1918.08.17.De Worms et Cie Alger

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Worms & Cie

Alger, le 17 août 1918
MM. Worms & Cie - Paris

Messieurs,
Société Albert Fèvre & Cie. Au reçu de votre lettre du 2 courant que nous attendions, car M. Louis Rey nous en avait fait prévoir la prochaine arrivée, nous nous sommes mis en rapport avec ce Monsieur. Il nous a dit que les fonds de tous les futurs actionnaires étaient prêts et qu'il y avait intérêt à ce que nous fissions notre versement le plus tôt possible pour permettre la constitution définitive de la société que l'on désirait voir sur pied pour le 1er septembre prochain.
Comme nous n'avions pas le nécessaire en caisse, nous vous avons télégraphié, comme vous nous y aviez invités, pour vous prier de vouloir bien faire virer deux cent mille francs à notre crédit (copie incluse).
Mardi, M. Louis Rey nous a téléphoné de chez Me Gaudibert pour nous demander et nous avions reçu de vous une procuration : nous avons répondu que nous avions vos instructions et une procuration générale qui nous paraissait suffisante pour les exécuter. Mais Me Gaudibert a objecté que cette procuration ne visait pas la constitution de la Société Albert Fèvre, et en particulier la souscription de 400 actions.
Comme M. Bigard avait entre les mains un modèle de la procuration demandée par Me Gaudibert, il a paru que le plus simple était que M. Bey priât son associé de vous demander de noue expédier une procuration dans la même forme, mais il n'a pas en cela été tenu compte de la différence de constitution de votre société et de celle de la société Nolis.
M. Bey est venu hier nous donner connaissance du télégramme suivant qu'il avait reçu de la société Nolis :
"M Rouyer est porteur procuration générale donc demande notaire incompréhensible de même que délibération dans société nom collectif et en commandite simple. Stop. Si persiste que M Rouyer télégraphie lui même à sa Maison Stop. Nolis"
Il résultait de là que votre manière de voir était la même que la nôtre. Me Gaudibert avait déjà quitté son étude et nous n'avons pu le voir que dans l'après-midi. Nous lui avons montré notre procuration et les statuts de votre société tels qu'ils ont paru de la Dépêche algérienne du 17 janvier 1916 et, après avoir pris connaissance de l'une et des autres, il nous a dit : il est évident qu'il n'y a pas besoin de la délibération, mais la loi est formelle, il est nécessaire que votre pouvoir de souscrire soit validé par tous les associée en nom collectif.
Il faut donc télégraphier à votre Maison dans les termes suivants :
"Délibération inutile mais nécessaire envoyer procuration par tous associés nom collectif pour souscrire quatre cents actions Société Albert Fèvre en formation" et nous vous avons télégraphié conformément à ce texte, en le faisant précéder de l'addition : "Notaire dit : "nous vous remettons d'ailleurs ci-inclus la copie de ce télégramme.
Le retard qui résultera de l'envoi du document demandé n'aura pas d'inconvénient car la Société navale de l'Ouest avait envoyé à M. Cherfils une procuration incomplète et elle en envoie une nouvelle.
Nous vous expédions sous pli recommandé quatre exemplaires des statuts de la société et nous en gardons un ici.
Nous avons pris connaissance avec beaucoup d'intérêt de ce que vous nous avez dit au sujet de la nouvelle société dont vous allez faire partie. Les flottes possédées par les actionnaires seront certainement un aliment très intéressant à ses opérations et nous comprenons très bien que l'armateur français auquel vous faites allusion ait appris avec regret que cet aliment lui échapperait et tenté d'empêcher cet événement fâcheux pour lui.
Nous faisons des voeux pour la réussite de la nouvelle entreprise et, là comme ailleurs, vous pouvez compter sur tout le dévouement de l'écrivain à vos intérêts.
Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations bien sincères.

Ch. A. Rouyer

 
 


Pièce jointe: 1918.08.16.De Worms & Cie Alger

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