1933.10.10.D'Hypolite Worms.A André Marie.Courrier

Le PDF est consultable à la fin du texte.

Monsieur A. Marie
Délégué de la France à la Société des nations
Genève
10 octobre 1933

Mon cher député,
Depuis notre dernière conversation téléphonique, j’ai vu à plusieurs reprises Haarbicher, dont l’attitude à notre égard n'a pas changé.
J’ai eu également hier un long entretien avec M. Frot.
Le ministère de la Marine marchande ayant fait sienne ma suggestion pour les trois coques et les trois appareils moteurs des bateaux d’Algérie en a parlé à Penhoët qui ne marche à aucun prix. M. Frot doit voir demain M. Fould qui, d’après ce que je crois savoir, ne cédera pas non plus.
Dans ces conditions, le ministre de la Marine marchande est très gêné, se croyant obligé de tenir et d’exécuter les promesses faites par son prédécesseur.
J’ai toutefois obtenu de lui qu’il ne ferait rien de définitif avant le 15, date à laquelle seront reçues les soumissions pour la construction de l'"Atlantique" n°2.
D’autre part, j’ai suggéré à M. Frot de faire arbitrer cette affaire par le président du Conseil, et je crois que le ministre de la Marine marchande finira par adopter cette solution. J’ai donc tenu à vous prévenir de ce qui se passait, car il faudra que M. Daladier soit instruit par vous des détails de cette affaire pour prendre sa décision en toute équité.
A cet égard, je vais vous envoyer incessamment une nouvelle note qui corrige la précédente. Vous y verrez que la différence entre un bateau et demi et trois appareils moteurs est même moins grande que celle que les premiers calculs avaient donnée, différence du reste largement compensée par le bénéfice supplémentaire procuré par un travail en série.
Si, en outre, le ministère donne à Penhoët la construction de l’"Atlantique" n°2, ce chantier se trouvera avoir 300 ou 400 millions de commandes en plus de ce que Léon Meyer avait promis.
Veuillez agréer, mon cher député, l'expression de mes sentiments très cordialement dévoués.

PS. - Voulez-vous me permettre de vous féliciter de votre discours de clôture, dimanche dernier, à Vichy.

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