1874.07.31.A Hte Worms Port-Saïd.Extrait
Origine : Copie de lettres à la presse du 31 juillet 1874 au 19 août 1874
31 juillet 1874
Messieurs Hypte Worms & Cie
Port Saïd
P. & O. Cy - L'écrivain et Burness ont eu lundi dernier avec M. Sutherland, le directeur manager de la Compagnie, une longue entrevue de près de deux heures dans laquelle ils ont traité à fond la fourniture charbon et l'agence à Port Saïd.
Nous lui avons exposé dans tous les détails et suivant les notes que vous nous aviez fournies les peines et soins que vous avez donnés depuis plusieurs années à l'expédition de leurs steamers et l'importance des services que vous leur avez rendus à titre gratuit, n'ayant d'autre rémunération que le bénéfice minime que vous avez pu faire sur les quelques fournitures de charbon.
Nous lui avons dit que nous pensions qu'il considèrerait comme équitable de vous accorder une rémunération pour les frais que vous occasionnaient ces services. Nous lui avons fait voir l'intérêt qu'il y aurait à vous donner le titre officiel de leurs agents pour vous assurer toute l'autorité nécessaire en cas de besoin pour la bonne et prompte expédition de leurs affaires.
Venant au charbon, nous lui avons dit que nous ne pouvions leur fournir que des charbons de première qualité...
M. Sutherland nous a répondu que d'après ce qu'il savait de la manière dont les choses se passent à Port Saïd, d'après ce que Burness lui avait dit à différentes reprises et la conversation que nous avions ensemble, il était bien persuadé que nous pouvions faire leurs affaires mieux que personne et plus économiquement qu'ils ne pourraient le faire eux-mêmes..., qu'il était tout disposé à nous donner non seulement la fourniture du charbon mais encore leur agence entière à Port Saïd... Il a de très grandes vues sur l'organisation de leur service par le Canal dont il est spécialement chargé et qu'il nous a développées en détail. Ce service dans de telles proportions va demander deux ou trois mois à organiser.
II veut attendre que son organisation soit faite pour conclure un marché charbon mais jusque-là vous continuerez à fournir ce dont ils auront besoin comme par le passé. D'accord avec lui, nous avons autorisé Burness à traiter quand le moment sera venu. Nous sommes très heureux de cette entente qui nous permettra de traiter à l'amiable sans que la concurrence soit appelée.
II consent à vous donner le titre officiel de leurs agents sans plus attendre et la chose va être très prochainement régularisée...
Il y a plus que la fourniture charbon, il y aura tout leur service à faire pour leur procurer des marchandises soit de la côte de Syrie, soit de la Mer rouge... soit soigner leur transit, décharger leurs marchandises, les mettre en magasin et les recharger, faire alléger par le Canal les marchandises débarquées à Suez quand un steamer n'en aura pas assez pour passer le Canal et les embarquer à Port Saïd.
M. Sutherland tient à ne plus faire passer ces marchandises par le chemin de fer pour les embarquer à Alexandrie ; il veut autant que possible tout centraliser à Port-Saïd.
Pour le cas où de gros steamers viendraient à Suez avec 400 à 600 tonnes de marchandises qui devraient être débarquées pour être allégées par le Canal et réembarquées à Port Saïd, nous lui avons dit que vous aviez dans la Mer rouge le steamer Séphora et qu'il pourrait se faire qu'il y eut dans certains cas convenance mutuelle à l'employer à faire cet allègement par le Canal quand la quantité en vaudrait la peine.