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Monsieur,
Vous m'avez demandé l'autorisation d'employer des étrangers pour la composition de l'équipage de votre steamer, "Séphora", qui est affecté à un service régulier entre Suez et divers ports de la mer Rouge.
Vous désiriez en outre pouvoir confier au besoin le commandement de ce bâtiment à un capitaine étranger, et vous faites valoir, à l'appui de cette double demande, que le climat de la mer Rouge est meurtrier pour les Français.
Il résulte des renseignements qui m'ont été fournis par l'autorité maritime de Marseille, que divers bâtiments, notamment le bateau à vapeur, l'"Yemen", et le trois-mâts le "Sylvins" ont navigué dans les mêmes parages, il y a quelques années, le premier pendant un an, le second pendant seize mois, avec des équipages exclusivement composés de Français, et sans avoir perdu un seul homme.
Le climat de la mer Rouge ne paraît pas, en effet, plus dangereux que celui d'autres régions tropicales, à la condition toutefois que les capitaines sachent entourer leurs hommes de sages précautions hygiéniques, en évitant surtout l'usage des boissons alcooliques et les corvées au soleil.
II ne m'est donc pas possible, Monsieur, de consentir en votre faveur à une dérogation aux prescriptions de la loi du 21 septembre 1793, qui exige que Ies officiers et les trois-quarts au moins de l'équipage soient français, à bord de tout bâtiment portant le pavillon national. J'ajoute qu'en ce qui concerne le service des machines des navires à vapeur, le décret du 22 avril 1872 laisse toute latitude pour n'employer que des étrangers, pourvu que l'effectif du bâtiment, considéré dans son ensemble, reste composé conformément à la règle.
Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.