; ils ont un monde à y gagner).
Il nous faut dès maintenant rapprocher les socialistes et les communistes pour les habituer à lutter et à penser ensemble.
Les résultats de l’unité d’action depuis 1932 ont donné à la classe ouvrière des avantages énormes. Ils ont donné aux deux partis et aux jeunesses une place forte dans la société ; en 1932 : 130.000 socialistes et 25.000 communistes ; 11.286 jeunes socialistes et 3.000 jeunes communistes. En 1936 : 305.000 communistes et 262.000 socialistes ; 40.000 jeunes socialistes et 92.000 jeunes communistes. Plus d’un demi-million en tout.
Si l’unité d’action a donné tout cela, le parti unique donnera beaucoup plus encore.
Prolétaires de tous les pays unissez-vous.
Vive le parti unique.
Vive la section unique du Trait.
L. Adam.
Rétrospective
La parole est libre et l’écriture est serve. Les paroles s’envolent et les écrits demeurent.
En juin 1925, le Journal du Trait écrivait : « Non seulement tous les ponts sont coupés entre le Journal du Trait et le maire et ceci caractérise bien le manque de libéralisme de nos anciens adversaires (sic) mais encore le maximum de précautions sont prises pour écarter le public des séances… Mais pourquoi donc se cacher si l’on se contente de servir le bien public avec désintéressement et sans parti pris. »
En 1927, notre tartuffe de journal écrivait encore ; « D’ailleurs les séances qui se passaient le dimanche ont lieu maintenant le mercredi après-midi quand "on" est bien sûr qu’il n’y aura pas d’importuns. »
Il est téméraire, camarades, de porter un jugement sur autrui si, mis au pied du mur, l’esprit critique n’est pas en mesure d’améliorer la situation.
En effet, analysons comment nos docteurs-ès-fourberie interprètent le « libéralisme » intégral :
Le 24 août 1936, conduite en fanfare de quelques édiles après une séance de conseil rendue orageuse par la maladresse d’un de ses membres.
Le 6 novembre, réunion du conseil à 15 heures, le 30 décembre à 10 h., « quand il n’y a pas d’importuns ».
Dans une commune de 3.000 habitants, les séances dites publiques sont bâclées en 45 minutes. L’ordre du jour passe à la vitesse d’un météore devant nos édiles sourds, muets et aveugles, incapables d’une réaction quelconque.
Or, camarades, vous avez envoyé siéger à la maison commune, des hommes susceptibles de gérer vos intérêts, non pas des polichinelles soucieux surtout de ne pas gêner l’action malfaisante du patronat de droit divin.
R. Legendre.
Charlatanisme et superstition
Dans notre précédent numéro, nous vous mettions au courant des menées de quelques égarés.
Depuis, ainsi que nous l’avions prévu, l’activité de ceux qui dirigent ces malheureux a porté ses fruits : un jeune ménage a été désuni par les incantations et maléfices de ces maboules. L’époux a dû requérir la gendarmerie pour faire rentrer sa femme au logis conjugal. Des frères et parents sont devenus ennemis dans le sein d’une même famille. De plus, les agissements mystérieux des adeptes jettent l’émoi et l’effroi certains soirs dans notre paisible cité.
En effet, les enfants et même les adultes sont réveillés dans leur sommeil par des cris et des hurlements qui n’ont rien de divin.
Nous nous demandons et l’avons demandé au parquet, à quelles pratiques ont peut soumettre ces malheureux pour qu’ils vomissent le diable avec de pareils hurlements de frayeur.
En tous cas, ces agissements ont semé le trouble dans notre cité et les gens sains d’esprits commencent à en avoir assez ainsi qu’en témoigne une manifestation qui s’est produite jeudi soir 18 mars que l’on attribue, selon le Journal de Rouen et le Matin, aux seuls communistes.
Nous souhaitons de tout cœur que ces agissements contraires à la morale et à la santé publique cessent et nous espérons que le procureur de la république saisi d’une plainte y mettra bon ordre.
En attendant sa décision, la population du Trait derrière ses organisations de front populaire ne tolèrera pas que des pratiques de sorcellerie ayant comme but final l’avènement du fascisme et France troublent la paix et la tranquillité des travailleurs et des honnêtes gens qui eux n’ont pas besoin de se cacher pour pratiquer leur religion.
