1881.04.25.Aux Messageries maritimes.Paris

Origine : Copie de lettres à la presse du 25 mars 1881 au 26 avril 1881

25 avril 1881
Messieurs les administrateurs de la Compagnie des Messageries maritimes
Paris

Nous avons l'honneur de vous accuser réception de votre estimée lettre en date du 23 courant sous le n°583, par laquelle vous nous entretenez du fait qui s'est passé récemment à Bordeaux, à l'occasion de la fourniture des charbons destinés à vos paquebots. Nous connaissons déjà ce fait et nous venons ici vous exprimer le sincère et le profond regret que nous en éprouvons.
Vous nous demandez en premier lieu de vous tenir compte d'une somme de 0 F 40 par tonne pour le coût du pesage qui n'a pas été fait quoiqu'il eut été convenu, ce qui par conséquent en vous privant de la garantie dont vous aviez droit, a constitué pour notre maison de Bordeaux un bénéfice non justifié, plus 0 F 10 pour l'économie de la manutention qui a pu résulter pour elle de ce non pesage, soit un total de 0 F 50 par tonne sur les livraisons qui vous ont été faites depuis le 26 décembre 1878 jusqu'au jour où le pesage a recommencé. Nous acquiesçons absolument à cette demande et sommes à votre disposition pour effectuer à votre caisse le paiement de ces 50 centimes par tonne dès que l'importance en aura été reconnue par votre agence de Bordeaux, assistée par notre maison de cette ville.
Vous nous faites en second lieu toutes vos réserves pour le cas où ce fait de non pesage aurait eu pour résultat de permettre à des tiers d'opérer des détournements sur les quantités de charbon destinées à être livrées à vos paquebots. Nous en prenons note et ne pouvons qu'accepter également la responsabilité de tels faits en espérant toutefois qu'ils seront reconnus ne s'être pas produits.
Nous sommes heureux de vois que vous n'avez pas douté de l'empressement que nous mettrions à réparer, conformément à vos désirs, les conséquences d'agissements que nous blâmons autant que nous les regrettons et espérons qu'il ne résultera de cet incident aucune impression de nature à porter préjudice aux bonnes relations qui, comme vous voulez bien le rappeler, existent depuis si longtemps entre votre Compagnie et notre maison.
Veuillez agréer, Messieurs les administrateurs, l'assurance de notre parfaite considération.

Worms Josse & Cie

Back to archives from 1881