R. Gohon.
Comité (Paix et liberté)
Nous sommes heureux de constater que notre dernier appel n’est pas resté vain et que les travailleurs de toutes tendances n’aspirent qu’à continuer l’âpre lutte contre tous les mercantis de la finance qui cherchent continuellement le sabotage des lois sociales et à nous réduire de nouveau à la misère.
Ces hobereaux n’hésitent pas à employer les grands massacres.
N’est-ce pas en luttant contre la dissolution de ces ligues factieuses que 5 de nos camarades sont tombés à Clichy sous les balles de ces canailles, agents du grand capital, provocateurs de guerre civile.
N’est-ce pas en les laissant ravitailler en troupes et en munitions leur trop fameux Franco que nous leur permettrons de tuer les femmes et les enfants de nos vaillants miliciens, qui eux luttent jour et nuit pour arracher aux mains de ces terroristes le pays qui leur donnera le Pain, la Paix et la Liberté.
Camarades, je vous demande à nouveau de venir grossir nos rangs et de faire adhérer nos camarades à notre comité pour que nous puissions nous aussi lutter énergiquement pour obtenir le pain, la paix et la liberté qui nous donneront la joie de vivre et nous permettront enfin de mettre en prison les Doriot et la Roque provocateurs de guerre civile.
MT.
Meeting de Front populaire
Nous vous invitons à venir nombreux au meeting de front populaire qui aura lieu le dimanche 18 avril à 14 h 30 salle Leroy.
Des affiches en donneront bientôt le programme.
Hygiène et salubrité
Voici les beaux jours et avec eux la saine promenade les jours de repos. Tout le monde ne peut faire de lointaines excursions et il en est beaucoup qui doivent se contenter de faire un tour dans le pays.
Les seigneurs du Trait ont certes créé de beaux jardins publics, dont ils ne sont pas peu fiers. Mais pour être logiques avec eux-mêmes, et afin de ne pas nuire à l’esthétique de leur cité, ils devraient veiller davantage à l’entretien des routes et au service de voierie.
Moins de flaques d’eau et de fossés nauséabonds réduiraient dans les quartiers populeux du Trait le nombre toujours croissant des enfants aux pauvres figures chétives et sans couleur.
Espérons que ces créateurs entendront le cri d’alarme jeté par le comité des femmes et que par d’heureuses mesures ils amélioreront la salubrité de leur cité.
Le C. des F.
L’enfance malheureuse
Camarades !
Nous vous faisons un pressant appel afin de parvenir à retirer les enfants de Mme veuve Leblond mère de famille incapable par sa mauvaise conduite de pourvoir à leur nourriture et à leur entretien.
Malgré différentes plaintes portées par les voisins, dont une à monsieur le procureur de la république, aucune mesure n’a été apportée, quoiqu’une enquête ait été menée par les gendarmes.
Pour éviter à ces malheureux enfants les brimades et les obligations de quémander aux voisins, il nous faut au plus vite venir à leur secours en demandant aux autorités compétentes de prendre les mesures qui s’imposent à ce sujet.
MT.
Un peu plus d’humanité
Un camarade s’étant présenté dans la nuit du 20 au 21 mars chez monsieur le docteur Bourlange pour lui demander de venir au chevet de sa femme qui attendant un bébé se trouvait très malade ; il ajouta que c’était la sage-femme qui l’avait chargé de voir un docteur. Celui-ci répondit d’abord qu’il venait, puis se reprenant, il s’enquit du nom de la sage-femme. Dès qu’il sur que la sage-femme était madame Lizion, il dit qu’il était souffrant et il envoya le camarade chercher un docteur à Caudebec qui dès son arrivée fit transporter la malade à Rouen.
Mais le lendemain matin à 8 h monsieur le docteur prenait ses visites dans le Trait.
Un mécontent.
Garde-chiourme
Parmi nos surveillants se trouve un charmant copain, mais qui a un très grand défaut, c’est… d’être habillé dans une peau de v…
Ce cher monsieur M… ne s’est-il pas permis de faire 4 rapports sur de nos camarades. Rapports qui ne sont pas foncés.
Rappelons en passant que ce monsieur n’est très syndicaliste. Est-ce qu’il se croirait revenu au temps où nous étions sous le joug de nos exploiteurs ? Si oui, il se trompe.
Allons ! qu’il revienne à de meilleurs sentiments, sans cela nous lui montrerons que nous sommes toujours unis, et que nous n’accepterons pas d’un surveillant qu’il devienne garde-chiourme.
G. et P.
Football
Le comité des loisirs et sports toujours actif a créé actuellement une section de football qui a déjà reçu de nombreuses adhésions.
Un pressant appel est fait à tous ceux qui veulent pratiquer ce sport et qui pourront aider le comité à réaliser les projets qu’il a déjà établis.
Voici à titre indicatif les mesures nécessaires à un terrain de football :
Maximum : 119 m de long sur 91 m 50 de large
Moyen : 110 m de long sur 73,20 de large
Petit : 100 m de long sur 63,35 de large
Minimum : 91,50 de long sur 45,75 de large
Le comité.
Aviation populaire
Une section d’aviation populaire est formée à Caudebec par l’amicale laïque.
Elle a pour but l’étude des problèmes aéronautiques, la propagande et la pratique de l’aviation populaire en commençant par le vol à voile.
En attendant la formation d’une section au Trait, prière aux adeptes de s’adresser au camarade Biessy trésorier du syndicat Amiot, cité Amiot à St Wandrille.
L.A.
[illisible]
À charrier du fumier au lieu de se reposer ou de travailler dans son jardin comme le font ses camarades.
Il oublie, que d’après la loi de 40 heures, sa journée du samedi lui est payée et que des chômeurs sont toujours à la recherche de leur pain.
Camarade, un peu plus de solidarité.
Un syndiqué.
Au gréement
Il y a des chômeurs à la porte et l’on fait travailler le contremaître :
Pourquoi ?
L’on pourrait embaucher un ou deux ouvriers de plus ou bien éduquer des apprentis.
Mais la direction préfère économiser sur la sécurité des ouvriers gréeurs.
Un gréeur.
Montage – bord
Autrefois les douches n’étaient pas connues. A présent et grâce à notre direction du 20ème siècle, nous les connaissons dans tous les ateliers Worms. Les toitures demandent un léger raccommodage.
Est-ce parce que l’on a l’intention de munir les établis de grands parapluies que la demande de notre délégué n’a reçu aucune réponse.
Russie d’aujourd’hui
Documentez-vous sur la Russie nouvelle. Lisez la revue bimensuelle des « Amis de l’Union soviétique ».
S’adresser à André Picory.
Le numéro : un franc.
Petites annonces
Le réveil du Trait se met à la disposition des commerçants et organisateurs pour toute publicité.
Tarif : un franc la ligne.
Modes – couture pour travaux : une adresse à retentir Madame Hinfray – diplomée de l’école professionnelle de Paris. Prix modérés.
[illisible] un an madame B. une demande d’allocation militaire (son fils aîné étant depuis six mois sous les drapeaux), se demande si vraiment notre secrétaire de mairie a fait le nécessaire.
Ne voyant rien venir, cette personne a été se renseigner auprès du maire de Duclair, qui lui a affirmer n’avoir jamais eu connaissance de cette demande, et pour cause : le tout étant resté à la mairie du Trait.
Alors monsieur le secrétaire, dans quel récipient avez-vous noyé cette demande justifiée. Si vous n’êtes pas capable de tenir votre place, cédez-là à un autre.
Et vous monsieur le maire surveillez un peu mieux votre gestion.
Taudis
Nous sommes très heureux de constater que notre démarche auprès de la commission d’hygiène préfectorale est venue se rendre compte sur place, en présence de monsieur le maire, de l’architecte de l’Immobilière et des camarades Talbot, Billard, Fraallo et Lamoulène ; de la situation de ces logements et a constaté l’état lamentable de ces habitations. Là vivent avec leurs parents de pauvres gosses qui s’étiolent chaque jour de plus en plus.
Nous espérons qu’après cette visite, le service d’hygiène préfectorale fera le nécessaire.
Un habitant des taudis.
Adhérez au parti communiste
Familles nombreuses
Notre organisation a eu un grand succès au dernier bal, qui fut donné le 3 avril. Merci pour la bonne collaboration de notre camarade Martin. Nous regrettons qu’il ait quitté Le Trait mais nous le comptons toujours dévoué à notre cause.
Louis Debord.
A vendre machine à écrire portative ultra légère, avec coffret possédant un tiroir à accessoires, petits caractères, très pratique, pouvant passer des clichés à polycopier.
S’adresser à Adam.
Le gérant : L. Adam.
Jeunes : adhérez aux « jeunesses communistes ».